M. Hardy (dir.) – Concertation Éducation-travail. Politiques et expériences ; n°1 ; vol.146, pg 196-198

Maria Drosilevasconcellos

Description

Revue française de pédagogie - Année 2004 - Volume 146 - Numéro 1 - Pages 196-198
3 pages

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• Publié par: REVUE_FRANCAISE_DE_PEDAGOGIE
• Publié le: 01 janvier 2004
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• Langue: Français

Extrait

cesdiscours, P.Fritsch montre que la construction desénoncés,les thèmeschoisis,les schémasdereprésentation de laréalitésociale relèvent tousd’une même matrice oùl’idée d’éducation (oude for- mation employée d’une manière indifférenciée) estassociéeà celle duchangement surle mode de lanécessité etde l’évidence (Philippe Fritsch,Le discoursde l’éducation desadultes,un processusidéolo- gique, Thèse deDoctoratd’État, Dir.P.Ansart, UniversitéParisVII, 1979,827p.). (3)JarvisP., Paradoxesofthe learningsociety,inHolfordJ., JarvisP., GriffinC. eds,International perspectiveson lifelong learning, Londres, KoganPage,pp. 59-68.

HARDY(Marcelle) (dir.). –Concertation travail.Politiquesetexpériences.Québec : l’Université duQuébec,2003. –234 p.

Éducation- Pressesde

Cetouvrage estconstitué decontributionsdecher- cheurscanadiens,françaisounord-américainsautourdes questionsde liensentre l’école,laformation profession- nelle etl’universdu travail.La coordinatriceMarcelle Hardyaffirme que les thèmes rattachésàl’éducation etau travail, bien plusqu’un effetde mode,sontaucœurdes politiqueséducativesdanslaplupartdespaysindustriali- sésbénéficiantd’une importante diffusion de préceptes parlesprincipauxorganismesinternationaux–BIT, OCDE, UNESCO– qui prônentle développementde partenariatsentre lesdifférentesinstitutionsafin d’élargir l’offre de formation,de programmesd’apprentissage, d’éducation etde formation.Lesdirectivesdecesorga- nismes semblentignoreroune pas tenircompte des réflexionsoudes recherches,notammentcellesmenées parleGIFER(Groupe interuniversitaire derecherche en formation-emploi),dontles résultatsdes recherchesdéve- loppéesdepuis une quinzaine d’annéesfontpartie decet ouvrage.

Les travauxprésentés sontorganisésen deuxparties:la première,«Politiqueséducativesetconcertation éduca- tion et travail »,visantàdégagerdes tendancesinternatio- nalesen matière d’éducation etde formationàtraversdes comparaisonsentre l’Allemagne,leCanada,lesÉtats- Unisetla France.Laseconde, consacréeàl’analyse des expériencesdecollaboration entre l’école etlesentre- prisesdansplusieurs régionsduQuébec.Chacune des expériences, appuyées surle modèle de l’alternance,traite de l’implantation decette modalité pédagogique lorsde la création de formationspourdesjeunesàpartirde la demande d’une entreprise.Lastructuration decetteaction entre lesdiversacteursprésenteautantde difficultésque d’innovationsdanslesdifférencesàl’égard de laformation tantpourlesemployeursque pourles responsablesdes établissementséducatifs.Àpartirde l’analyse de la créa- tion d’un diplôme d’étudesprofessionnellesen direction desjeunesen difficulté,lechercheur s’appliqueàmontrer

les tensionsquiapparaissententre deslogiquesde forma- tion diversementappréciéesparles responsablesdesinsti- tutions.Bien que le programme etlesmodalitésdetrans- mission desconnaissances soientélaborésdans une relationconjointe,lesfinalités restentdifférenciées puisque lesenseignantsetlesemployeurs s’éloignentdans laprioritéaccordéeàtel ou teltype decontenusoudans lesformesd’évaluation parlaprévalence de lapratiquesur lathéorie de lapartdesemployeurs,parexemple.Lader- nière expériencerelatées’inscritdans une démarche de recherche-actionàpartirde l’accompagnementde lamise en place d’un diplôme professionnel,pendantcinqans, permettantde mieux saisirlecontexte d’implantation,le regard desenseignantsetdesélèvesetlescaractéristiques desentreprisesquiyparticipent.

Decetensemble decontributions se dégage l’idée que laformation initiale oucontinueconstitueun élémentpri- mordial pourlesajustementsqueréclamentlesentre- prisesoula« nouvelle économie »entermesde main- d’œuvre.Dece fait,les transformationsdespolitiques éducativesetdespratiquesen formation initialeapparais- sentplusclairesqu’en formation desadultes.Ainsi, Paul Bélanger(chapitreI) etColetteBéruber(chapitreV),en analysantle développementde laformation desadultes auQuébec,démontrentque de nouvellesdynamiques s’annoncent:l’élargissementduchamp de laformation desadultes seraitcentrésurl’autonomisation desindivi- dusdansle processusproductif etdanslaparticipationà lasociétécivile.Néanmoins,danslecontexte dumodèle néolibéral de développement,un nouveau rapport social au savoirapparaît,marqué pardesclivages socio- éducatifsetprofessionnels.Ainsi,pourcertainescouches sociales,lesuivi desformationsditesclassiquesoude courte durée ne permetpasauxadultesd’accéderàdes formationsayantdescontenusplus sophistiquésen termes techniques.SelonC.Béruber,danslesannées90, onassisteàunvirage importantdûnotammentauxchan- gementsde l’Étatkeynésien etprovidentialiste età lamontée desidentités régionalesetlocalesfaceaux mondialistes.L’auteurdégagetrois tendancesdansces changements:d’abord lerapprochemententre l’école, l’entreprise etle milieu socioculturel;ensuite le grand développementde laformation danslesentreprises visant à comblerdeslacunesdespersonnelsouàlesadapteraux mutations,etenfin lamodification des relationsde l’État aveclesecteurassociatif oucommunautaire (auQuébec) quisecaractérise par son désengagementprogressif. Depuis,l’offre de formations’est transformée parles effetsde ladécentralisation desprogrammes visantàles adapterauxdemandespar secteurd’activitésurle plan local.Parailleurs,l’auteur souligne l’émergence d’un nou- veau rapport socialau savoircaractérisé par une double

196 RevueFrançaise dePédagogie,n° 146,janvier-février-mars 2004