Nouvelle mosaïque de Sicyone - article ; n°2 ; vol.100, pg 575-588
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1976 - Volume 100 - Numéro 2 - Pages 575-588
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Kalliopi Krystalli-Votsi
Nouvelle mosaïque de Sicyone
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 100, livraison 2, 1976. pp. 575-588.
Citer ce document / Cite this document :
Krystalli-Votsi Kalliopi. Nouvelle mosaïque de Sicyone. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 100, livraison 2,
1976. pp. 575-588.
doi : 10.3406/bch.1976.4829
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1976_num_100_2_4829NOIA'ELLE MOSAÏQUE DE SICYONE
la in ville situ Cette dans aux courte époques la Sicyone étude archaïque classique a pour et but et classique. d'apporter de présenter des le éléments seul pavement nouveaux de sur mosaïque la localisation découvert de
I. Pavement in situ
Pausanias nous donne à deux reprises des renseignements sur l'emplacement de cette
ville. Dans le premier passage, il raconte que Démétrios Poliorcète fit édifier la ville nouvelle
sur l'ancienne acropole — occupée aujourd'hui par le village de Vassilikon — alors que la
ville archaïque et classique d'Aigialis se trouvait dans la plaine1. La deuxième fois, au sujet
de Glisthène, il parle clairement de « la ville basse de Sicyone »2. A. Orlandos, qui connaît
bien la région pour y avoir jadis travaillé (1932-1938), admet le témoignage de Pausanias
et, se fondant sur la découverte d'un pavement de mosaïque dans la plaine, a lui aussi la
certitude que la ville classique était située dans la plaine et assez haut dans la direction du
village de Vassilikon3.
Au printemps de l'année 1966 et pendant la durée des travaux occasionnés par l'ouverture
de la nouvelle route nationale Gorinthe-Patras, d'importants vestiges archéologiques ont
été mis au jour4, qui ont permis de formuler avec certitude l'idée que la Sicyone archaïque et
classique était située dans la plaine, de part et d'autre de l'Asopos. Elle s'étendait sur une
longueur d'environ trois kilomètres et se trouvait près des lieux-dits « Kokkinia », « Marmara »,
« Kolona », « Ghtiri »5.
J'ai entrepris personnellement des recherches archéologiques en mai-juin 1966 en tant
qu'Épimélète des Antiquités de la région. J'ai surtout fouillé la première nécropole organisée
(1) Paus., II, 7, 1 : «την δε του Αίγιαλέως έν τω πεδίω πόλιν Δημήτριος καθελών ό 'Αντιγόνου τη
πάλαι ποτέ άκροπόλει προσφκησε την νϋν πόλιν ».
(2) Paus., II, 8, 1 : « Κλεισθένης μεν γάρ ό Άριστωνύμου του Μύρωνος εχόντων &τι την κάτω πόλιν
Σικυωνίων έτυράννησεν ».
(3) PraktAE, 1936, ρ. 92 ; PraktAE, 1938, ρ. 123.
(4) ArchDelt 22 (1967), Chronika, p. 164-166.
(5) Les données archéologiques vont à rencontre de la théorie émise par N. Pharaklas sur les petits
ensembles de constructions (συνοικισμοί). Voir N. Pharaklas, Σικυωνία (Athènes, 1971), dans la série Athens
technological Organisation, A. 6, p. 34-38. 576 KALLIOPI VOTSIS [BCH 100
Fig. 1. — Sicyone. Pavement in situ.
Fig. 2. — Le seuil. NOUVELLE MOSAÏQUE DE SICYONE 577 1976]
de la ville de Sicyone, située au Sud de l'Asopos6 et qui, selon moi, constitue la limite
entre la ville et la région des tombes. A 300-400 m delà nécropole, sur le site de « Kokkinia »,
un des gardiens des Antiquités de Sicyone, I. Kollias7, m'a indiqué l'existence, dans l'un de
ses champs, d'un pavement de mosaïque en place. Après quelques jours de recherches, on
découvrit le sol d'un andrôn8 décoré d'un pavement de mosaïque en galets de rivière longs de
1 cm environ9 (fig. 1). Cet andrôn semble faire partie d'une riche et grande maison dont je me
propose de continuer l'exploration. Nous n'avons aucune trace de la disposition de tables ou
de lits ; les murs de la pièce sont conservés sur une faible hauteur. On entrait dans l'andrôn
par un seuil orné d'une mosaïque représentant une table sur laquelle sont posés cinq vases10
(fig. 2). La table, dont les pieds avaient probablement la forme de pattes de lion, est décorée
sur le devant d'une petite palmette. La surface couverte de triangles blancs et noirs, sous la
table, rend probablement, en perspective, la décoration du sol.
