CONTRIBUTION E.E.G. A L ÉTUDE DES POTENTIELS ÉVOQUÉS CHEZ L HOMME AU NIVEAU DU VERTEX
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REVUE NEUROLOGIQUE Tome 89 — N° 5 — 1953 (pp. 399-418) CONTRIBUTION E.E.G. A L'ÉTUDE DES POTENTIELS ÉVOQUÉS CHEZ L'HOMME AU NIVEAU DU VERTEX PAR MM. Jean BANCAUD, Vincent BLOCH et Jacques PAILLARD Au cours d'une étude comparée des réponses corticales et des réponses « psychogalvaniques » à différentes catégories de stimulations, il nous a fréquemment été donné d'observer des potentiels bien différenciés localisés électivement à la région du vertex et paraissant associés à la présentation des stimuli (fig. 1). Ce phénomène était particulièrement net sur les dérivations à grandes distances interélectrodes que nous avions utilisées dans ce travail pour la recherche des activités E.E.G. d'origine profonde. Il s'agit en fait du « on effect » décrit, d'une part, par P. Davis dès 1939 dans son étude concernant les effets des stimulations sonores sur l'activité E.E.G. chez des sujets éveillés, et rapproché d'autre part du complexe K dans une étude ultérieure sur le sommeil par H. Davis et coll. L'association fréquente de cette réponse avec des mouvements de sursaut et des clignements palpébraux pouvait, à première vue, la faire considérer comme un artefact. Ce doute nous semble avoir été insuffisamment levé par P. Davis elle-même, et il nous est apparu intéressant de reprendre l'étude systématique de ce phénomène, que nous appellerons désormais le potentiel vertex (V) pour la simplification de cet exposé (*). Nous nous sommes tout d'abord ...

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Langue Français

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PAR MM. 
CHEZ L'HOMME AU NIVEAU DU VERTEX
 REVUENEUROLOGIQUE Tome 89  N° 5  1953 (pp. 399-418) 
Jean BANCAUD, Vincent BLOCH et Jacques PAILLARD 
(*) Ce travail était commencé lorsqu'une communication de H. Gastaut à la Société Française dePsychologie nous a informé des travaux antérieurs de P. Davis et nous a appris que des recherches sur cesujet étaient également reprises par Mme Y. Gastaut à Marseille. Nous remercions Mme Gastaut de nous avoirtenu au courant de l'état d'avancement de ses recherches. La confrontation de nos résultats nous a permis deconstater notre accord sur les principaux faits observés.
 
DES POTENTIELS ÉVOQUÉS
CONTRIBUTION E.E.G. A L'ÉTUDE
2SOCIÉTÉ D'ÉLECTROENCÉPHALOGRAPHIE Nous avons étudié ses relations avec l'activité corticale de base et d'autres typesde réponses, motrice et végétative. Enfin, nous avons recherché unrapprochement possible de ce potentiel évoqué avec certains élémentsconsidérés comme pathologiques.
TECHNIQUESCette recherche s'est poursuivie parallèlement sur deux plans : recherche expérimentale portant sur dix sujets normaux (dont lesexpérimentateurs eux-mêmes) soumis chacun à plusieurs enregistrements ;
 Fig. 1.  Effets d'une stimulation sonore (stim.) sur le tracé d'un sujet au repos psychosensoriel(rythme alpha). Artefact oculaire (clignement palpébral accompagnant un sursaut) sur la pre-mière dérivation. Potentiel diphasique à phase initiale négative sur la deuxième et troisièmedérivation. Blocage de l'alpha (réaction d'arrêt) sur les troisième et quatrième dérivations.Réaction électrodermale (dérivation palmaire) avec une latence normale de l'ordre de deuxsecondes (temps : 1 sec ; amplitude : 50µv).
 et à la faveur d'examens cliniques portant sur une centaine de malades.Le sujet était soit assis dans un fauteuil et isolé dans une cabine insonore,soit couché sur un lit dans la pièce d'enregistrement.I.  ENREGISTREMENT. E.E.G. : Appareil enregistreur à 8 ou 10 plumes. Montages habituels aumoyen de 18 électrodes en dérivations bipolaires jumelées ; les études dechamp électrique ont été faites avec 30 électrodes soit en bipolaires jumelées,soit en référentielle commune (en utilisant surtout la N.C. R. E. de Stephensonet Gibbs), soit en combinant les deux méthodes au cours du même montage.Quelques expériences ont été faites en adjoignant des électrodes pharyngées.
