Notes sur les Chams : XII. Le Cendrillon cham. - article ; n°1 ; vol.12, pg 1-35
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1912 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 1-35
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

E.-M. Durand
Notes sur les Chams : XII. Le Cendrillon cham.
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 12, 1912. pp. 1-35.
Citer ce document / Cite this document :
Durand E.-M. Notes sur les Chams : XII. Le Cendrillon cham. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 12, 1912.
pp. 1-35.
doi : 10.3406/befeo.1912.2716
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1912_num_12_1_2716NOTES SUR LES CHAMS.
Par E.-M. DURAND,
de la Société des Missions étrangères de Paris,
Correspondant de l'Ecole française d'Extrême-Orient.
XII. — LA CENDRILLON CHAME.
Le regretté Antony Landes, administrateur des Affaires indigènes et direc
teur du Collège des Interprètes de Saigon, nous avait déjà donné dans ses
Contes t james (Saigon, Imprimerie Coloniale, 1887) une première version
chame du vieux fabliau de Cendrillon, sous le titre de « Kajong et Halœk »
(p. 79 à 93). Cette traduction, très consciencieuse, était faite d'après un
manuscrit reproduit dans l'édition en caractères chams lithographiée en 1886
(Saigon, Collège des Interprètes, p. 177 à 222), mais dont Landes n'avait
transcrit en caractères romains que le premier conte. J'apporte ici une
traduction nouvelle d'après les manuscrits В et С de l'École française
d'Extrême-Orient. Des différences assez sensibles pour justifier un travail de
refonte complète apparaîtront à simple lecture: la narration est beaucoup plus
développée dans cette nouvelle version et le dialogue y occupe une plus large
place, au prix, il est vrai, de longueurs et de redites, mais qui sont bien dans
le génie de la littérature chame.
Par ailleurs, l'état de plus en plus flottant de la langue chame actuelle, dont
le vocabulaire oscille de l'annamite au cambodgien, aussi mal assimilés, du
reste, l'un que l'autre ; la conservation souvent très médiocre des manuscrits ;
les négligences par trop impardonnables des copistes ; leur parti-pris presque
constant de ne jamais réparer une omission, ou même de ne jamais rayer un
simple lapsus calami • toutes ces causes, isolées ou réunies, vouent inévit
ablement à. l'à-peu-près toute traduction faite d'après un manuscrit unique. Ces
erreurs ou ces contre-sens, s'ils n'influent pas à l'excès sur le sens général du
récit et sur sa valeur au point de vue du folklore, sont en revanche souvent
désastreux pour la confection des lexiques dans lesquels ils peuvent entrer
ainsi de plain-pied.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai fait subir à mes deux manuscrits l'
épreuve d'une transcription parallèle qui m'a permis de corriger et de compléter
le texte du manuscrit C, que je donne ici, d'après celui du manuscrit B. L'un
et l'autre ont, du reste, de très nombreux points de contact, tandis que tous les
deux diffèrent notablement du texte publié par Landes.
XIT. i
Ko — 2
TRANSCRIPTION.
Nï dalukal (ť) Mu Gajauň saun Mu Halo'k. Dï tak dï Kal Mu Gajauft saun
Mu Halo'k dva uran nu anuk rauň saun anuk jio'ň (-) muk tahá, nan Mu Gajauň
nu anuk rauň halei. Mu Halo'k nan anuk jicrň halei. Dva uran nan doň gap (:>1)
min dï thâu lac ká uran halei jio'n aï o, dï thàu lac kà uran halei jio'n aděi o :
no'sak asèh vâu gâp min. Baruv mcrň muk maik nan drai (l) dï hâtai harei nan
blauh padar Mu Halo'k ev Mu Gajauň ev aï. Baruv mcrň Mu Halo'k nu doJm vo'k
lac: « Mu Gajauň daň dahlak, dahlak lijaň daň Mu Gajauň rei, halei, a maik !
píidar dahlak ev Mu Gajauň ev aï, arak nï dahlak ev Mu Gajauň dï ev aï o,
mo'vah maik kicň ňap sibar dï dahlak lijaň halal (5) rei. » Baruv mo'ň maik nu
do-m vo'k lac : « arak nï hir, Mu Gajauň, hir ev Mu Halo'k sá harei ev aï sa
harei ev mo'gait. » Baruv mo'ň Mu Halo'k nati khan vo'k saun muk maik nu
lac : « dahlak mo'lâu ('") lô, ino' ! mocai (") nu, nu ev aï bitruh ev aï, mcryah ev
mo'gait bitruh ev mo'gait : dahlak mo'lâu ló dï gap pval (8), dahlak klak avak
blauh nau no'gar jalan jio'n takai. »
Baruv mo'ň muk maik nan pâdar dva uran nan nau mo'k ikan, nu brei sá
uran sa bauh canaih (y) vâu. Blauh dva uran lac: «yah uran mo'vah halei nu
yuv hu ikan raló nan uran nan jó' jio'n sï, mo'vah uran halei yuv ikan hil dakik (10)
nan uran nan jóJ jioJň adei. » Baruv mcrň muk maik (l1) nan pâçlar dva uran
(i) Dalukal (mal. dahulukala), «conte poétique», par opposition à çakarai (skt.
