Les voyages de saint Mayeul en Italie. Itinéraires et chronologie - article ; n°1 ; vol.43, pg 61-89
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1926 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 61-89
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1926
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léon Bourdon
Les voyages de saint Mayeul en Italie. Itinéraires et chronologie
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 43, 1926. pp. 61-89.
Citer ce document / Cite this document :
Bourdon Léon. Les voyages de saint Mayeul en Italie. Itinéraires et chronologie. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 43,
1926. pp. 61-89.
doi : 10.3406/mefr.1926.8544
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1926_num_43_1_8544LES
VOYAGES DE SAINT MAYEUL EN ITALIE
ITINÉRAIRES ET CHRONOLOGIE
On pouvait croire, après les minutieuses recherches de Sackur ' ,
que la question des voyages de saint Mayeul en Italie était définit
ivement résolue. Cependant MM. de Manteyer2, Poupardin3 et Pa-
trucco4 ont cru devoir émettre des opinions assez différentes de celles
de l'érudit allemand, dont le système présente encore un certain
nombre de points faibles, si bien qu'actuellement la chronologie des
voyages de saint Mayeul est fort mal établie et que les itinéraires
suivis par le grand abbé, demeurent souvent par trop incertains. Il
n'est donc pas inutile de revenir une fois de plus sur un sujet si peu
inédit.
La cause principale de ces divergences et de ces inexactitudes
réside avant tout dans le fait que l'on n'a pas utilisé les sources nar
ratives ou diplomatiques dont nous disposons avec l'attention ni
même avec les scrupules désirables.
De toutes les sources narratives, la plus précieuse est la Vie de
saint Mayeul'6 rédigée par Syrus. On a beaucoup discuté sur la.va-
1 E. Sackur, Die Cluniacenser in ihrer kirchlichen und allgemeinge
schichtlichen Wirksamkeit, I, p. 222-238.
2 F. de Manteyer, La Provence du Ier au XU* siede, p. 241-248.
3 R. Poupardin, Le royaume de Bourgogne, p. 97-101.
K Patrucco, Per la data della cattura di S. Maiolo, abate di Cluny, in
Rivista storica Benedittina, anno 1912, p. 185-194.
'■> Syrus, Vita S. Maioli, in Acta Sancì. Ord. S. Ben., saec. V, p. 786- ._ "
62 LES VOYAGES DE SAINT AIAVEUL EN ITALIE
leur de ce document1, mais il est inutile de reprendre ici cette con
troverse, car les critiques qui manifestaient le plus de défiance à
l'égard de Syrus ont fini par reconnaître que ce moine de Cluny,
contemporain de Mayeul, familier du prieur Guarnier, confident de
saint Odilon, et qui avait passé quelques années au delà des Alpes,
avait su recueillir les renseignements les plus circonstanciés et les
plus exacts sur l'activité politique et religieuse de saint Mayeul en
Italie-. Il est cependant curieux de constater que ceux-là mêmes qui
avaient défendu la cause de Syrus avec le plus de chaleur n'ont pas
hésité à prendre avec son texte de fâcheuses libertés : tout en accep
tant les faits isolés rapportés par le biographe, ils ont, en plus d'un
endroit, bouleversé l'ordre dans lequel ils étaient présentés sans tenir
compte des indications chronologiques par lesquelles se marquait la
succession des événements3. C'est là une erreur de méthode contre
laquelle nous aurons à nous garder.
Parmi les sources diplomatiques, les Chartes de Cluny du temps
de saint Mayeul possèdent une valeur que personne ne saurait con-
810. Cette Vie, que nous possédons peut-être dans son état primitif, a été
un peu plus tard amplifiée par Audebaud (Ada Sanctorum, Maii, t. II,
p. 667-683), puis remaniée par Nalgod {Ibid., p. 657-667). En cas de
contradiction, il faut naturellement suivre le texte de Syrus; mais on ne
doit pourtant pas négliger le texte d'Audebaud ni même celui de Nalgod
qui peuvent suggérer parfois d'utiles interprétations pour certains passages
obscurs de la version originale.
1 Schultze, lieber die Biographien des Majolus, in Forschungen zur
deutschen Geschichte, XXIV, p. 155-162; Sackur, Noch einmal die Biogra
phien des Majolus, in Neues Archiv, XII, p. 503-516; Traube, Abermals
die Biographien des Majolus, ibid., XVII, p. 402-407.
2 Schultze, Noch ein Wort zu den Biographien des Majolus, Ibid., XIV,
p. 562 : « Der Wert (des Werkes des Syrus) ist allerdings nicht ganz so
gering wie ich früher angenommen habe ; aber derselbe beschränkt sich
im wesentlichen auf die Erzählung der italienischen Beziehungen. » Nous
n'en demandons pas davantage.
