Nouvelles découvertes de dessins rupestres sur le Causse de Gramat (Lot) - article ; n°3 ; vol.62, pg 528-538
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1965 - Volume 62 - Numéro 3 - Pages 528-538
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 48
Langue Français

Extrait

Glory
Nouvelles découvertes de dessins rupestres sur le Causse de
Gramat (Lot)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1965, tome 62, N. 3. pp. 528-538.
Citer ce document / Cite this document :
Glory . Nouvelles découvertes de dessins rupestres sur le Causse de Gramat (Lot). In: Bulletin de la Société préhistorique
française. 1965, tome 62, N. 3. pp. 528-538.
doi : 10.3406/bspf.1965.4049
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1965_hos_62_3_4049Nouvelles découvertes de dessins rupestres
sur le Causse de Gramat (Lot)
PAR
l'Abbé GLORY *
M. Jean-Paul Coussy, l'un des inventeurs de la Grotte de
Rocadour (Lot) nous informait, au début de l'année 1965, que ses
collègues spéléologues de Bergerac avaient découvert à Miers, à
proximité de Gramat (Lot), une nouvelle grotte ornée de mains
peintes, qu'il serait intéressant de comparer avec la douzaine de
mains négatives rouges et noires de Rocadour, dont la technique est
unique en préhistoire : sur des médaillons de roche raclée, les
artistes aurignaciens ont badigeonné des mains négatives dont l'i
ntérieur a été ensuite retouché par de fins grattages. Les doigts sont
ainsi devenus squelettiques et allongés (1).
Fig. 1. — Plan de la Grotte des Fieux, Miers (Lot). Relevé par MM. Bouchereau et
Lesur. M : mains peintes ; В : bouquetins gravés ; L : lithophone ; D : digi-
tations peintes.
(*) Séance de juin 1965.
(1) Dans la revue médicale Abbottempo, livre 2, p. 24, 1965, M. le Dr Sahly, dans
l'article Mains mutilées, mystère de la Préhistoire, cite aux mains de Rocadour des
mutilations qui n'existent pas. Des mutilations sur des mains qu'il aurait découvertes
à Lascaux sont également sujettes à caution. Nous avons découvert depuis longtemps
ces empreintes ; nous avons demandé en 1962 à M. le Dr Pales, spécialiste en la
matière, de les étudier et il a accepté. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 529
Au cours de notre campagne souterraine de Pâques 1965, à
Rocadour, invité d'un commun accord par le propriétaire, M. Cami-
nade et par les sympathiques inventeurs de Bergerac, MM. Coutu-
rié, Bouchereau, Beaufils, Lesur et Perrier, nous nous sommes
rendu à la Grotte des Fieux, accompagné de MM. Caminade, Coussy,
Pichevin et Villeveygoux.
Cinq mains négatives rouges et une noire (fig. 2), obtenues par
la projection de la peinture, des signes et ponctuations rouges
groupés en six endroits différents, sont répartis autour d'une
grande salle unique, longue d'une trentaine de mètres et large
quinzaine. On y accède par reptation dans un couloir bas, d'une
vingtaine de mètres de long, désobstrué le 2 novembre 1964, par le
Spéléo-Club de Bergerac (fig. 1).
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. — Panneau des mains négatives en rouge. Photo J. Boueliereau.
Un bloc central de 2 m X 4 m porte des gravures sur deux
faces. Elles avaient déjà été photographiées par les explorateurs,
mais à part un bouquetin fort bien campé sur ses deux pattes
avant, les autres dessins étaient restés énigmatiques.
La face nord que l'on voit d'abord dès l'arrivée, présente une
surface grumeleuse en calcite, difficile à travailler. Le bouquetin
très visible à lumière frisante, tournée vers la gauche, mesure
70 cm en hauteur et 92 cm en longueur (fig. 3). Les éléments des
pesants profils aurignaciens s'y trouvent groupés : cornes déjetées SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 530
en arrière encadrant l'oreille, museau boudiné, pattes massives
avec division axiale des onglons ; notons deux détails, la barbiche
et un œil allongé.
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 3. — Bouquetin gravé n° 1 ; à gauche se trouvent les pattes avant ; après le trou
d'ombre, les pattes arrière en stalagmite. Photo J. Bouchereau.
La silhouette a été obtenue par des rangées de cupulettes
