Notions de grammaire lo-lo (dialecte a-hi) - article ; n°1 ; vol.9, pg 285-314
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1909 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 285-314
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1909
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alfred Liétard
Notions de grammaire lo-lo (dialecte a-hi)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 9, 1909. pp. 285-314.
Citer ce document / Cite this document :
Liétard Alfred. Notions de grammaire lo-lo (dialecte a-hi). In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 9, 1909. pp.
285-314.
doi : 10.3406/befeo.1909.1933
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1909_num_9_1_1933NOTIONS DE GRAMMAIRE LO-LO
(DIALECTE A-HI)
Par M. Alfred Liétard,
Missionnaire apostolique à Djo-kou-la (Yun-nan).
INTRODUCTION
L'origine de l'appellation de Lo-lo a suscité bien des controverses i1). Après
avoir vécu longtemps au milieu des A-hi, je suis établi actuellement dans une
tribu dont les membres se donnent eux-mêmes le nom de Lo-lo-p'o. Il est
devenu évident pour moi que ce nom de Lo-lo (qu'on savait sûrement n'être
pas chinois, mais dont on ne pouvait fixer l'origine), d'abord spécial à une
tribu, était devenu l'appellation commune de toutes celles qui appartiennent à
la même race.
Les A-hi se trouvent disséminés à Г Est-Sud-Est de Yun-nan-fou, dans les
districts montagneux au Sud de la sous-préfecture de Lou-lan (Lou-nantcheou)
Wt Щ j'1'1 et à l'Ouest et à l'Ouest-Nord-Ouest de celle de Mi-le Щ Щ fà. C'est
sur leur dialecte qu'est basée mon étude de la langue lo-lo, et il est possible
que mes données ne s'accordent pas toujours avec les autres dialectes : je puis
cependant affirmer que le fond de la langue et les règles grammaticales sont,
à peu de chose près, les mêmes dans toutes les tribus lo-lo du Yun-nan.
L — LES SONS ET LES MOTS.
1. — Voyelles. — Les voyelles du lo-lo sont : a, é, é, i, o, cr (— eu français),
и (= ou français).
Pao,K (i) Ci. 'H. Cordier. Les Lolos. Eiat actuel de ' la question. (T'oung 11, vmf
597-686).
B. E. F. E.-O. T. IX. ltí •
— — 286
Les trois voyelles a, i et о sont tantôt brèves, tantôt longues. Dans le second
cas, je les marquerai du signe ordinaire de la longue ; dans le premier, elles ne
porteront aucun signe diacritique. Exemples :
ba*, « lutter » but, « bifurquer »
sa1, « or » sa1, « déchirer »
pi1, « mouvoir » pll, ll « nuire »
p'i1, « accoupler » pïl, « sacrifier »
dzo*, « manger » poi-dzaï, « natte »
so, « ail » sd, « trouver »
2. — Les voyelles peuvent être aifectées de quatre tons, correspondant à peu
près exactement aux quatre tons du chinois. Je les distinguerai par des chiffres
(de i à 4) placés un peu en haut et à droite des mots.
Le ier ton {recto tono) se présente sous deux formes : le ton plain supérieur,
qui se prononce un peu plus haut, et le ton plain inférieur. Les mots au ton
plain supérieur ne seront affectés d'aucun chiffre ; le chiffre i sera réservé aux
mots prononcés au ton plain inférieur. Ex. :
ta-mil, « rizière » bP-tcP-md3, « grand »
Rem. — Pour être compris, il n'est pas absolument nécessaire de marquer tous les
tons ; il suffit de le faire pour les mots auxquels la voix doit donner une importance
prédominante dans la phrase.
3. — Des mots terminés normalement en a changent parfois cette voyelle
en é, en a ou en u, suivant les individus et les villages. Ex. :
fca3. « avoir ». se dira aussi Ьая on bu3 ;
/19a3, « être », — ngè* ou nga\
4. — La confusion des íinales o et surtout o-avec и est encore plus fréquente.
Ex.:
a*-nol, « singe », se dira aussi с^-ли1 ;
so1, « ail », — su* ;
scr3-mo3, « cadavre », — sa^-ma3 ;
/ncr1, « enseigner », — /пи1.
5. — Semi-voyelles. — Les semi-voyelles sont: y et w. Y peut être soit
initial (ex. : ycř, ce oui » ; z/é4, « poule » ; yi3, « eau»), soit médian (ex. : byé*,
«.dire y> ylyé^, « main » ; dyp, « plat »). West toujours initial.
