Recherches dans le quartier Est d'Argos - article ; n°1 ; vol.78, pg 410-426

Séraphin Charitonidis

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1954 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 410-426
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: BULLETIN_DE_CORRESPONDANCE_HELLENIQUE
• Publié le: 01 janvier 1954
• Nombre de lectures: 29
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Séraphin Charitonidis
Recherches dans le quartier Est d'Argos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 78, 1954. pp. 410-426.
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Charitonidis Séraphin. Recherches dans le quartier Est d'Argos. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 78, 1954.
pp. 410-426.
doi : 10.3406/bch.1954.4570
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1954_num_78_1_4570DANS LE QUARTIER EST D'ARGOS RECHERCHES
I. Les données de la fouille
Au mois de novembre 1952, à l'occasion de trouvailles fortuites faites
pendant les travaux de construction de la maison de Α. Βερζέλετος, non
loin de la place centrale d'Argos, j'ai entrepris, aux frais de la Société
Archéologique d'Athènes, une petite fouille, dont les résultats sont publiés
sommairement dans les Praklika de l'année 1952, à paraître (1).
Je donnerai d'abord ici un court résumé de la fouille entreprise dans
chacune des quatre sections où elle put être conduite.
A) Pyra géométrique. — Elle consistait en une cavité circulaire, creusée
dans un sol dur, et contenait un très grand nombre de fragments de vases
(fig. 2-12), presque tous décorés, dont quelques-uns de représentations
(fîg. 2-6 et 8).
Elle était recouverte en partie par des pierres d'assez grandes dimens
ions. Une section seulement de la pyra — égale à peu près au tiers de son
étendue totale — put être explorée.
Ce type de pyra — la première pyra de l'époque géométrique que l'on
eût rencontré jusqu'alors en Argolide — est assez singulier, et le seul
dispositif un peu analogue que je connaisse est de Thera (2). Mais pendant
les fouilles grecques de la nécropole géométrique de Nauplie, j'ai trouvé
des pyrai tout à fait semblables (sauf l'absence de pierres), ce qui prouve
qu'il s'agit d'une particularité argolique.
(1) Une brève note est aussi insérée dans la Chronique des Fouilles du BCH 77 (1953), p. 211,
où de menues erreurs se sont introduites.
Comme ces travaux n'ont pas pu être poursuivis après la construction de cette maison, j'ai
pensé utile d'en donner un exposé plus large dans le BCH, où tant d'études argiennes ont été
publiées ; et c'est grâce au bienveillant accueil de Mr Daux, Directeur de l'École française, qui
a repris de vastes travaux de fouille dans d'autres quartiers de la ville, que cet article, apportant
une petite contribution aux recherches de collègues français, est maintenant publié.
Je remercie vivement Mr Courbin, qui a mis au point le texte français.
(2) Cf. Dragendorff, Thera II, p. 104, flg. 297, tombeau 10. RECHERCHES DANS LE QUARTIER EST D'ARGOS 411
11
Fig. 1. — Terre cuite. Statuette de Cybèle. Fig. 2. — Fragments provenant de la pyra.
Fig. 3. — Fragments provenant de la pyra. 412 S. CHARITONIDIS
Β) Pilhos funéraire. — Près de cette pyra fut trouvé un pithos funéraire
du type pansu. Malgré l'absence d'offrandes datables, son attribution à
la période géométrique est assurée par la stratigraphie. Le squelette, en
une position contractée semblable à celle qui était commune pendant
la période Helladique Moyenne, était celui d'un enfant et portait des traces
indiscutables de l'incinération partielle, qui, très probablement, a eu lieu
sur la pyra.
L'ouverture du pithos était fermée par des fragments d'une amphore
sans décor, qui a été reconstituée, et dont la forme est très intéressante
(fîg. 17 ; voir ci-dessous).
Au Sud de cette même tranchée des puits profonds avaient été creusés
dans le niveau géométrique ; ils contenaient des poids de tisserands, des
fragments de vases et de tuiles semblables à celles qui ont été trouvées dans
le bâtiment de la tranchée voisine (cf. ci-après, C). Il n'y a pas de doute que
ces objets sont en rapport avec le bâtiment hellénistique (cf. ci-dessous).