çakaraja), << chroniques royales historiques ou légendaires ». Dalûkal vient, par un
genre de contraction très fréquent en cham, de dahlâu, dahluv, « ancien, antérieur,
premier » (venu lui-même de halàu, haluv, a tète, chef»), et de kála, « époque ».
(-) Jurň, jiaň, ann. dwng ul non barré — / ou dj, dialecte du Tonkin :p, « créer,
être, devenir » ; dans les inscriptions jeà, « être », pajeň, « faire être, créer ».
ÇA) Doň (ou daň) gorp (prou. ga -4- ou), équivalant à yâu : cf. ann. dong nhau,
« égaU appareillé ». Littéralement: «. elles étaient si égales entre elles... » La qualité
et le nom ď « aine » ne sont pas indifférents pour des orientaux, chez qui l'ordre de
primogeniture confère des prérogatives spéciales qui ne vont pas sans quelque servi
tude des caaets.
(■*') Drai ou draiy, plus loin padrai, « triste ». Le ras. С porte bvei (ann. vui),
я joyeux », ce qui parait un contre-sens.
("M В halar, fautif pour С halal (mal. halal, emprunté à l'arabe halal. « délier », d'où'
mehalla, « l'endroit où l'on délie les bêtes de somme, le campement »). Likâu halal
rend bien l'annamite xin toi, «demander (pardon pour) le péché »,chiu toi, « accepter
(la punition pour effacer) le péché ».
(fi) Mfflau, maluv imal. málu), « confusion, honte » ; le ms. В donne mo'hluv.
m Mocai, plus communément mnchai, « plus, plus que ». TRADUCTION.
Ceci est la légende de demoiselle Gajaung et de demoiselle Halœk. En ce
temps-là Mu Gajaung et Mu Halœk étaient l'une la fille adoptive et l'autre la
propre fille d'une certaine vieille femme : l'adoptée, c'était Mu Gajaung, et la
vraie, c'était Mu Halœk. Toutes les deux étaient de même âge, et l'on ne pouvait
savoir laquelle des deux était l'aînée, laquelle était la cadette : la même année
du cycle, l'année du Cheval, les avait vues naître. Et cela attristait le cœur de la
vieille. Un jour donc elle commanda à Mu Halœk d'appeler Mu Gajauň « sœur
aînée ». Mais Mu Halœk lui répondit: « Mu Gajaung est pareille à moi, et moi,
je suis semblable à Mu Gajaung: pourquoi alors, ô mère, m'ordonner de
l'appeler « mon aînée » ? Eh bien, non, je ne consens pas à la nommer << mon
aînée » ; faites comme vous voudrez, j'accepte ! » Alors la vieille parla ainsi :
« Toi, Mu Gajaung, tu appelleras Mu Halœk un jour « ma sœur aînée » et le
jour d'après « ma cadette ». Sur ce, Mu se permit l'observation suivante:
« Que je suis donc confuse, о ma mère ! et plus qu'elle, incontestablement! si
elle doit m'appeler « sœur aînée », qu'elle m'appelle donc toujours son aînée ;
mais si elle doit me nommer « sœur cadette », qu'elle me nomme donc toujours
sa cadette ! sans cela, je serai tellement ridicule aux yeux de nos parents et
amis que je serai obligée de me sauver pour me cacher au loin. »
Alors la vieille leur commanda, à toutes deux, d'aller prendre du poisson
et, en conséquence, leur remit à chacune un panier à pèche exactement
semblable à l'autre. Elles convinrent alors de ceci : celle dont la pèche aura été
la plus favorisée deviendra par le fait la « sœur aînée », et celle dont la pêche
(8) Gâp pval, Landes variante g<rp (ou gâp) taňrau, « les parents et amis ».
Gap: cf. en pégouan le doublet g:tp gov.
i'-'j Ici, et plus loin, plusieurs modes et engins de pèche : i° Canaih, panier à claire-
voie, tantôt ro

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