Observations sur le Villafranchien d'Auvergne et du Velay (Compte rendu de l'excursion de l'A.F.E.Q. du 19 au 22 mai 1966) - article ; n°1 ; vol.4, pg 3-64

Pierre Bout

Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1967 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 3-64
62 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_L-ASSOCIATION_FRANCAISE_POUR_L-ETUDE_DU_QUATERNAIRE
• Publié le: 01 janvier 1967
• Nombre de lectures: 25
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 7 Mo

Extrait

Pierre Bout
Observations sur le Villafranchien d'Auvergne et du Velay
(Compte rendu de l'excursion de l'A.F.E.Q. du 19 au 22 mai
1966)
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 4 - Numéro 1 - 1967. pp. 3-64.
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Bout Pierre. Observations sur le Villafranchien d'Auvergne et du Velay (Compte rendu de l'excursion de l'A.F.E.Q. du 19 au 22
mai 1966). In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 4 - Numéro 1 - 1967. pp. 3-64.
doi : 10.3406/quate.1967.1048
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1967_num_4_1_1048de l'Association française 1967 - 1, page 3 Bulletin pour l'étude du Quaternaire.
OBSERVATIONS SUR LE VILLAFRANCHIEN D'AUVERGNE
ET DU VELAY
Compte rendu de l'excursion de l'A.F.E.Q, du 19 au 22 mai 1966,
PAR *
Pierre BOUT,
Institut de Géographie de Clermont-Ferrand.
Le Villafranchien d'Auvergne et du Velay est complexe. Il comporte des
sédiments subsidents ou simplement lacustres, ou fluviatiles, des dépôts d.3
versant périglaciaires, des formations volcaniques. Il est affecté de dislocations
tectoniques et offre des aspects morphologiques intéressants. Tous ces faits
s'intriquent et s'il est intéressant de les considérer par catégories, encore faut-il
les rassembler dans une chronologie. Celle-ci a pu être établie à partir de dépôts
ayant livré des restes de mammifères fossiles et appartenant à deux remblaie
ments espacés dans le temps, d'abord reconnus dans le bassin du Puy, puis
retrouvés dans le bassin hydrographique de l'Allier (Bout, 1960).
Les faunes caractéristiques (Bout, 1963) sont les suivantes :
Villafranchien terminal (V3) ou fin du second remblaiement villafranchien
(gisements de Sinzelles et de la Malouteyre, près Le Puy) : Elephas meridionalis
de type évolué, Rhinoceros etruscus, Equus stenonis, Leptobos, cervidés de la
taille des Tetraceros, Hippopotamus major, etc.
Villafranchien moyen (V2) ou début du second remblaiement (gisements du
Coupet et de Chilhac dans la vallée de l'Allier, du Crozas, de La Roche-Lambert
et de Saint-Vidal aux environs du Puy) : Mastodon arvernensis, Elephas meridion
alis de type archaïque, Equus Stenonis, cervidés de Senèze, Gazella borbonica
et antilopes, carnivores divers. Le tapir persiste au Coupet et au Crozas.
Villafranchien ancien (Vx) ou premier remblaiement (gisements de Perrier
en Auvergne et de Vialette en Velay) : Mastodon borsoni et Mastodon arvernensis,
Tapirus arvernensis, Rhinoceros etruscus à Perrier et Rh. cf. megarhinus à
Vialette, Equus stenonis et Hipparion sp. à Perrier, Equus sp. à Vialette, Cervus
cingulifer et autres cervidés, etc, Aux seuls dépôts qui récèlent cette faune, nous
réservons l'appellation de « Sables à mastodontes ».
Les faunes ci-dessus ne sont énumérées qu'incomplètement.
Pour l'usage chronologique, il n'est d'ailleurs pas nécessaire de considérer
chacune d'elles dans sa totalité. Les proboscidiens suffisent. Dans la région
parcourue, les Mastodon borsoni et arvernensis en coexistence caractérisent le
Villafranchien ancien. L'association de Mastodon arvernensis avec Elephas meri
dionalis est propre au Villafranchien moyen. L'Elephas meridionalis de type
évolué persiste seul au terminal. BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE 4
Quant au flores foliaires ou polliniques recueillies à Perrier, à Paulhaguet,
à Ceyssac dans les dépôts du Villafranchien ancien, à Saint-Vidal et à La Roche-
Lambert dans les sédiments du moyen, leurs différences corres
pondent surtout à des variations climatiques. Il est impossible d'en tirer une
chronologie qui corresponde terme à terme avec celle que fournissent les
faunes. En l'absence de celles-ci on les attribuerait au Villafranchien sans pré
