Perspectives politiques de l enseignement du droit européen en Egypte avant 1900 - article ; n°1 ; vol.20, pg 35-48
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Perspectives politiques de l'enseignement du droit européen en Egypte avant 1900 - article ; n°1 ; vol.20, pg 35-48

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Description

Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1975 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 35-48
Depuis sa fondation en 1873, mais surtout pendant la période qui précéda, puis suivit l'occupation britannique de 1882, l'Ecole khédiviale de Droit, joua un rôle important dans l'évolution sociale et politique de l'Egypte. Cet article examine les divers aspects des problèmes posés par l'enseignement du droit européen en Egypte. Il étudie les influences qu'auraient pu avoir l'organisation administrative et la réforme de l'Ecole khédiviale de Droit sur les jeunes avocats égyptiens de la génération de Mustapha Kâmil et Sa'ad Zaglûl, tout en essayant de mettre en relief la manière dont les rivalités politiques franco-britanniques avant l'Entente Cordiale (1904), ont orienté les méthodes et les buts des études de droit européen en Egypte.
Since its foundation in 1873, but especially during the period immediately before and after the British occupation in 1882, the khedivial Law School played an important role in the social and political evolution of Egypt. This article examines diverse aspects of the problem of formal instruction in European law in Egypt. It investigates possible influences which the administrative organization and reform of the khedivial Law School may have had on young Egyptian lawyers of the generation of Mustafâ Kâmil and Sa'd Zaglûl. It attempts at the same time to illustrate the way in which Franco-English political rivalries before the Entente Cordiale (1904) affected the methods and objectives of European law studies in Egypt.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Byron D. Cannon
Perspectives politiques de l'enseignement du droit européen en
Egypte avant 1900
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°20, 1975. pp. 35-48.
Résumé
Depuis sa fondation en 1873, mais surtout pendant la période qui précéda, puis suivit l'occupation britannique de 1882, l'Ecole
khédiviale de Droit, joua un rôle important dans l'évolution sociale et politique de l'Egypte. Cet article examine les divers aspects
des problèmes posés par l'enseignement du droit européen en Egypte. Il étudie les influences qu'auraient pu avoir l'organisation
administrative et la réforme de l'Ecole khédiviale de Droit sur les jeunes avocats égyptiens de la génération de Mustapha Kâmil
et Sa'ad Zaglûl, tout en essayant de mettre en relief la manière dont les rivalités politiques franco-britanniques avant l'Entente
Cordiale (1904), ont orienté les méthodes et les buts des études de droit européen en Egypte.
Abstract
Since its foundation in 1873, but especially during the period immediately before and after the British occupation in 1882, the
khedivial Law School played an important role in the social and political evolution of Egypt. This article examines diverse aspects
of the problem of formal instruction in European law in Egypt. It investigates possible influences which the administrative
organization and reform of the khedivial Law School may have had on young Egyptian lawyers of the generation of Mustafâ Kâmil
and Sa'd Zaglûl. It attempts at the same time to illustrate the way in which Franco-English political rivalries before the Entente
Cordiale (1904) affected the methods and objectives of European law studies in Egypt.
Citer ce document / Cite this document :
Cannon Byron D. Perspectives politiques de l'enseignement du droit européen en Egypte avant 1900. In: Revue de l'Occident
musulman et de la Méditerranée, N°20, 1975. pp. 35-48.
doi : 10.3406/remmm.1975.1328
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1975_num_20_1_132835
PERSPECTIVES POLITIQUES
DE L'ENSEIGNEMENT DU DROIT EUROPÉEN
EN EGYPTE AVANT 1900
par Byron D. CANNON
Les historiens du monde musulman au dix-neuvième siècle éprouvent souvent
une difficulté quand ils cherchent à intégrer l'étude d'institutions sociales ou
administratives dans des mouvements plus vastes, tels ceux d'histoire politique ou
d'histoire intellectuelle. L'exemple que nous proposons ici est celui de l'Ecole de
Droit égyptienne, ou Madrasat aï ffuqïiq al Hidiwiyyah, fondée vers 1873 et plus
tard rattachée à l'Université Fuad I, après la première guerre mondiale. La
présence d'un grand nombre d'avocats dans les premiers groupements nationalistes
égyptiens et dans la vie politique de l'Egypte jusqu'à la fin du régime constitu
tionnel monarchique en 1952, est un fait bien connu. Il en résulte que beaucoup
d'auteurs ont fait mention de l'Ecole de Droit, lui prêtant une importance
historique qui oppose, peut-être exagérément, la profession d'avocat aux autres
professions poursuivies par de jeunes Egyptiens au début du siècle, telles que
