Observations sur la géographie et l histoire du Quercy et du Limousin, à propos de la publication du cartulaire de Beaulieu [premier article]. - article ; n°1 ; vol.21, pg 305-338
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Observations sur la géographie et l'histoire du Quercy et du Limousin, à propos de la publication du cartulaire de Beaulieu [premier article]. - article ; n°1 ; vol.21, pg 305-338

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1860 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 305-338
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1860
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Léon Lacabane
Observations sur la géographie et l'histoire du Quercy et du
Limousin, à propos de la publication du cartulaire de Beaulieu
[premier article].
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1860, tome 21. pp. 305-338.
Citer ce document / Cite this document :
Lacabane Léon. Observations sur la géographie et l'histoire du Quercy et du Limousin, à propos de la publication du cartulaire
de Beaulieu [premier article]. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1860, tome 21. pp. 305-338.
doi : 10.3406/bec.1860.445706
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1860_num_21_1_445706OBSERVATIONS
sur la. géographie et l'histoire
DU QUERCY ET DU LIMOUSIN,
A PROPOS DE LA PUBLICATION
DU GARTULAIRE DE BEAULIEU К
Le nom de Benjamin Guérard restera toujours attaché à Гозште
de publication des cartulaires, comme celui de Jean Mabillon l'est
à la science de la diplomatique et de la paléographie. Si celui-ci
nous enseigne à juger de l'authenticité des chartes et des actes du
moyen âge, le premier nous apprend à extraire de ces documents
écrits tout ce qu'ils renferment de relatif à l'histoire générale, à
l'état des personnes, à la condition des terres et à la topographie
des pays auxquels ils se rapportent. Le polyptyque de l'abbé
Irminon, les cartnlaires de Saint-Père de Chartres, de Saint-
Bertin, de Notre-Dame de Paris et de Saint- Victor de Marseille
seront toujours des modèles à suivre. On pourra les égaler, mais
les surpasser sera chose sinon impossible, au moins difficile.
Tel est du reste le sentiment de ceux qui, après Guérard, ont
entrepris des travaux analogues, depuis MM. Auguste Bernard,
Merlet et Moutié, à qui nous devons les cartulaires de Savigny,
et des Vaux de Cernay, jusqu'à M. Deioche, qui vient de don
ner au public celui de Beaulieu en Limousin. Tous à l'envi
• s'empressent de rendre hommage à la science du maître sur les
traces duquel ils se sont fait honneur de marcher.
Plus que tout autre, peut-être, M. Deioche a visé à une comp
lète imitation de la méthode suivie par Guérard. Loin de
ii Carhclaire de l'abbaye de Beaulieu en Limousin, publié par Maximin Deio
che. Paris, Imprimerie impériale, 1860, in-4°.
I. [Cinquième série.) 20 .
306
nous toutefois de lui en faire un reproche ; puisque la méthode
était bonne, pourquoi M. Deloche ne l'aurait -il pas adop
tée? C'était son droit, et il a bien fait d'en user; mais qu'il
nous permette de lui dire ici que la division d'un ouvrage et
l'arrangement de ses diverses parties ne sont que le côté secon
daire d'une œuvre comme la sienne. Le fond seul et les comment
aires auxquels il donne lieu en constituent la valeur réelle et
scientifique. ,Or M. Deloche a-t-il rempli avec un égal succès ces
deux conditions dont les travaux de Guérard nous offrent la
constante réunion? C'est ce que nous nou,s proposons d'examiner.
Le livre que vient de publier M. Deloche a donc pour titre :
Cartulaire de l'abbaye de Beaulieu, en Limousin. On doit s'a
ttendre, en ouvrant le volume, à y lire tout ce qui concerne cet
établissement religieux depuis l'époque de sa fondation, de 855
à 860, par saint Eodulphe, archevêque de Bourges, jusqu'à sa
suppression par suite de la révolution de 1 789. Mais M. Deloche,
qui, bien conseillé, aurait du. se borner à remplir ce cadre suff
isamment vaste, ce nous semble, ne s'est pas contenté de si peu Le
texte du cartulaire de Beaulieu ne paraît avoir été pour lui qu'un
prétexte pour faire une étude géographique du grand pagus Le-
movicinus et du grand pagus Caturcinus, comparés aux anciens
diocèses de Limoges et de Cahors. Cette excursion partielle en de
hors du cartulaire qu'il éditait a eu pour résultat la publication
d'une carte présentant le tableau, aux neuvième, dixième et on
zième siècles, de tout l'ancien Limousin et de la partie du Quercy
dans laquelle s'étendaient les possessions de l'abbaye de Beaulieu.