            S   NCÉADUE  D 2EMÉC                                                         39135RB E                        
II.  STIMULATION.Stimulations lumineuses brèves au moyen d'un stroboscope.Stimulations sonores par décharges de condensateur. Le haut parleurétait relié aux oreilles du sujet par un stéthoscope.Le claquement bref des mains constitue un stimulus aisément utili-sable au cours de l'examen clinique ordinaire. Il est facile de le transcriresur le tracé en utilisant le haut parleur comme microphone.Stimulations algogènes par chocs électriques cutanés.Stimulations tactiles.Dispositif électronique de distribution automatique des stimuli. Enre-gistrement des stimuli sur le tracé.
RÉSULTATS
 Electrodermographie(E. D. G.) : Potentiels cutanés (effet Tarchanoff)recueillis au moyen d'électrodes larges à gel impolarisable avec doubledérivation sur les paumes des mains ou les plantes des pieds ; transcrip-tion directe sur l'électroencéphalographe, selon une technique antérieure-ment décrite (Bloch et Paillard, 1952).Electrooculographie; Electrodes d'argent en forme de cupules fixées aucollodion sur la région périoculaire, pour l'étude du clignement palpébral.Une série d'expériences a été réalisée avec enregistrement sur un oscillo-graphe cathodique à double faisceau (*).
(*) Nous remercions M. le Pr Fessard de nous avoir offert l'hospitalité de son laboratoire pourcette partie de notre travail.
I.  CARACTÈRES GÉNÉRAUX DU PHÉNOMÈNE.A)Conditions d'apparition. Au cours de notre recherche expérimentale, nous avons pu évoquer lepotentiel V chez tous les sujets étudiés. Pendant les examens cliniques ilnous a été donné de l'observer seulement chez 50 p. 100 environ dessujets.Si les stimulations sonores se montrent généralement les plus efficaces,nous avons pu, comme d'ailleurs Davis et coll., obtenir également desréponses avec différentes catégories de stimuli, nociceptifs, tactiles oulumineux, ordre d'efficacité décroissante que nous avons le plus géné-ralement constaté, compte tenu des différences individuelles.La facilité d'obtention du phénomène ne paraît pas liée à l'intensité dustimulus, mais à ses conditions de présentation ; ce sont les stimuli brefset soudains, ceux qui « surprennent » le sujet, qui apparaissent comme lesplus efficaces, bien que les comptes rendus introspectifs ne confirment pastoujours cette affirmation.Une étude systématique des latences d'apparition du potentiel V pourdiverses catégories de stimuli nous a donné des valeurs de 50 à 65 msecpour la stimulation auditive et tactile sur la face, de 70 à 85 msec pour
 
4SOCIÉTÉ D'ÉLECTROENCÉPHALOGRAPHIE la stimulation visuelle, de 95 à 110 msec pour la stimulation nociceptive(choc électrique sur le tiers inférieur de la face interne de la jambe). Ilsemble évident que ces différences représentent les écarts imputables auxtemps variables de transmission des informations périphériques pour lesdiverses modalités sensorielles (fig. 2).Pour des stimuli identiques, la superposition de 2.0 réponses successivesà l'oscillographe cathodique permet de constater la relative stabilité deces latences (fig. 3,1). Le potentiel V peut apparaître spontanément, tout au moins sans qu'ilsoit possible de le rapporter à un stimulus précis. (A cet égard, l'enregistre-ment direct sur les tracés E.E.G. des bruits de la pièce d'expérience
