Les villages néolithiques de Clairvaux (Jura, France) et d Auvernier (Neuchâtel, Suisse). Problèmes d interprétation des plans - article ; n°1 ; vol.71, pg 355-382
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Les villages néolithiques de Clairvaux (Jura, France) et d'Auvernier (Neuchâtel, Suisse). Problèmes d'interprétation des plans - article ; n°1 ; vol.71, pg 355-382

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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1974 - Volume 71 - Numéro 1 - Pages 355-382
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jean-Luc Boisaubert
F. Schifferdecker
P. Pétrequin
Les villages néolithiques de Clairvaux (Jura, France) et
d'Auvernier (Neuchâtel, Suisse). Problèmes d'interprétation des
plans
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1974, tome 71, N. 1. pp. 355-382.
Citer ce document / Cite this document :
Boisaubert Jean-Luc, Schifferdecker F., Pétrequin P. Les villages néolithiques de Clairvaux (Jura, France) et d'Auvernier
(Neuchâtel, Suisse). Problèmes d'interprétation des plans. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1974, tome 71, N.
1. pp. 355-382.
doi : 10.3406/bspf.1974.8273
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1974_hos_71_1_8273Bulletin de la Société préhistorique française, tome 71, 1974, Etudes et Travaux, fasc. 1
Les villages néolithiques de Clairvaux,
(Jura, France) et ďAuvernier (Neuchâtel, Suisse)
Problèmes d'interprétation des plans
F. SCHIFFERDECKER par J.-L. Boisaubert (*) et P. PÉTREQUIN (*), (**)
Au fur et à mesure de l'évolution de nos épisodique des habitats dans quelques sites pri
connaissances sur le Néolithique, la nécessité vilégiés. Une superposition de trois à cinq phases
d'une meilleure compréhension des structures de construction paraît chose courante sur les lacs
d'habitat se fait sentir. Les stations néolithiques de Suisse occidentale ou du Jura français. Lors
de tourbière ou de bord de lac constituent une que ces villages superposés sont attaqués par
sérieuse base de travail, car la conservation des les reprises d'érosion du lac, les éléments fins
éléments organiques — bois, mousses, écorces, du remplissage sont entraînés par l'eau. De tous
etc.. — y est bien souvent excellente et que les niveaux d'habitat, à l'origine bien différenc
quelquefois même les sols d'habitat peuvent y iés, peuvent ne subsister que les éléments lourds
apparaître intacts. C'est en général le cas des — meules, pierres de chauffe, galets, gros frag
ments de vases, etc.. — ou simplement les élvillages de tourbière, où planchers, bases de
parois, seuils, fours ont été très vite recouverts éments les plus résistants — meules, par exemple.
par la tourbe, après l'abandon des maisons (vi Les pieux des maisons sont presque toujours
llages du Federsee en Bavière, d'Ehrenstein près conservés, mais pratiquement jamais jusqu'au
d'Ulm, d'Egelsee près de Ruhestetten, du Wau- niveau du sol néolithique correspondant : par
wilersee, etc.). Dans le cas des stations litto érosion de la surface des sédiments, par tass
rales, la situation est moins claire, car les mai ement du sol, abaissement de la nappe phréatique
sons et les sols d'habitat ont été bien souvent ou attaque par des micro-organismes, la partie
démantelés et lessivés par les eaux du lac, supérieure du pieu sera progressivement attaquée
lors de transgressions dues à des teinpêtes sa et détruite bien en dessous du sol d'habitat. Sur
isonnières ou à une remontée du niveau des lacs. certaines stations, seuls les pieux sont conservés :
Lorsqu'il n'existe qu'une seule phase d'habitat les ossements et bois de cerf ont été détruits
et que les maisons sont nettement séparées les par l'acidité des sols, les débris organiques par
unes des autres, les plans des pieux peuvent les micro-organismes, la céramique par la corro
être clairement lisibles : ainsi les deux maisons sion chimique et le ressac, les galets et meules
isolées mises en évidence par T. Ischer (1928) en calcaire par les eaux agressives de tourbière
à Sutz, sur le lac de Bienne. et les silex rendus poreux par la migration de
la silice n'ont pas résisté à l'attaque des acides Malheureusement, dans la majorité des cas, la humiques. réalité paraît beaucoup plus complexe. Il ne
s'agit plus seulement de villages à maisons iso En fonction du degré d'altération de ces gis
lées, mais aussi de hameaux à maisons groupées ements néolithiques, nous pourrons distinguer :
ou accolées les unes aux autres. Lorsque les — Des stations peu ou faiblement lessivées.
traces de cloison ont disparu, il n'est plus poss Les transgressions lacustres n'ont provoqué que
ible, au premier abord, de distinguer les pieux des remaniements de détail : formation de cor-
qui appartiennent à l'une ou l'autre des maisons.
