> FAITS SAILLANTS010Étude de l’éthique, du dopage et de certaines 009habitudes de vie chez des sportifs québécois008ConclusionTableau 2Résultats de l’analyse de régression multiple des variables de la théorie du comportement planifié et de variables externes à la théorie 007sur l’intentionVARIABLES BÊTA ERREUR TYPE tP BÊTA006STANDARDISÉConstante 0,71 0,17 4,22 0,0001Attitude 0,07 0,01 6,41 0,0001 0,09 005Norme sociale 0,22 0,02 8,93 0,0001 0,13Facteurs facilitants 0,35 0,01 25,15 0,0001 0,40 Le dopage sportif constitue un problème important que le Comité international004 Il ressort des analyses de régression multiple effectuées que l’intention comporte-Facteurs nuisibles 0,03 0,01 -3,39 0,0007 -0,05 olympique (CIO) désigne comme l’ennemi numéro un du sport. Pour lesmentale est le principal prédicteur de l’utilisation ou non de substances, Connaissances des substances 0,00 0,00 -0,01 0,9922 0,00 intervenants du milieu sportif, l’utilisation de produits dopants soulèveet méthodes interdites méthodes et produits dopants pour améliorer les performances sportives. Les003 principalement des préoccupations relatives à l’éthique sportive et à laConnaissances des produits contenant 0,01 0,01 0,86 0,3921 0,02 résultats démontrent également que l’attitude, la norme sociale, les facteurssanté des participants. Bien que le problème du dopage est principale-des substances interdites par le CIOfacilitant l’usage des produits dopants de même que le sentiment ...
> FAITSSAILLANTS Étude de l’éthique, du dopage et de certaines habitudes de vie chez des sportifs québécois
Le dopage sportif constitue un problème important que le Comité international olympique (CIO) désigne comme l’ennemi numéro un du sport. Pour les intervenants du milieu sportif, l’utilisation de produits dopants soulève principalement des préoccupations relatives à l’éthique sportive et à la santé des participants. Bien que le problème du dopage est principale-ment associé aux athlètes participant à des événements de haut calibre, certaines études ont démontré que ce problème semble s’étendre 1-3 maintenant à des niveaux inférieurs de compétition.
En accord avec les fondements de la présente étude, il est possible d’admettre que la consommation de produits ergogènes réfère à un ensemble de comportements à caractère essentiellement volitif. La 4-6 théorie du comportement planifié d’Ajzendevrait permettre en ce sens de déterminer les facteurs qui sont associés à l’intention des jeunes d’utiliser des produits dopants dans les sports ainsi qu’à leur compor-tement à cet égard (Figure). Sur la base de cette théorie, les buts poursuivis par cette étude sont:
1) documenterla problématique de l’utilisation de produits pour améliorer la performance athlétique; 2) releverles déterminants des comportements en matière de dopage et de certaines habitudes de vie; 3) guiderl’élaboration d’une stratégie d’intervention.
ATTITUDE avantages inconvénients
NORME SOCIALE entraîneur modèle parents CIO
PERCEPTION DU CONTRÔLE COMPORTEMENTAL
INTENTION
COMPORTEMENT
Figure.Illustration de la théorie du comportement planifié
Auteurs: 1 12 2 Claude Goulet,AndréBuist, PierreValois, Mélanie Côté. 1 2 Secrétariat au loisir et au sport, gouvernement du Québec, UniversitéLaval, Québec
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Méthodologie
Les sujets de l’échantillon (n= 3 573) proviennent principalement de deux groupes:
a) lesathlètes membres deséquipes du Québec (n= 1 290) et
b)les jeunes qui pratiquent un ou plusieurs sports dans des réseaux civil et scolaire relevant d’organismes reconnus par le Secrétariat au loisir et au sport (n= 2 283).
L’âge moyen des participants est de 15,49 ans (E.T.= 2,37). Parmi les sujets qui ont indiqué leur sexe, 44,1% sont des femmes et 55,9% des hommes.
Un questionnaire autoadministré aété utilisé pour colliger des renseignements concernant:
1) les connaissances des produits;
2) la perception des effets des produits;
3) les normes sociales qui influencent les sujets;
4) les facteurs qui facilitent ou nuisentàla consommation;
5) l’intention de consommer;
6) la consommation de produits.
La consistance interne deséchelles de mesure s’est avérée toutàfait acceptable (de Cronbach varie entre 0,62 et 0,92).
