Recherches historiques : bulletin d'archeologie, d'histoire, de biographie, de bibliographie, de numismatique, etc., etc. [monthly]. January- December 1913

Roy Pierre Georges 1870-

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• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 16 Mo

Extrait

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Public Library.Toronto
Department.Référence
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1«1*62Meronin
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DEBULLETIN D'ARCHEOLOGIE, D'HISTOIRE
BIOGRAPHIE. DE BIBLIOGRAPHIE. DE
NUMISMATIOI'E. ETC. ETC.
PUBLIE l'AK
PIERRE-GEORGES ROY
VOLUME DIX-NEUVIEME
LEVIS
19 ^
116*5
7./J.0BULLETIN
DES
KECHERCPS tlISTORIQUES
Vol. XIX LEV1S==JANVIER 1913 No. 1
LE KENT-HOUSE
Rectification historique
Il sembler depeut peu cVimportance au public,
en général, de constater si la maison qui a une certai-
ne réputation historique et qu'on appelle communé-
ment Kent-House, est située soit dans la ville de
(Québec, soit au vSault de Montmorency
; mais il n'en est
pas de même pour la classe de nos pèr£onnes instrui-
tes, qui ne veulent pas s'en laisser imposer, et celle
des nombreux visiteurs étrangers qui, tout en allant
voir la belle chute, croient trouver le vrai Kent-y
House et sont pourtant trompés.
ITs'agit de rectifier une erreur qui devient vulgai-
re et d'enrayer autant que possible la propagation
d'une fausseté historique et le double emploi d'un
nom affiché comme enseigne de mercantilisme sous le
denom Kent-Hoiise, à l'hôtel du Sault.
Nous allons établir i. que l'hôtel dit Kent-House
au Sault Montmorenc)- n'a pris ce nom que tout ré-
cemment, quand la compagnie du chemin de fer qui y-'^-^
4
iiuinruuduit en ht racmiisition cl raiinunça .suu^ ce
habilement exi)loité.usurpé, mais
vraie maison Kent-House ainsi appelée,et2.Que la
avoir été 1 habitation de S.qui a droit à ce nom pour
souA. R. le Prince Edouard, duc de Kent i)endant
Hal-séjour à Ouébec. est celle située rues Si Louis et
dimand, en face du Palais de Justice.
cette maison a d'autres litres assez, inté-En outre,
donner une \aleur à con-ressants i)our lui histori(iuo
la colo-server. Ivlle remonte aux pren;iers tem]>s de
nie et doit être la plus ancienne connue dans Québec.
1662 elle fut l'habitation de M. et Mme Daille-Dès
elle devint celle de la famille des deboust, et en 1671
possédée ou habitéeLotbinière ; après eux, elle a été
ville jus-par les personnages les plus marcpiants de la
qu'à récemment. Leurs noms sont attachés ])lus an
moins à noire histoire.
Pour faire justice de rusur])ation du >iom de Khnt
M<mtniorenc_\', nous allons remonter à l'ori-HousK à
maison qui futgine, construction et habitation de la
bâtie là en 17S0 par le général Haldimand, devenu
gouverneur de la Province en juillet 177H. ICnchanté
la beauté du site, le général ^•oulut s'y l)àtir unede
villa pour > ])asser la belle saison Par 1 cntrt-mise
l'honorable 1' r a n o i > H ad u n i)rcte-nom. <;
son nom. leb> , agissant comme tel, acheta en ])r()i)re
ijHo,mai des frères ka])h (cl et Pierre X'achon une9
terre d'eiuiron arpents et 20 ])erches en sui)erficie,.V
située du côté Sud-Ouest de la chute, à paitir du fleu
]•'...ve jus(|U'au Sault, et borné du côté X. à la ligne
S. de .\nge Ciainier, domaine des sei()., rele\ant du
gneurs Salal)err> faits parde . Ces apparaissent l'ac—— 5
Mtete d'acquisition qui fut passé à cette date devant
lendemaindéclaration duA. Panet, notaire, et laJ.
M. Baby établissantfaite devant lui parle même
x e 11 e n c e lequ'il avait acquis pour Son li c
gouverneur Haldimand.
trois autresmême l'acquisition deIl fit aussi de
mars et]iar actes despièces de terres avoisiuantes 29
Panet. I.e prix10 avril 1781 devant le même notaire
cours.total à livres, anciendu revint 15,75»)
chute uneconstruisit alors près de laHaldimind
Simcœgood iiorsE, dit Mmeassez bonne maison. A
uneun belvédère oudans .son Diarv. Il bâtit aussi
sur la chute, auespèce de balcon pre.sque su.spendu
dans .ses Mémoire.'^ducpiel Mme Riedesel racontesujet
remarqueallée en visite là en 1782, elle fit laqu'étant
.satisfaisant deExcellence combien il serait plusà Son
etdu meilleur point de vuepouvoir admirer la chute
