Rapport préliminaire sur une campagne de fouilles de sauvetage à Tell Hrīm (Syrie) - hiver 1986 - article ; n°1 ; vol.65, pg 63-98
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Rapport préliminaire sur une campagne de fouilles de sauvetage à Tell Hrīm (Syrie) - hiver 1986 - article ; n°1 ; vol.65, pg 63-98

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Description

Syria - Année 1988 - Volume 65 - Numéro 1 - Pages 63-98
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 142
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Sophie Berthier
Bernard Geyer
Rapport préliminaire sur une campagne de fouilles de
sauvetage à Tell Hrīm (Syrie) - hiver 1986
In: Syria. Tome 65 fascicule 1-2, 1988. pp. 63-98.
Citer ce document / Cite this document :
Berthier Sophie, Geyer Bernard. Rapport préliminaire sur une campagne de fouilles de sauvetage à Tell Hrīm (Syrie) - hiver
1986. In: Syria. Tome 65 fascicule 1-2, 1988. pp. 63-98.
doi : 10.3406/syria.1988.7100
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1988_num_65_1_7100RAPPORT PRÉLIMINAIRE
SUR UNE CAMPAGNE DE FOUILLES DE SAUVETAGE
À TELL HRIM (SYRIE) — HIVER 1986
PAR
Sophie Berthier et Bernard Geyer
I. Contexte de la mission
En décembre 1985, nous avons été informés de l'installation imminente de pivots
d'irrigation dans le secteur pilote d'Abu Leil, sur la rive droite de l'Euphrate, à 25 km au
sud-est de Deir ez Zor. Ces aménagements se situent dans le cadre de la mise en valeur
hydro-agricole de la basse vallée de l'Euphrate syrien, réalisée par le GOLD et le
GERSAR. La mise en place des pivots nécessitait des travaux de terrassement et de
préparation des sols (sous-solage), notamment en bordure d'un des sites archéologiques
islamiques de la vallée, Tell Hrïm (cf. figures 1 et 2). Avant le début des travaux, nous
avons décidé de faire une intervention sur les trois secteurs menacés du tell afin d'en
évaluer l'intérêt archéologique.
Nous tenons à remercier tout particulièrement M. Nabi Chawa, directeur du GOLD
à Deir ez Zor et M. Richard Stalenq, chef de mission du GERSAR, pour leur
compréhension et leur aide.
Devant les découvertes faites lors des sondages, nous avons proposé un plan de
préservation qui a été retenu. Actuellement les pivots en place ne touchent pas la zone
archéologique dans les secteurs II et III, et dans le secteur I le sous-solage a été évité en
raison de la présence d'une nécropole.
La fouille de sauvetage s'est déroulée du 8 février au 6 mars 1986. La mission
franco-syrienne, placée sous la direction d'As'ad Mahmoud, responsable des Antiquités à SYRIA [LXV 64
in km
Fig. 1. — Carte de situation.
i si in
Fig. 2. — Tell Hrim : carte de localisation des sondages. FOUILLES DE SAUVETAGE À TELL HRÏM 65
Deir ez Zor, Sophie Berthier (IFEAD) et Bernard Geyer (IFAPO), a été financée par
l'Institut Français d'Archéologie du Proche-Orient. Ont également participé à cette
campagne, Olivier D'hont (anthropologue IFEAD) qui a fait une reconnaissance détaillée
de l'ensemble du tell et procédé à un ramassage systématique des monnaies et à une
analyse quantitative des fragments de cylindres de potier en terre cuite, Denis Piponnier
(restaurateur IFEAD) qui a restauré sur place des céramiques, Gérard Robine (architecte
IFEAD) qui a assuré l'implantation topographique des chantiers et une partie des
relevés.
Nous voudrions exprimer notre reconnaissance à M. le Docteur Afif Bahnassi,
Directeur Général des Antiquités et Musées de Syrie, à M. le Adnan Bounni, du Service des Fouilles et à M. As'ad Mahmoud qui nous ont permis de mener à
bien cette mission dans les courts délais qui nous étaient impartis.
II. Présentation géographique (B.G.)
Tell Hrïm est situé dans la moyenne vallée de l'Euphrate, sur la rive droite du
fleuve, à mi-chemin entre les villes de Deir ez Zor et de Mayadîn (cf. figure 1).
Dans cette région, la vallée a l'aspect d'un long ruban large de 6 à 14 km. Elle est
encaissée de 30 à 40 m dans les plateaux steppiques de Jézireh et de Schamiyé.
Le fond alluvial de la vallée, vu dans son ensemble, semble a priori assez plan et
homogène1. En fait, de nombreux microreliefs, les uns naturels (levées de berge, dépôts
éoliens, chenaux de décrue, ...), les autres artificiels (tells, canaux, digues, ...) rompent