Quant au plan du livre, il consiste dans quatre divisions prin
2° notes et cipales, qui sont : 1° l'introduction au cartulaire )
éclaircissements ayant pour but de fixer la date de certaines
chartes, de déterminer des positions de lieux, et d'éclaircir des
faits inconnus jusqu'alors ou controversés; 3° le texte du cartu
laire ; 4° les tables. Nous allons successivement examiner l'œuvre
de M. Deloche en nous conformant à l'ordre des matières qui
vient d'être indiqué.
L'introduction devait naturellement débuter par une histoire du
monastère et de la ville de Beaulieu. M. Deloche s'est acquitté de
cette tâche avec un succès que nous aimons à reconnaître, trop
heureux s'il nous était donné de pouvoir lui rendre le même
témoignage sur les autres parties de son livre. Ce n'est pas c
ependant que tout soit à approuver dans celle-ci. Il y parle de 307
l'abbaye magnifiquement dotée par son fondateur, ainsi que par
les comtes de Turenne, et d'un couvent de femmes établi à Sarra-
zac, en 844, sous le vocable de saint Génies, et dont Immena,
fille du comte de Turenne et sœur de l'archevêque de Bourges,
Hodulfe, fut la première abbesse. Le titra de comte de Turenne repar
aît sous la plume de Г éditeur du cartulaire presque toutes les fois
qu'il est question de Rodulfe, père de l'archevêque, de Godefroi,
son fils, et de Robert, son arrière-petit-fils. Cette persistance de
M. Deloche à donner à ces trois seigneurs du pays de Turenne le
titre de comtes de Turenne, est d'autant plus extraordinaire qu'il
consacre plusieurs passages de son introduction (p. cl, cli et clii)
à combattre J ustel qui, dans son histoire généalogique de la
maison de Turenne, a soutenu l'existence, aux neuvième et
dixième siècles, d'un comté de Turenne, et qu'il déclare que
« l'on ne connaissait en Limousin aucune mention d'un comi-
<• iatus auquel le château de Turenne et le territoire environnant
« eussent communiqué leur dénomination. »> Le titre de comte
porté par les trois premiers seigneurs de Turenne que nous con
naissions, SMulfe, Godefroi et Robert, était donc une titre per
sonne] et non territorial. M. Deloche convient que « le terme de
« comitatus désigna l'office du comte avant de servir à exprimer
« la circonscription dans laquelle s'exerçait sa juridiction. « Cette
remarque est parfaitement applicable aux neuvième et dixième
siècles, et c'est pour cela que les seigneurs du château et du pays
de Turenne ont porté le titre de comtes, comme une qualification
personnels, et non comme une marque distinctive attachée au
■territoire sur lequel ils dominaient. Peut-être M. Deloche allé-
guera-t-il pour sa justification qu'il n'a fait que suivre l'exemple
de Baluze, qui, dissertant dans son histoire de Tulle sur le comte
Eodulfe et ses successeurs, les qualifie de comtes de Turenne.
Baluze est sans doute une grave autorité, mais il n'a pas acquis le
droit d'être cru sur sa. simple parole, et M. Deloche aurait dû
être conséquent avec lui-même, c'est-à-dire ne pas mentionner
des comtes de Turenne après avoir soutenu, et avec raison, que
Turenne n'avait jamais été un comté. Il devait donc appeler le
père du saint fondateur de Beaulieu le comte Rodulfe, seigneur
de Turenne. Cette manière de désigner ce personnage aurait été
tout aussi claire que celle dont il affecte constamment de se ser
vir, et, de plus, elle aurait eu le mérite d'être conforme à la
vérité.
20. 308
M. Deloche a une tendance à l'exagération qui l'entraîne sou
vent au delà des bornes de Г exactitude. S'il fallait l'en croire
(page xvii de l'introduction), dès la deuxième moitié du dixième
siècle, l'abbaye de Beaulieu aurait occupé par ses possessions
près du tiers du bas Limousin, et les arrondissements de Gour-
don et de Figeac (département du Lot) auraient en grande partie
passé dans son domaine. Ces deux renferment
aujourd'hui 187 communes ayant une superficie de 302, 780 hec
tares; or nous mettons en fait que l'abbaye de Beaulieu n'en
possédait pas jadis un quarantième ; et il y a loin de cette pro
portion à celle que M. Deloche a indiquée.
Nous ne nous arrêterons pas

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