Maladie d Alzheimer et maladies apparentées - Education pour la santé du patient - Formation de soignants
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1/8 FICHE D’ACTIVITÉ Module 03 / Activité 02Cas concrets0. PRÉSENTER L’OBJECTIF GÉNÉRAL ET LES OBJECTIFS SPÉCIFIQUES DU MODULE(les écrire ou les projeter à partir des premières diapositives du diaporama correspondant).Objectif général du moduleÉlaborer, en utilisant des techniques d’écoute et de communication pertinentes, des réponses avec le patient et l’accompagner dans la mise en place de projets adaptés aux situations liées à la maladie d’Alzheimer. 1. PRÉSENTATION DE L’ACTIVITÉ ET CONSIGNE DE DÉPART◗ Précisez l’objet de l’activité.2. DÉROULEMENT DE L’ACTIVITÉ◗ Demandez aux participants de se rassembler en trois groupes de taille équivalente et de se répartir dans la salle. Chaque sous-groupe désigne un rapporteur.◗ Distribuez à chaque sous-groupe un cas concret différent. Indiquez aux sous-groupes qu’ils disposent de trente minutes pour étudier leur situation et défi nir :- les principales techniques de communication qui sont utilisées par le professionnel ;- les erreurs et/ou les manques qui peuvent être identifi és ;- les solutions adaptées qui auraient pu être mises en oeuvre pour faciliter la communication.◗ Le rapporteur d’un sous-groupe expose le cas concret et présente le résultat de leurs réfl exions.◗ Regroupement des productions du groupe : à l’issue de la présentation des trois groupes, proposez aux participants de faire ressortir, ensemble, les traits communs qui apparaissent dans les trois présentations. Notez-les au fur et ...

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Langue Français

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FICHE D’ACTIVITÉModule 03 / Activité 02 Cas concrets
0. PRÉSENTER L’OBJECTIF GÉNÉRAL ET LES OBJECTIFS SPÉCIFIQUES DU MODULE (les écrire ou les projeter à partir des premières diapositives du diaporama correspondant).
Objectif général du module Élaborer, en utilisant des techniques d’écoute et de communication pertinentes, des réponses avec le patient et l’accompagner dans la mise en place de projets adaptés aux situations liées à la maladie d’Alzheimer.
1. PRÉSENTATION DE L’ACTIVITÉ ET CONSIGNE DE DÉPART
Précisez l’objet de l’activité.
2. DÉROULEMENT DE L’ACTIVITÉ
1/8
Demandez aux participants de se rassembler en trois groupes de taille équivalente et de se répartir dans la salle. Chaque sousgroupe désigne un rapporteur. Distribuez à chaque sousgroupe un cas concret différent. Indiquez aux sousgroupes qu’ils disposent de trente minutes pour étudier leur situation et définir :  les principales techniques de communication qui sont utilisées par le professionnel ;  les erreurs et/ou les manques qui peuvent être identifiés ;  les solutions adaptées qui auraient pu être mises en oeuvre pour faciliter la communication. Le rapporteur d’un sousgroupe expose le cas concret et présente le résultat de leurs réflexions. Regroupement des productions du groupe : à l’issue de la présentation des trois groupes, proposez aux participants de faire ressortir, ensemble, les traits communs qui apparaissent dans les trois présentations. Notezles au fur et à mesure. Faites ensuite ressortir les différences qui peuvent exister. Notezles. À partir de ce qui a été noté, demandez aux participants de définir ensemble :  les modalités pratiques à mettre en place pour créer les conditions favorables à la communication (vous pouvez faire ici des rappels avec ce qui a pu être dit dans le module 2) ;  les étapes à respecter lors d’un entretien et les éléments clés à ne pas escamoter ;  les principales techniques d’écoute et de communication (notamment verbales et non verbales) qui peuvent être utilisées dans le cadre de l’entretien pour faciliter l’implication du patient.
Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées / Formation de soignants
ƒ
4. EXEMPLE DE REGROUPEMENT POSSIBLE
3. SYNTHÈSE DE L’ACTIVITÉ À PARTIR DES REGROUPEMENTS RÉALISÉS AVEC LES PARTICIPANTS
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Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées / Formation de soignants
MATÉRIEL
5. CONTINUEZ EN FAISANT DÉFILER ET EN COMMENTANT LE DIAPORAMA
Faire preuve d’empathie :interroger le ressenti du patient, être avec, validation, appui, partenariat, respect. Communication verbale :reformuler ce que dit le patient, le laisser parler, poser des questions ouvertes, laisser des temps de silence, demander des précisions. Communication non verbale :avoir une attitude détendue, regarder le patient, créer une proximité, sourire, gestuelle.
Module 03 / Activité 02suite
A partir des éléments recueillis lors de l’exercice, listez si besoin avec les participants les principales techniques d’écoute et de communication (notamment verbales et non verbales) qui peuvent être utilisées dans le cadre de l’entretien pour faciliter l’implication du patient.
 ◗Fiches « cas concrets »  ◗Paper board  ◗Marqueurs de couleurs
CAS À DESTINATION DES MÉDECINS
CAS N° 1
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Monsieur T. Monsieur T. a 62 ans. Il est atteint d’une maladie d’Alzheimer qui a été diagnostiquée un an auparavant. Il vit avec son épouse. Ils ont un fils unique. Madame T, personne très anxieuse, supporte très mal la maladie de son mari qui a encore pourtant une bonne autonomie. Elle est très angoissée pour l’avenir et a le sentiment que son mari et son fils sousestiment les difficultés qu’elle ressent face à l’état de santé de son mari. Face à cette situation et à certaines tensions apparues dans le couple, monsieur et madame T. se sont adressés, il y a quatre mois, à une association de patients, sur les conseils de l’orthophoniste que consulte monsieur T. Ils ont intégré un groupe de parole. Le couple rencontre aujourd’hui le médecin qui suit monsieur T., pour une visite semestrielle. Dans un premier temps, le médecin procède à un examen clinique et fait le point sur les derniers bilans réalisés. L’état de santé de monsieur T. est stable et satisfaisant. Le médecin aborde la question du traitement : « Bien, racontezmoi comment cela se passe avec votre traitement depuis notre dernière consultation ? » Monsieur T. répond sans réfléchir : « C’est plutôt bien, j’ai l’impression d’avoir moins d’oublis, mais je confonds quand même certaines choses. Par exemple, l’autre jour, j’ai souhaité l’anniversaire de ma femme, alors que c’était celui de mon fils... ça l’a un peu énervée, mais on a fait quand même une petite fête tous les trois. J’aimerais que vous amélioriez un peu ce nouveau traitement car, voyezvous, il y a une chose qui nous tient à cœur et je voudrais le faire avant d’aller mal. » Madame T. semble agacée : « Estce que tu crois que c’est vraiment nécessaire d’en reparler avec le médecin ? Nous en avons déjà parlé ! » Le médecin intervient en s’adressant à Mme T : « Si votre mari souhaite nous parler de quelque chose en particulier, nous pouvons peutêtre prendre un peu de temps. » Et se tournant vers monsieur T : « Il y a donc quelque chose qui vous tient à cœur, pouvezvous m’en dire un peu plus ? » Monsieur T. prend la main de son épouse et poursuit, sans lui répondre : « Nous voudrions partir passer notre retraite dans le sud de la France. Nous avons acheté un terrain près de chez nos amis de toujours. On devait y faire construire une maison, mais depuis que vous nous avez annoncé mes problèmes, ma femme ne se sent plus de partir. » Madame T. intervient : « Vous comprenez, docteur, ce n’est pas que je ne veux plus, mais j’ai peur que mon mari ne puisse pas y arriver... Vous comprenez ce que je veux dire ? » Le médecin lui répond : « Je comprends que vous puissiez penser ça. Je me demande si je ne serais pas comme vous. » Et se tournant de nouveau vers monsieur T. : « Mais vous, monsieur, qu’en pensezvous ? » Monsieur T. poursuit : « Je ne veux pas que tout ça nous empêche de réaliser ce projet, c’était tellement important... c’est important pour moi ! J’en ai parlé dans l’association et je pense que c’est possible... » Après un moment de silence, le médecin répond à monsieur T. : « C’est vrai que vous êtes encore capable de faire des tas de choses. Mais je voudrais quand même attirer votre attention sur le fait que construire une maison est un projet très lourd. Cette maladie évolue différemment d’une personne à l’autre et je ne peux pas vous dire comment vous serez à ce momentlà. On va essayer de faire en sorte que votre état de santé soit le meilleur possible. C’est ce que l’on peut faire aujourd’hui. Alors reparlons un peu de votre traitement... » Le reste de la consultation est consacré au traitement de monsieur T. Le sujet de son projet n’est pas réabordé.
