Mi-ñag et Si-hia. Géographie historique et légendes ancestrales - article ; n°1 ; vol.44, pg 223-265
44 pages
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Mi-ñag et Si-hia. Géographie historique et légendes ancestrales - article ; n°1 ; vol.44, pg 223-265

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1951 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 223-265
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

R. A. Stein
XV. Mi-ñag et Si-hia. Géographie historique et légendes
ancestrales
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 44 N°1, 1951. pp. 223-265.
Citer ce document / Cite this document :
Stein R. A. XV. Mi-ñag et Si-hia. Géographie historique et légendes ancestrales. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-
Orient. Tome 44 N°1, 1951. pp. 223-265.
doi : 10.3406/befeo.1951.5048
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1951_num_44_1_5048MI-NAG ET SI-HIA
GÉOGRAPHIE HISTORIQUE
ET LÉGENDES ANCESTRALES
par
R. A. STEIN
/. - GÉOGRAPHIE HISTORIQUE
A en croire les voyageurs européens et les Chinois, le terme tibétain Mi-fiag
désigne la région située à l'ouest de Tatsienlou (actuellement K'ang-ting), recou
vrant en gros l'ancienne principauté du chef indigène (ťou sseu ^ Щ) de Ming-
tcheng Щ j£. D'après BaberW le Mi-fiag s'étend entre Tatsienlou et le Kin-cha-
kiang, de part et d'autre du Yalong; d'après Risley W entre Li-T'ang et Dergué. Le
dictionnaire de S. Ch. Das dit simplement : «province dans le K'ams». Celui de
Desgodins précise qu'il s'agit d'une région et d'une population situées sur les rives
du Nag-è'u (qui est le Yaloug), dans la partie nord-est du K'ams. Les vallées de ce
fleuve sont appelées nag-roù (Nyarong), terme qui s'applique vaguement au Mi-fiag
et au ICags-mdud (Chantui, chinois Tchan-touei Щ Щ). Pereira^ et Grenard^
disent la même chose. Cunningham l5) parie du petit royaume de ICags-ia (Chala)
connu comme Mi-fiag. Un bac к Мешая, sur le Yalong, entre Tatsienlou et Litang,
dans le Djia-ia, est signalé sur une carte anonyme des tribus Sifan. Launay W écrit
«Megnia» et le de'fimt comme « royaume au nord-ouest de Dégué, entre le Yalong
et son affluent de gauche au confluent de Dégué». L'Atlas Postal de la Chine
(carte 19) note un col Minia La un peu au sud-est de Tao-fou $Ц ^ (Dawo, tib.
rTa'u). Ce col est aussi noté sur la carie de Stôtzner I7), entre Tatsienlou et Taofou.
Une carte française ^ place un mont Meniag à l'est du Minia tchou (c'est-à-dire
Fleuve du Mi-fiag = Yalong), au sud-est de Dégué. Enfin, par RockW, Heim l10) et
0) E. Colborae Baber, Travels and researches m Western China, in Roy. Geog. Soc, 188a,
Suppl. Papers I, carte entre p. 93-93.
(*) The Gazetteer <rf Sikhim, Calcutta, 189Й, p. 7.
P) Sketchmap of Eastern Tibet, in Journey from Chengtu to Lhassa, 1939. .
(*) Le Tibet, Paris, 190ft, carte.
« Origins ofLamaism, in JWChBRS, X, 19З8, p. 181.
(*) Atlas des Missions, carte du Thibet.
О Ins unerforsehte Tibet, Leipzig, 192 i, carte.
O Anonyme, au 1/1.000.000*, éditée à Hanoi.
(•) The Geographical Magazine, LVHI, 4 oct. 1980,
(") Minya Gongkar, Bern, 19ЗЗ, p. i65. 224 R. A. STEIN
, on connaît la célèbre montagne sacrée Minya Gongka (Mi-fîag gans-dkar),
au sud de Tatsienlou. Les Chinois transcrivent Mi-fiag par Mou-ya 7jc ^ff. D'après
Jen Nai-k'iang(2) le Mou-ya comprend la région qui s'étend de Yu-long-k'eou 3£ fi
P jusqu'à Ying-kouan-tchai Ц fê Щ et Tong Ngo-lo Jf[ {$ Щ (sur le Li-è'u,
chin. Li-k'iu j£ [ft). De mème Teng Chao-k'in(3i détermine le Mi nag actuel
comme situé à l'ouest du Yalong (Jjff ||), au sud de T'ai-ning ^ ^ et au nord de
Kieou-long j^ Ц. Ce même Mou-nia méridional comprend, d'après le Père Goré^,
la localité de Khaeul, centre de Kieou-long (lat. 3o et long. 102). Le roi de Mou-
nia aurait, d'autre part, résidé au village de «rSeurong». Cet endroit, qui tire son
nom de l'ancêtre légendaire- du Mi-fiag («r vallée de Se'u»), se trouve, d'après Teng
Chao-k'in, dans la région de Pa-kio-t'iao (ou : leou) Д Щ Щ(Щ), sur le cours
inférieur du Li-è'u, à 5 li de K'ang-song-tcha J$: |jl ЭД». C'est aussi dans la même
région qu'il faut chercher le Mi-fiag rab-sgan, l'un des six sgaň du K'ams (5) des
