Rapport sur une mission philologique à Valence [premier article]. - article ; n°1 ; vol.45, pg 615-654
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1884 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 615-654
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1884
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Alfred Morel-Fatio
Rapport sur une mission philologique à Valence [premier article].
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1884, tome 45. pp. 615-654.
Citer ce document / Cite this document :
Morel-Fatio Alfred. Rapport sur une mission philologique à Valence [premier article]. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1884, tome 45. pp. 615-654.
doi : 10.3406/bec.1884.447257
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1884_num_45_1_447257{ i
RAPPORT
SUR
UNE MISSION PHILOLOGIQUE A VALENCE
Monsieur le ministre,
Les archives et les bibliothèques de Valence, qu'une subvent
ion m'a permis de visiter l'été dernier, n'ont plus besoin d'être
décrites en détail. Depuis mon voyage à Majorque, en 1881, la
direction générale de l'instruction publique et le conseil supérieur
du Corps des archivistes, bibliothécaires et conservateurs de
musée ont entrepris la publication d'un Annuaire destiné à
fournir aux érudits et aux chercheurs les moyens de s'orienter
dans les dépôts historiques et littéraires d'Espagne. De cet utile
manuel, deux volumes, qui se rapportent aux années 1881
et 1882, ont déjà paru1. Dans YAnuario de 1881, les notices
consacrées aux archives de l'ancien royaume de Valence et à la
bibliothèque universitaire de sa capitale n'y occupent pas moins
de cinquante pages. Je ne puis mieux faire que d'emprunter à
ce recueil officiel quelques renseignements sur l'état actuel de ces
établissements et sur leur histoire; je traiterai ensuite de plu
sieurs anciennes bibliothèques Valenciennes et dirai ce qu'il en
reste.
Les archives générales du royaume de Valence3 (Archivo
general del reino de Valencia), créées en 1419, en vertu d'une
1. Anuario del cuerpo facultative de archiveros , bibliotecarios y anticua-
rios. 1881. Madrid, 1882, vin et 490 p. in-8°. — Anuario del cuerpo faculta
tive de archiveros, bibliotecarios y anticuarios. 1882. Madrid, 1883, vin et
448 p. in-8°.
2. Le « royaume de Valence » comprend le territoire limité au nord par
l'Ebre, au sud par le Segura, c'est-à-dire les provinces actuelles de Castellon,
de Valence et d'Alicante. 616
ordonnance ou fuero du roi Alphonse V d'Aragon, sont actue
llement divisées en cinq sections, qui, par les dénominations
qu'elles portent, comme par la nature des documents qui les
forment, sont l'image fidèle de l'ancienne organisation judiciaire,
politique et administrative du pays avant l'abolition par Phi
lippe У, en 1707, de ce qu'on nomme le régime forai. La
première section, dite des Archives du Palais (Archive del
Real), comprend toute la procédure du Conseil royal (Curia
Regis), qui était à la fois un tribunal d'appel et un conseil
chargé d'assister soit le souverain lui-même, soit le vice-roi, son
représentant à Valence. La deuxième section ou Archives du
gouvernement (Archive de la Gobernacion) embrasse la pro
cédure d'un autre tribunal, celui du lieutenant (portant-veus)
du gouverneur général du royaume, qui tenait le milieu entre les
tribunaux ordinaires et le Conseil du roi. La troisième est formée
des documents du patrimoine royal ou de la bailia, ainsi nommée
de l'officier (baile) qui administrait ce patrimoine, jugeait des
contestations entre le fisc et les particuliers, etc. A cette section
se rattachent encore les archives du maître des comptes (mestre
racional), fonctionnaire d'ordre inférieur au baile, mais sou
verain en matière de comptabilité fiscale. Dans la quatrième sec
tion ont été versées les archives de la commission ou junte
permanente, élue par les cortès du royaume pour répartir et
percevoir les impôts votés par cette grande assemblée représentat
ive. La cinquième section enfin, de contenu purement judiciaire,
comprend la procédure des tribunaux ordinaires en matière
civile et criminelle, les archives au justicia et du sub-justicia,
comme se nommaient le juge ordinaire à Valence et son délégué.
