Neuropathologie de la schizophrénie. Un bilan critique
10 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Neuropathologie de la schizophrénie. Un bilan critique

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
10 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Neuropathologie de la schizophrénie. Un bilan critique

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 343
Langue Français

Extrait

www.neuropsychiatrie.fr
Neuropsychiatrie : Tendances et Débats 1999 ; 7 : 19-28
- 19 -
Neuropathologie de la schizophrénie. Un bilan critique
(A. Bottéro)
^]
Sous l'avalanche des publications concernant la neuroimagerie ou la neuropathologie des cerveaux de patients
atteints de schizophrénie, il est souvent difficile pour le non spécialiste de suivre les débats en cours et de garder
un esprit critique afin de distinguer ce qui peut être considéré comme acquis de ce qui reste hypothétique. Les
revues dans ce domaine sont alors précieuses.
Paul Harrison
(1) nous en offre une, d'autant plus intéressante que
cet auteur est un neuropathologiste rompu aux difficultés méthodologiques et techniques de sa spécialité, et bien
au fait des limites qui en découlent pour l'interprétation des résultats.
1.
La neuroimagerie structurale. Les acquis essentiels
1.1.
La tomodensitométrie (scanner) puis surtout l'imagerie en résonance magnétique (IRM) ont bien démontré
que les cerveaux de schizophrènes présentent les anomalies macroscopiques suivantes :
Une augmentation du volume des ventricules latéraux et du troisième ventricule
. Son importance a été
évaluée de différentes façons, dont la plus commune est le calcul du rapport entre le volume des ventricules
latéraux et celui du cerveau (
ventricule/brain ratio
ou VBR) ; une revue systématique des études en IRM a
montré que le VBR est en moyenne augmenté de 40 % chez les schizophrènes (2). Le point important est que
l'augmentation du VBR n'est pas le seul fait d'un sous-groupe "organique" de schizophrénies, mais qu'elle est
présente dans tous les cas à des degrés divers (3).
Par ailleurs il existe un chevauchement important entre la distribution des paramètres morphométriques chez les
schizophrènes et celle observée chez les sujets normaux ; autrement dit les données de la neuroimagerie
structurale n'ont
aucune spécificité diagnostique
; la même remarque s'applique aux anomalies neuro-
pathologiques décrites au § 2.
Une diminution du volume global du tissu cérébral
, estimée à 3 % en moyenne (2). Celle-ci ne semble pas
corrélée à la dilatation ventriculaire, ce qui peut s'interpréter de différentes façons : i) du fait de leurs tailles
respectives, un pourcentage donné de modification du volume des ventricules correspond à un pourcentage
beaucoup plus faible de modification du volume du cortex cérébral ; ii) la dilatation ventriculaire est
essentiellement le fait de la réduction du volume de structures périventriculaires qu'il reste à identifier ; iii)
dilatation ventriculaire et diminution du tissu cérébral sont deux processus indépendants.
Une réduction plus importante du tissu cérébral au niveau du lobe temporal dans son ensemble (8 % en
moyenne) et des
structures temporales médianes
(formation hippocampique, amygdale) en particulier (de 4 à
12 %) (2,4).
Une diminution du volume de la substance grise plus importante que celle du volume de la substance blanche
(2,5).
1.2.
Les données précédentes ont été magistralement confirmées par les études menées chez les jumeaux
monozytes discordants pour la schizophrénie : dans pratiquement toutes les paires étudiées, le jumeau
schizophrène pouvait être identifié grâce à la mesure des ventricules, du lobe temporal ou de la formation
hippocampique (6,7). Ceci amène à deux conclusions. D'une part l'identification des anomalies structurales des
cerveaux des schizophrènes peut être facilitée par le contrôle des facteurs génétiques et,
a contrario
, des facteurs
environnementaux. D'autre part ces anomalies sont plus en rapport avec le
phénotype
schizophrénie qu'avec son
génotype. Cette deuxième conclusion a trouvé une confirmation dans les études familiales : i) les schizophrènes
ont un volume ventriculaire plus important et un volume cérébral plus faible que ceux de leurs parents
indemnes ; ii) les parents non schizophrènes mais transmettant le ou les gène(s) de la maladie ont un volume
ventriculaire plus important que celui des parents non transmetteurs ; iii) tous les parents, qu'ils soient ou non
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents