Notice sur un manuscrit de Saint-Laud d Angers appartenant à M. le marquis de Villoutreys. - article ; n°1 ; vol.59, pg 533-549
18 pages
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Notice sur un manuscrit de Saint-Laud d'Angers appartenant à M. le marquis de Villoutreys. - article ; n°1 ; vol.59, pg 533-549

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1898 - Volume 59 - Numéro 1 - Pages 533-549
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léopold Delisle
Notice sur un manuscrit de Saint-Laud d'Angers appartenant à
M. le marquis de Villoutreys.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1898, tome 59. pp. 533-549.
Citer ce document / Cite this document :
Delisle Léopold. Notice sur un manuscrit de Saint-Laud d'Angers appartenant à M. le marquis de Villoutreys. In: Bibliothèque de
l'école des chartes. 1898, tome 59. pp. 533-549.
doi : 10.3406/bec.1898.447946
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1898_num_59_1_447946NOTICE
SUR
UN MANUSCRIT DE SAINT-LAUD
D'ANGERS
APPARTENANT A M. LE MARQUIS DE VILLOUTREYS.
Un bibliophile qui s'est donné. pour mission de réunir dans sa
bibliothèque les monuments historiques et littéraires de l'Anjou
et qui fait de ses collections le plus libéral usage, M. le marquis
de Villoutreys, m'a récemment communiqué un volume auquel le
temps a infligé d'irréparables outrages, mais qui n'en est pas
moins précieux à plus d'un titre et dont la conservation est assu
rée depuis qu'il est arrivé entre les mains d'un amateur digne de
le posséder. M. le marquis de Villoutreys m'a laissé l'honneur de
le décrire dans la Bibliothèque de l'École des chartes et d'an
noncer aux amis de l'histoire du moyen âge la résurrection d'un
manuscrit dont la perte avait inspiré des regrets à plusieurs de
nos contemporains.
En 1843, quand M. Marchegay fit l'appel des anciens cartu-
laires de l'Anjou, il dut signaler comme disparu celui du chapitre
de Saint-Laud, dans lequel les Bénédictins du xvnr3 siècle avaient
copié un certain nombre de chartes importantes d .
Un peu plus tard, MM. Marchegay et Salmon, chargés par la
1. Archives d'Anjou, t. I, p. 190. — Les copies des Bénédictins sont à la
Bibliothèque nationale, dans la collection de dom Housseau, sous les n01 458,
459, 460, 1229, 1282, 1309, 1317, 1366, 1382, 1432, 1473, 1507, 1635, 1711, 1892,
1907, 1920. NOTICE SUR UN MANUSCRIT 534
Société de l'histoire de France de donner une édition des Chro
niques des comtes d'Anjou1, cherchèrent en vain le manuscrit
d'après lequel les Gesta consulum Andegavensium avaient
jadis été publiés par dom Luc d'Achery2, manuscrit que le savant
bénédictin indiquait en ces termes : « Consulum Andegavensium
Gesta indicio clarissimi Herovalii debeo, quippe codicem abhinc
quadringentis circiter annis scriptum, ex ecclesia Andegavensi
Sancti Laudi, nobis suppeditavit. »
En 1868, M. Célestin Port3 ayant à parler de l'ancienne bibli
othèque du chapitre de Saint-Laud cita le manuscrit dont s'était
servi dom Luc d'Achery et sur lequel il ne put donner qu'un ren
seignement rétrospectif : « Un exemplaire des Chroniques d'An
jou, qui fut souvent emprunté au chapitre et qui est ainsi désigné
dans une délibération capitulaire du 8 avril 1477 : « Liber era'
s nicarum in pargameno confectus, in quo quidem libro tracta-
« tur de actibus ecclesie necnon de Gestis per comités seu duces
« Andegavie quondam factis. »
Le Cartulaire du chapitre de Saint-Laud et l'exemplaire des
Gesta consulum Andegavensium communiqué parVyond'Hé-
rouval à dom Luc d'Achery ne formaient qu'un seul et même
volume et c'est ce volume dont la réapparition est due à M. le
marquis de Villoutreys.
Le manuscrit a dû rester à Saint-Laud jusqu'au moment de la
Révolution, comme l'atteste une inscription mise au xvne ou au
xvine siècle sur le carton de la couverture : « II appartient à
Mrs de Sainct Laud lez Angers ; il contient 98 feuillets, le dernier
plus [qu'à] moitié déchiré. »
Les Bénédictins ne sont pas seuls à avoir consulté ce manusc
rit. Claude Fauchet l'a eu sous les yeux : c'est à lui qu'il faut
attribuer la note tracée au haut du premier feuillet : Romans.
