Processus d urbanisation indigènes dans la région de Nîmes (VIIe - Ier s. av. notre ère) - article ; n°1 ; vol.5, pg 35-57
23 pages
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Processus d'urbanisation indigènes dans la région de Nîmes (VIIe - Ier s. av. notre ère) - article ; n°1 ; vol.5, pg 35-57

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Description

Dialogues d'histoire ancienne - Année 1979 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 35-57
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Luc Fiches
Processus d'urbanisation indigènes dans la région de Nîmes
(VIIe - Ier s. av. notre ère)
In: Dialogues d'histoire ancienne. Vol. 5, 1979. pp. 35-57.
Citer ce document / Cite this document :
Fiches Jean-Luc. Processus d'urbanisation indigènes dans la région de Nîmes (VIIe - Ier s. av. notre ère). In: Dialogues
d'histoire ancienne. Vol. 5, 1979. pp. 35-57.
doi : 10.3406/dha.1979.1378
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1979_num_5_1_1378PROCESSUS D'URBANISATION INDIGÈNES
DANS LA RÉGION DE NIMES (VIF - 1er s. av. n. è.)
Il est devenu classique de caractériser l'habitat préromain du Midi de
la Gaule par l'emploi d'une expression commode, qui masque cependant une
réalité complexe, variable suivant la région ou l'époque considérée : «la civi
lisation des oppida)>. Retenons simplement que ceux qui y ont recours,
incluent dans la formule l'idée d'un développement urbain. J. Jannoray note
que ce «qu'il est légitime d'appeler civilisation des oppida», connaît une
phase où les villages primitifs sont remplacés «par de véritables agglomér
ations urbaines» (1)*. Tous ne sont pas des vàles, selon M. Clavel et P.
Lévêque (2), mais leur développement inégal se traduit par des fonctions
différentes : Entremont, capitale religieuse ; Nages, centre local ; Ensérune,
ville agricole et commerçante. Situant, pour le Languedoc, l'apogée de cette
civilisation des oppida au 2e Age du Fer, G. Barruol insiste sur leur nombre
encore incertain, leurs dimensions et leurs fonctions très variables, la diversité
des phénomènes d'abandon, de transfert et de réoccupation (3). Il paraît
donc vain de vouloir définir le statut global de ces oppida ; il faut, d'autre
part, s'interroger pour savoir si Yoppidum fut alors la seule forme d'habitat
indigène à caractère urbain.
D'ailleurs, la diversité des termes utilisés pour exprimer ce dévelop
pement urbain montre à l'évidence qu'il reste difficile à cerner dans le
concret, à partir de données archéologiques trop limitées. Ainsi, considérant
le substrat sur lequel se sont établies les villes romaines en Gaule, Ed. Fré-
zouls attribue à un grand nombre d'habitats protohistoriques, un caractère
qu'il hésite à préciser : «urbain» ou «proto-urbain» (4), et P.-A. Février
évoque, pour la Narbonnaise, un fond de «pré-urbanisation», voire d'«urba-
nisation» dans un nombre de cas restant à définir (5). Au premier chapitre
de son ouvrage sur Les villes françaises, P. Lavedan cite avec Marseille, «des
villes ou tout au moins des agglomérations» comme Saint-Biaise, Ensérune et
Entremont, l'une pour son rempart, les autres à cause de leur plan régulier
(6). Il n'utilise qu'avec réticence le terme de ville pour les centres indigènes ;
par contre G. -A. Mansuelli avance que «de véritables cités» ont existé dans
le Midi soumis à l'influence grecque (7). D paraît donc nécessaire avant tout,
de définir des concepts, fixer une démarche, préciser dès l'abord ce que nous
entendons par processus d'urbanisation.
«Les centres pré-urbains se sont constitués au cours d'une période
pendant laquelle se formaient de nouvelles relations sociales et économiques
et lors de l'accroissement de la tendance à séparer les métiers des occupations J.-L. FICHES 36
rurales. C'était aussi la période où s'accélérait le rôle du commerce avec les
pays lointains et celui de la formation des organismes d'État» . Cette appré
ciation, qui pourrait très bien s'appliquer aux oppida protohistoriques du
Midi, a été formulée par W. Hensel à propos d'agglomérations du haut Moyen-
Age qui se sont développées dans des régions restées à l'écart de l'urbanisation