Situation élaborée avec l’association France Alzheimer
Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées / Formation de soignants
CAS À DESTINATION DES MÉDECINS
CAS N° 2
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Madame H. Madame H. sait qu’elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis quatre ans. Elle est mariée et mère de deux enfants qui vivent loin. À 63 ans, elle n’a pas encore parlé de sa maladie avec ses enfants, ni avec ses trois petitsenfants de 5, 6 et 10 ans. La famille se réunit souvent à l’occasion des vacances scolaires. Depuis un an, à chaque vacances, madame H. et sa fille ont des discussions conflictuelles, madame H. a des sautes d’humeur, reprochant par moments à sa fille de venir trop souvent chez elle et l’accusant de la délaisser lorsqu’elle part. Le mari de madame H. est au courant de l’état de santé de sa femme, mais considère qu’il ne doit pas en parler avec leurs enfants sans l’accord de son épouse. Lorsque sa fille lui parle des conflits relationnels qu’elle vit avec sa mère, il lui répond que le caractère de madame H. ayant toujours été un peu « fort », il ne faut pas lui en tenir rigueur et que cela lui passera. Lors d’une consultation de contrôle, madame H. aborde la question de son traitement avec son médecin : « Vous ne pourriez pas me donner un petit quelque chose pour me calmer un peu quand ma fille vient en vacances ? C’est trop dur quand elle est là, c’est comme si elle faisait tout pour m’énerver ! » Le médecin regarde le dossier de madame H. et lui dit, sans lever la tête : « Vous souhaitez que je vous donne un médicament pour les périodes où votre fille vient, pour éviter que vous vous disputiez, c’est bien cela ? » Madame H. jette un regard son mari. Celuici regarde ailleurs. Elle se retourne vers le médecin : « Oui, c’est un peu ça. Ce que je veux surtout, c’est arrêter de m’énerver ! » Le médecin regarde madame H : « Je comprends que vous désiriez cela. La difficulté, c’est que je ne vois pas ce que nous allons pouvoir faire pour le moment. Je veux bien essayer de vous donner quelque chose, mais il y a peutêtre une autre solution... » Madame H. semble étonnée : « Ah oui, laquelle ? » Le médecin regarde madame H. et consulte de nouveau son dossier : « Avezvous parlé de votre santé avec votre fille ? » Madame H. soupire. Elle se fige : « Non, je ne veux pas qu’elle sache. Elle a déjà tellement de soucis avec son travail... » Elle s’arrête de parler. Le médecin n’intervient pas. Madame H reprend « Je sais qu’elle ne comprend pas ce qui arrive, elle m’en veut certainement... » Pendant l’échange, monsieur H. n’est pas intervenu. Il semble mal à l’aise. Le médecin considère madame H. en silence puis lui dit : « Je sais que c’est difficile, mais ne croyez vous pas qu’il va falloir lui dire un jour ou l’autre ? En attendant cela risque d’être de plus en plus dur car elle ne comprend pas ce qui arrive. Mais bon, c’est vous qui décidez. Je veux bien essayer quelque chose. » Il rédige une ordonnance et la remet à monsieur H. qui le remercie. Le couple s’en va sans plus de questions.
