Organisation industrielle : la composante territoriale - article ; n°1 ; vol.51, pg 276-303
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1990 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 276-303
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Claude Perrin
Organisation industrielle : la composante territoriale
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 51. 1er trimestre 1990. Organisation et dynamique industrielle. pp. 276-303.
Citer ce document / Cite this document :
Perrin Jean-Claude. Organisation industrielle : la composante territoriale. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 51. 1er
trimestre 1990. et dynamique industrielle. pp. 276-303.
doi : 10.3406/rei.1990.1319
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1990_num_51_1_1319DIMENSION TERRITORIALE DE L'ORGANISATION INDUSTRIELLE LA
ET LA CREATION DE TECHNOLOGIE
JEAN-CLAUDE PERRIN
Professeur
Université Aix-Marseille III
LATAPSES CNRS
ORGANISATION INDUSTRIELLE :
LA COMPOSANTE TERRITORIALE
industrielle. Nous démarche nous proposons, qui vise à dans restituer cet article, la dimension de présenter territoriale les grandes de l'organisation lignes d'une
Dans le passé, le phénomène territorial a été manifesté principalement de deux
façons. La première a été la prise en considération par l'analyse du marché de
l'existence des nations. Le fait a paru suffisamment important à D. Ricardo et
à J.-S. Mill pour qu'ils remettent en cause la portée de la théorie de la valeur et
préconisent la constitution d'une théorie plus générale dite « des valeurs interna
tionales ». Mais les modèles néo-classiques n'y sont jamais parvenu, même en
s'aidant de la macro-économie. De nos jours, et dans le domaine qui nous occupe,
le fait national se manifeste de façon incontournable dans les « politiques indust
rielles ». On sait qu'aux Etats-Unis, la « policy science » s'est emparée avec suc
cès (1) de ce domaine que les courants orthodoxes de l'économie répugnent à abor
der de front. Mais sa contribution n'a pas acquis un statut scientifique suffisant
au regard d'une discipline économique qui, quant à elle, est toujours en quête
d'une synthèse cohérente de l'analyse de marché et de l'économie publique.
Le fait territorial a surtout été mis en lumière par le fondateur de 1'« économie
industrielle »: A Marshall (1920, 1958), dans ses analyses sur les « districts manuf
acturiers » et dans sa théorie des « effets externes ». Sa notion de district fait
référence à une forme de territorialité différente de celle des systèmes territoriaux
publics et l'auteur n'établit pas de lien entre les deux. Le district apparaît essen
tiellement comme un phénomène d'entreprises et de marché. Il faudrait donc parler,
à son propos, de territorialité industrielle. Curieusement, ce n'est que récemment
que cette composante macro-économique de la pensée marshallienne a été reprise,
notamment par Becattini (1987-1989). Le regain d'intérêt pour les aspects territo
riaux de la dynamique industrielle est également visible dans la résurgence du con
cept de pôle de développement (Arcangeli et Pególo 1989). Mais, plus fondament
alement, c'est dans les tentatives qui sont menées actuellement pour constituer
une analyse industrielle véritablement dynamique et pour incorporer la création
de technologies dans le modèle de l'organisation productive que l'on trouve les
ouvertures les plus significatives à la réalité territoriale. Lorsque J.-L. Gaffard
(1) Au niveau de l'État (Zysman 1983, Johnson, Tyson et Zysman 1989) et à celui des régions (Schmandt
1987).