antique (8). Ces remarques de l'archéologue polonais nous invitent à nous
interroger sur les processus d'urbanisation plutôt qu'à tenter de définir dans
quels cas il y a ville ou non. Dans le texte d'Hensel, le processus d'urbani
sation apparaît non seulement comme un processus de structuration urbaine
mais aussi comme un processus de séparation de la ville et de la campagne
(9) ; c'est une des expressions des processus de des formes
étatiques, qui implique un certain niveau de développement des forces pro
ductives, dans le cadre d'une spécialisation accrue du travail et d'un accroi
ssement des échanges. Pour le Midi préromain, il s'agit de processus multiples
et lents, qui n'ont certainement pas connu une progression constante ; s'ils
se sont engagés avant que l'influence de Marseille ait pu se faire sentir, leurs
formes et leur rythme d'accroissement ont dû être nettement soumis à cette
influence (10).
P.-A. Février a déjà énuméré un certain nombre de jalons qui peuvent
marquer les étapes de ces processus d'urbanisation : apparition d'habitats
perchés, de nouvelles formes architecturales (rempart, plan d'urbanisme,
évolution de la maison), d'une expression artistique liée aux changements
de la société (11) ; de même M. Clavel-Lévêque, qui, de plus, a mis en avant
le concept de «décalage» pour éclairer les différences observables entre les
régions du Midi (12). Cette démarche nous invitait à analyser les données de
l'archéologie relatives à l'habitat, recueillies dans une zone restreinte. Deux
raisons essentielles nous ont conduit à étudier la région de Nîmes, ou plus
précisément, le département du Gard et dans l'Hérault, l'arrondissement de
Montpellier. Cette région présente, en effet, une culture matérielle spécifique
dès le VIIe siècle et jusqu'à l'époque augustéenne (13). De plus elle a fait
l'objet de recherches importantes ces dernières années. En particulier, les
fouilles programmées, conduites sur plusieurs oppida, avec une coordination
entre les chercheurs, sont à l'origine de la plupart des données dont on va
faire état et qui ont été utilement complétées à partir des fouilles de sauve
tage effectuées notamment à Nîmes, à Lattes et sur le littoral. Les résultats
de ces recherches ont d'ailleurs permis à B. Dedet et M. Py de dresser un
tableau analytique de la culture matérielle dans cette région, entre le Bronze
Final III В et le changement d'ère (14).
Notre but est de présenter ici l'ensemble des données datées qui
concernent l'habitation et l'organisation de l'habitat dans la région de Nîmes,
entre le VII^ et le Ier siècle avant notre ère et de tenter ensuite de cerner les
déplacements de cet habitat. Nous analyserons ainsi un processus d'urbani
sation et apprécierons s'il touche uniquement les oppida. Nous apporterons
également des éléments pour replacer dans un contexte plus précis la création
de la colonie de Nîmes et la formation des agglomérations secondaires qui se
révèlent nombreuses autour d'elle, au Haut-Empire.
1 - L'HABITATION
Si les auteurs du Premier Age du Fer languedocien notaient, il y a plus
de vingt ans, «une continuité évidente» dans le domaine de l'habitation et DIALOGUES D'HISTOIRE ANCIENNE 37
citaient des cabanes en pierre sèche du Premier Age du Fer «dans la tradition
du néolithique» (15), les recherches récentes, effectuées en Languedoc médi
terranéen, conduisent plutôt à souligner le caractère nouveau de l'architecture
en pierre à l'Age du Fer, bien que les garrigues de Montpellier et de Nîmes
aient conservé les vestiges de groupes de vastes habitations en pierre sèche,
caractéristiques de la culture de Fontbouïsse (16). Un hiatus existe, en effet,
entre les villages chalcolithiques et les oppida : l'Age du Bronze languedocien
reste caractérisé par un habitat troglody tique, associé, dans ses phases ré
centes, à des cabanes de plein air, faites de matériaux périssables (murs et
toits formés de branchages noyés dans l'argile et appuyés sur une armature
de poteaux). Cet habitat de plein air est désormais bien connu au Bronze
Final II et III sur les bords de l'étang de Mauguio (17) ; au Bronze Fin

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