Pierre Arènes : La déesse sGrol-ma (Tārā) - article ; n°1 ; vol.84, pg 472-475
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Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1997 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 472-475
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Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

Françoise Wang-Toutain
Pierre Arènes : La déesse sGrol-ma (Tārā)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 84, 1997. pp. 472-475.
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Wang-Toutain Françoise. Pierre Arènes : La déesse sGrol-ma (Tārā). In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome
84, 1997. pp. 472-475.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1997_num_84_1_2519472 BEFEO 84 (1997)
textes savants — qui est davantage un problème de différence de registre de referents,
d'interlocuteurs et de fonctions — ; et de surmonter aussi ce que plusieurs auteurs de ce
volume considèrent comme une opposition entre deux attitudes : rationnelle et irrationnelle par
rapport aux classifications des entités des panthéons, qui seraient respectivement le propre des
occidentaux et des autochtones tibétains. Sur ce point aussi l'ouverture d'un dialogue entre les
spécialistes de ces deux aires culturelles pourrait sans doute être quelque chose de très
constructif, de même que se révèle très riche le rapprochement des deux types de recherche
occidentale et japonaise — pas toujours convergentes — sur les problèmes japonais.
Parmi les nombreux autres points de convergence dans les deux aires culturelles, on notera
par exemple : l'association du culte des (dieux des) montagnes à la fertilité due à l'eau dont la
montagne est dispensatrice et à la verticalité ; ou encore la survivance de divinités non ou peu
subordonnées à l'ordre bouddhiste, qui ont continué à jouer un rôle dans les revendications
identitaires de groupes religieux à statut particulier; et aussi, dans l'ensemble, le
développement des processus d'assimilation des unités sociales et des cultes locaux par les
pouvoirs centralisateurs politiques et religieux.
Ce volume sur les hautes régions tibéto-himalayennes est une belle incitation à développer
le dialogue, sur des thèmes semblables ou différents, entre chercheurs travaillant sur les pays
asiatiques où le bouddhisme s'est implanté.
Anne BOUCHY
Pierre ARÈNES, La déesse sGrol-ma (Tara), Peeters, Orientalia Lovaniensia Analecta 74,
Leuven, 1996, 449 pages.
Tara est l'une des divinités majeures du bouddhisme tibétain. La récitation de ses vingt et
un éloges ou de son mantra en dix syllabes, est une pratique très largement répandue dans la
société tibétaine, laïque ou ecclésiastique. L'occupation chinoise et l'exil en Inde ne semblent
pas avoir entamé la dévotion des Tibétains à l'égard de l'activité compassionnée de Tara en
faveur des êtres. L'intérêt d'une étude de cette déité ne repose pas uniquement sur la grande
popularité dont elle jouit dans le monde tibétain mais doit également beaucoup au statut
particulier et à la nature de Tara souvent qualifiée de « bodhisattva féminin ».
L'ouvrage de Pierre Arènes comporte deux parties qui présentent une certaine autonomie.
La première est un bilan de l'ensemble des travaux consacrés à Tara. Elle présente l'évolution
des conceptions et de la compréhension de la nature de Tara par les auteurs occidentaux. Cette
déité est tellement populaire qu'elle semble parfaitement connue. En fait de nombreux a priori
et erronées se sont transmis d'auteur en auteur. C'est à leur eradication que s'est
attelé P. Arènes.
Dans la première partie, l'auteur passe en revue les éléments caractéristiques mis en
évidence dans l'ensemble des travaux occidentaux. Le rôle de libératrice, tout d'abord, a bien
entendu été mis en exergue dès les premières publications, notamment celles de Waddell et de
de Blonay parues respectivement en 1894 et 1895. Tara est en effet essentiellement celle qui
protège des dangers. Une liste de huit ou seize dangers est traditionnellement donnée. Par la
force de ses rayons lumineux et de ses mantra, elle accomplit deux sortes d'activités : elle peut
soumettre et éliminer les conditions défavorables et elle accorde biens et bonheurs. Tout au
long de cette partie, P. Arènes fait de nombreuses mises au point quant au champ sémantique
de certains termes comme šakti et prajnâ et redéfinit leur utilisation. On ne pourra
qu'apprécier ce travail philologique qui devrait mettre un terme à certaines confusions qui se
manifestent souvent dans les ouvrages relatifs au tantrisme.