Rem. — Certains mots terminés en о prennent souvent une finale adventice a, et
certains mots terminés en a et en и une finale adventice é. Ainsi ngo1, a, falloir,
vouloir », devient souvent ngoax ; /io3, marque du passé, hoad ; /и3, a sot », fuëA ;
lu1, « raccommoder », lue*. Les finales adventices ont pour effet de transformer la
voyelle précédente en semi-voyelle (ngwa, hwa, f'wé, Iwé), mais ce serait rendre le
mot méconnaissable que de noter cette semi-voyelle par une lettre spéciale dans la
transcription.
6. — Consonnes. — Les consonnes sont : Ъ, с (== tch français), d, dj, dz,
/, g (toujours dur), h, j, k, l, m, л, n (= gn français dans « campagne »),
ng (nasale gutturale), p, r} s, s (== ch français), t, /s, v, z. — — 287
II importe de ne pas confondre / et z, qui ont à peu près la même valeur
qu'en français (ex. : jo3, te prendre » ; zoi, « fils »), avec dj et dz, où le d doit
être senti fortement (ex. : e(/o4, « aimer » ; dzoA, « manger »).
7. — L'aspiration initiale est toujours marquée par h. Devant a, é, è, о, c,
l'aspiration est très douce, parfois même difficile à distinguer d'un r frôlé.
Devant i et y et devant la consonne l, elle se rapproche au contraire de la
sifflante palatale marquée dans les transcriptions scientilîques par ç (ex. :
AWii1 ; Ы3-р№> « puce » ; Mo -feo3, « lune »).
L'aspiration ne se trouve à l'intérieur des mots qu'après les consonnes c, fr,
p, t etts. Elle est très fortement sentie. Je la marque par une apostrophe.
Ex. : k'â-no3, « combien i».
Enfin il existe quatre espèces de mots que j'écris éh, èh, ih et ah, où l'émis
sion de la voyelle est accompagnée d'un souffle. Ex. : /Л2, ce huit » ; ah3,
« appeler ».
Rem. i. — Dans les mots ki et kyc, le /<• initial est prononcé parfois, suivant les
villages et les individus, comme c. On dira donc du* ťfi-lci1, « une parole », ou
du4 ťi*-c'P.
Rem. -2. — De même, <7/i se change fort souvent en diji. Ex. : djft-mo*, « bête »,
ou dyi*-mox ; řu^-rf/i4, « chinois », ou ln*-dyi*.
Rem. 3. — Les mots en fo sont parfois confondus avec ceux en wo. Ex. : ro^-do*,
4, neige », ou шо*-с/о3.
Rem. 4- "- Certains dialectes affectent des consonnes initiales redoublées. Ex. :
ffi}> « vêtir >> ; ddycfi, « il suffit ».
8. — Dans quelques mots a-hi commençant par m, la voyelle finale tombe
et I'm prend la valeur d'une sonante. Ex. :
а*-р&ит*. « vieillard *, et аир1*-т'4, « vieille femme », pour а^-ра^-та* et a^-piA~moi,
qui s'emploient également ;
а4-/ог3-т'4, a cheval ». où m'4 équivaut à /но4, « cheval », qui du reste est aussi parfois
employé seul : ainsi « herbe pour le cheval » se dira aussi bien тоА-Ы* que a4-řcr3-/2j'4-/ii4 ;
« monter à cheval « se dira indifféremment mo^dzè* ou ai-lori-m'i-dzèi ; т'4-Ьо3-Лё^,
^ écurie », ou mo^-bo^-hès, mot à mot « cheval, étable, maison » ;
a4-/n3-/ii-m'4, « âne y> ;
m' correspond dans ce cas). m'-ftà1, « fusil » (j'ignore à quel mot
9. — En a-hi et dans toutes les tribus lo-lo du Yun-nan, les consonnes ne
peuvent être qu'initiales, jamais finales. Les mots lo-lo, tous rigoureusement
monosyllabiques, sont donc composés, ou d'une simple voyelle (ex. : a4, « non,
ne pas »), ou, ce qui est le cas général, consonne suivie d'une voyelle
(ex. : то*, ч cheval » ; ts'cf, « graisse » ; k'yé*, « village » ; lii1, « langue » ;
ca?, « bon »).
Rem.— Dans son Etude sur les langues parlées par les populations de la haute
Rivière Claire (i), le commandant Bonifacy affirme l'existence de nasales finales chez
i) B: E. F. E.-O., v, (1905), 5o6-ó2ó.
T. IX. — i9 Lolos du Tonkin : « D'une façon générale, dit-il ('), les nasales sont rares (en les
pà-ten, mèà, làlà). Elles existent cependant au Tonkin dans cette dernière langue,
et certains sous simples, tels que dó, « homme », semblent légèrement nasalisés.
Cette altération de la voyelle varie avec les individus, mais elle existe aussi bien chez
les Lôlô blancs que chez les Lôlô noirs. » Et il ajoute en noie : « Le P. Vial, dans ses
Lotos (Chang-hai, 18

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