Palestine : libération nationale ou guerre révolutionnaire ? - article ; n°4 ; vol.21, pg 892-910
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Revue française de science politique - Année 1971 - Volume 21 - Numéro 4 - Pages 892-910
Palestine: national liberation or revolutionary war? by Louis-Jean Duclos The conflict between Israel and Palestine - who claim the same land and the national rights pertaining to it - is essentially of a specific local nature. But Zionism, on which the Hebrew state is founded, is spread throughout the world and gives rise to reactions throughout the world, and the Palestinians too have their supporters. Among these latter the Arab States, linked to the Arabo-Islamic tendancy of the Palestinian resistance, have played a major historic role but an uncompleted one because they remain prisoners of their rivalry and of international politics. The progressist, maoist and leftist transnational currents, contesting state order furnish another sort of solidarity more ideological than concrete, corresponding to the Marxist elements of the Palestinian resistance. These contradictions, far from being complementary, have exposed the Palestinian resistance to internal upheaval, international isolation and tactical incoherence. [Revue française de science politique XXI (4), août 1971, pp. 892-910]
Palestine : libération nationale ou guerre révolutionnaire ? par Louis-Jean Duclos Le conflit entre Israéliens et Palestiniens, qui se disputent un même sol et les droits nationaux afférents, est essentiellement particulariste. Mais, outre que le sionisme dont procède l'Etat hébreu est un fait mondial suscitant des réactions mondiales, les Palestiniens ont aussi leurs supporters. Parmi ceux-ci, les Etats arabes, liés à la tendance arabo-islamique de la résistance palestinienne, ont joué un rôle historique primordial mais inachevé, parce que prisonniers de leurs rivalités et du jeu politique international. Par ailleurs, les courants transnationaux progressistes, maoïstes et gauchistes contestataires de l'ordre étatique fournissent un autre type de solidarité plus idéologique que concrète, correspondant aux éléments marxistes de la résistance palestinienne. Ces contradictions, loin d'être complémentaires, ont exposé jusqu'à présent les résistants palestiniens aux affrontements internes, à l'isolement international et à l'incohérence tactique. [Revue française de science politique XXI (4), août 1971, pp. 892-910]
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Louis-Jean Duclos
Palestine : libération nationale ou guerre révolutionnaire ?
In: Revue française de science politique, 21e année, n°4, 1971. pp. 892-910.
Abstract
Palestine: national liberation or revolutionary war? by Louis-Jean Duclos
The conflict between Israel and Palestine - who claim the same land and the national rights pertaining to it - is essentially of a
specific local nature. But Zionism, on which the Hebrew state is founded, is spread throughout the world and gives rise to
reactions throughout the world, and the Palestinians too have their supporters. Among these latter the Arab States, linked to the
Arabo-Islamic tendancy of the Palestinian resistance, have played a major historic role but an uncompleted one because they
remain prisoners of their rivalry and of international politics. The progressist, maoist and leftist transnational currents, contesting
state order furnish another sort of solidarity more ideological than concrete, corresponding to the Marxist elements of the
Palestinian resistance. These contradictions, far from being complementary, have exposed the Palestinian resistance to internal
upheaval, international isolation and tactical incoherence. [Revue française de science politique XXI (4), août 1971, pp. 892-910]
Résumé
Palestine : libération nationale ou guerre révolutionnaire ? par Louis-Jean Duclos
Le conflit entre Israéliens et Palestiniens, qui se disputent un même sol et les droits nationaux afférents, est essentiellement
particulariste. Mais, outre que le sionisme dont procède l'Etat hébreu est un fait mondial suscitant des réactions mondiales, les
Palestiniens ont aussi leurs supporters. Parmi ceux-ci, les Etats arabes, liés à la tendance arabo-islamique de la résistance
palestinienne, ont joué un rôle historique primordial mais inachevé, parce que prisonniers de leurs rivalités et du jeu politique
international. Par ailleurs, les courants transnationaux progressistes, maoïstes et gauchistes contestataires de l'ordre étatique
fournissent un autre type de solidarité plus idéologique que concrète, correspondant aux éléments marxistes de la résistance
palestinienne. Ces contradictions, loin d'être complémentaires, ont exposé jusqu'à présent les résistants palestiniens aux
affrontements internes, à l'isolement international et à l'incohérence tactique.
[Revue française de science politique XXI (4), août 1971, pp. 892-910]
Citer ce document / Cite this document :
Duclos Louis-Jean. Palestine : libération nationale ou guerre révolutionnaire ?. In: Revue française de science politique, 21e
année, n°4, 1971. pp. 892-910.
doi : 10.3406/rfsp.1971.393320
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1971_num_21_4_393320GUERRES CIVILES ET
CONFLITS TRANSNATIONAUX
PALESTINE
Libération nationale ou guerre révolutionnaire ?
LOUIS-JEAN DUCLOS
Au commencement n'était certes pas l'entité palestinienne, ni poli
tique, ni administrative, ni culturelle, ni même géographique.
Son acte de naissance juridique — et par quels auteurs ! — ne
date que de 1922. Mais sa carrière légale fut courte puisqu'elle prit fin
en 1948. En réalité, elle en commençait une seconde : de réalité mutilée,
violée et dérisoire qu'elle était sous le régime mandataire, la Palestine
devenait un projet, au terme duquel la masse d'un indigénat diminué
ou déplacé recouvrerait la jouissance de son terroir. Est donc Palestinien
celui qui, au nom d'un ensemble de droits privés antérieurs, personnels ou
hérités, liés à l'occupation du sol palestinien, revendique avec la récupé
ration de ceux-ci l'exercice d'une citoyenneté qui en est le corollaire l.
Cette définition peut être adoptée non seulement comme un plus
grand commun diviseur rendant statiquement compte de l'unité pales
tinienne dans la diversité de ses expressions, mais elle est aussi la
donnée existentielle de base de toute la revendication palestinienne. Elle
met en particulier à sa vraie place la relation Israël/Palestiniens, qui
constitue non seulement l'origine historique de la question mais domine
en fait toute sa problématique.
Elle fait notamment bien ressortir le caractère particulariste à l'or
igine de la revendication palestinienne, mais d'abord elle implique que
c'est l'expression de celle-ci face à la dure réalité israélienne qui la fera
passer du niveau de l'idée utopique à celui du fait politique.
1. Pour sa part la « charte nationale palestinienne » adoptée au Caire en juillet 1968
stipule : « Sont Palestiniens les Arabes qui résidaient régulièrement en Palestine jusqu'en
1948, qu'ils aient été expulsés ou qu'ils y soient demeurés », ainsi que tous ceux qui
sont nés depuis de père palestinien (art. 5). Et plus loin, « les Juifs qui ont résidé
en Palestine jusqu'au début de l'invasion sioniste (soit, 1917 comme il est dit plus
loin) sont considérés comme Palestiniens ». Cf. Extrait de la Charte nationale palest
inienne (Annexe 1), in: Israël-Palestine, 1, mars 1970, p. 42.
892 La Palestine
Au plan de l'idée, que nourrissent les rêves, flatte la littérature, et
proclament des discours d'autant plus exigeants que la publicité les
expose aux rigueurs de la correction fraternelle, le refus du fait accompli
israélien peut être considéré comme général et radical.
A celui du comportement, la chose semble devoir être nuancée, car
dans une société aussi peu intégrée que l'est celle des Palestiniens, il
faut s'attendre à ce que les conduites varient en fonction de facteurs
d'ordre psycho-sociologique, c'est-à-dire qui tiennent compte des tem
péraments individuels ainsi que des conditions sociales et des expériences
de l'histoire. La combinaison de ces facteurs suscite dans le groupe des
solidarités partielles, donc des clivages internes, de part et d'autre
desquels il faut s'attendre à une différenciation des attitudes non seul
ement à l'égard d'Israël mais aussi de l'extérieur.
I. CLIVAGES INTRA-PALESTINIENS
Sans entrer dans le détail de leurs composantes, on peut imaginer
trois types de mentalités informant le comportement des Palestiniens 2.
S'ils ne coexistaient parfois, ou plus souvent, ne se succédaient, ils dé
termineraient trois groupes distincts et stables. Les deux premiers
s'opposent activement à l'établissement israélien et rassemblent ceux qui
ont non seulement de bonnes raisons pour ce faire, car aucun Pales
tinien n'en manque, mais une imagination assez forte pour placer la
récompense au-dessus du coût du surcroît d'épreuve encouru. Il est
évident que l'action politico-psychologique des Israéliens fait obstacle
au développement de cette disposition et qu'au demeurant l'efficacité
de sa répression suppose chez les candidats à la résistance active une
bonne dose d'héroïsme qui doit être logiquement aussi mal partagée
chez les Palestiniens qu'ailleurs. On ne s'étonnera donc pas de trouver
généralement les militants de la libération nationale sur les territoires
qui échappent à l'autorité des Israéliens, et singulièrement là où les
régimes politiques les tolèrent le mieux, soit par faiblesse, soit pour
toute autre raison.
Parmi ces militants le critère dominant de la tradition arabo-islamique
définit notre premier groupe. En dépit du maintien d'une présence chré-
2. J. Gaspard, quant à lui, porte un jugement très pertinent sur le nationalisme
palestinien, qu'il compare à une q\xas\-açabiya (réseau de solidarités tribales et religieuses)
avec ses guides prophétiques et mystiques multiples. Gaspard (Jon), New Middle East,
24, sept. 1970, p. 30.
893 Guerres civiles et conflits transnationaux
tienne minoritaire et de l'apparition récente des idéologies modernes,
elle est un fait culturel politiquement prépondérant puisqu'elle touche
aux deux facteurs de la puissance : l'élite (des notables) et le nombre
(des catégories socio-professionnelles sous-développées, réfugiées ou non).
Source du nationalisme arabe sous toutes ses formes élémentaires, nassé-
riennes ou intégristes ou même baathistes \ elle est, ici comme ailleurs,
par la cohérence sociale qu'elle institue, la force morale qu'elle déve
loppe et la xénophobie insinue, un stade élémentaire de la

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