textes tibétains qui semble distinct de Mi-fiag tout court, énuméré par le même
texte à côlé de rGyal-mo-ron (Kin-tch'ouan) et rGya-nag Dar-se (Tatsienlou ) W. Ce
Mi-fiag est parfois appelé K'ams Mi-fiag (7). Il tire son nom du Nag-é'u (d'où Nap
rou = Yalong) qui forme la frontière entre le K'ams et le Mi-fiag (8).
Déjà plusieurs auteurs ont fait allusion à un royaume ancien W. Mais lequel ?
Tout en le confondant peut-être parfois avec la principauté du Ming-lcheng ťou-sseu,
on a aussi pensé au Si-hia (10). M. Pelech I11), glosant les noms d& pays mentionnés
dans le rGyalrabs du Ladakh, dit : « Mo-fiag ou Mi-fiag est bien connu dans la litt
érature tibétaine et correspond à la région des Tangut». Cette localisation est sans
doute basée sur l'équation Tangut== Mi-fiag, bien connue par Sanang Setsen
(1662 A. D.) (12) où il est dit clairement que Čingis-qan soumet «le peuple Tan
ged appelé Mi-fiag». La chronologie du récit prouve par ailleurs qu'il s'agit bien
du royaume Si-hia détruit par Gengis-khan en 1227 [cf. aussi Yuan-tch'ao pi-che,
šiti, k. 2, trad. Haenisch, p. i36; même récit, où le Si-hia est appelé « Mi-fiag
tibétain я (Bod Mi-fiag), dans le Deb-ťer sňon-po (de 1476; k'a, 26 b = trad. Roe-
rich, p. 58), le dPag-bsam iJon-bzan (de 17^7; fol. З02 b) et dans le Hor Ùos-byun
(de 1818; éd. Huth, p. 18, trad. p. 27)] (13). De même, pour le début la dynastie, le
W Meine Tibetreise, I, ia5; II, aoi.
(1) fë 75 5S » "* K'ang-tao yve-k'<M Щ.Щ Я fi] H' 8' P- h°-
(s) SfS 'J? Ip. Si-Wang Mou-yarhiang Si-wou wang lt'ao Щ Щ ýf, Щ Щ Щ J& £ Щ.
(*) Notes sur les marches tibétaines, in BEFEO, XXIII, 1933, p. Зз/i. Cf. p. 3a5 et suiv. où
il accepte l'identification — incertaine — avec le Mao-nieou, bien {g ^ des Han, proposée par
les monographies chinoises.
(•) dPag-bsam lion-bzaň (de 17U7), éd. Das II, 337 = xylographe original, fol. 317 a. .
(•) Ibid., p. 338.
<7) P. Mathias Hermanns, Die Nomaden von Tibet, p. 1 1 .v
(•) Voir Biographie de Saskya pandita par Nag-dbaň 'Jig-rten dban-p'yug, éd. Dergué, Ka, fol.
1з5 6-12 6 a : venant de la région de Dergué, (glose : de-nas) K'ams daň Mi-hag yul-gyi bar // dge-
ba'i lan-ts'o bdo-ba'i spo // 'bur-du dod-pa'i пи-rgyas-óan jj dByig-'dzin k'ens-ldan-ma de mdzes // hal-
'gro'i gter-ê'enêis ma-grol // rlabs-kyi skud-pa dkar-po-yi$ // gnam sa_ghis-po bar-med-du Ц 'ts'ems
-par nus-pa'i Nag-Ь'и bsgral // Entre K'ams et Mi-ňag, il franchit le Nag-c'u et arrive à Dar-rtse- -
mdo (Tatsienlou).
(») Heim, op. cit., p. i65 ; Laufer, Klu 'bum bsdus pax shiň po, in Mém. Soc. Finno-Ougr., XI, 1898,
p. 19-
(10> Tafel, op. cit.,l, ia5.
<u> Alcuni nomi geografici nel La-Dvags-RgyaURabs , in fit», d. Studi Orient., XXII, 88. De môme
dans son ouvrage A study of the chronicles of Ladakh, p. i3.
(**) Éd. et trad. Schmidt, p. 10З, minag kemekii Tangyud ulus.
(I3> Aussi dans le Re'u-mig (= dPag-btam, fol. 376 о) : en 1337, Gingis prend Bod Mi-ňag et
meurt. De même Deb-ťer du 5e Dalailama, (de 16ДЗ) fol. 5a b : rGya daň Mi-ňag gi rgyal-k'ams '■
Ml-NAG ET SI-HIA 225
dPag-bsam cite un certain Čos-byuň suivant lequel un roi du Mi-fiag tibétain (Bod
Mi-ňag) apparaît après les Cinq Dynasties (x* siècle) et soumet le Nord (fol. 390 a).
Le même ouvrage parle ailleurs (fol. 327 a=»éd. Das П, 358) du w palais du roi
Mi-nag (glose : te tibétain я) de l'endroit appelé Gan-èu (Kan-tcheou) non loin du
Fleuve Noir (c'u-nag), situé dans le Nord, aux frontières du Tibet et de [la Mong
olie* t1). Le palais des rois Mi-fiag est donc ici situé près de Kan-tcheou et de l'Etsin-
gol (alias Hei-chouei ou Rivière Noire = Nag-ô'u). Le rGyal-rabs Bon-gyi byuň-gnas
(éd. Das, p. 58) parle, à l'époque de gLan-dar-ma, de certains rois du Mi-fiag
«f situé à la frontière de la Chine, du Tibet et des Hor (Ouigours du Nan-chan ou
Mongolie)* W. Il fait également allusion à la conquête de la Chine, du Tibet, des
Hor, des Mongols et du Mi-nag par Čingis-qan, où Mi-fîag ne peut être que le Si-
hia. Enfin le rGyalrabs rnams-kyi byun-te'ulW (fol. на) et le Deb-dmar (ms.,
fol. Uk a) disent qu'après les Cinq Dynasties le trône de Chine lut perdu au profit
du Mi-fiag (4). Le Mi-fiag du Nord est aussi mentionné dans le récit des voyages de l

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