 Fig. 2.  Latence des réponses évoquées suivant les diverses catégories de stimulations (entre 50et 100 msec).Noter la présence d'un important artefact oculaire (4e dérivation) pour les stimuli auditif et tactileentraînant un léger déphasage entre les déflexions recueillies sur les deux premières dérivations.Ce déphasage serait en faveur d'une légère précession de l'artefact oculaire sur le potentiel vertex.En effet, pour le stimulus visuel où le clignement est faible et pour le stimulus nociceptif où il estinexistant, les deux déflexions sont alors en phase.apporte des indications précieuses sur les causes d'apparition fréquente deréponses accidentelles.) Mais l'évocation de ces potentiels est essentielle-ment liée au niveau de l'activité corticale de base. Cette relation seraexaminée plus loin.Nous avons, en général, employé des cadences de stimulations infé-rieures à 10 par seconde. Deux stimuli successifs sont encore efficacespour des écarts un peu inférieurs à la seconde chez le sujet vigile. (Davis etcoll. donnent une seconde comme valeur de la période réfractaire.) Notonstoutefois que les pointes vertex spontanées recueillies au cours des pre-mières phases du sommeil peuvent se succéder à des intervalles beaucoupplus brefs. Nous avons également dû tenir compte de l'atténuation pro-gressive de la réponse dans le cas de série de stimuli régulièrement dis-tribués (Pampiglione, 1953).
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE1953 5
B)Morphologie. 
Le phénomène très variable dans sa morphologie se manifeste le plusfréquemment sous la forme d'une onde monophasique négative en surface (fig.6). Son amplitude très variable peut atteindre et même dépasser 100 µV. Sadurée varie entre 80 et 400 millisecondes. Nous n'avons pas été en mesure desystématiser ces modifications en relation avec les diverses catégories destimulations. Certaines altérations caractéristiques de la forme ont cependantpu être identifiées en fonction de l'activité corticale de base. (Voir plus loin.)
 Fig. 3. A droite: Trois exemples d'enregistrement à l'oscillographe cathodique. Le déclenche-ment du balayage est effectué par le stimulus sonore. Chaque trait de la base de temps repré-sente 10 msec.En 1 : superposition de vingt réponses recueillies à partir d'une dérivation vertex-temporale.On note la déflexion caractéristique qui apparaît avec une latence de l'ordre de 50 msec.En 2 : Enregistrement simultané d'un potentiel V sur la première ligne et des potentiels associésau clignement palpébral (électrodes périoculaires) sur la 2e ligne. La latence du V est très voi-sine de celle des premières spikes électromyographiques qui précèdent l'onde lente del'oculogramme.En 3 : Superposition de cinq réponses recueillies simultanément à plus grande vitesse de balayagedans les mêmes conditions de dérivation que précédemment. Noter la faible pente initiale dupotentiel V (1re ligne) qui rend difficile l'appréciation de la latence (de l'ordre de 50 msec). Lesspikes électromyographiques apparaissent avec moins de constance dans la latence et une plusgrande irrégularité d'amplitude.A gauche: Trois extraits de tracés : en A, aspect ordinaire de répartition du champ du V avec pré-dominance en Rg Vertex et Rd, la présence de l'artefact oculaire en pFm et l'absence de réponseen Pg et Ppm (référence commune : sterno-épineuse).En B : nette identification du V avec inversion de phase autour du vertex.En C : on note la limitation des pointes occipitales d'origine musculaire.En D : limitation de l'artefact de clignement aux régions frontales.Au centre: Représentation schématique des champs respectifs de l'artefact oculaire (clignementpalpébral) et du potentiel V, avec, au-dessous, courbes de répartition en amplitude le long dela ligne médiane. Noter les déplacements du champ du V dans le sens antéro-postérieur.