Situation inspirée de témoignages recueillis surwww.survivrealzheimer.com
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CAS À DESTINATION DES MÉDECINS
CAS N° 3
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Madame J. Madame J., 71 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis trois ans. Elle vit seule depuis le décès de son mari. Sa fille, mariée et mère de deux enfants, habite une commune voisine et rend visite à sa mère au moins deux fois par semaine. Elle l’aide pour ses grosses courses et assure sa gestion administrative. Madame J. fait ses courses quotidiennes auprès des commerçants du quartier qui la connaissent bien. Pour la plupart, ils sont au courant de sa maladie. Une femme de ménage vient une fois par semaine pour s’occuper du linge et de l’entretien de l’appartement. Madame J. est suivie depuis le début de sa maladie par le même médecin. Elle le consulte aujourd’hui pour une visite de contrôle au cours de laquelle le médecin a prévu de parler du traitement de madame J. et de sa prise en charge par une orthophoniste, suite à quelques troubles du langage. Il reçoit madame J. et sa fille qui accompagne sa mère à chaque consultation. Le médecin leur fait part d’un échange téléphonique qu’il a eu avec l’orthophoniste deux jours auparavant. Il s’adresse à madame J. avec un large sourire : « Il paraît que vos séances se passent très bien. L’orthophoniste est très contente, vous savez. En ce qui nous concerne, j’aimerais que vous me disiez comment cela se passe avec le traitement, depuis que nous l’avons modifié. » Il consulte le dossier médical de madame J. Madame J. répond calmement : « Bien, docteur, même si je sens que ce n’est pas aussi facile qu’avant. Pour le moment, ça va, mais je commence à me sentir moins à l’aise. J’oublie des petites choses. Heureusement que ma fille est là pour faire mes papiers ! » Le médecin acquiesce : « Oui, j’ai l’impression que votre fille s’occupe bien de vous... » Madame J. semble hésiter à parler. Sa fille prend la parole : « Je crois que ma mère voudrait parler avec vous de quelque chose dont nous avons discuté toutes les deux. » Le médecin s’arrête et regarde madame J. : « Je vous écoute... » Madame J. reprend : « Hé bien oui ! Je sais que je suis en bonne forme pour le moment, même si j’ai des petits problèmes. J’arrive à les résoudre avec l’aide de ma fille, mais c’est pour après que je m’inquiète. Si ça s’aggrave, estce que j’aurai besoin de plus d’aide chez moi ? Comment ça va se passer ? Et puis on m’a parlé de tutelle... Je ne sais pas trop ce que c’est, mais ça me fait un peu peur... Je ne voudrais pas finir dans une maison. Je voudrais juste que ça se passe bien. » Après un silence, le médecin répond en s’adressant à madame J. : « Je comprends votre préoccupation. Elle est toute à fait légitime. Je crois que le mieux, pour le moment, serait d’en reparler tranquillement avec votre fille. Vous avez encore le temps et le plus important pour nous, pour le moment, est de poursuivre nos efforts aussi bien sur votre traitement que sur votre travail avec l’orthophoniste. » Le reste de la consultation est consacré au traitement de madame J.
Situation inspirée de témoignages recueillis surwww.survivrealzheimer.com
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CAS À DESTINATION DES PARAMÉDICAUX ET ÉQUIPES PLURIPROFESSIONNELLES
CAS N° 1
Madame S. Madame S. a 76 ans. Les liens entre les différents membres de sa famille ont toujours été très forts,que ce soit avec sa sœur Suzanne, avec ses deux fils ou ses petitsenfants. Atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis six ans, elle vit dans un établissement d’hébergement depuis un an. Elle reçoit la visite de ses enfants chaque weekend et parfois en semaine, quand son fils cadet peut se libérer. Sa sœur Suzanne vient la voir une fois par semaine. Depuis une quinzaine de jours, Suzanne est hospitalisée suite à une embolie pulmonaire. Les médecins sont réservés sur son état de santé. Les enfants de madame S. ne lui ont rien dit. Ils n’osent pas lui en parler car, selon eux, cela pourrait « la perturber encore plus ». Au cours de la semaine, le fils cadet a mis l’infirmière qui était présente au courant de la situation, laissant à l’équipe de soins l’initiative de trouver une réponse si madame S. venait à poser des questions sur l’absence de sa sœur. L’infirmière l’a mis en contact avec le cadre de santé. Ce dimanche, à son arrivée, le fils aîné de madame S. trouve sa mère silencieuse et repliée sur elle même. Aux questions de son fils, elle ne répond que par monosyllabes et sur un ton très énervé. Il s’en étonne et demande à l’aide soignante qui vient apporter le repas si quelque chose de particulier s’est produit. Celleci répond qu’à sa connaissance, rien de spécial