cplles de la médecine ou des sciences militaires. Quelques historiens récents, donc,
arrivant au mouvement nationaliste naissant vers 1907, présentent une image de la
Madrasat al Huqiïq qui paraît exagérée par rapport à ce que nous pouvons savoir,
en fait, de son évolution interne, surtout entre les règnes des Khédives Ismâ'îl
(1863-79) et 'Abbâs I (1892-1914) (1). Heureusement un examen des archives
européennes et de la presse arabe de l'époque comble les lacunes les plus
évidentes. Il nous permet aussi d'estimer jusqu'à quel point nous pouvons suggérer
un rapport entre l'enseignement du droit européen et l'exemple typiquement
égyptien d'expression nationaliste dans la Méditerranée musulmane au début du
vingtième siècle.
Théoriquement, des sujets de droit européen furent enseignés pour la
première fois en Egypte au sein de l'Ecole de Langues et de Traduction, fondée
en 1836 et mise, avec quelques interruptions, sous la direction du cheikh Rifâ'a al
Tahtâwî jusqu'au début du règne du Khédive Ismâ'îl. Les innovations apportées
par al Tahtâwî visaient surtout la traduction de codes et ouvrages de jurisprudence
(1) Ces tendances sont visibles dans la citation d'Abd al Rahmân al Râfi'î par Anouar
Abdel Malek, Idéologie et renaissance nationale : L'Egypte moderne (Paris, 1969), p. 158 ; P. J.
Vatikiotis, The Modem History of Egypt (New York et Londres, 1969), pp. 121-22, et p. 212 ;
et Arthur Goldschmidt, Jr., The Egyptian Nationalist Party : 1892-1919. In P. M. Holt, Political
and Social Change in Modern Egypt (Londres, 1968), pp. 310-12. B. D. CANNON 36
européens, et ne comprenaient pas un programme de droit proprement dit. En
effet, l'étude du droit européen — par opposition au qânûn, ou règlements
exécutifs traditionnels — resta un exercice purement académique avant l'introduc
tion de juridictions du modèle européen. Jusqu'à ce premier besoin pratique d'une
formation juridique professionnelle, l'Egyptien qui voulait se faire reconnaître même
honorifiquement comme afûkât devait alors s'attacher aux missions scolaires
envoyées du Caire en Europe.
Il est difficile d'évaluer l'importance de ces missions quant à l'implantation
en Egypte de cet aspect particulier de la nouvelle éducation "à l'européenne"
introduite par Muhammad 'Alî. Dans la plupart des cas, nous ignorons et les
origines sociales et les carrières ultérieures des premiers Egyptiens ayant fait des
études de droit en Europe. En tout cas, la nouvelle profession n'a commencé à
faire concurrence à celles de la médecine et des sciences militaires qu'à partir de
1 870, époque de la fameuse Réforme Judiciaire sous le Khédive Ismà'îl (2). Il y
avait, pourtant, des exceptions. Quelques personnalités qui avaient obtenu leur
licence en droit en France dès avant 1875 ont figuré dans la hiérarchie politique
et judiciaire pendant et après la crise des années 1876 à 1882 (3). Pourtant, plus
que l'exemple offert par ces précurseurs, ce fut l'établissement d'un système
judiciaire mixte pour protéger les intérêts étrangers en Egypte, qui entraîna la
décision de créer une école spéciale de droit au Caire.
Les longues négociations judiciaires avec les puissances capitulaires
(1869-1875) ont montré que ni l'Ecole de Langues (alors appelée l'Ecole de
Langues et d'Administration) ni les missions scolaires n'ont produit suffisamment
de candidats reconnus capables de servir dans une magistrature fondée sur le
modèle européen (4). Ce fait, avec d'autres considérations purement politiques,
obligea le Khédive à accepter provisoirement en 1873 un régime de tribunaux
mixtes contrôlé par l'élément européen et conservant des privilèges capitulaires
aux dépens des intérêts de ses propres sujets.
Un premier exposé du désir d'Ismâ'ïl d'élargir les possibilités de formation
professionnelle pour de jeunes Egyptiens voulant participer à la Réforme Judi
ciaire fut rédigé par un avocat français en 1875 (5). Victor Vidal (ou Vidal Bey)
avait été choisi pour remanier le programme de simple traduction et d'études
abstraites" légué par Rifà'a al Tahtâwi, et établir la Madrasat al liuqùq al "trop
Hidiwiyya. Apparemment un haut fonctionnaire égyptien — le futur chef de la
faction dite constitutionnelle, Muhammad Pacha Sarîf — avait déjà signalé le
(2) Voir J. Heyworth-Dunne, An Introduction to the History of Education in Modern
Egypt (Londres, 1939), p. 436.
(3) Trois ministres de la justice sous les Khédives Tawfîq et 'Abbâs I au moins ont
obtenu leurs licences de droit en France pendant cette période : Husayn Pasha Fahrî,
Muhammad Bey Qadrï, et Ibrâhîm Bey Fu'âd.
(4) Les conséquences administratives et politiques de cette manœuvre sont le sujet de
mon article, A Reassessment of Judicial Reform in Egypt, 1876-1891, The International Journal
of African Historical Studies, V, 1, (1972).
(5) "Lettre de M. Vidal à M. de Régny Bey sur l'enseignement du droit en Egypte,"
Bulletin de l'Institut d'Egypte, X

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