A ces cinq sections sont adjoints, sous le nom de lo extrava
gante, une collection de protocoles et de registres de notaires,
puis des papiers de communautés religieuses supprimées. Cet
amas considérable de volumes et de liasses a été, dans l'intérieur
de chaque section, divisé et subdivisé par matières en petits
groupes, dont la notice que nous suivons donne le détail. Grâce
à cette classification fort bien entendue, on peut se rendre un
compte exact des ressources que les archives de Valence offrent
à l'historien, mais les recherches n'y deviendront faciles et fruc
tueuses que du jour où les inventaires des diverses séries de docu
ments, fort peu avancés jusqu'ici, pourront être mis à la disposi
tion du public. 647
La Bibliothèque universitaire de Valence, que la magnifique
donation du célèbre érudit Francisco Perez Bayer (vingt mille
volumes environ1) permit de fonder en 1785 et qui peu après
s'enrichit d'une partie des livres et manuscrits de Juan Baustista
Muňoz, l'historien de la découverte du Nouveau Monde, eut un
triste sort ; en 1812, une bombe, lancée par l'armée de Suchet
qui assiégeait la ville, incendia complètement ces trésors bibli
ographiques. Il fallut reconstituer la bibliothèque sur de nouveaux
frais, et, si le mal causé par ce déplorable accident ne put être
entièrement réparé, de bons livres cependant et en assez grand
nombre, cédés par de généreux amateurs ou pris aux ordres rel
igieux en 1835, vinrent reformer en peu de temps un fonds
important qui s'est accru jusqu'à nos jours. La bibliothèque
compte maintenant plus de quarante mille volumes. A la notice
qu'il a consacrée dans le tome premier de YAnuario à l'histoire
de cet établissement, le bibliothécaire en chef D. José Maria
Torres a joint un appendice, où se trouvent énumérés « quelques »
incunables de la bibliothèque » (soixante-huit volumes, dont
cinquante-cinq d'impression espagnole) et « les livres les plus
rares et précieux du dépôt » , entre autres les fameuses Obres
ê trobes en labors de la verge Maria (Valence, et probable
ment 1474), qui passent pour le premier livre imprimé en
Espagne, le Comprehensorimn et le Salluste de 14752, puis
« quelques manuscrits » sans grande importance.
Parmi les anciennes bibliothèques de Valence, il en est une
dont les épaves au moins ont été recueillies, en vertu du décret
d'eœclaustration de 1835, par la bibliothèque universitaire ; je
veux parler de la librairie formée par D. Fernando d'Aragon,
duc de Galabre, vice-roi de Valence de 1526 à 1536, et léguée
par lui au monastère hiéronymite de Saint-Miguel de los Reyes,
dont il avait été le fondateur. En 1803, Villanueva en examina
quelques manuscrits, qui à cette époque se trouvaient encore à
Saint-Miguel : les résultats de son inspection sont consignés dans
le Viage liter ario à las iglesias de Espana (t. II, p. 124 et
suiv.). Récemment l'inventaire des livres imprimés et manuscrits,
1. Voir une notice de la bibliothèque rie Perez Bayer, par D. Mariano Liňan,
dans Navarrete, Coleccion de los viajes y descubrimienios que hicieron por
màr los Espaňoles, desde fines del siglo XV, 2e édit., Madrid, 1858, t. Ier,
p. 133.
2. Ces deux livres ont été décrits par Salva, Catálogo, n° 2789.
Ai donnés en 1550 par le duc au monastère, a été intégralement
publié, d'après un registre ou cartulaire qui contient les actes de
la fondation de cette maison1. L'éditeur a pris le soin de marquer
d'un astérisque les volumes de la donation du duc acquis par la
bibliothèque universitaire de Valence et qui figurent aujourd'hui
sur ses rayons ; il ressort de ce récolement qu'une vingtième
partie à peine de la belle librairie, telle que nous la donne à con
naître l'inventaire de 1550, a échappé au naufrage2.
Moins respectés encore que les livres du duc de Calabre, ceux
de la reine Da Maria, femme d'Alphonse V d'Aragon, le conqué
rant de Naples, semblent aujourd'hui perdus. Que sont devenus
les soixante et onze manuscrits inventoriés en 1458, quelques
jours après le décès de cette reine ? On l'ignore ; mais au moins
savons-nous par la minutieuse description des exécuteurs test
amentaires de quels ouvrages se co

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