Monuments chrétiens inédits de Haute-Mésopotamie - article ; n°1 ; vol.70, pg 179-204
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Description

Syria - Année 1993 - Volume 70 - Numéro 1 - Pages 179-204
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

M. Thierry
Monuments chrétiens inédits de Haute-Mésopotamie
In: Syria. Tome 70 fascicule 1-2, 1993. pp. 179-204.
Citer ce document / Cite this document :
Thierry M. Monuments chrétiens inédits de Haute-Mésopotamie. In: Syria. Tome 70 fascicule 1-2, 1993. pp. 179-204.
doi : 10.3406/syria.1993.7323
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1993_num_70_1_7323MONUMENTS CHRÉTIENS INÉDITS
DE HAUTE-MÉSOPOTAMIE
PAR
Michel Thierry
Les monuments que nous allons décrire se trouvent au sud-est de la Turquie dans
une région mal définie, englobant les bassins de l'Euphrate à l'ouest et du Tigre à l'est,
dans leurs cours supérieur, là où ces fleuves traversent les montagnes du Taurus, région
que l'on peut désigner sous le nom, certes un peu restrictif, de Haute-Mésopotamie l
(fig. 1). On l'appelle aussi Kurdistan, entité vague et géographiquement peu satisfai
sante, mais que certains auteurs se sont cru obligés de respecter2.
I. L'ÉGLISE SYRIENNE DE LA MÈRE-DE-DIEU
DE HESNA DËH-ZAID (HARPUT)
Le premier monument que nous présentons se trouve dans la petite ville nommée
actuellement Harput, à 6km au nord-est d'Elazig, chef-lieu de 1' "il" du même nom3.
Harput était une ville fort importante de l'Anatolie centrale connue depuis
l'Antiquité. N. Adontz y a vu le site ourartéen de Harda4. On l'identifie à la
Kapxa9iÔK€pTa de STRABON (11, 14, 2), au Castellum Ziata d'AMMIEN MarCELLIN (19,
6, 1). Ce fut une célèbre citadelle arménienne : Horëberd [en arménien ancien],
Xarbertc [en arménien moderne (YAKOB DE Karin)]. Xarberd [en arménien médiéval],
1. L. DlLLEMANN, Haute Mésopotamie orientale et tement administratif équivalent au vilayet ottoman;
pays adjacents, Paris, 1962, p. 23, 29-30. "ilçe" correspond à l'ancien caza.
2. R. BLANCHARD, Géographie universelle, Paris, 1929, 4. N. ADONTZ, Histoire de l'Arménie. Les origines...,
tome 8, p. 1 10-2. Paris, 1946, p. 1 19-20.
3. On désigne sous le nom moderne d'"il" un dépar- 180 SYRIA [LXX
C'est la KdpTT€T€ des Byzantins; Harberd, Hisn Ziyâd des sources arabes; Quart-Pierre
des Croisés; Kharpout [en français moderne]. La ville maintenant bien déchue a été
remplacée par Elazig5. Quelques monuments médiévaux survivent encore, dont l'église
syrienne jacobite.
Situation
L'église se trouve au pied oriental de la falaise dominée par la citadelle, dans ce qui
était autrefois le quartier syrien de Vari tal, entourée d'une centaine de petites maisons
aux toits plats où vivaient, au début du siècle, près de mille chrétiens jacobites. De ce
quartier il ne reste rien, sinon l'église qui a échappé miraculeusement aux destructions
commises en 1895 et 1915.
Historique
Selon une tradition jacobite, antérieure au XIIIe siècle, l'église aurait été fondée en
504 par Mâr Philoxenos Xenaias6. Toutefois, les Arméniens prétendaient qu'elle leur
avait appartenu dans le passé et qu'ils l'avaient cédée aux Jacobites en échange de
l'église Mâr Barsauma de Morenik, prétention d'autant moins plausible que l'implanta
tion syrienne était importante dans le district de Harput dès le milieu du Xe siècle. Il
n'est pas exclu toutefois qu'à la suite des persécutions dont furent victimes les jacobites
dans la troisième décennie du XIe siècle, quelques églises aient été enlevées par les Armén
iens, mieux tolérés à l'époque par les autorités byzantines7. Plusieurs agglomérations
avaient néanmoins conservé jusqu'au début de notre siècle leur population jacobite avec
leurs églises, comme Til (église Sainte-Mariam), Sinamut (Mâr Smawon), Hiiseynik
(Sainte-Varvarë), et Morenik (Mâr Barsauma).
Cette église n'a pas retenu l'attention des archéologues, ni même de simples
voyageurs : on ne peut guère citer au siècle dernier qu'une très courte citation de
P. Natcanean8.
