Notice sur un volume de comptes des ducs de Bourgogne, publié par Mr de la Borde. - article ; n°1 ; vol.11, pg 232-257
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1850 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 232-257
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1850
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Doüet d'Arcq
Notice sur un volume de comptes des ducs de Bourgogne,
publié par Mr de la Borde.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1850, tome 11. pp. 232-257.
Citer ce document / Cite this document :
Doüet d'Arcq Louis. Notice sur un volume de comptes des ducs de Bourgogne, publié par Mr de la Borde. In: Bibliothèque de
l'école des chartes. 1850, tome 11. pp. 232-257.
doi : 10.3406/bec.1850.452259
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1850_num_11_1_45225902'
Ti-
NOTICE
SUR UN VOLUME DE COMPTES
DES DUCS DE BOURGOGNE
PUBLIÉ PAR M. DE LA. BORDE ' .
Quand on songe à tout ce que les anciens comptes renferment de
détails neufs et instructifs, soit pour l'histoire des mœurs et de la vie
privée, soit pour celle des arts et de l'industrie, on a lieu de s'étonner
qu'une source aussi précieuse et aussi abondante soit restée jusqu'à pré
sent si négligée. Nous ne possédons en effet jusqu'ici, en fait de comptes,
que quelques rares et incomplètes publications? Et comme cette sorte
d'oubli ne saurait, aujourd'hui surtout, être rejeté sur l'indifférence du
public, qui semble au contraire convier les travailleurs à l'exploitatiou
de cette mine inexplorée, il faut donc l'attribuer, soit aux difficultés du
travail , qui sont plus grandes qu'on ne croit , soit à la lenteur des ré
sultats qu'on peut en tirer. Pour nous cependant, qui sommes pénétrés
de l'utilité des publications de ce genre, nous saisissons avec empresse
ment l'occasion de parler de celle-ci, et chercherons à donner au
lecteur une idée de son importance.
Le livre que publie M. de la Borde est une partie du vaste travail
qu'il a entrepris sur l'histoire de l'art au quinzième siècle : ce sont des
extraits des comptes de dépense des ducs de Bourgogne , depuis l'année
1 382 jusqu'en 1481 2. Ces extraits sont tirés des archives de Lille et ne
renferment pas moins de deux mille articles, rangés chacun sous un nu
méro particulier. Ils embrassent, ainsi qu'on le voit par la date, l'époque
la plus brillante de la cour des ducs de Bourgogne, de Philippe le Bon à
1. Les ducs de Bourgogne. Études sur les lettres , les arts et l'industrie pen
dant le quinzième siècle, et plus parBbulièrement dans les Pays-Bas et le duché
de Bourgogne, par le comte de la Borde. Seconde partie; tom. Ier, preuves. — Nous
avons annoncé cet ouvrage dans notre précédent volume, p. 321.
2. Dans l'introduction placée en tête du volume, M. de la Borde, après avoir pré
senté l'historique de ses recherches et avoir exposé avec détail l'ensemble de son plan,
est entré dans des considérations étendues sur l'art et les artistes Flamands. 233.
Charles le Téméraire. On s'attend donc tout d'abord à y trouver un
grand déployement de richesses, et cette attente n'est pas trompée. Mais
il faut remarquer que, soit par la nature des originaux eux-mêmes, soit
par suite du travail des extraits, les dépenses de toute nature se trouvent
ici confondues. C'est là un inconvénient grave, surtout quand on veut
se livrer à des recherches spéciales, inconvénient que d'autres comptes
n'ont pas. Dans ceux de nos rois, par exemple, on trouve entièrement
séparés, d'abord des comptes du Trésor , comprenant les recettes et les
dépenses publiques, puis des comptes de l'Argenterie, qui se bornent aux
seules dépenses de l'habillement et de l'ameublement, puis encore des
comptes de l'Hôtel pour tout ce qui a rapport aux gages et pensions
des officiers de la maison royale, enfin des comptes de l'Écurie, de
la Vénerie, de la Fauconnerie, des Menus-plaisirs, des Offrandes et
aumônes, etc.
Les comptes des ducs de Bourgogne offrent bien tout cela, mais dans
une sorte de pêle-mêle. Pour y remédier autant qu'il est en nous, nous
classerons méthodiquement sous des titres particuliers les nombreux
emprunts que nous allons faire à ces documents. C'est le meilleur
moyen de donner au lecteur quelqu'idée de ce que le livre de M. de
la Borde renferme de curieux.
HABILLEMENT.
