Nouvelles découvertes épigraphiques au Palais de Mari (salle 115) - article ; n°1 ; vol.50, pg 1-11
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Description

Syria - Année 1973 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 1-11
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 29
Langue Français

Extrait

Maurice Birot
Nouvelles découvertes épigraphiques au Palais de Mari (salle
115)
In: Syria. Tome 50 fascicule 1-2, 1973. pp. 1-11.
Citer ce document / Cite this document :
Birot Maurice. Nouvelles découvertes épigraphiques au Palais de Mari (salle 115). In: Syria. Tome 50 fascicule 1-2, 1973. pp. 1-
11.
doi : 10.3406/syria.1973.6374
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1973_num_50_1_6374BIBLIOTHEQUE
IFAPO
Inv. :
Cote :
NOUVELLES DÉCOUVERTES ÉPIGRAPHIQUES
AU PALAIS DE MARI (SALLE 115)
PAR
Maurice Birot
La salle 115, pièce rectangulaire de dimensions modestes (7 mx4)
située entre les deux plus grandes cours du palais (cours 131 et 106) f1),
fut le théâtre de la plus importante moisson de textes qui ait été récoltée sur
le site de Mari : en 1936 et 1937 furent mises au jour environ 10.000 tablettes,
dont quelque 4.000 pièces de correspondance administrative et diplo
matique, le reste étant constitué par des documents d'intendance. Jetées
pêle-mêle sur le sol dallé par la soldatesque du conquérant qui détruisit
le palais de Zimri-Lim, elles y formaient, selon le rapport de M. André
Parrot, «une couche épaisse de 0,30 m à 0,40 m»(2). Il fallut plusieurs
campagnes pour les dégager de leur gangue argileuse ; mais la deuxième
guerre mondiale éclata avant qu'on ait pu parfaire l'exploration des bases
de murs tout autour de la salle.
Lorsque, le 15 avril 1972, les ouvriers de la Mission revinrent sur les
lieux, quelque trente-cinq années s'étaient écoulées : l'érosion avait fait
son œuvre, et les éboulis recouvraient entièrement le sol. Le dallage de
briques cuites qui avait été enlevé durant la guerre subsistait cependant
au pied des murs, ainsi que dans les deux niches aménagées dans les murs
Est et Ouest <3> et fut rapidement remis au jour : sur lui reposaient encore
un peu partout, sur le pourtour de la salle, des conglomérats de tablettes.
(x) Voir le plan du palais de Zimri-Lim énoncée par A. Parrot dans le rapport cité
publié en dépliant dans A. Parrot, Mission ci-dessus : c'est un matériel de bourrage, et non
archéologique de Mari, II/l (in fine). une cloison de briques, qui, à un moment donné,
ferma l'ouverture faisant communiquer la (*) Id., ibid., p. 80.
(•) Au sujet de la niche Ouest, les travaux salle 115 avec la cour 106, créant ainsi une
de cette année ont confirmé la conclusion déjà deuxième niche en face de la niche Est.
1 2 SYRIA [L
Les plus importants furent dégagés, soit à l'intérieur de la niche
Ouest, soit aux abords immédiats de cette niche, le long du mur occidental :
il y avait là, disposées dans le plus grand désordre, des lettres d'époque
« assyrienne » et d'autres datant du règne de Zimri-Lim. Du côté Est,
d'autres tablettes furent exhumées dans la niche orientale (en particulier
plusieurs textes « économiques »), mais surtout dans l'angle Sud-Est de
la chambre, où, chose curieuse, le classement méthodique des archives
semble avoir été moins bouleversé : en effet, sur les treize lettres qui y
ont été trouvées, onze sont attribuables à l'époque de Zimri-Lim, et parmi
elles figurent trois messages du roi, deux de son beau-père Iarîm-Lim,
roi d'Alep, et deux autres de Iassi-Dagan, serviteur bien connu de
Zimri-Lim.
Au total : une centaine de tablettes ou fragments de toutes dimensions,
dont une quarantaine (surtout des lettres) conservées entièrement ou
sous forme de fragments importants. Presque toutes étaient mal cuites
et très fragiles ; leur déchiffrement n'eût pas été possible sans l'aide efficace
que Mlle Lucienne Laroche et M. Chewfik Imam nous ont apportée pour
leur dégagement, leur nettoyage et leur réparation, aide dont nous les
remercions ici. La plupart de ces textes iront rejoindre, pour la publication,
ceux qui portent les mêmes noms d'expéditeurs et sont encore inédits.