patriarcat d' Ëjmiacin à la fin du XVIIe siècle, qui cite le 5. S. ËP'RIKEAN, Patkerazard Bnalxarhik Bararan
[Dictionnaire illustré de la Patrie], Venezia, 1905, 2, couvent de la Mère-de-Dieu de Xarberd (Harberdu)
p. 160-5; E.I. 2 sv Khartpert. comme siège de l'archevêché arménien (DE MONI,
6. Selon un manuscrit daté de 1273 conservé au Histoire de la créance et des coutumes des nations du
couvent de Derzafaran. Levant, Francfort, 1684, p. 224).
7. G. DAGRON "Minorités ethniques et religieuses 8. P. NATANEAN, Artôsr Hayastani kam Teiekagir
dans l'Orient byzantin à la fin du Xe et au XIe siècle : Baluay, K^arberdu, Clarsanâagi, Capaljuri ew Erznkayu
l'immigration syrienne", Travaux et Mémoires, 6, 1976, [Les pleurs de l'Arménie ou Description de Balu,
p. 202-4, 210-1. On pourrait aussi tenir compte du Xarberd, Carsanëag, Capa4jur et Erznka], Constantinop
témoignage de l'évêque Ter Uskan, procureur général du le, 1877, p. 131. .
HAUTE-MÉSOPOTAMIE
o 100 km 2:
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Hesna de-Zàid B ,AH8iterd(Haput)
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D Kurtâten
Vinarjft'lcubal-HabTs!
Msr Vohannàn Anhel(jêeykent)J deques te Recluî)
o
Fig. 1. — Haute-Mésopotamie. Carte schématique. SYRIA [LXX 182
Architecture (fig. 2)
Fig. 2. — Hesna Dëh-Zaid. Église de la Mère-de-Dieu. Plan.
C'est, en plan, une grande mononef triabsidale à niches latérales. La nef voûtée en
berceau brisé est renforcée par quatre doubleaux reposant sur des piliers engagés de
section carrée ménageant entre eux des niches profondes d'un mètre environ. Elle est
partiellement troglodyte; sa paroi ouest est formée par le rocher nu tandis qu'au sud la
paroi s'appuie sur la falaise (fig. 3). Le bloc absidal est complexe (fig. 4) : il est séparé
de la nef par un mur épais percé de trois passages arqués. Le central, très large (environ
3 m), se prolonge par un bras voûté longitudinalement et doté latéralement de deux
pièces voûtées transversalement. Les deux passages étroits latéraux creusés dans le mur
est donnent dans ces pièces. Le bras oriental donne accès à l'abside centrale par un esca
lier à deux degrés ; celle-ci est éclairée par trois fenêtres étroites à fort ébrasement infé
rieur. Elle est flanquée de deux absidioles voûtées en berceau, chacune percée d'une
lucarne. La porte basse et étroite de l'église est creusée dans la niche nord de la seconde
travée, mais l'accès se fait par l'intermédiaire d'une petite pièce carrée formant sas et
donnant à l'extérieur à l'ouest.
La construction est en appareil moyen plus ou moins régulier où l'on remarque les
traces de maintes restaurations. MONUMENTS CHRÉTIENS INÉDITS DE HAUTE-MÉSOPOTAMIE 183 1993]
Fig. 3. — Hesna Dëh-Zaid. Église de la Mère-de-Dieu. Vue générale ouest.
Fig. 4. — Hesna Deh-Zaid. Église de la Mère-de-Dieu. Vue générale est. 184 SYRIA [LXX
Inscriptions
Deux stèles portent des inscriptions de lecture difficile9
Stèle n° 1 (pierre tombale d'une femme) : Inscription 1 (fig. 5)
"Est sortie de ce monde...
son maître?
" ? vingt et...
Cette inscription pourrait dater du VIIIe ou du IXe siècle.
» o
Fig. 5. — Hesna Dêh-Zaid. Église de la Mère-de-Dieu. Stèle n°l.
9. Nous remercions ici vivement B. Outtier qui a étudier la seconde.
analysé ces inscriptions et G. Troupeau qui a bien voulu MONUMENTS CHRÉTIENS INÉDITS DE HAUTE-MÉSOPOTAMIE 185 1993]
Stèle n° 2 : Inscription 2 (fig. 6)
Elle est d'interprétation difficile, sans doute rédigée en karsuni arabo-turc car on y
trouve des noms arabes mais aussi des mots turcs. On y reconnaît une date 1950 qui
pourrait être 1639 s'il est question de l'année des Grecs.
>4\ \1 -^AA L
Jl A
Fig. 6. — Hesna Deh-Zaid. Église de la Mère-de-Dieu. Stèle n°2. 186 SYRIA [LXX
II. COUVENT SAINT-AHARON10
Situation11 (fig. 7 et 8)
II est construit à 700 m au-dessus de la rive gauche de l'Euphrate, sur le sommet du
Berete dag (1.386 m). Un peu plus loin, en contrebas, au-dessus de l'Euphrate, se trou
vent les ruines de la forteresse de Masârâ (Kale [ETA]), où le sultan seltchoukide

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