.semainesfavorable. Troisdans son aspect le ])lus
retournée, le gouverneur laaprès, dit-elle, étanty
suspendu au dessusconduisit galamment à un balcon
poutres. Notrel'abime et appuyé sur huit énormesde
Neilson, po.ssè-connai.sseur.M. le colonelérudit el bon
appeléeaquarelle de la mai.sonde une très belle
balcon qui rappelle autant leHaldimand House et du
galanterie du vieux bachelier.preux chevalier que la
Haldimand au moisAprès le départ du gouverneur
lavilladu Saultnovembre on ignore qui occupade 1784
vint l'occu-ce que S.A.R. le prince Edouardjusqu'à
êtreson Québec en août jwurper à arrivée à 1791 y
régiment.de garnison avec son
-après sur cette résidence,Nous reviendrons ci
laquelle fut l'occasionquil appela alors Kent-Lodge,et l'origine de la liaison intime du i)rince avec la fa-
mille des de vSalaberr>-, les seii^neurs de Beanjiort, ami-
tié qui ])ersista pendant près vingt-cinq ans.
Sir Frédéric Haldimand étant décédé Londresà
en juin sa \illa et terres furent annoncées1791, en
vente comme on le \oit par la "Gazette de Québec'
du 22 déceml)re 1791. La maison perdit dès lors son
nom de Kent-Lodji^e e^ d'Haldimand House. et de-
meura longtemps sans acheteur. Elle ne paraît ]5as
avoir été ])lus en valeur jiour avoir laa])i)réciée été
résidence du «gouverneur Haldimand ou de S.A.R. !e
\-Prince Ivdouard qui demeurait dans le temps à lo\er.
Au bout de sej^t ans il .se pré.senta un acheteur, Ralph
Ro.ss Lewin, capitaine du 24ème de ligne puis major
de ville de Québec, il accpiit le tout de Anthony P'rancis
Hildimand, neveu légataire de Sir Frédéric. ]X)ur la
somme de /,"6oo. C'était un peu moins que le j^rix
piyé pour le fond des quatre lots do terres, sans égard
à la maison, embellissement, jardins et dépendance."^.
L'acte de vente en jias.séfut devant Mtre Stevart, no-
taire, Québec,à le juillet25 1797.
Ral])h-Ro.ss Lewin ne garda pas longtemjxs cette
])r(jpriété. Conjointement a\-ec Archange Kabv, ."-on
épouse, il la xendit pour le jiri.x de ^1050 ci Messieurs
Mathew Lymburner Crawford,(S: négociant;; a.ssociés
de Québec, suivant contrat devant Mtre V. 'l'étu. no-
taire, en date du mars iSoi.3
Sur défaut de paiement de la balance (\\\ prix de
vente les vendeurs firent .saisir «;ur leurs débiteurs tou-
late, proi>riété. la(|uelle fut vendue par décret" le 29
1X04octobre et adjugée ri Patrick Langaii i)ir le .shé-
rif Shei)i)ard (jin'lui en donna titre aiUlKuticiue le 22mars 1.S05 sur paiement de son enchère se montant à
Sur ces entrefaites, survint l'honorable Antoine
Juchereaii Duchesnay, devenu seigneur de tout Beau-
port, lequel fit valoir son droit de retrait seigneurial,
réservé par le contrat primitif de concession du sei-
gneur Giffard à François Lecontedu 16 juin de-1655
vant le notaire Badeau. Il reprit ainsi des mains de
Patrick Langan tous les lots de terres qui lui avaient
été adjugés, et celui-ci dut en loi les lui remettre, com
me il le fit par acte authentique devant le notaire Tê-
tu en dudate mars i<So5.3
Peu après, c'est-à-dire le 20 septembre suivant, le
seigneur Duchesnay fit une nouvelle concession de-
vant le même notaire Plante, à titre de redevances sei-
gneuriales, à Sir John Johnson, baronet de Montréal,
des mêmes terres appartenant ci-devant à Sir Frédéric
Haldimand, puis à Ralph Ross Lewin, lesquelles se
trouvaient réunis de fait à son domaine par voie du
retrait ci-dessus. Cette concession comporte diverses
charges, et de plus un prix de vente de ^650.
Jusqu'ici on voit que depuis le départ d'Haldi-
mand et ensuite de celui du i)rince Edouard, en jan-
vier il n'est aucunement fait mention de Kent-1794,
Lodge ou de Kent-House et quand la propriété du
;
Sault eût passé par la suite en diverses mains, par di-
vers titres, il n'apparaît pas que cette appellation lui
ait été donnée avant et l'on sait pourquoi ce1890,
surgit alors comme enseigne commerciale.nom
D'après le croquis de la Maison H,aldimand elle
les grandes galeries ni le bay-window qu'-n'avait pas
semble avoir étéon voit aujourd'hui, et l'édificeyaji;raiKli. i)robal)leinenl du temps du ])rince lùlouard et
sa convenance.à
pour notre sujet,Il suffit maintenant, de rapi)eler
])rièvement ce qui ])eut continuer à s'y rattacher.
Feu M. Peter Pater.son, de K