Qu'on nous permette, en attendant, de rendre compte brièvement de leur
contenu (1).
Quelques lettres évoquent d'abord les problèmes posés par l'agriculture
et l'élevage. Ici <2>, un exploitant se plaint que, comme l'année précédente,
on ait privé d'eau ses terres ; il fait demander à Sunuhrahalû, personnage
fort influent auprès du roi, de plaider sa cause auprès de son souverain.
Ailleurs < ^ , un gouverneur informe Zimri-Lim que «les gens du district
de Sammêtar » ont construit un ouvrage d'art sur le canal Isim-Iahdun-Lim.
Une longue missive de Sin-tîri (4), gouverneur de Subat-Samas à
l'époque de Samsi-Addu, est consacrée aux vaches de Tuttul qu'on avait
envoyées paître dans son district de la vallée du Balih. Iasmah-Addu, le
(*) Les textes cités ci-dessous sont identifiés (*) N° 72-34.
provisoirement par leurs numéros d'inventaire, (*) N° 72-36.
à savoir 72-1, 72-2, etc. (4) N» 72-1. DÉCOUVERTES ÉPIGRAPHIQUES AU PALAIS DE MARI 3 1973]
vice-roi de Mari, avait pu constater lui-même qu'elles étaient fort maigres
et que beaucoup d'entre elles avaient péri. En effet, a-t-il expliqué au
gouverneur, si, pour les mettre à l'abri des razzias, on les garde à l'intérieur
de la ville, elles dépérissent faute de nourriture, mais si on les fait sortir,
elles n'échappent pas à l'ennemi. Il faut donc ramener ce bétail « à l'intérieur
du pays » : il y sera en sécurité et y trouvera du fourrage en abondance
dans la steppe et le long des canaux. Le gouverneur applaudit à cette idée
dont il félicite chaleureusement son maître, trop heureux sans doute d'être
débarrassé d'un grave souci, souci qui sera partagé plus tard par son
successeur Iksud-appasu (1).
Il arrivait d'ailleurs plus d'une fois que les troupeaux — ovins et
bovins — fussent envoyés en transhumance beaucoup plus loin encore :
un correspondant dont le nom est perdu <2) rappelle qu'il a déjà demandé
qu'on envoie des vaches à Qatna, un témoignage qui s'ajoute à celui d'autres
textes <3).
Dans la rubrique des envois d'articles divers, qui ne fait jamais défaut
dans la correspondance administrative, signalons les expéditions de truffes
« fraîchement achetées » (ka-ma-a-tim sa-ma-am e-sa-am) <4> en provenance
de Ganibatum sur le Moyen Euphrate<5>, ou encore de «raisins» (?)
(inbum) distribués par les soins de Laûm à Iasmah-Addu, à son épouse
et à Isme-Dagan <6>. Des bois (GlS.HÂ) ri-di sont importés de Qatna :
Iasmah-Addu demande qu'on lui fournisse des porteurs pour assurer leur
acheminement par voie de terre entre Sagarâtum et Subat-Enlil (7K
Dans le domaine de la construction, on relève la mention (8) de travaux
de terrassement et de couverture que l'on doit effectuer à la « cour du
Divan » (kisal bit mayyalim) à l'époque de l'interrègne assyrien. On voudrait
pouvoir y ajouter des données concernant les dimensions d'une cella
(pappahum), mais le texte qui les contient (9) est malheureusement en
mauvais état et difficile à interpréter.
(!) Cf. ARM I, n° 118. (•) N 72-30.
(J) N° 72-45. (') N» 72-46.
(*) Cf. ARM II, n° 66 : 16-20; V, n» 15. (8) N» 72-6.
(«) N» 72-48. (») N» 72-89.
(*) Sur la ville de Ganibatum, cf. L. Burke,
RA 55 (1961), p. 147-154. 4 SYRIA [L
Ce sont les opérations militaires ou les affaires diplomatiques qui sont
le plus fréquemment évoquées.
De l'époque « assyrienne » date un rapport détaillé sur le ravitaillement
d'un corps de troupes <*> : on y apprend que les rêdû reçoivent une ration
mensuelle de 40 qa de grain (soit environ 1 kg par jour) ; ils sont encadrés
par les « sergents » (laputtû) qui ont droit à 60 qa (soit 1,600 kg par jour) :
ceci montre bien que les rêdû ne sont pas des officiers comme on l'a parfois
suggéré <2), mais seulement, sans doute, les soldats de l'armée régulière.
Une autre lettre de la même époque, dont l'adresse est perdue, apporte
une contribution intéressante à nos connaissances sur la géographie des
pays tigrins (3>. L'expéditeur semble être le gouverneur d'un district situé
à proximité de Nurrugum (à l'Ouest du Tigre), v

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