Il faut aussi supposer qu'une fosse semblable fut creusée plus à l'Ouest,
où les fragments de la statuette de Cybèle (fîg. 1) étaient enfouis à la même
profondeur que des tessons protogéométriques, sans que rien ait été trouvé
à proximité (voir ci-dessous).
C) Édifice rectangulaire. — II n'a pas été possible d'explorer entièr
ement un bâtiment de dimensions médiocres (largeur intérieure : 2 m. 20)
de sorte qu'on ne peut dire s'il sagit d'une construction isolée ou bien d'une
pièce faisant partie d'un édifice plus vaste ; même sa longueur reste
inconnue.
Deux de ses murs, formant angle, étaient en partie construits de gros
blocs de poros bien taillés, qui font contraste avec le pauvre appareil du
reste des murs. Je suppose que ces blocs sont remployés et que l'usage
de deux espèces de pierres n'est pas le résultat d'un remaniement, parce
qu'il y a des différences dans les dimensions de ces blocs mêmes, qui
d'ailleurs ne forment qu'une bien petite part du bâtiment.
Le plan très simple de la portion fouillée est donné dans les Prak-
tika (1).
Les tuiles, trouvées en abondance, sont du même type tardif ; il n'y
avait parmi elles que deux ou trois fragments du type de l'époque classique,
restes d'un édifice plus ancien plutôt que d'une toiture refaite à l'époque
hellénistique.
D) Construction proto géométrique en briques crues et mur d'une église
chrétienne. — Au coin S.-O. de la maison moderne un amas de briques crues
des premiers temps de la période protogéométrique témoigne de l'existence
d'une construction ; à cause de l'étroitesse de l'espace disponible pour la
fouille, on ne put trouver les fondations du bâtiment d'où elles provenaient,
(1) 1952 (à paraître), fig. 6. RECHERCHES DANS LE QUARTIER EST D'ARGOS 413
Fig. 4. .— Fragment de cratère (1 : 1).
Fig. 5. — Fragment de grand cratère (1 : 2).
Fig. 7. — Fragments de bol,
provenant de la pyra.
Fig. 6. — Fragment de col d'une amphore (1 : 1).
11 414 S. CHARITONIDIS
les briques n'étant qu'un amas de matériaux tombés quand ce bâtiment
fut détruit par un incendie.
En tout cas des traces révèlent l'existence d'un toit en roseaux couverts
d'un enduit d'argile.
Au-dessus de ces briques un mur fut trouvé, épais de plus de 0 m. 90,
courant Ouest-Est. Sur ses deux faces il portait des fresques (dont on n'a
recueilli que de très minces morceaux) qui l'identifient comme un mur
d'église (sur sa date, voir plus bas, p. 425-6). Ce mur, de construction
extrêmement forte (cf. Praklika) était à l'intérieur muni d'une charpente
multiple.
Du côté Sud de celui-ci un autre mur a été dégagé ; il est construit en
pierres irrégulières, avec une direction N.-O.-O.-S.-E.-E., et se continue
vers l'Est dans le terrain non fouillé ; vers l'Ouest il paraît s'arrêter, coupé
par le mur de l'église. Seules deux assises sont conservées, le reste ayant
sans doute été arasé lors de la construction de l'église : la partie la plus
haute du mur est à peu près au niveau du sol de l'église.
Il est donc sûr que ce mur est plus ancien que l'église ; or, il ne peut
être assigné qu'à l'époque géométrique, puisque il se trouve à un niveau
supérieur à celui des briques protogéométriques, et que des tessons géomét
riques sont les seuls témoins d'une autre période qui aient été trouvés dans
cette tranchée. A cause de la pauvreté des données fournies par l'exploration
(d'ailleurs difficile) d'une petite portion de ce mur, je ne peux dire s'il faisait
partie d'un édifice ou bien s'il formait un mur de péribole.
II. Commentaire sur les plus importantes trouvailles
La statuette de Cybèle (fig. 1)
H. 0 m. 0365, 1. 0.305. Terre cuite.
Les statuettes de Cybèle — surtout en marbre — sont extrêmement
répandues. Un essai de classification de divers types a été entrepris
récemment par Nancy L. Ashby (1).
Notre statuette présente une particularité unique : la déesse tient sur
ses genoux un enfant. Il est vrai qu'il existe à l'Agora (2) une statuette
de déesse assise portant un enfant, où l'identif