Notes d archéologie indochinoise : VII. Dépôts de jarres à Sa-huynh (Quáng-ngāi, Annam) - article ; n°1 ; vol.24, pg 325-343
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Notes d'archéologie indochinoise : VII. Dépôts de jarres à Sa-huynh (Quáng-ngāi, Annam) - article ; n°1 ; vol.24, pg 325-343

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1924 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 325-343
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Parmentier
Notes d'archéologie indochinoise : VII. Dépôts de jarres à Sa-
huynh (Quáng-ngāi, Annam)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 24, 1924. pp. 325-343.
Citer ce document / Cite this document :
Parmentier Henri. Notes d'archéologie indochinoise : VII. Dépôts de jarres à Sa-huynh (Quáng-ngāi, Annam). In: Bulletin de
l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 24, 1924. pp. 325-343.
doi : 10.3406/befeo.1924.3008
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1924_num_24_1_3008D'ARCHÉOLOGIE INDOCHINOISEí1) NOTES
Par H. PARMENTIER
Chef du Service Archéologique de l'Ecole Française d'Extrême-Orient.
VU. — DÉPÔTS DE JARRES A SA-HUYNH (Quang-ngâi, Annam).
En 1909, M. Vinet, contrôleur des douanes et régies, signalait à l'Ecole,
avec une inscription came, à Long-thành (Cœ. C. 132), un étrange dépôt de
jarres dans une dune de sable voisine. Cette intéressante indication fut consi
gnée dans la chronique du Bulletin (IX, 413) et quelques objets extraits de
ce gisement, deux losanges de cornaline percés et un anneau coupé de mat
ière translucide, furent classés au Musée dans la section préhistorique sous
les n03 A 22» 19 et 20. Depuis cette époque, cette question resta en suspens,
sans cependant que l'Ecole la perdît de vue.
En 1923, un heureux concours de circonstances permit de la reprendre. Pour
répondre à une demande de renseignements sur la conservation de ce dépôt,
M. Labarre, contrôleur des douanes à Sa-huynh, chargea sa femme d'en vérifier
l'état et M'"° Labarre, prise d'un intelligent intérêt pour les trouvailles qui y
étaient faites, entreprit, avec quelques subsides de l'Ecole, de recueillir
les objets qu'il contenait. Elle fit le travail avec une réelle méthode, aidée à
l'occasion des utiles conseils du Dr. Galinier, médecin du poste de Quang-ngâi.
C'est le résultat de ces recherches que je consigne dans cette note, après
avoir pu moi-même voir et photographier quelques jarres en place, en fouiller
une ou deux comme vérification et classer, avec les renseignements tout frais
de Mlue Labarre, les débris recueillis.
Le dépôt signalé en 1909 dépend du village de Thành-dirc, canton de Phó-
vân, huyên de Dtrc-phó, village voisin de Sa-huýnh et dont les noms vul
gaires sont Long-thành et Thành-cir. M. Vinet estimait ce dépôt à près de
200 jarres et ce nombre doit être assez voisin de la réalité. M""3 Labarre y
trouva en effet encore 120 jarres environ et, dans l'intervalle, le dépôt avait
été plus ou moins pillé par le village- Cette exploitation est presque conti
nue ; depuis trente ans les hommes y cherchent les cornalines, dont la vente
est rémunératrice, et les enfants y trouvent mille babioles dont ils s'amusent.
Etant très fragiles, nombre de jarres durent être cassées au cours de ces
fouilles intempestives. Il n'y fut trouvé du reste qu'un petit nombre de
Cf. BEFEO, XXIII, 267-400.
21 — — 326
pièces de valeur, parmi lesquelles il faut compter un demi-bracelet de bronze,
des marmites noires, quelques objets en fer, des pendants d'oreille et quel
ques cornalines. C'est là, il est vrai, qu'eut lieu la plus belle trouvaille de ce
genre, 24 belles perles rondes réunies dans une seule jarre. Le dépôt de
Thành-dirc se trouve à mi-chemin dans la dune, entre la « Roche qui luit » et
la pierre inscrite (Lt. 16 G. 31, Lg. 1 18 G. 59). Il occupe une surface de 80
mètres sur 50.
MmeLabarre ne devait pas tarder à découvrir un autre dépôt, cette fois à
peu près ignoré des indigènes et par suite non exploité. Les observations
les plus sûres et les trouvailles les plus complètes en proviennent. Ce point
est à 5 ou 6 km. plus au Nord et dépend du village de Phú-khtrcng, mêmes d
ivisions administratives ; son nom vulgaire est Phu-cô. Le dépôt occupe le
sommet de la dune allongée N.-S. qui sépare un bras de lagune de la mer,
juste à l'Est du village de Phú-khircrng (Lt. 16 G. 365, Lg. 1 18 G. 56). Il con
tenait également 120 jarres.