3 Sackur, die Cluniacenser, II, p. 338 : « Die Darstellung ist chronolo
gisch » ; nous verrons pourtant qu'il s'en est souvent écarté. Quant à Man-
teyer, op. laud., p. 241, il affirme que « les faits dont Syrus donne le ré
cit sont présentés sans le souci d'une chronologie constante ».
L - ι
LES VOYAGES DE SAINT MAYEUL EN ITALIE 63
tester1. La plupart de ces documents, conservés dans leur texte in
tégral et très exactement datés, fournissent les points de repère que
la biographie de Syrus ne pouvait nous donner. Mais si les chartes
rédigées en Italie ont été généralement bien interprétées2, les actes
rédigés en France et portant la souscription de Mayeul n'ont été que
partiellement utilisés dans les travaux antérieurs3. On n'a pas r
emarqué non plus que l'absence de la souscription de Mayeul au bas
de certains actes à la rédaction desquels il aurait dû participer est
parfois un indice dont on peut au moins conclure que Mayeul ne se
trouvait pas à Gluny à cette époque. Il y a là tout un ensemble de
renseignements que l'on ne doit pas négliger, car ils précisent de la
façon la plus nette les dates extrêmes entre lesquelles ont pu s'effec
tuer chacun des voyages de Mayeul. Envisagée sous cet aspect, la
question peut présenter de nouveaux aperçus.
Fidélité absolue à la chronologie de Syrus, recours constant aux
chartes de Cluny, tels sont les deux principes qui vont nous guider
au cours de cette étude.
Le premier voyage de saint Mayeul en Italie est antérieur à son
élévation à la dignité abbatiale. Syrus raconte qu'il fut envoyé à
Rome par Aymard pour s'occuper des affaires de l'abbaye; malheu
reusement il a omis de nous donner d'autres détails1. Tout ce que
nous pouvons affirmer avec certitude, c'est que Mayeul se rendit au
près du pape5 entre 943, époque à laquelle il était encore archidiacre
1 Bruel, Recueil des chartes de i'abbaye de Cluny, t. I et II.
2 Sackur, op. laud., passim.
3 Patrucco, op. p. 188, n. 2. Encore faut-il faire remarquer que
l'inventaire des chartes de Cluny par Patrucco est rempli d'omissions et
d'erreurs.
/( Syrus, I, 15 : Quodam tempore, pro monasterii utilitatc, Β. Majolum
cum altero fratre, Romam dirigi contigit ab abbate.
" Nalgod, e. 11 : Responsa cluniacensis ecclesiae ad sedem apostolicam
delaturus Majolus, vere monachus, Romam dirigitur ab abbate. 64 LES VOYAGES DE SAINT MAYEUL EN ITALIE
de Màcon',et 959, époque à laquelle Aymard lui abandonna défin
itivement la direction de l'abbaye2.
Il nous faut essayer pourtant de préciser davantage. Syrus place
le voyage de Mayeul (I, 15) entre sa nomination comme apocrisiaire
(I, 13-14) et sa désignation comme abbé (II, 1-2). Or, Mayeul ne fait
fonction d'apocrisiaire qu'à partir de mai 948 3, et on ne lui donne
le titre d'abbé qu'en octobre 954 4; et comme, au dire d'Odilon, il ne
resta moine que six ans ou à peu près5, il est très vraisemblable
qu'il ne fut revêtu de ces deux charges que fort peu de temps
1 Chartes de Cluny, n° 642 : Masolus indignus archidiaconus subscripsit.
La leçon Masolus est vraisemblablement une faute de lecture de Lambert
de Barive qui nous a conservé le texte de cette charte dans une copie de
la collection Moreau, VII, p. 34.
2 Ibid., n° 1064 : Maiolus peccator et humilis abba [subscripsit]. Ey-
mardi [subs.]. Heddebranni [subs.]. — C'est la première fois que la sous
cription de Mayeul précède celle d'Aymard, et cette particularité se répète
souvent dans la suite : cf. nos 1073 (nov. 959-960), 1088 (avant 960), etc.
3 Ibid., n° 718. L'apocrisiaire était surtout chargé des intérêts matér
iels du monastère, et c'est en cette qualité qu'il représentait l'abbaye
dans les procès en revendication; en mai 948, il vient porter plainte
devant le comte de Mâcon Liétaud.
4 Ibid., n° 781 : dono ad locum Cluniacum ubi dumnus Maiolus preesse
videtur. . . — Cette charte est datée : mense octobri regnante Cundrado rege
anno Vili, ce qui correspond à octobre 944 si l'on adopte comme point de
départ juillet 937 (Bruel, Études sur la chronolo

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