ciser le niveau.
Le programme réalisé a été le suivant :
19 mai : Examen du remblaiement villafranchien de Perrier. Morphologie de
la vallée de l'Allier à l'amont de Vieille-Brioude. Alluvions sous-basaltiques à
faciès de delta lacustre de Blassac (V2). Alluvions et coulées basaltiques des
environs de Chanteuges (V2).
Cette première journée devait également donner un aperçu de la Préhistoire
de la vallée du haut Allier avec la visite de l'abri sous roche de Blassac et
l'examen à distance de l'abri du Blot et de la grotte de Chanteuges : ces sta
tions ayant livré une industrie et une faune de la fin du Magdalénien.
20 mai : Panorama pris au Puy du haut du rocher Corneille. Sables à mas
todontes (Vj) du versant gauche de la Loire au méandre des Farges. Excursion
sur le plateau basaltique du Devès (V2) comportant l'observation du cône
volcanique du Croustet, des niveaux d'altération et du sol fossile inclus dans les
scories du col 1131 à l'W de Montbonnet. Maar de Limagne et de Chantuzier.
Maar, tufs sous basaltiques cryoturbés et coulée de Vazeilles. Mont lacustre (V2)
d'Ampilhac.
21 mai : Dépôts de versant périglaciaires (V2) du volcan du Coupet. Sables
à mastodontes (Vj) et dépôts du second remblaiement villafranchien (V2) de la
tuilerie de Paulhaguet.
Gisement de mammifères fossiles de Sinzelles (V3). Mont lacustre de Sainte-
Anne (V2). Volcan de Denise près le Puy. Station de l'Ermitage. Dépôts périgla
ciaires du Villafranchien terminal (V3) à la Malouteyre.
Au cours du trajet de Paulhaguet au Puy, des observations morphologiques
ont été faites sur les deux versants du Devès, le vallon de Polignac-Blanzac
et la terminaison orientale du revêtement basaltique du Devès au-dessus de la
vallée de la Borne.
22 mai : Excursion sur la bordure orientale du Devès. Maar de la Sauvetat et
brèches d'explosion périphériques. Maar de Landos. Structure des cônes de
scories de Bizac et de Tarreyres (dislocations vulcanotectoniques, discordance
liée à une phase de quiescence).
Retour à Clermont-Ferrand. Observation des alluvions ponceuses d'âge pleis
tocene moyen au N-E de Champeix.
PREMIERE JOURNEE : 19 MAI 1967.
LE REMBLAIEMENT DE PERRIER
Historique. — Le remblaiement de Perrier (carte fig. 1) est connu de longue
date. La première publication le concernant semble être une étude de Bouillet
et Devèze de Chabriol qui remonte à 1827. En 1828, deux analyses importantes,
l'une stratigraphique due à Bravard, l'autre surtout paléontologique de Croizet
et Jobert apportaient déjà beaucoup de connaissances sur cette formation qui
devait dans la suite intéresser non seulement les vulcanologues et les paléontolog
istes, mais encore des morphologues tels que Chaput (1917), Baulig (1928),
Aufrère (1936, 1941). OBSERVATIONS SUR LE VILLAFRANCHIEN D'AUVERGNE ET DU VELAY
Fig. 1. — Carte géologique des environs de Perrier. BULLETIN DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'ÉTUDE DU QUATERNAIRE 6
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Fig. 2. — Coupes du plateau de Perrier (voir suite ci-contre). OBSERVATIONS SUR LE VILLAFRANCHIEN D'AUVERGNE ET DU VELAY 7
La bibliographie concernant Perrier étant abondante, nous n'en rappelle
rons que les interprétations relatives à l'agencement, à l'origine et aux modalités
d'accumulation des formations de cette localité. Les cinq coupes de la figure 2
retracent, depuis 1828, l'évolution des idées sur la constitution du plateau de Perrier.
A la partie gauche de toutes les coupes, les sédiments tertiaires, surtout
des marnes stampiennes, montent au contact du basalte de Pardines. Dans toutes
les sections également, mais à l'Est, c'est une alternance d'alluvions — sables,
graviers, galets — et de tufs — brèches et conglomérats de nature volcanique —
qui est reproduite au-dessus du Stampien. Ce sont les rapports de la partie est
avec la partie ouest qui sont conçus différemment par les auteurs.
Il faut d'abord remarquer que dans la coupe de Croizet et Jobert, la masse
de tuf ponceux qui figure sous la coulée de Pardines est en réalité plaquée sut
le versant marneux, en grande partie par éboulement comme le suggère d'ailleurs
le dessin des auteurs qui ont incliné dans cett