Dans plusieurs sites littoraux, les phases d'ha (*) Musée cantonal d'Archéologie, Neuchâtel, Suisse. bitat sont directement superposées les unes aux (**) Direction des Antiquités Préhistoriques de Franche- autres : il semble qu'il se produise une rotation Comté, Besançon, France.
355 .
_
dons littoraux, objets déplacés à faible distance. ments lourds et résistants meules ou pierres
Très bonne conservation des structures de détail. de chauffe.
— Des stations remaniées par l'eau, avec fo
Tous ces stades de remaniement ont souvent rmation de dépôts secondaires. Tous les éléments laissé penser que l'on avait affaire à des types archéologiques sont encore conservés, mais des de villages de conceptions différentes — hypoobjets contemporains ont été dispersés, puis thèses des plates-formes sur pilotis, des mairemis en place par l'eau dans des niveaux diffé sons sur avec habitat possible sous rents ; des objets non contemporains peuvent être les plates-formes, etc.. — alors qu'il ne s'agit redéposés dans un unique horizon, par flottage vraisemblablement que des aspects différents et sélection granulométrique. Tous ces éléments d'une seule et même réalité. ne sont plus dans leur milieu d'origine, il s'agit
là d'un dépôt lacustre secondaire. Depuis près d'un siècle, en fonction de l'évo
lution des hypothèses et des interprétations, cha— Des stations remaniées par l'eau avec fo
cun fouille et interprète à sa manière ces stations rmation de dépôts secondaires et élimination de
fortement lessivées. H. Reinerth, en 1936, a été la matrice argileuse ou crayeuse des remplis
un des premiers à faire un relevé systématique sages. A l'emplacement de la station néolithique des pieux de villages superposés et essayer de subsiste un petit tell de pierres de chauffe, galets,
trouver des critères de différenciation des pieux meules, gros tessons, etc.. Sous ce telî sont de l'une ou l'autre période — station de SippH- conservés des lambeaux de dépôts primaires ou
gen, lac de Constance. Alors que certains archéosecondaires qui ont été protégés de l'érosion par
logues contestaient encore l'intérêt de ces gisla chape de caillasses. Ce sont les « ténevières » ements mal conservés et ne comprenaient pas du lac de Neuchâtel (fig. 1). la nécessité de plans précis, E. Vogt, en 1954,
— Des stations sur lesquelles ne subsistent faisait la démonstration de nouvelles possibilités
que les pieux des maisons et quelques rares d'interprétation sur les données de plans et
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— Auvernier-Station du Brise-Lames. Vue partielle de la ténevière. Au premier plan, les pieux érodés appartiennent Fig. 1. à une seule phase d'habitat et leur disposition forme un ensemble cohérent.
356 anciens — plan des villages de Arbon- vant une bonne vue d'ensemble. La répartition documents
Bleiche, lac de Constance. Depuis deux ans, nous des essences utilisées permet d'isoler des pieux
travaillons, tant à Clair vaux qu'à Au vernier, sur de même espèce, qui forment des groupes qua-
des gisements littoraux plus ou moins perturbés drangulaires ou carrés.
par l'eau. Devant le grand nombre de ces stations Nous retrouvons ces mêmes groupements caroù les plans d'habitat n'apparaissent pas à la rés en étudiant la répartition des remplissages fouille, il nous a paru indispensable de trouver de trous de poteau (fig. 3 et 4). Il apparaît que
des critères de compréhension de ces villages à tous ces groupes ne sont pas contemporains entre partir : eux, car les remplissages ne sont pas identiques.
— des observations et relevés de terrain ; Cette distinction des types de remplissage corres
— des maisons bien conservées connues dans pond, dans ce cas, à une « stratigraphie horizont
ale ». En effet, tous les niveaux archéologiques les villages de tourbière ;
ont été

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