276 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 51. 1« trimestre 1990 « pourquoi ne pas voir dans l'économie industrielle ce champ de l'économie écrit
théorique dont l'objectif serait la dynamique industrielle, au carrefour de diffé
rentes traditions notamment de celles de Marshall et de Schumpeter ? » (1989,
p. 4), ce n'est pas seulement parce que a donné à l'économie industrielle
son nom et ses lettres de noblesse, c'est aussi parce qu'il lui a conféré d'emblée
sa dimension territoriale. Il convient donc d'ouvrir l'analyse marshallienne au
domaine de l'innovation et d'intégrer la composante territoriale dans l'analyse
de la dynamique industrielle. C'est le sens dans lequel travaille le GREMI (Groupe
de recherche européen sur les milieux innovateurs), en s'efforçant, à partir de
recherches empiriques comparatives, et au moyen du concept de milieu innovat
eur, de parvenir à une synthèse de l'approche industrielle et de l'approche spatiale-
territoriale (GREMI 1986, 1988a, 1988b, 1989a, 1989b). L'objet de cet article est
d'indiquer une voie qui associe étroitement la création technologique et la cons
truction territoriale dans l'analyse de la dynamique industrielle et de montrer com
ment la prise en compte de la donnée spatiale-territoriale est susceptible d'enri
chir celle-ci.
Comme nous l'avons rappelé, la littérature économique fait référence à deux
grandes formes d'organisation territoriale : celle des collectivités et des structures
publiques à vocation économique (notamment les communes, les régions, les
nations, les communautés économiques telles que la CEE) et celle des « districts »
constitués par les entreprises. Nous avons souligné le fait que ces deux types de
territoire ont des caractéristiques organisationnelles et spatiales différentes. Il
convient donc de s'interroger d'abord sur le concept même de territoire et de le
faire en se plaçant dans la perspective organisationnelle qu'adopte l'économie
industrielle. Pourquoi et comment l'organisation économique des activités pro
ductives se développe-t-elle sur un mode territorial (2) ? Nous présenterons, dans
une première partie, les bases théoriques du concept d'organisation territoriale
et nous expliciterons la manière dont la création technologique et la construction
territoriale se trouvent associées au sein de la dynamique productive. Nous ver
rons que ces principes généraux s'appliquent à toutes les formes d'organisation
socio-économique : non seulement aux macro-structures telles que les systèmes
territoriaux publics, et aux méso-structures telles que les réseaux de partenariats
et les technopoles, mais aussi aux micro-structures que sont les entreprises.
Dans une deuxième partie, nous montrerons que les districts et les systèmes
publics locaux que la littérature distingue et disjoint, se trouvent en réalité asso
ciés et que l'aménagement de leurs relations est un élément important de la dyna
mique industrielle. Il convient de revoir dans ce sens l'analyse du marché et de
l'environnement de la firme, celle des districts et de la formation des externalités
et, celle de l'innovation.
Enfin, dans une troisième partie, nous appliquerons ces analyses à l'étude de
l'évolution industrielle en essayant de montrer ce qu'une approche territorialisée
peut apporter à l'intelligence des mutations qui se développent actuellement dans
le sillage des nouvelles technologies.
(2) La réponse que nous apporterons, dans la suite, diffère de celles que proposent Scott et Storper
(1986), Storper et Walker (1989), Castells (1985) ou Amin et Goddard (1986).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° SI. 1" trimestre 1990 277 PREMIÈRE PARTIE : DYNAMIQUE INDUSTRIELLE
CRÉATION TECHNOLOGIQUE ET CONSTRUCTION TERRITORIALE
La dynamique industrielle est liée à la création technologique. Mais, dans le
passé, celle-ci a toujours été traitée comme une variable extérieure à l'activité pro
ductive proprement dite. Pour produire une analyse véritablement dynamique,
il convient donc de l'intégrer, en tant que facteur endogène, dans le modèle de
l'économie industrielle. La solution ne réside pas dans un quelconque formalisme
mathématique ; elle se situe d'abord et avant tout au niveau « substantiel » de
la théorie. Nous proposerons donc, dans une première section, un paradigme qui
associe de manière opérationnelle la création technique-technologique aux autres
composantes traditionnellement reconnues de l'organisation industrielle. Si la créa
tion technologique se situe dans l'axe du temps, la démarche qui lui est associée
dans l'ordre spatial est la construction territoriale. Nous présenterons, dans une
deuxième section, une problématique territoriale de la dynamique industrielle. Dans
cet essai de paradigme, nous nous bornerons &#

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