Pigments et pharmacie - article ; n°167 ; vol.48, pg 453-458
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1960 - Volume 48 - Numéro 167 - Pages 453-458
6 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 106
Langue Français

Extrait

Charles Cailhol
Pigments et pharmacie
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 48e année, N. 167, 1960. pp. 453-458.
Citer ce document / Cite this document :
Cailhol Charles. Pigments et pharmacie. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 48e année, N. 167, 1960. pp. 453-458.
doi : 10.3406/pharm.1960.8341
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1960_num_48_167_8341el PHARMACIE PIGMENTS
des dans en organiques les identification granhique photographiques pigments portant identité permettent liants Pr caractérisation par Notre // Bedel, 1959, La peintures des son s'appliqua, selon seconde thèse sur spécifique, méthodes à distingué milieu, maître minéraux des le d'origine la les /'identification se anciennes. repérage de Faculté pigments partie : de complète différentes la de rappelant dans identification sous sa purement collègue et nature d'origine conférences est animale « de ce, une différentes couleur utilisés consacrée heureusement Pharmacie la soit chimique techniques son physico-chimique première Charles « chimiques. et naturelle couleur par optique, comportement en n végétale, Laruelle). par aux peinture radiations) des Cailhol, de du partie, » les picturales. techniques méthodes par ou Paris (spectrométrie, d'une pigment, et différents une. artificielle jusqu'au un encore de à des (jury ; avec situer Rouen, part, thèse répertoire et, physiques, pigments seule d'identification par les d'autre procédés : XV* de le ; c'est-à-dire Pr a différents une méthodes pigments véritable pigment soutenu doctorat Gu\llot, siècle biblio- part, anadans soit qui :
lyse et un commentaire des sources écrites de l'antiquité au
XV* siècle et des travaux scientifiques modernes.
A l'occasion de cette remarquable épreuve universitaire,
M. Charles Cailhol a été conduit à étudier les nombreux rapports
qui existent entre la science des couleurs et la pharmacie. Il a
consigné les découvertes et les observations qu'il a faites sur ce
sujet dan* les lignes dont il a bien voulu nous réserver la pr
imeur et que l'on va lire.
N.DX.R. 454 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
Une étude sur les matières colorantes et colorées qui consti
tuent les pigments utilisés en peinture peut paraître n'avoir, au
premier abord, que peu de communes mesures avec celle des
drogues multiples utilisées en thérapeutique et qui fait l'objet
de la pharmacie. Sans doute, les pigments picturaux,, par leur
origine minérale, animale ou végétale, appartiennent à ces trois
règnes devant lesquels les apothicaires de jadis se prétendaient
omniscients, si on en croit leur orgueilleuse devise (in his tribus
versantur) ; mais une étude des pigments, particulièrement dans
l'antiquité et le. moyen âge,, fait finalement apparaître, avec
« l'art cTapothicairerie », des rapports peut-être inattendus.
Un premier rapprochement ne s'opère-t-il pas déjà sur le
simple plan étymologique et philologique ? Le terme pigmentum
ne désigne-t-il pas en basse latinité, non plus dans son sens
originel, la matière colorée ou colorante, mais dans un sens dé
rivé et plus large, les drogues médicinales et les aromates ? Nous
avons eu d'ailleurs l'occasion d'étudier dans un manuscrit du
xe siècle de l'ancienne abbaye bénédictine de Jumièges une liste
de soixante-dix -neuf drogues de médicinales réunies sous le titre
générique : nomina de pigmintis <*>.
Le terme pharmaca lui-même, homologue grec de pigmen
tum, apparaît pour désigner le mélange de cires de couleurs et
de substances résineuses qui constituaient la base de la peinture
à l'encaustique des Anciens (atome materiae ipsae [pictoris] cera,
colores, pharmaca, pigmenta.) <2>
Pline, traitant de la terra lemnia (notre ocre rouée), donne
à la suite de son emploi pictural ses propriétés médicinales :
« Clystérizée. elle est fort propre à resserer le ventre et prinse en
breuvage, au poids d'un denier, elle arreste les fluxions des
femmes. » <8> '"""M
Le voisinage dans un même recueil de recettes médicinales