BEFEO 84 (1997) Comptes rendus
Pierre Arènes analyse ensuite la relation privilégiée de Tara avec Avalokitesvara. Il
reprend l'importance du thème oculaire mis en évidence par R. A. Stein ', mais en le
développant puisqu'il établit notamment que la tradition selon laquelle Tara serait née de l'oeil
ď Avalokitesvara n'est pas proprement tibétaine comme on Га longtemps présentée. Un autre
apport intéressant de cette étude est de montrer que si Tara a bien une fonction de parèdre
(prajňá), ce n'est pas avec Avalokitesvara qu'elle forme couple, comme on Га souvent dit,
mais avec Amoghasiddhi qui partage avec elle la couleur verte, liée à l'activité.
Si on ne peut qu'apprécier la recherche de P. Arènes dans cette première partie et ses
positions novatrices, notamment lors de sa remise en question de certaines conclusions posées
par R. A. Stein, on regrettera malgré tout de-ci de-là, un certaine confusion dans la
présentation, confusion due essentiellement à l'abondance des sources consultées et aux redites
que cela entraîne.
En revanche, la seconde partie s'articule avec beaucoup plus de netteté. Elle vise à
démontrer la nature de buddha de Tara. Cet axe de recherche est tout à fait novateur et
intéressant. Aucun auteur occidental n'avait jusqu'à présent abordé l'étude de Tara de ce point
de vue. Pour ce faire, P. Arènes s'appuie directement sur des sources tibétaines et
indirectement sur des textes indiens traduits en tibétain. Il a laissé de côté les tantra qui traitent
davantage de la description des protocoles d'évocation et des méditations rituelles, et qui
apportent donc peu à cette démonstration. Ce sont surtout les textes d'éloges (bstod-pa, stotra)
qui servent de base à cette étude. Willson 2 a déjà traduit en anglais une dizaine d'entre eux,
composés par des maîtres indiens et trois autres que l'on doit à la plume tout aussi érudite et
poétique d'auteurs tibétains. Mais s'il présente brièvement l'articulation de ces œuvres,
Willson n'aborde pas véritablement le problème de leur interprétation.
Parmi ces éloges, le plus célèbre et le plus populaire au Tibet est le Namas-tare-
ekavimfati- stotra, Phyag-'chal ni çu rca gcig-gi bstod-pa, « Éloge en 21 hommages à Tara ».
Ce texte qui fait partie du Tantra de l'origine de Tard, Târàbhavatantra, sGrol-ma 'byun-ba'i
rgyud, circule également de façon indépendante et est considéré comme un tantra complet. Il a
été l'objet, notamment dans le bouddhisme tibétain, d'une tradition exégétique où est affirmée
la nature et le statut de buddha de Tara. La nature de buddha étant indicible, son expression
passe par l'exposé de ses qualités qui ont une grande valeur descriptive. Le statut de buddha
est plus particulièrement indiqué par la mention des qualités propres aux buddha : la
jouissance des trois corps, et la possession des marques principales et secondaires. Chacun de
ces éléments d'origine indienne, fait l'objet d'une présentation claire et détaillée par P. Arè
nes (p. 177-202), notamment en ce qui concerne Tara (p. 203-234).
Tara jouit en fait d'un double statut dans la mesure où elle a eu à la fois une naissance
apparitionnelle (rtsul-skyes) (p. 150-152) et une naissance par la matrice (mnal-skyes).
P. Arènes montre que la première, c'est-à-dire la de l'œil ď Avalokitesvara, n'est pas
proprement tibétaine. Quant à la naissance par la matrice, elle est bien mise en valeur par la
traduction du récit des vies antérieures de Tara donné par Taranatha. On peut ainsi distinguer
deux réalités en ce qui concerne Tara : d'une part l'être ordinaire qui a atteint l'état de buddha
et qui a fait vœu d'aider les êtres sous une forme féminine et, d'autre part, l'activité de tous les
buddha qui peut prendre l'aspect de Tara. Le problème de la naissance n'avait pas encore été
traité de façon aussi complète et détaillée.
Tara se distingue par sa forme féminine résultant de son voeu originel d'oe

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