N°37 : Les  enfants d Hofmann - d hofmann
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N°37 : Les enfants d'Hofmann - d'hofmann

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Nombre de lectures 367
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

S D
Journal
été 2008
n°37 1,50 €
World Psychedelic Forum
L
Politique Substitution Et nos rubriques
68, année La suboxone arrive. RdR, Décroche, Cannabis,
éthylique? Passer du sub à la métha. Vie associative, Droit des UD...
Auto support et réduction des risques parmi les usagers de drogues
d’hofmann
A
U
stnafe sedessins ; damien@lesyeuxdanslemonde.org,
Ed t SomMairejournal n°37oi
Le pLan de La MiLdt ou Les MiLLe Politique et
citoyenneté p. 4
et une Manières de faire des pLans… 68, année éthylique ?
e décalage essentiel entre la lutte contre la drogue et les autres S u b s t i t u t i o n p. 7
activités gouvernementales est que la lutte contre la drogue ne Le Suboxone® c’est pour bientôtLs’adresse jamais aux gens qui en sont prétendument l’objet. Les Passer du Sub à la métha p.9
consommateurs ne sont pas les destinataires du plan mais par ordre de
préséance, les partis politiques, les associations familiales, les personnels dé c r o c h e s , s e v r a g e s
en charge du secteur, les policiers, les douaniers… Et vous ou moi ? Jamais. & a b s t n e n c e p. 10
Je dis vous ou moi, façon de parler, j’entends ancien ou futur consomma - Opiacés de transition et
teur, ou tout au moins intéressé par l’acte de consommer, engagé dans autres rotations d’opiacés
un soin relatif aux addictions, amateur de ce que les drogues engendrent
comme univers, comme culture. Bref, intéressé par les drogues. Pas pour Ca n n a b s p. 12
s’en faire une gloire ou pour le déplorer, mais pour comprendre com - Lettre ouverte à la Mildt
ment ça se passe. Brèves p. 13
Voilà la grande différence entre un plan de la Mildt et un plan de
lutte contre la pauvreté ou contre le cancer. Dans ces derniers cas, la réfé- Ré d u c t o n d e s r s q u e s p. 14
rence symbolique parfois introduite avec un trop-plein de pathos, c’est Salles de consommation à l’espagnole
le pauvre, le malade, le chômeur, la personne handicapée. C’est à lui que
l’on adresse des encouragements ou des avertissements. Quand il s’agit Vi e a s s o c a t v e p. 18
de La Drogue, les plans gouvernementaux ne s’adressent jamais aux usa - La Casa d’Avignon,
gers. On pourrait rétorquer qu’un plan de lutte contre la délinquance accueil sans condition
ne s’adresse pas non plus aux criminels. Mais alors, pourquoi parler de
maladie, légaliser les soins destinés aux addicts et faire ensuite semblant Pr o d u t s p. 20
d’oublier qu’ils sont la clé du succès... ou de l’échec d’une politique ? Les enfants d’Hofmann
Dans la vraie vie, l’usage de drogues est associé à des pratiques La vie lysergique
festives, à la convivialité, la séduction, au sexe et à la rigolade. Bien d’Albert Hofmann p. 21
des contextes absolument exclus du plan-gouvernemental-de-lutte-
contre-la-tox où les mots-clés se déclinent en sida, pauvreté, violence, o b s e r v a t o r e d u d r o t
souffrance, exclusion… prison. Comment voulez-vous que les millions d e s u s a g e r s p. 22
de nos concitoyens qui consomment ou qui vont consommer se sen- Journal d’un UD au travail
tent le moins du monde concernés par toutes ces mesures justement Un acte de foi ? p. 23
destinées à les empêcher de consommer ? Sans compter les millions
d’adolescent(e)s pour lesquels on ne prévoit rien d’autre que l’absti - n o t r e C u l t u r e p. 24
nence obligée comme une sorte de futur obligatoire. Une fiction qui Opiumania et Les Trois Trésors
disqualifie d’entrée toute possibilité de dialogue avec ceux qui ont déjà Livres, musique, etc. p. 26
en tête un petit joint par-ci, une petite cannette par-là.
Reste les parents. Des parents qui se trouvent à nouveau annexés Fo r u m p. 28
au monde virtuel de l’antidrogue. «Relégitimer les adultes dans leur
rôle », « Quand les parents mettent plus d’interdits (…) il y a un effet sur c o u r r i e r p. 30
les consommations » : le rôle des parents dans le théâtre des drogues est
un sujet inépuisable. Comme si les parents ne pouvaient pas être eux-
mêmes concernés par des consommations dures ou douces ! Directrice de la publication : Nathalie Dupont
Pour sortir de cette répression déguisée en prévention, il aurait Rédacteur en chef : Fabrice Olivet
fallu remettre le non-jugement au cœur du dispositif. Pas seulement à Secrétaire de rédaction : Isabelle Célérier
l’égard des usagers atteints d’une hépatite ou du sida, ni même des per - Coordination : Anna Malonga
sonnes en traitement de substitution, qui sont des usagers du système Maquette : Damien Roudeau
de santé. Non, le non-jugement, c’est pour votre collègue de travail B.D. : Pierre Ouin
qui se poudre le nez le samedi soir, pour le petit copain de votre fille Ont participé à ce numéro : Patricia Bussy,
qui tire sur un bédo, pour votre maîtresse qui écluse son whisky en Pierre Chappard, Jef Favatier, Jean-Pierre Galland,
cachette. Vous et nous. Pas eux, les autres, les toxicomanes. Gilac, Miguel Gonzalez, Jimmy Kempfer,
Dans le plan ce qui compte, ce ne sont pas les gens qui prennent des Bertrand Lebeau, Fabrice Olivet, Sandrine.
drogues, mais les parents de gens qui prennent des drogues, les forces de
police qui arrêtent les gens qui prennent des drogues, les gens qui ven- Imprimerie Moderne de Bayeux
dent des drogues aux gens qui prennent des drogues, et les gens payés Commission paritaire en cours
pour soigner les gens qui prennent des drogues. Tant que cette logique Asud-Journal est tiré à 15 000 exemplaires
prédomine, il n’y a pas de bons ou de mauvais plans de la Mildt, il n’y a Ce numéro a pu paraître grâce aux soutiens de Sidaction,
que des bons citoyens et des mauvais drogués. de la Direction générale de la santé (DGS).Fabrice Olivet
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iPolitique & citoyenneté