6SOCIÉTÉ D'ÉLECTROENCÉPHALOGRAPHIE 
C)Extension du champ électrique. Les études de champ, faites sur plusieurs sujets, se sont montrées trèsconcordantes quelles que soient les méthodes utilisées ; les potentiels appa-raissent avec une amplitude maximum au niveau du vertex et leur champs'étend de part et d'autre sur les deux hémisphères avec une extension souventplus antérieure que postérieure (fig. 3). Il est parfois très étroit mais il peuts'agrandir quand l'amplitude du potentiel évoqué s'accroît.Nous avons également constaté le déplacement du foyer en avant ou en arrièredu vertex sans pouvoir rattacher ce fait à un facteur contrôlable. Nosenregistrements effectués avec électrodes pharyngées ne nous ont apportéaucune indication complémentaire.
II.  INDIVIDUALISATION DU PHÉNOMÈNE.
L'apparition du phénomène est fréquemment associée à une réactionmusculaire de sursaut dont le clignement palpébral constitue la premièremanifestation (Landis et Hunt, 1939). Ces réactions musculaires sont unesource importante d'artefacts. Il nous est, par conséquent, apparu essentiel d'enidentifier les caractères et d'en définir les modes d'expression électrographiques.A)Artefacts liés aux mouvements de la tête. Les potentiels électromyographiques dus à la contraction des muscles de lanuque sont fréquemment associés au V, spécialement dans les cas destimulations brusques ou nociceptives accompagnées de réaction de défense.Leur champ de distribution reste localisé aux régions postérieures et nerecouvre pas le champ du potentiel V (fig. 3). Leur morphologie et leur signe enpermettent, en général, l'identification ; de plus, il est souvent facile de lesmodifier ou de les faire disparaître en changeant la position de la tête dusujet.
B)Artefacts liés au clignement palpébral. Le clignement palpébral, très fréquemment associé au V, se traduit parl'artefact oculaire, bien individualisé à l'E.E.G. sur les dérivations frontales etdont le champ a été établi par des techniques rigoureuses. (Zao, Gelbin etRémond, 1952; Monnier et Hufschmid, 1951.)L'électrooculogramme s'atténue progressivement à partir du front pourdevenir presque négligeable au niveau du vertex où son amplitude dépasserarement 5 µV. Son champ n'est donc pas identifiable à celui du potentiel V (fig.3).Au-dessus d'une ligne horizontale passant par les yeux, la phase principale del'oculogramme est toujours positive alors que le V a, comme nous l'avons vu,une composante négative caractéristique. On ne pouvait toutefois rejeteraprioril'hypothèse d'une propagation directe intracrânienne du phénomèneoculaire, du type de celle que Cobb et Morton (1952) ont invoquée pour expliquerl'inversion de polarité du rétinogramme sur les régions occipitales.
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE1953 7L'étude des latences, effectuée sur l'oscillographe cathodique, montre quel'électrooculogramme est précédé de l'électromyogramme palpébral dont lalatence est souvent très voisine de celle du potentiel V (fig. 3). Cependant unesérie d'enregistrements E.E.G. à grande vitesse (25 cm par sec) semble indiquerune latence de l'artefact oculaire en général plus brève que celle du potentielV. L'électromyogramme palpébral, peu respecté par les constantes de temps del'appareil E.E.G. intervient vraisemblablement dans la définition de la latence del'artefact oculaire (fig. 2). L'électrooculogramme lui-même est de morphologieassez variable. On peut le modifier artificiellement soit par compressionmécanique des globes, soit par changement d'orientation de la source sonore(réflexe d'orientation) sans influencer en rien la forme du potentiel V.
III.  POTENTIELVET AUTRES MANIFESTATIONS CORTICALE,MOTRICE ET VÉGÉTATIVE.
A)Concomitance. L'apparition du potentiel V, liée en général à l'irruption soudaine du stimulusdans le champ perceptif, s'associe à un certain effet de surprise. Il nous a paruintéressant d'étudier ce phénomène corrélativement à d'autres manifestationsdont la signification psychologique est mieux connue :  le blocage de l'activité alpha habituellement considéré comme le signed'une réaction attentive à une stimulation ;  les réponses électrodermales qui constituent un bon indice des déchargessympathiques accompagnant les réactions émotionnelles ; les manifestations musculaires du sursaut (« startle pattern ») qui carac-  térisent la réponse à un stimulus sonore brusque.Relation avec la réaction d'arrêt. S'il est vrai qu'il existe une assez forte corrélation statistique entre ces deuxmanifestations, une dissociation absolue reste possible. Le V peut ne pasinterrompre un fuseau d'ondes alpha et se manifester par une simpleaccentuation d'une onde du fuseau. Ces faits ne paraissent pas étayerl'hypothèse récemment formulée par Larsson (1953) à propos de ce potentielévoqué qui ne représenterait pour lui qu' «une courte bouffée avortée d'alpha ».Relation avec les réponses électrodermales (R.E.D.) La concomitance du V et de la R.E.D. est fréquente, mais comme dans lecas précédent, l'association de ces deux réactions n'est pas stricte, leuramplitude respective n'admet pas de rapport de proportionnalité. Nombreuxsont les cas où le V est présent sans R.E.D. (fig. 4) et où la R.E.D. se produitseule. De plus, les pointes V spontanées sont rarement accompagnées deréponses électrodermales.Relation avec le sursaut. L'étude comparée des latences dont nous avons donné les résultats plushaut (voir p. 402) n'apporte pas de preuve décisive d'une précession en faveur
8SOCIÉTÉ D'ÉLECTROENCÉPHALOGRAPHIE de l'une ou de l'autre de ces manifestations. Leur indépendance apparaît déjàavec netteté dans le non-parallélisme des variations d'amplitude observableslorsqu'elles coexistent. Nous notons, en effet, des potentiels V de grandeamplitude associés à de très faibles réactions de sursaut et inversement.La dissociation se manifeste avec plus d'évidence encore dans le cas despotentiels V accompagnant les stimuli algogènes ou lumineux alors que laréaction typique du sursaut n'y apparaît pas associée.
B)Etude comparative des caractéristiques d'adaptation. Il existe une caractéristique commune aux diverses manifestations dont nousavons envisagé le rapprochement ; c'est leur adaptation progressive à larépétition de stimuli homogènes, de même nature, régulièrement distribués (fig.4). Elles s'atténuent pour disparaître progressivement ; le changement denature du stimulus suffit à les faire réapparaître avec une grande netteté.Nous avons cherché les rapports éventuels pouvant exister dans l'évolutiontemporelle de cette adaptation progressive des réponses à des stimuli répétés.Nous avons constaté, suivant les catégories de stimulations, des évolutionspratiquement indépendantes de ces quatre types de réponses qui s'adaptentchacune suivant une cinétique propre dont le déterminisme n'a pu être préciséjusqu'ici en fonction des facteurs expérimentaux contrôlés.
IV. POTENTIELVET ÉTAT FONCTIONNEL.
L'importance essentielle de l'état fonctionnel du sujet sur les modalitésd'apparition des potentiels V et de ses variations morphologiques nous estapparue dès le début de cette étude. Nous voulons schématiquement montrer lerôle d'un certain nombre de facteurs psychophysiologiques et pathologiquesque l'on sait intervenir de façon nette sur l'activité corticale.A) FACTEURS PSYCHOPHYSIOLOGIQUES.Evolution au cours du sommeil. Les modifications du tracé E.E.G. suivant les différents degrés de profondeurdu sommeil sont maintenant classiques et ont servi de base à notre étude (fig.5 et 6).a) État vigile.Le potentiel V peut être observé au stade vigile de repos psychosensoriel(rythme alpha) comme à l'état « vigile actif » (caractérisé par un tracé plat deréaction d'arrêt quasi permanente). Il est parfois possible de le recueillir alorsque le sujet a les yeux ouverts. Il est toutefois assez rare de l'observer dans cedernier cas, comme il nous est apparu de toute évidence lorsque l'un d'entrenous se prêtait à l'expérience et restait attentif à son déroulement.
Noter : lamplitude de V à la 5e répétition, limportance de loculogramme et la présence duneR.E.D. sur le tracé E.D.G. avec sa latence normale ; ladaptation progressive de la réponse oculairepour les 11e et 13e répétitions avec disparition des R.E.D., mais persistance du V qui ne sadapteraque beaucoup plus tardivement dans cette expérience.