n’est arrivé ces derniers jours. Elle s’adresse alors à madame S. : « Hé bien, que se passetil ? Pourquoi êtesvous énervée ? » Madame S. la regarde du coin de l’œil et lui répond : « C’est à cause de Suzanne. Elle n’est pas venue me voir depuis des années... » L’aide soignante pose le plateau qu’elle porte, se penche vers madame S. et lui dit en souriant : « Vous n’exagérez pas un peu ? Il me semble qu’elle est venue vous voir il n’y a pas si longtemps... » Madame S. paraît un peu perdue et semble chercher ses idées : « Bon, peutêtre qu’elle est venue une fois ou deux, mais en tout cas maintenant, elle ne vient plus. La vérité, c’est que ma sœur m’a abandonnée. Après tout ce que j’ai fait pour elle quand elle était petite ! Vous savez, je suis vraiment déçue par elle... » L’aide soignante lui répond d’un ton amical, en lui « tapotant » gentiment le dos de la main : « Il ne faut pas dire des choses pareilles. Vous savez bien que votre sœur vous aime beaucoup. Elle a sûrement une bonne raison pour ne pas être venue ces derniers temps. » Le fils de madame S. est visiblement très ennuyé par cette situation. Il intervient : « Tu n’as pas de raison de t’énerver comme ça. Il faut que tu comprennes que Suzon est âgée et qu’elle ne peut peut être pas venir aussi souvent qu’elle le souhaite... » L’aide soignante se relève et s’adresse à madame S. : « Le plus important pour le moment, c’est que vous profitiez de votre fils. Et si vous lui parliez de la sortie au marché que vous avez fait avec l’amicale, cette semaine. Il faut que je vous laisse. Je repasserai vous voir, d’accord ? Et essayez de ne plus vous tracasser comme ça... » Au bout d’une heure, le fils de madame S. repart sans avoir reparlé de Suzanne.
Situation élaborée avec l’association France Alzheimer
Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées / Formation de soignants
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CAS À DESTINATION DES PARAMÉDICAUX ET ÉQUIPES PLURIPROFESSIONNELLES
CAS N° 2
Madame G. Madame G. a été diagnostiquée porteuse de la maladie d’Alzheimer il y a huit ans. Elle vit à son domicile en compagnie de son mari. Une prise en charge a été mise en place pour un certain nombre de tâches de la vie quotidienne : une aide ménagère intervient cinq matinées par semaine pour le ménage et pour certaines courses que monsieur G. ne peut pas effectuer. Une aide soignante intervient également tous les matins pour aider madame G. à faire sa toilette. Depuis deux semaines, une infirmière du réseau qui prend en charge madame G. vient tous les deux jours pour faire des soins à madame G. sur un petit ulcère variqueux. L’infirmière est bien connue du couple car elle est intervenue chez eux à plusieurs reprises depuis ces dernières années. Leurs rapports ont toujours été de très bonne qualité. Ce matin, l’infirmière arrive au moment où madame G. termine de s’habiller. Après l’avoir saluée, comme à son habitude, elle l’invite à s’installer dans sa chambre pour lui faire son pansement. Madame G. semble un peu pressée et refuse de l’accompagner : « Je suis navrée, mais je ne peux pas rester. Je dois aller chercher mes enfants à l’école. » L’infirmière jette un bref regard à monsieur G. et s’approche de madame G : « Je comprends bien, mais vous savez, il faut que je fasse votre pansement, c’est important si vous voulez que votre jambe guérisse... » Madame G. s’énerve un peu : « Je suis désolée, mais les enfants ne pourront pas attendre, il faut que je sois à la sortie de l’école ! » L’infirmière regarde madame G. et lui sourit : « Vous avez peur qu’ils soient seuls devant l’école, c’est ça ? » Elle fait une courte pause : « Mais, au fait, vous ne m’aviez pas dit que votre fille devait emmener ses enfants visiter les châteaux de la Loire ? » Monsieur G. intervient, visiblement excédé : « Mais, Christiane, tu sais bien que les enfants sont grands, ça fait bien longtemps qu’ils ne vont plus à l’école ! » Madame G. semble vexée par cette remarque et s’adresse fermement à son mari : « Je sais quand même bien ce que je dis ! » Elle se dirige vers le portemanteau pour s’habiller. Monsieur G. parait désarmé et un peu excédé face à cette situation : « Bon, arrête de dire n’importe quoi et viens faire ton pansement comme on te le demande... » D’une main, l’infirmière prend doucement le bras de madame G. et pose son autre main sur son épaule. Elle lui parle gentiment : « Vous savez, votre mari a raison, madame, vos enfants sont grands. Vous avez juste confondu, mais ce n’est pas grave. Allez, venez avec moi, je vais faire vite et ensuite vous pourrez peutêtre sortir avec votre mari si vous voulez. » Madame G. regarde alternativement son mari et l’infirmière dont elle repousse la main. Elle va dans sa chambre sans dire un mot et claque la porte.