in pp. : (1)703 Jumièges, Charles à 720. Congrès Cailhol scientifique : Les drogues du XIII* médicinales centenaire. à Jumièges Rouen, au Lecerf, X* siècle, 1954, ' <
(2) Julius Pollux : Onomasticon, grec et latin avec notes de Jungerman.
Amsterdam, 1706, 2 vol., lib. VII, cap. 28, seg. 128. Voir aussi : T. B.
Emeric-David : Peinture du moyen âge : Discours historiques sur la peinture
moderne, premier discours renfermant l'histoire abrégée de cet art, depuis
Constantin jusqu'au commencement du XIII* siècle. Paris, 1812, p. 170.
note 2. ¦»' «TT»*!^^
(3) Histoire naturelle de Pline Second, mise en françois par Antoine
Finet. Cologne, 1625, p. 530.
¦ ET PHARMACIE . «5 PIGMENTS
et de recettes de couleurs reste assez fréquent dans les manusc
rits du moyen âge.
L'un d'eux écrit au xie siècle, YAnonymus bemensis, qui traite
de l'enluminure (peinture à l'uf, parchemins, etc.) a sa première
partie consacrée à des formules de médicaments.
Dans un manuscrit du xviip siècle du British Museum (B
ibliothèque Harléienne), le célèbre traité de Théophile, la Schedula
diversarum artium, sera suivie d'un traité de unguentis.
Le manuscrit dit de Jean Le Bègue (xv« s.), de la Bibliothèque
nationale, renfermera, à la suite de toutes ses recettes de cou
leurs, un avant-dernier paragraphe (§ 351) : Pour garir des
fièvres quartainnes <4>.
L'emploi des poids médicinaux dans la préparation des cou
leurs et la vente de certaines de celles-ci chez les apothicaires
sont courants, particulièrement chez les speziali italiens des xv*
et XVIe siècles, dont le monopole était assez vaste.
D'ailleurs n'était-ce point chez les épiciers-apothicaires que
l'on trouvait les drogues étrangères, aromates, drogues médici
nales et produits chimiques divers ?
Gennino Cennini. auteur, au xiv* siècle, d'un célèbre traité
de peinture, conseille d'acheter le vermillon chez les apothicai
res : « pigli pur di quel che trovi da speziali per lo tuo denaro » <5>
et Tambroni, premier éditeur de Cennini, dans sa préface w,
explique que les Vénitiens naviguant seuls vers l'Orient monop
olisaient le trafic de l'Asie vers toute l'Europe à Venise, où
s'approvisionnaient « gli speziali di tutta Italia da' quali i pit-
tori li comperavano ».
Ainsi est-il probable que certains apothicaires, en plus des
drogues simples traditionnelles, des nombreuses confections ga
léniques, des épicés (species), parmi lesquelles par exemple le
safran et le curcuma constituaient des pigmenta dans les deux
sens de colorants et d'aromates (7), vendaient encore non seul
ement des produits qu'ils fabriquaient, pouvant à la fois leur ser-
(4) Paris, Bibliothèque nationale, Ms. latin 6741 ; publié par Mary F.
MERRIFIELD : Original Treatises. London, 1849, 2 vol.
(5) Cennino Cennini : IÀbro del Arte, chap. 39 ; édit. Tambroni. Roma,
1821, p. 34.
(6) Ibidem, pp. xxm et XXIV.
(7) D. V. Thompson, dans ses commentaires sur le plus connu des traités
de miniature, donne le texte italien d'un manuscrit (Ms. Sloane 416, fol. 138,
British Museum) indiquant l'emploi du curcuma et précisant li speciali te ne
daranno. (Daniel Varney Thompson Jr : De Arte IUummandi, an anonymous
XlVth century treatise. London, 1933, note 43.) 456 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
vir dans certaines préparations galéniques et à l'usage des pein
tres (massicot, céruse, litharge, minium, vermillon, etc.), mais
encore dse produits d'usage strictement pictural, comme le bleu
d'outremer pour lequel ils possédaient les résines nécessaires pour
opérer sa purification.
Il convient de rappeler que la fabrication des couleurs, fait
de chimie, comme nous l'entendons aujourd'hui, était également
considérée, par l'origine même de celle-ci, comme fait d'alchi
mie, dans le sens moderne que nous donnons à ce terme, ces
deux notions restant indistinctes l'une de l'autre, très postérie
urement même à la fin du moyen âge <8).
Plus tard, lorsque le « chimiste » se dégagera de 1' « alchi
miste », en perdant lentement son caractère secret, il sera annexé
par l'apothicaire fabriquant entre autres, à l'usage de son négoce,
les drogues chymiques d'un emploi de plus en plus répandu,
dont s'enrichira de bonne heure l'arsenal thérapeutique. Bien
plus, on peut penser que ces mêmes apothicaires, dont l

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