De l'invention de la sainte -j- de Nostre Seigneur, et celle qui
est en marge du fol. 12 v° : Confraternitas ecclesiarum
S. JSicolai et Laudi.
Le volume se compose de trois parties distinctes, réunies de
1. Chroniques des comtes ď Anjou, recueillies et publiées pour la Société de
l'histoire de France par MM. Marchegay et Salmon, avec une introduction par
M. Emile Mabille. Paris, 1856-1871, in-8°.
2. Spicilegium, éd. in-fol., t. III, p. 232.
3. Nouvelle édition de la Description de la ville d'Angers, par Péan de la
Tuillerie, p. 224. SAINT-LAUD D'ANGERS. 535 DE
toute ancienneté, et dont les cahiers ont reçu les signatures B-G,
D-K et L-P (les signatures A et Q ayant été affectées aux gardes).
On a sans doute ajouté ces signatures lors de l'exécution d'une
nouvelle reliure paraissant dater du xvie siècle.
Dans son ensemble, le manuscrit forme un volume haut de
275 mill., large de 184, et composé de 99 feuillets de parchemin,
dont beaucoup ont souffert de l'humidité et de la dent des rongeurs.
Les feuillets ont été numérotés vers la fin du xvie siècle ; le feuil
let qui avait alors reçu la cote 2 a malheureusement disparu. —
Au commencement et à la fin du volume ont été attachés, comme
gardes, quatre feuillets d'un registre de comptes de la fin du
xive siècle ; un article est un arrêté de compte en date du 4 juillet
1396. On a aussi employé comme gardes deux morceaux d'une
lettre d'Innocent VIII portant provision d'un bénéfice ; la pièce
est datée du 8 janvier I486, l'an III du pontificat, et adressée à
un chanoine de Cambrai et aux officiaux d'Angers et du Mans.
Chacune des trois parties du manuscrit doit être examinée iso
lément.
I (fol. 1-14).
La première partie consiste en deux cahiers, l'un de 6, l'autre
de 8 feuillets. Le premier de ces cahiers est incomplet du feuillet
qui avait reçu la cote 2 quand les feuillets du manuscrit furent
numérotés vers la fin du xvie siècle. Il contient un poème français
d'environ 1480 vers, copié sur deux colonnes, en caractères qui
peuvent dater du règne de Philippe-Auguste. Le bas des premières
pages a été fort endommagé par l'humidité, et la perte du deuxième
feuillet a fait disparaître 128 vers.
Le sujet du poème est l'invention de la sainte croix. C'est le
développement de la légende latine qu'on trouve dans beaucoup
de manuscrits du moyen âge et qui est imprimée le recueil
de Mombritius, feuillets signés vin. с I et vm. G. II.
Voici quelques vers du commencement :
Qui de cuer i voldra entendre
Bien porra oïr e aprendre
[Que] quanque l'en feit nui en terre,
Se n'est por l'amor Deu conquerre,
Est tot perdu, quar à la mort
N'i trove nus autre confort
Se le bien non que il a feit. 336 NOTICE SUR UN MANUSCRIT
E sache chescons entreseit
Que ce que il feit en sa vie
Trove a la fin senz plus d'aïe;
N'i vaut richece ne lignages.
Entendez ça trestuit vers mei,
Si orreiz quoment e par quei
La seintisme croiz fut trovée.
Merveille grant e esprovée
I porreiz aprendre e oïr.
Après, si Dex me dont joïr
De ce que ge plus aim e veil,
Porreiz oïr ou derren feil
De l'essaucement le miracle
Qui ja avint au tens Eracle.
Or feites peiz, si m'entendez,
Guer et orelles me rendez.
Le poème se termine sur le fol. 12 par ces vers
Ensi cum je vos ei conté,
La reine de grant bonté,
Qui par dreit a nom seinte Heleine,
De De servir se met em peine
Et volt que do seintisme fust
Une feste establie fust
Al jor que Dex par sa puissance
Lor en fist vraie connoissance
E fu misse al tierz jor en mei,
Qui peis a esté sens esmei
Par tot le monde célébrée,
Et por fere droite amenbrée
Fut ensi noté es saltiers,
Es livres et es kalendiers.
C'est de la croiz l'invention.
Or vos veil fere mention
D'une chose que dist l'estoire,
Que Dex par sa seintisme gloire
Volt que do siècle trespassast
La bone reine et passasl DE SAINT-LAUD D'ANGERS. 537
Lassus en la soe meson,
Qui ne dote en nule seison
Noif ne gelée ne tempeste,
Ne ne H puet fere moleste
Ne quens, ne reis, ne emperere.
En tel eage com ele ere,
Que plus ot de quatre vinz anz,
La bone dame, seins ahanz,
Ne seins soffrir gueres dolor,
S'en ala a Nostre Seignor,
Qui los et honor doit avoir,
Ice doit bien chascons savoir
Par toz les siècles qui seront
Et qui jamé

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