Les jarres des deux dépôts sont rangées sans ordre et à des hauteurs irré
gulières, mais jamais en étages superposés ; parfois espacées, parfois join-
tives, mais non de même niveau, comme si de nouvelles pièces étaient venues
tardivement se placer entre les anciennes. Leurs formes sont simples, en
terrine ou profondes : celles-ci en plus grand nombre ; leur contenu était
généralement protégé par un couvercle d'aspect très spécial, un peu comme
un énorme pot à fleurs renversé au-dessus de l'ouverture. L'orifice lui-même,
parfois à fleur du sol, ne descend guère à plus de о m. 50 de profondeur.
Il n'est pas impossible d'ailleurs, que l'état des lieux ait changé depuis
l'installation de ces dépôts : la dune est assez basse au-dessus de la mer, 2 m. 50
à 3 mètres ; elle peut très bien avoir eu autrefois une hauteur plus forte et
avoir été dérasée par quelque tempête.
Les jarres des deux séries sont analogues et contiennent à peu près les
mêmes objets ; quand le dépôt est complet, il se compose des pièces suivantes :
une ou deux marmites noires, une ou deux coupes, un objet bizarre que nous
appelons lampe, un outil en fer, souvent un peson de fuseau, des objets de
parure, perles en verroterie, cornalines percées, pendants et anneaux d'oreil
les, en pierre dure ou en verre, parfois un objetou des grelots de bronze,
souvent des débris d'os humains (*). M"ie Labarre a cru remarquer que la pré
sence de la pseudo-lampe était incompatible avec celles des perles.
J'ai pu photographier une ou deux jarres avant leur dégagement et les
fouiller ensuite. Un des couvercles, en place mais cassé, recouvrait seule
ment un large récipient en calebasse et un morceau de fer en croix, comme
les deux pièces d'une faucille brisée. Une autre était entière, le couvercle à
(') Quelques matières analogues bleues peuvent être des restes d'os incinérés qui,
en terre, prennent souvent cette coloration ; leur examen chimique a montré qu'il
s'agissait bien d'os et qu'ils étaient recouverts de vivianite (phosphate de fer bleu). — — 327
décor ordinaire tombé au fond. En le sortant nous avons trouvé un anneau
coupé, de verre, et, dans le même sable sans doute, une perle bleue ; elle ne
fut remarquée qu'après. Sous le couvercle, au fond de la jarre, étaient des
dents humaines, un pendant d'oreille en pierre verdâtre, petit, un outil en fer
et enfin, tout en bas, une matière noirâtre mêlée de sable.
La série des pièces recueillies ne peut pas donner un tableau complet du
contenu de ces jarres, puisqu'un grand nombre de ces objets, à Thành-chrc
surtout, ont été volés, mais elle fournit une approximation très suffisante.
Cette série, entrée auMusée de l'Ecole, ne compte que les classes suivantes :
A) Quelques jarres, et encore en débris ;
B) Cinq ou six couvercles, de même ;
C) Une dizaine de vases tronconiques :
D) Une douzaine de vases bombés, marmites ou vases à pied ;
E) Une vingtaine de coupes ;
F) Une dizaine de lampes ;
(tous ces objets de A en F en terre cuite rouge.)
G) Une vingtaine de marmites et deux ou trois coupes de terre noire ;
H) Une quinzaine de pesons de fuseau.
Comme bijoux de verre ou pierre dure :
/) Des perles sans nombre ;
K) Une cinquantaine de pendants d'oreille.
En outre :
L) Quelques objets de bronze, et M) une dizaine d'outils en fer.
Passons en revue les diverses espèces d'objets.
A. La jarre elle-même. Le Dr. Galinier, qui en vit en place une plus
grande quantité que moi — elles sont en généraHntransportables, tant elles
sont fragiles — les caractérise ainsi : « Leur forme peut se ramener à deux
types principaux : i° jarres en forme de calebasse ; 2° jarres cylindro-coni-
ques... plus hautes Ç). Elles étaient surmontées d'un couvercle en cône tron
qué que le poids du sable a brisé et entraîné à l'intérieur. L'épaisseur des
parois est de un centimètre environ. Ces poteries sont assez grossières, très
fragiles, et cuites à l'extérieur seulement. Toutefois, les

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