Des analyses statistiques descriptives ontété effectuées relativement aux caractéristiques sociodémographiques des participants, aux variables du modèle de référence et aux variables externes au modèle. Des analyses de régression multiple ont ensuiteété réalisées afin de situer le poids relatif des différentes variables du modèle théorique quantàpr laédiction de l’intention et de l’utilisation des substances et méthodes dopantes.
Résultats >CONNAISSANCE– Lagrande majorité des sujets (n%) avaient d= 3 557; 95,55éjàentendu parler du problème de dopage dans les sports. Àdes questions, une liste de substances, une méthodes et produitsétait présentée aux sujets et ces derniers devaient indiquer s’ils en avaient déjà entenduparler. D’après les réponses obtenues, l’érythropoïétine (9,52 %), les bêtablo quants (11,22%), les corticostéroïdes (15,92%) et les diuré%) seraient les substiques (16,43 tances, méthodes ou produits les moins connus par les sujets. Selon ces mêmes données, les produits masquants, les anesthésiques locaux, les analgésiques narcotiques, les amphétamines, la manipulation d’urine et les médicaments anti histaminiquesHismanalouReactineseraient connus par moins de 50% des sujets de l’étude. D’autre part, les sujets connaissent peu quelles sont les substances, méthodes et produits qui sont totalement interdits, ceux soumisà des restrictions et ceux qu’il est permis d’utilise (M= 7,85 sur un score maximum possible de 22). >PERCEPTION DES EFFETS–Une forte propor tion des sujets ont rapporténe pas savoir si les substances, méthodes et produits présentés peuvent aider un athlèteà améliorer ses performances sportives.Àtitre d’exemple, plus de 50% des sujets ont répondu ne pas savoir si les amphétamines (65,21%), les analgésiques (58,35 %),les analgé%),siques narcotiques (65,16 les anesthésiques locaux (63,06 %), les bêtablo quants (75,37%), les comprimés d’Atasol ré%), les diurgulier (51,95é%),tiques (76,17 l’érythropoïé%) et les mtine (76,38édicaments antihistaminiques (54,07%) peuvent aider un athlèteà améliorer ses performances sportives. Globalement, les répondants (n= 463) croient modérément que les substances, méthodes et produits présentés peuvent aider un athlèteà améliorer ses performances sportives (M= 2,32 sur une valeur maximale de 4,E.T.= 0,69). Les sujets croient aussi moyennement que l’utilisation régulière de ces mêmes substances, méthodes et produits peut avoir des effets néfastes sur la santé (M= 2,70 sur une valeu maximale de 4,E.T.= 0,75). Ainsi, comme le laisse supposer ces résultats, de même que la
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Tableau 1 Pourcentage des répondants en fonction de leur comportement quantàl’utilisation de substances, méthodes et produits, au cours des 12 derniers mois, dans l’intention d’améliorer leurs performances athlétiques SUBSTANCES NONOUI** OUI,MAIS JE NEOUI, MAIS JEOUI, JE L’JE LUTILISE OUI,’UTILISE DONNÉES ET MÉTHODES L’UTILISE PLUSNE L’UTILISE QUEÀL’OCCASION RÉGULIÈREMENT MANQUANTES TRÈS RAREMENT Alcool87,99 %11,39 %1,12 %3,69 %5,01 %1,57 %0,62 % *Amphétamines1,48 %97,65 %0,14 %0,34 %0,67 %0,34 %0,87 % Analgésiques0,67 %1,65 %95,24 %3,81 %0,95 %1,09 %0,39 % *Analgésiques97,79 %0,42 %1,12 %0,22 %0,22 %0,25 %1,09 % narcotiques Anesthésiques0,36 %0,20 %0,70 %0,39 %1,65 %97,34 %1,01 % locaux *Bêtabloquants0,31 %0,50 %0,25 %0,25 %96,73 %1,32 %1,96 % Boissons1,09 %4,79 %8,82 %11,20 %0,98 %73,13 %25,89 % gazeuses Boissons18,78 %9,43 %0,90 %19,98 %49,68 %1,23 %49,43 % de récupération Café0,92 %2,77 %83,07 %4,98 %6,75 %1,51 %16,01 % Chocolat65,02 %9,66 %0,98 %34,01 %2,24 %8,56 %13,55 % *Cocaïne0,48 %0,59 %0,84 %2,16 %97,01 %0,50 %0,59 % Comprimés0,98 %4,65 %1,04 %1,76 %8,51 %83,07 %15,95 % d’Aspirine Comprimés1,04 %0,48 %0,95 %2,02 %0,76 %4,20 %94,77 % d’Atasolrégulier *Comprimés0,45 %0,90 %0,81 %3,95 %95,24 %1,26 %1,34 % de caféine Comprimés de80,27 %5,93 %9,68 %1,79 %18,78 %0,95 %1,37 % Tylenolrégulier Créatine,87,71 %3,16 %11,45 %2,63 %2,66 %0,84 %2,99 % suppléments de protéines *Diurétiques0,95 %0,22 %0,17 %0,36 %0,28 %98,01 %1,04 % *Érythropoïétine0,14 %0,14 %0,90 %98,32 %0,78 %0,25 %0,25 % (EPO) *Hormones0,90 %0,36 %0,42 %0,31 %0,06 %1,15 %97,96 % de croissance *Manipulation0,76 %0,20 %0,28 %0,20 %0,17 %98,40 %0,84 % d’urine Marijuana,2,18 %7,67 %91,55 %0,78 %1,93 %1,74 %1,82 % cannabis, pot Médicaments1,32 %0,90 %0,45 %0,56 %0,84 %95,94 %3,22 % antihistaminiques Hismanal ouReactine *Médicament92,78 %0,36 %0,90 %6,33 %1,96 %2,77 %1,23 % décongestionnant Sudafed *Médicaments0,98 %1,85 %2,21 %1,68 %2,18 %91,10 %7,92 % en inhalateur pour l’asthme *Produits98,38 %0,36 %0,78 %0,06 %0,22 %0,14 %0,84 % masquants *Stéroïdes0,28 %0,98 %98,15 %0,87 %0,31 %0,06 %0,34 % anabolisants *Stimulants0,42 %0,78 %96,89 %0,64 %0,31 %2,32 %0,95 % Suppléments72,77 %26,45 %2,97 %7,16 %5,77 %0,78 %10,55 % de vitamines *Transfusion de98,24 %0,20 %0,92 %0,28 %0,11 %0,84 %0,25 % sang ou de globules rouges * Ces15 substances, produits ou méthodes ont serviàopérationnaliser le comportement en matière de dopage sportif ** Cerésultat correspondàla somme des réponses oùles sujets ont répondu utiliser ou avoir déjàutiliséla substance, le produit ou la méthode.
Tableau 2 Résultats de l’analyse de régression multiple des variables de la théorie du comportement planifiéet de variables externesàla théorie sur l’intention
VARIABLES
Constante Attitude Norme sociale Facteurs facilitants Facteurs nuisibles Connaissances des substances et méthodes interdites Connaissances des produits contenant des substances interdites par le CIO Sentiment d’obligation morale Compétitivitéde l’entraîneur Compétitivitéde l’athlète Esprit sportif Motivation intrinsèque Motivation extrinsèque Amotivation Commentaires négatifs sur son poids Pressionàperdre du poids Pressionàgagner du poids
Il ressort des analyses de régression multiple effectuées que l’intention comporte mentale est le principal prédicteur de l’utilisation ou non de substances, méthodes et produits dopants pour améliorer les performances sportives. Les résultats démontrentégalement que l’attitude, la norme sociale, les facteurs facilitant l’usage des produits dopants de même que le sentiment d’obligation morale sont associésà l’intention comportementale des athlètes en matière d’usage de produits ergogéniques. Les programmeséducatifs devront doncêtre conçus de façonàatteindre les objectifs qui suivent. Premièrement, développer chez les athlètes une attitude favorable envers la nonutilisation de substances, méthodes et produits dopants dans les sports en axant l’intervention sur les avantages associésàtel comportement. Deuxi unèmement, sensibiliser les proches des athlètes quant aux capacités de ces derniersàréaliser de bonnes performances sportives sans avoirà utiliserde produits dopants. Troisièmement, l’interventionéducative devraitêtre axée principalement sur le renforcement des capacités psychologiques des athlètesà performerdans les sports en dépit du fait qu’ils peuvent se considérer d’une certaine façon désavantagés parce qu’ils ne prennent pas de produits dopants. Il faut renforcer leur sentiment d’efficacité personnelleau regard de leurs performances sportives. Les athlètes pourront ainsi se sentir capables de ne pas utiliser de produits dopants, et ce, en dépit du fait que cela pourrait nuireà leurs performances sportives. Autrement dit, les athlètes pourront se sentir capables de réaliser de bonnes performances sportives, bien qu’ils n’aient pas eu recours àdes produits dopants.