Les vases représentés sont les suivants : un cratère à colonnettes, une prochous, la moitié
inférieure d'un vase haut et fin, probablement un périrrhantérion, enfin une prochous et une
hydrie.
La décoration de la pièce appartient à un type de pavement déjà connu à Olynthe11 :
un cercle inscrit dans un carré. La seule différence est qu'à Sicyone on représente volontiers
deux ou trois cercles dans un carré. Dans le cercle central figure un gorgoneion de type
ancien (fig. 3), très abîmé par les racines d'un citronnier qui était planté au-dessus ; autour
de ce cercle, mais pas trop près de celui-ci, une zone est décorée d'un anneau de serpents ;
ensuite se présente une autre zone avec palmettes et fleurs de lotus. Dans les quatre angles
— l'effort des artisans pour adapter le sujet à la forme des triangles est tout à fait visible —
sont figurés quatre animaux : un lièvre (fig. 4), un chien (fig. 5), un sanglier (fig. 6) et une lionne
(fig. 7). Dans l'exécution de ces animaux, on distingue la main de deux artisans : le lièvre
et le chien présentent une aisance remarquable, leurs corps sont souples et sveltes, tandis que
le sanglier et la lionne sont raides et lourds. Parallèlement à l'autre mur, la composition se ferme
par une petite bande portant une décoration sigmoïde. La technique employée est celle — bien
connue à Olynthe — de l'inclusion de galets, placés sur leur face la plus large, dans le ciment.
La répartition des couleurs se fait de la façon suivante : formes blanches sur fond noir ;
galets rouges pour les yeux, les langues et d'autres détails de la tête des animaux; galets noirs
pour les détails et les volumes des corps, de même que les détails du gorgoneion. La tendance à
l'alternance du rythme dans ce pavement de mosaïque est particulièrement remarquable ;
le motif des serpents introduit le mouvement entre le gorgoneion, lourd et statique, et les
palmettes.
(6) Quelques informations sur cette fouille ont été données dans ArchDelt 22 (1967), Chronika, p. 165.
L'étude complète formera une publication séparée, en cours de préparation.
(7) Je remercie bien vivement ici M. Ioannis Kollias, qui suit toujours avec zèle l'avancement des
recherches sur ce site qu'il protège en compagnie de ses collègues.
(8) D. M. Robinson and J. W. Graham, Olynthus, VIII, p. 171.
(9) Sur la technique des mosaïques en général, voir Ph. Bruneau : EAD XXIX, Les mosaïques,
ainsi que : « Prolongements de la technique des mosaïques de galets en Grèce », BCH 93 (1969), p. 308-332.
(10) Pour la table j'entrevois une ressemblance avec les tables du stamnos de Smikros A 717 du Musée
de Bruxelles. Voir, P. Arias-M. Hirmer, Tausend Jahre griechische Vasenkunst, p. 106. Un sujet identique, table
avec des vases posés dessus, est visible sur le stamnos 2419 du peintre de Dinos au Musée de Naples, cf. ibid.,
p. 206.
(11) D. M. Robinson, Olynthus, V, p. 14. 578 KALLIOPI VOTSIS [BCH 100
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 3. — Gorgoneion central (dessin de Κ. Iliakis). NOUVELLE MOSAÏQUE DE SICYONE 579 1976] KALLiopi voTsis [BCH 100 580
Datation. Par ses éléments intrinsèques de même que par tout l'esprit de l'exécution,
la mosaïque peut être datée du premier quart du ive siècle av. J.-G. Mais il faut dire qu'elle
présente une originalité dans le sujet par rapport à tout ce qui est connu. L'exécution technique
la classe assez près des mosaïques de Motyé12 et à côté des mosaïques d'Olynthe13. Dans ses
éléments thématiques, la présence du gorgoneion central est importante, à cause de l'ancien
neté et de l'origine grecque du motif14. Sujet très apprécié à Corinthe-Sicyone à l'époque
archaïque, né là15, il est représenté très souvent sur des boucliers16. Il conserve parfaitement
sa forme démoniaque et est adapté à la surface circulaire du médaillon central17. Il se rencontre
aussi sur des médaillons de coupes, sur des pinakès, sur des monnaies et sur des tablettes.
Les enchevêtrements de serpents de la deuxième zone complètent visiblement le premier
cercle sans avoir de lien direct avec lui. Sous cette forme, le gorgoneion rappelle des œuvres
c

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