Nous commencerons par ce qui a rapport à l'habillement, et d'abord
les draps. Cet article est, après celui de l'orfèvrerie, le plus fécond en
renseignements : on trouve mentionné dans le compte qui nous occupe
des draps verts , noirs , blancs, bleus , pers ou bleu foncé , violets , gris ;
des nuances de vert brun, vert gai, vert herbeux, blanc gris, gris brun ;
et même du drap rose. II est vrai que c'est pour une noble demoiselle.
« Pour sept aulnes de draps de layne rose , dont a esté faicte une robe
que mademoiselle de Bourbon a eue, à laquelle mondit seigneur (le
duc de Bourgogne) Га donnée; au pris de cinquante solz l'aulne *. » Prix
élevé, car les prix moyens sont de 20 à 24 sous, et les bas prix à
10 sous. Nous n'avons pas rencontré dans ce compte les tannés, draps
de couleur fauve, ni les marbrés, draps de laines de plusieurs couleurs,
si fréquents dans les comptes de l'Argenterie du quatorzième siècle.
Mais il s'y trouve des draps vermeils, qui semblent ne devoir pas être
confondus avec les écarlates. De tous les draps de laine, l'écarlate était
1. N. 1727. j
I, (Troisième série) i G 234
incontestablement le plus recherché, comme aussi le plus beau et le plus
cher. Ici , on en trouve peu. Il y est pourtant fait mention des écarlates
de Montivilliers , et des écarlates vermeilles d'Angleterre. Il est bon
d'observer en passant, que dans les comptes les draps ne sont souvent
désignés que par leur couleur; ainsi on dit : Un pers, un tanné, un
gris de Rouen, un vert de Montivilliers. Seulement cette manière de
parler semble avoir été réservée pour les couleurs les plus usitées, et
l'on ne trouverait pas, je pense, ces expressions : un violet, un bleu,
un jaune , pour dire , un drap violet, bleu ou jaune 1. On peut ranger
à la suite des draps, les bougrans, employés principalement pour la
sellerie et les étendards; les étamines, pour les chausses ; les serges,
pour les meubles; enfin les futaines, les iraignes, les blanchets, etc.
Quant aux provenances manufacturières, il est question dans notre
compte des draps d'Angleterre, de France : Montivilliers, Rouen,
Neufchâtel, Auxerre; de Flandre : Hesdin, Malines, Ypres, Louvain,
Diestre2. Les marchands sont presque tous flamands ou bourgui
gnons. Cependant on en trouve d'autres, notamment un Jean Marcel,
marchand drapier, demeurant à Paris 3. On trouve encore dans
notre compte des draps de haute liche, mais ce sont des tapisse
ries 4.
Après les draps de laine, nous passons à ces somptueuses étoffes si
recherchées de la noblesse d'alors, ces riches draps d'or et de soie qui
brillaient avec tant de profusion dans les cours. On trouve dans notre
compte des mentions de draps d'or et de draps d'argent. Je citerai,
1. On disait indifféremment un pers, ou un drap pers; un blanc, ou un drap
blanc ; mais on ne trouve jamais ces mots : un drap écarlate. C'est toujours une écar-
late. Je remarquerai ici que l'expression écarlate vermeille, que l'on a vue plus
haut, n'est pas, comme on pourrait se le figurer au premier abord, un pléonasme.
Il y en avait de roses, de brunes, de moirées. Ceci demanderait quelques explications
relatives à la teinture, qui nous entraîneraient trop loin, surtout dans la longue route
que nous avons à parcourir.
2. Sans doute Diest, petite ville à six lieues de Louvain.
3. C'est à l'année 1412. Le fameux prévôt des marchands, Etienne Marcel, qui lui-
même était marchand drapier, avait un frère de ce nom. Mais si celui-ci est le même,
il devait être bien vieux. Ce pouvait être son fils, et par conséquent un neveu d'É-
lienne Marcel.
4. Il ne faut jamais perdre de vue dans les textes du moyen âge que le même mot
peut avoir des significations très-distinctes, ici l'on voit des tapisseries qualifiées de
draps; dans d'autres comptes on trouve des draps de linge. Je citerai encore pour
exemple le mot chapelle, qui désigne à la fois une petite église, ou une partie d'église,
ou bien la dotation pieuse qui y est affectée, ou bien enfin les vêtements du prêtre qui
la dessert. 235
quant aux premiers, deux robes de draps d'or, données par le duc de
Bourgogne, le jour de la Sainte-Croix, en septembre 1412, « p

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