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CAS À DESTINATION DES PARAMÉDICAUX ET ÉQUIPES PLURIPROFESSIONNELLES
CAS N° 3
Madame K. Madame K., 78 ans, est atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis quatre ans. Elle vit seule dans la maison de son enfance, située dans un bourg. Tous les voisins sont au courant de son état de santéet prennent régulièrement de ses nouvelles, de manière à pouvoir avertir ses enfants en cas de problème. Pour lui permettre de rester chez elle, trois de ses quatre enfants se relaient auprès d’elle. Un de ses fils s’est organisé dans son travail pour rester avec elle sur des périodes de weekends prolongés. Il loge alors dans la maison. Une aidesoignante vient cinq matinées par semaine pour aider madame K. pour ses soins d’hygiène. Elle intervient chez elle depuis peu de temps. Ce matin, le fils de madame K. est en train de travailler dans la cour de la maison lorsque l’aide soignante arrive. Elle a l’air pressée et lui explique qu’elle a pris un peu de retard dans sa « tournée ». Le fils de madame K. a entendu du bruit dans la chambre de sa mère, ce qui lui fait dire qu’elle est levée et sans doute prête pour sa toilette. Il accompagne l’aidesoignante. En arrivant dans la chambre, il constate que madame K. a vidé son armoire et les tiroirs de sa commode. Tous ses vêtements sont éparpillés dans la chambre. Madame K. a enfilé une combinaison sur sa chemise de nuit et semble très affairée. Son fils est surpris et un peu désarçonné : « Mais enfin maman, qu’estce que tu fais ? » Madame K. se tourne et répond calmement : « Tu le vois bien, je suis en train de ranger mes vêtements... » Le fils de madame K. semble exaspéré : « Mais tu as vu le désordre que tu as mis ! Tu ferais mieux de rester tranquille et de laisser faire les autres ! » Madame K. est visiblement vexée. Elle n’a pas bougé, debout au milieu de la pièce, une robe entre les mains : « Je ne vois pas pourquoi tu me parles comme ça ! J’ai tout rangé ! Je t’aide et voilà comment tu me remercies ! » L’aide soignante s’approche de madame K. : « Je comprends que avez fait ça pour rendre service, c’est très gentil de votre part, mais vous avez mis un peu de désordre dans votre chambre. Maintenant, c’est votre fils qui va devoir tout ranger. Et puis il va falloir que vous arrêtiez votre rangement car on doit aller faire votre toilette... » Madame K. résiste un peu lorsque l’aide soignante la prend gentiment mais fermement par le bras pour l’accompagner à la salle de bains et qu’elle veut lui retirer la robe qu’elle a dans les mains. L’aide soignante lui explique gentiment : « Vous savez, madame, ça ne tombe pas très bien... j’ai malheureusement peu de temps ce matin, il va vraiment falloir y aller... » Madame K. serre contre elle la robe qu’elle était en train de ranger, se laisse conduire à la salle de bain et dit à voix basse : « Vous êtes méchante... »
Situation élaborée avec l’association France Alzheimer
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