réunies par martelage, ce qui laisse un large sillon denticulé et
profond. La ligne du dos timidement esquissée s'arrête à mi-
chemin, relayée par une ligne d'ombre qui épouse la rotondité
du massif, marquée au pointillé sur le relevé. Elle tombe sur
deux sillons angulaires, bien à leur place pour situer la queue
et le début de la culotte, relayée également par un contour
d'ombre de l'arrière train. Le début du ventre accuse la même
astuce, due sans doute à la difficulté de burinage. Cette méthode
du transfert, née des jeux d'ombres et de lumières, a incité
l'artiste à laisser à la nature le soin de parachever l'œuvre, en
utilisant deux stalagmites rentrantes pour les deux pattes arrières ;
une source lumineuse placée latéralement à gauche, met en relief
un trou d'ombre voûté, figurant le vide de l'emplacement du
ventre (voir fig. 3) marqué en tireté sur notre relevé (fig. 4).
Une vingtaine de cupules, généralement groupées par trois,
de grandeurs diverses, sont réparties sur le poitrail et le flanc.
En plus de fines lignes courbes, apparemment sans signification,
traversent l'animal en tous sens (non figurées sur le relevé). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 531
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 4. — Relevé du bouquetin n° 1. A droite en haut, n° 2, dessin gravé en fer
cheval. A. Glory.
A 30 cm de l'encornage du bouquetin précédent, vers le
sommet du bloc, un groupe de sept cupulettes dessinent un fer
à cheval (7 cm X 8 cm) à proximité d'une cupule profonde et
large : long. 4 cm, largeur 2,5 cm, profondeur 7 mm (fig. 4, n° 2).
Sur la face nord, haute et étroite, des gravures profondes
ont été dessinées : une tête de cervidé en haut, des figures à l'étude
au milieu, et des essais de profondes incisions en bas, dont nous
allons parler.
Trois lignes incurvées, associées à des excavations de cupules
très évidées, réunies entre elles par taraudage des bords, forment
dès l'abord un motif assez énigmatique (fig. 5).
En tenant compte de la facture du précédent bouquetin, com
posé à la fois de reliefs naturels et de lignes artificielles, on peut
décoder ces perforations en superposant, sur leur calque, le contour
des évidements artificiels et celui des reliefs stalagmitiques qui
les complètent. Les tiretés représentent, à l'échelle, les bords des
colonnettes stalagmitiques (fig. 6). SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 532
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 5. — Relevé d'une ébauche de bouquetin. Relevé A. Glory.
¥щ. 6. — Silhouette de bouquetin enveloppant l'ébauche précédente. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 533
Illustration non autorisée à la diffusion
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+
Fig. 7. — Relevé du panneau composé de lignes et de cupules. Relevé A. Glory.
Fig. 8. — Silhouette du bouquetin superposée à l'ébauche précédente. 534 SOCIETE PREHISTORIQUE FRANÇAISE
On obtient un petit bouquetin (points extrêmes des incisions :
42 cm).
A droite, sur la face ouest du bloc, s'étale un autre panneau
couvert de cupules arrangées en triangles, disposées en lignes
incurvées et en plein cintre ; 110 cupules et cupulettes environ, sont
associées à des stries fines et à des traits épais cintrés, à des évi-
dements triangulaires profonds (2 à 4 cm) et à des graciles hachur
es obliques, le tout barré par de fines lignes perpendiculaires (fig.
7 et 9). En opérant comme précédemment, on décode ce mystérieux
message, en superposant sur le calque de toutes les perforations,
un contour linéaire ; on obtient ainsi la silhouette d'un troisième
bouquetin, évoquant plus ou moins les longues cornes retombantes
des bouquetins de l'Abri Cellier (Dordogne) et de ceux de Cougnac
(Lot). Les bandes de stries obliques et les excavations qui entourent
cette figure retrouvée restent insolites.
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 9. — Panneau de l'ébauche du bouquetin n° 3. Photo J. Bouchereau.
Longueur du bouquetin : 60 cm (fig. 8).
Nous n'avons pas décelé d'autres gravures, mais

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