68, an e é yli e ?
Mai 68 a-t-il inventé la drogue de masse ? Pourquoi la dépénalisation de
l’usage de drogues ne figure-t-elle pas dans la liste des revendications
abouties 40 ans après ? Revue de détail des contradictions et des
*réticences du mouvement à l’égard de l’usage de psychotropes... p ar Fabrice Olivet
l est interdit d’interdire, sous les pa- glementaire de « libération ». Pire, au fil Une vraie mauvaise
vés la plage, soyez réaliste, deman- des législatures de droite comme de gau- conscience I dez l’impossible... Plus le temps che, on a depuis 40 ans vu tomber bien des
passe et plus la période ne se réduit édifices de la France de Papa, sauf celui-là : a drogue et Mai 68, c’est l’histoire
qu’à ces slogans mais surtout, la légen- suppression de l’avortement (1977), abo - d’un triple saut, à la fois escroque -
de noire de Mai fait des émules : votre Lrie historique, contradiction in-
femme vous a quitté, votre mec vous terne au mouvement, et révélateur d’une
fait chier, votre chien est mort, vous vraie mauvaise conscience française sur le
avez rendez-vous chez le dentiste… sujet. Pour comprendre pourquoi la poli-
C’est la faute à Mai 68 ! tique des drogues est précisément évitée
2par (presque ) tout le monde depuis 4
La faute à Mai 68 décennies, il faut successivement analyser
le puritanisme larvé des vrais militants en
oilà la tonalité générale. Ensuite, matière de consommation de stupéfiants,
il suffit de broder. La démission puis l’amalgame fallacieux de Mai 68 avec Vparentale, la pornographie, le la contre-culture américaine et enfin, les
matérialisme jouisseur ou, tout dernière- ravages de l’héroïne au crépuscule du
ment, les accusations de « laxisme » ou mouvement.
de complaisance envers l’usage de dro - Les véritables acteurs de Mai, les
gues… c’est la faute à Mai 68. Cohn-Bendit, les Geismar et les July ne
Or l’esprit de Mai est tout sauf un sont vraiment pas des toxicos. Un peu
programme. C’est plutôt un conglo - branchés picole peut-être mais la came,
mérat incroyable d‘attitudes, de valeurs sûrement pas. D’abord, parce que la came
et de comportements contradictoires c’est petit bourgeois. Un truc de déca -
ou même carrément divergents. Pour dent, au pire une lubie fascisante version
analyser ces divergences, rien de plus lition de la peine de mort (1982), fin de la Drieu La Rochelle ou Hermann Göring.
révélateur que le serpent de mer de la pénalisation de l’homosexualité (1982), Les militants historiques de 68 sont for-
consommation de stupéfiants. Pourquoi disparition du service militaire obliga- tement imprégnés par la vulgate marxiste.
la drogue ? D’abord, parce qu’elle n’a ja - toire vieux de deux siècles… Mais la loi du La class

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