Fig. 4.  Adaptation des réponses à un stimulus sonore répété toutes les 15 secondes.
Temps : 1 seconde : 50 µV.Le stimulus est reporté sur les tracés par enregistrement microphonique (Stim.) 
On peut remarquer également en comparant les tracés 11 et 13 les effets dun changementdorientation de la source sonore (à droite du sujet dans les premiers essais et à gauche en 13) sur lamorphologie de loculogramme.
 
 
  9                                     1953           ECD  U 2ÉDECBMER ANSÉ
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                   SOCIÉTÉ D'ÉLECTROENCÉPHALOGRAPHIE 
 Fig. 5.1)Etat vigile actif: choc électrique K évoquant un V de faible amplitude et une réactionélectro-dermale de grande amplitude.2) Etat vigile de repos psycho sensoriel :choc sonore S avec réaction d'arrêt, V de moyenneamplitude et importante R. E. D. (blocage des amplificateurs).3) Etat subvigile(stade A de Loomis) : stimulus lumineux L suivi d'un V et d'une réactiond'éveil ; plus de R. E. D.4)Début de l'endormissement: potentiels V de grande amplitude provoqués par des stimulilumineux et sonores.5)Stade B de Loomis: après un potentiel spontané, un stimulus lumineux évoque un V.Noter leur similitude morphologique et topographique.6)Sommeil léger: V provoqués de grande amplitude avec postdécharge rythmique.7)Stade C de Loomis: V provoqués (choc électrique) et séries de réponses spontanées(pointes de Hess).8)Réveil progressif: V « spontané » avec réaction d'éveil suivi de V provoqués d'amplitudemoyenne Le stimulus lumineux provoque une réaction d'éveil.9)Etat vigile: La stimulation sonore provoque un V de très faible amplitude, une réactiond'arrêt et une R, E, D,(Temps : 1 sec ; amplitude : 100 µV).
SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE1953 11
b)Endormissement.A la période de préendormissement, que caractérise une activité E.E.G.déprimée et labile, le potentiel V est très facile à évoquer. Son amplitudes'accroît et il s'associe en général aux réactions d'éveil banales (réapparitionde l'alpha). C'est également à ce stade que l'on peut recueillir un grandnombre de potentiels V apparemment spontanés.c)Sommeil.Au stade du sommeil léger, caractérisé par un ralentissement du rythme debase, l'apparition de spindles et de pointes de haut voltage, les potentiels Vpeuvent être évoqués avec une grande facilité. Leur morphologie, leuramplitude, leur champ, leur tendance répétitive, les rendent superposablesaux éléments pointus spontanés. La période réfractaire consécutive apparaîtici très diminuée. On doit noter que ces potentiels provoqués ou spontanésapparaissent en même temps qu'une modification passagère du rythme defond qui devient plus rapide. Il existe une relation certaine entre le nombredes pointes enregistrées et la durée de l'accélération du rythme de fond quiles accompagnent. Tout se passe comme si la stimulation provoquait uneréaction d'éveil avec retour momentané à un stade antérieur.On peut également signaler qu'à ce stade, la stimulation est dans certainscas encore susceptible de provoquer l'apparition de R.E.D. alors que leclignement palpébral a complètement disparu.A un stade de sommeil plus profond (G et D de Loomis), la réponse à unestimulation est représentée par le complexe K dont la composante lente nousparaît, comme l'ont montré Davis et coll., assimilable au potentiel V de l'étatde veille « modifié et prolongé » par le sommeil, alors que la composanterapide représenterait une réaction d'éveil partielle. L'apparition de complexesK spontanés ou sans cause extérieure contrôlable est bien connue.Nous n'avons pas étudié le champ du complexe K, mais M. Brazier (1949)étudiant celui des spindles et des ondes lentes qui le constituent, en donneune représentation qui recouvre parfaitement celle du potentiel V et en adiscuté par ailleurs les interprétations possibles. 
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