Lettres originales de Charles VI conservées aux Archives de la Couronne d Aragon à Barcelone - article ; n°1 ; vol.97, pg 317-373
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Lettres originales de Charles VI conservées aux Archives de la Couronne d'Aragon à Barcelone - article ; n°1 ; vol.97, pg 317-373

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1936 - Volume 97 - Numéro 1 - Pages 317-373
57 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jeanne Vielliard
Robert Avezou
Lettres originales de Charles VI conservées aux Archives de la
Couronne d'Aragon à Barcelone
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1936, tome 97. pp. 317-373.
Citer ce document / Cite this document :
Vielliard Jeanne, Avezou Robert. Lettres originales de Charles VI conservées aux Archives de la Couronne d'Aragon à
Barcelone. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1936, tome 97. pp. 317-373.
doi : 10.3406/bec.1936.452483
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1936_num_97_1_452483LETTRES ORIGINALES DE CHARLES VI
CONSERVÉES AUX ARCHIVES DE LA COURONNE D'ARAGON
A BARCELONE
Les vingt-sept lettres de Charles VI adressées aux rois
Jean Ier, Martin, Ferdinand Ier et Alfonse V d'Aragon que
nous présentons ici sont tirées des fonds Cartas reaies diplo-
máticas et Pergaminos extra inçentarios1 des Archives de la
Couronne d'Aragon à Barcelone ; elles n'ont pas encore fait
l'objet d'une publication d'ensemble ; une seule d'entre elles,
la pièce XVI, a déjà été éditée intégralement par l'érudit
catalan Miret y Sans dans le Moyen Age 2; des fragments plus
ou moins importants de plusieurs autres ont été insérés à
titre de spécimen dans un rapport présenté au directeur de
l'École des hautes études hispaniques de Madrid, à l'issue
d'une mission aux Archives de Barcelone3.
Les plus intéressantes de ces lettres sont sans nul doute
celles qui touchent les négociations entre la France et l'Ara-
gon à l'occasion du Grand Schisme d'Occident. Noël Valois,
qui n'avait pas eu le loisir de pousser jusqu'à Barcelone ses
investigations, ne les avait pas connues4.
Du début de 1396 — au lendemain de la mission à Avignon
des ducs de Berry, Bourgogne et Orléans — jusqu'au moment
1. A l'exception de la pièce XX, tirée du fonds Pergaminos Fernando I.
2. Année 1917, p. 86.
3. Robert Avezou, Rapport à M. le directeur de l'École des hautes études hispa
niques, dans Bulletin hispanique, t. XXIX, 1927, p. 174-198, 283-292, 351-368
(tirage à part, 53 p.).
4. Noël Valois, La France et le Grand Schisme d'Occident, 4 vol. Paris, 1896-
1902. Par contre, H. Finke en a tiré une très riche documentation pour ses Ada
Concilii Constanciensis (4 vol. Munster, 1896-1928) et E. Perroy y a trouvé des
pièces intéressantes pour sa thèse sur П Angleterre et le Grand Schisme d'Occident
(Paris, 1933). La matière est d'ailleurs loin d'être épuisée. 318 LETTRES ORIGINALES DE CHARLES VI
où Alfonse V d'Aragon, succédant à son père Ferdinand Ier,
reçoit de Charles VI les plus solennels encouragements à con
tinuer l'œuvre d'union si proche de sa conclusion, la pensée
du roi de France sur l'angoissant problème religieux qui
déchirait alors l'Occident nous est à plusieurs reprises donnée
avec de frappants accents d'autorité et de dignité. La France
porta, à la fin du règne de Jean Ier et au début de celui de
Martin, son plus gros effort diplomatique sur Г Aragon afin
de l'amener à partager son point de vue relativement au
schisme (ambassade de Simon de Grarnaud, Colard de Cale-
ville et Gilles des Champs au printemps de 1396) 1. Jean Ier
meurt alors que les ambassadeurs sont encore en Espagne.
Les lettres qu'il avait adressées à la reine pour lui raconter ses
entretiens avec eux et dont nous donnons en note quelques
fragments sont parmi les dernières qu'il ait écrites.
Le roi Martin fut difficile à convaincre, et les instances du
roi de France ne réussirent pas à le détacher de l'obédience
de Benoît XIII. Deux des lettres que nous publions se rap
portent à des ambassades françaises envoyées en Aragon pour
essayer de l'y décider : la première, composée de l'évêque de
Saint-Flour, de l'Ermite de la Faye, de Robert de Braque-
mont, des archidiacres de Paris et d'Avallon, au printemps
de 1408 2 ; la seconde, deux ans plus tard, comprenant
l'évêque de Saint-Flour, Henri de Marie et le sénéchal de Car
cassonne 3 ; dans l'intervalle, Charles VI avait envoyé à Per
pignan Guillaume Saignet auprès de Pierre de Lune, « qui
s'est fait appeler pape Benoît XIII4 ». Au moment où cette
offensive diplomatique de la France contre Г Aragon prenait
toute son ampleur et où le duc de Bourgogne, de son côté,
envoyait aux mêmes fins à Barcelone son ambassadeur5, le
roi Martin meurt.