l'uniformité de la surface de cette basse plaine. De plus, plusieurs paliers topographiques
sont discernables, étages de part et d'autre du fleuve. Un, localement deux niveaux
datables d'un holocène ancien et regroupés sous le terme de «terrasse holocène ancienne»
dominent d'environ deux mètres des niveaux plus récents appelés «terrasse historique».
Comme la grande majorité des sites de la région, Tell Hrïm est implanté sur la
terrasse holocène ancienne composée d'alluvions limono-argileuses2. La grande complexit
é morphologique de ce secteur rend, pour l'instant, délicate l'interprétation de
l'implantation d'origine du site par rapport au fleuve. Deux hypothèses sont à retenir. La
première, la plus probable, est que l'agglomération se soit installée en bordure de la
terrasse, à proximité directe d'un méandre fonctionnel aujourd'hui colmaté, sur la berge
concave de ce dernier. Ce type d'implantation est très courant dans la vallée où la
1. B. Geyer, Géomorphologie et occupation du sol de 2. B. Geyer et J.-Y. Monchambert, Prospection de la
la moyenne vallée de l'Euphrate dans la région de Mari, moyenne vallée de l'Euphrate; rapport préliminaire
M.A.R.I., n» 4, 1985, p. 27-39. 1982-1985, M.A.R.I., n» 5, 1987, p. 293-344. SYRIA [LXV 66
présence d'une nappe phréatique salée limite notablement les possibilités d'installation à
l'écart du fleuve, seule source d'eau potable. Plusieurs indices viennent à l'appui de cette
première hypothèse. La morphologie du secteur situé au nord-est du site laisse paraître
une série concentrique de dépressions allongées peu marquées et de levées qui font
immanquablement penser à des formes de retrait graduel d'un ancien lit du fleuve. Une
tranchée effectuée dans ce secteur laisse paraître des sédiments sablo-limoneux à
stratification localement entrecroisée fort différente de celle observée dans la terrasse
holocéne ancienne. Enfin, des fragments de céramique atypique, retrouvés à 1 mètre de
profondeur dans des alluvions non stratifiées sur 2 mètres d'épaisseur, indiquent
clairement une mise en place postérieure à la formation de la terrasse holocéne ancienne
qui supporte le site. L'hypothèse d'un paléo-méandre semble donc confirmée ; sa datation
reste problématique. Pour l'instant, seul un raisonnement logique nous permet d'associer
cet ancien cours du fleuve au site installé sur sa berge. Mais il faut garder à l'esprit la
possibilité d'un colmatage antérieur à la naissance de l'agglomération. Dans ce cas, le site
aurait été choisi parce que les levées de berge de l'ancien méandre, par définition
légèrement surélevées, offraient une protection plus efficace contre les inondations du
fleuve. Cette possibilité introduit une seconde hypothèse quant à l'implantation d'origine
du site. Celui-ci n'aurait pas été fondé à proximité directe du fleuve et n'aurait donc pu
profiter aussi aisément de son apport d'eau potable. L'approvisionnement aurait alors pu
être assuré soit par des puits3, soit plutôt grâce à la proximité de canaux d'irrigation. Des
traces de tels ouvrages ont été repérées à environ 500 m au sud-ouest du site (canal
secondaire du Nahr Sa'îd4), mais il ne nous est pas possible pour l'instant d'affirmer la
contemporanéité du canal et de l'agglomération.
Dans son aspect actuel, le site de Tell Hrïm se présente sous la forme de deux buttes
séparées par une dépression allongée, aux pentes douces. La butte principale borde le
paléo-méandre. De forme ovale, elle a une longueur de 400 m pour une largeur de 230 m.
Sa hauteur maximale par rapport au niveau moyen de la terrasse est de près de 6 m. La
butte secondaire, située au sud-est de la précédente, est de dimensions plus modestes :
130 m de long sur 90 m de large pour une hauteur d'environ 4 mètres. La surface totale
du site est de 8,5 ha.
Telles sont les dimensions actuelles de Tell Hrïm : elles ne rendent qu'imparfaite
ment compte de ce qu'était la ville dans sa plus grande extension. Deux facteurs naturels
sont venus masquer ou détruire partiellement le site : l'érosion et l'alluvionnement, tous
deux liés directement aux débordements du fleuve.
L'érosion a eu des effets destructeurs assez difficilement quantif

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