Ce que Martin n'avait jamais pu se résoudre à accomplir,
Ferdinand Ier, son successeur, le réalisera à la fin de son règne;
le 6 janvier 1416, il se soustraira avec éclat à l'obédience de
l'Aragonais Benoît XIII, gros succès pour la diplomatie de
Charles VI. La lettre que nous publions sous le n° XIX
1. Pièce III. — 2. Pièce VI. — 3. Pièce XL — 4. Pièce VII.
5. Voir les instructions données par le duc de Bourgogne à maître Jean Len-
gret, archidiacre, son ambassadeur auprès du roi Martin au début de 1410
(Archives de la Couronne d'Aragon, C. R. D. Martin, caja 8, n° 1407). AUX ARCHIVES DE LA COURONNE D'ARAGON 319
est relative à l'ambassade de Géraud, évêque de Carcas
sonne, et d'André Marchand, envoyés à Perpignan pour par
ticiper aux dernières tentatives de conciliation avant la sous
traction d'obédience. Lorsque, quelques mois après, l'évêque
d'Évreux, Regnaut de Foleville, et Érard Moriset viendront
en ambassade1, la soustraction d'obédience de la part du roi
d'Aragon et des derniers partisans de Pierre de Lune sera un
fait accompli. Cette décision inspirera à la chancellerie de
Charles VI l'éloquente lettre du 4 avril 1416 ; mais, au mo
ment où se rédigeaient à Paris les félicitations pour cette
« sainte et bonne intention », Ferdinand venait de mourir à
Igualada le 2 avril 1416.
Les lettres suivantes (nos XXIV et XXV) sont des condo
léances à l'occasion de cette mort, qui, au dire des ambassad
eurs Jean de Puy de Noix et Dalmau de Darnius, avait
ému vivement la cour de France.
Quelques lettres encore, parmi celles que nous publions,
ont trait aux affaires extérieures, comme la protestation de
Charles VI au sujet des incidents qui mettent aux prises
marins catalans et marins de Savone, sujets du duc d'Or
léans 2, et le conflit né des projets malveillants de Boucicaut 3,
gouverneur de Gênes pour le roi de France, qui s'apprêtait
à porter secours aux Sardes rebelles au roi Martin.
Dans toute cette correspondance, il n'est question que rar
ement de l'Angleterre : une première fois, indirectement, en
1406, à propos des opérations maritimes de Charles de Sa-
voisy sur les côtes charentaises 4 ; puis, une dizaine d'années
plus tard, quand Charles VI, attaqué à la fois par son cousin
d'Angleterre et son cousin de Bourgogne, sollicite du roi
Alfonse V le secours de sa flotte 5.
A part les lettres de septembre 1413 concernant l'ambas
sade de Jean de Disy, dont l'objet était limité aux affaires
de la reine veuve Yolande 6, celles du mois suivant, relatives
à la médiation française7 entre Louis d'Anjou et le roi Fer
dinand Ier, qui ne lui pardonnait pas d'avoir prétendu à la
couronne d'Aragon pendant l'interrègne (1410-1412), et la
dernière de la série touchant l'ambassade de Jean d'Angennes
— 1. 6. Pièce XXII. XIII. — 2. 7. Pièce I. XIV. — 3. Pièce IX. — 4. Pièce V. — 5. Pièce XXVI. ■
320 LETTRES ORIGINALES DE CHARLES VI
et Guillaume de Quiefdeville1, dont l'objet paraît se ratta
cher à l'affaire du schisme, tous les autres documents publiés
ne sont que des recommandations : en faveur de l'ordre
de Saint- Jean-de- Jérusalem2, du monastère bénédictin de
Notre-Dame de la Grasse, en Carcasses3, et surtout de plu
sieurs chevaliers français ou étrangers — polonais, hongrois,
allemands, autrichiens — dont le passage à travers le royaume
d'Aragon n'est qu'un épisode des longs voyages qu'ils entre
prenaient à travers l'Europe et jusque sur les côtes barba-
resques pour « veoir le peuple », acquérir « congnoissance des
seigneurs et dames », visiter les pèlerinages et continuellement
s'exercer « en faiz de chevalerie* ».
Au point de vue des caractères externes, n

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