Recherches sur la déposition et la mort de Jean Levesque de La Cassière, Grand Maître de l Ordre de Malte (pl. III-IV) - article ; n°1 ; vol.31, pg 75-141
68 pages
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Recherches sur la déposition et la mort de Jean Levesque de La Cassière, Grand Maître de l'Ordre de Malte (pl. III-IV) - article ; n°1 ; vol.31, pg 75-141

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1911 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 75-141
67 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Ch. Hirschauer
Recherches sur la déposition et la mort de Jean Levesque de La
Cassière, Grand Maître de l'Ordre de Malte (pl. III-IV)
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 31, 1911. pp. 75-141.
Citer ce document / Cite this document :
Hirschauer Ch. Recherches sur la déposition et la mort de Jean Levesque de La Cassière, Grand Maître de l'Ordre de Malte (pl.
III-IV). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 31, 1911. pp. 75-141.
doi : 10.3406/mefr.1911.7030
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1911_num_31_1_7030RECHERCHES
SUR
LA DÉPOSITION ET LA MORT DE JEAN LEVESQÜE DE LA CASSIÈRE
GRAND MAITRE DE L'ORDRE DE MALTE 1
« Le meilleur rempart de Malte, ce ne sont point ses fortif
ications, mais la bravoure de mille chevaliers qui, pour leur foi, les
défendraient jusqu'à la mort ». Ce lier propos, que l'on veut avoir
été tenu en 157 7 au sultan Amourat HT par le chevalier Bon^ianni
1 .Madame Laurenza, doctoresse es lettres, <|iii a bien voulu faire, sur
nos indications, de nombreuses recherches dans les Archives de l'Ordre
de Saint Jean, à La Valette; M. le Magistrat Parnis qui, avec won obl
igeance coutumière, nous a procuré Ich photographies jointes à cet article;
M. de Zwehl, secrétaire! du (ï-rand Magistère de l'Ordre de Malte, qui nous
a libéralement ouvert la bibliothèque du palais de la, via, Condotti, sont
priés d'agréer l'expression de notre vive reconnaissance.
BiiiLHHiRAPiiiiG. — Le continuateur de .Jacques Bosio, le chevalier
Bartolomeo Dal Pozzo, dans son /Ustoria, della, Sacra re./,i(jione militare- di
S. Giovanni (jerosolim/ilano^ delta, di Malia, parle pri/nui . . . dall'anno l'>71
jm' (il U>y>(> (Vérone, (üov. Beino, 1 TO.'Ì, in-4") dorme, de la p. 17!) à la
p. 210, un récit détaillé et exact des troubles de Malte de 1.5K1: la mat
ière en semble tirée en grande partie des Libri conci l/iorwm, de l'Ordre.
Quelque trente ans après, en 1787, Secousse présenta à l'Académie des I
nscriptions et Belles Lettres un Mémoire, nur V 'attentat commis par une partie,
des chevaliers de Malte contre le Grand Maître de. Jaj, (Jassiére [dans les
Mémoires de littérature tirez des registres de l'Aca/lémie . .. des Inscriptions
et Belles Lettres. . ., tome XIII (Paris, Impr. Royale, 1740, in-4°; p. Ml. à
713; il existe un tirage à part sous le même titre sans lieu, ni date, in-12)|.
Secousse n'a pas connu le récit de B. Dal Pozzo; mais son Mémoire, uti
lise avec habileté une autre source non moins précieuse : Les lettres de mess
-ire Pcmlde Foix, archevesque de To lose et a/mbassadeur pour le lioy auprès
du Pape Grégoire XIII, eserites nu roy Henry ITI (Paris, Ch. Chappellain,
1628, pet. in-4.0). Il faut encore citer le résumé fort sec de B. Dal Pozzo, que 76 LA DÉPOSITION ET LA MORT
(xiantigliazzi λ, avait à cette date cessé d'être exact. Sans doute,
jamais la puissance matérielle de l'Ordre de Saint Jean n'avait été
si grande: sans doute aussi, un nouveau siège de Malte eût sus
cité encore d'innombrables traits d'héroisme individuel ; mais c'en
était fait de cette magnifique unité des efforts qui, en 1565, avait
assuré la victoire sur un ennemi également brave et cinq fois plus
nombreux. Les causes de cette décadence secrète sont multiples.
Pour combler les vides faits par la guerre, on avait vu arriver à
Malte une foule de jeunes chevaliers. La discipline conventuelle ne
se maintint pas longtemps au sein de cette noblesse de sang ar
dent, d'honneur susceptible et où les hommes d'âge étaient rares :
non seulement les rixes et les duels devinrent quotidiens 2, mais
encore des froissements d'amours propres nationaux provoquèrent à
tout instant des querelles, parfois sanglantes, entre les Langues '\
donne l'abbé de Vertot dans son Histoire des chevaliers hospitaliers de Saint
•Jean de Jérusalem... au tome V de l'édition de 1737 (Paris, Quillau, in-12).
pp. 154 à 1G1 et le récit du président de Thon \Jac. Aiujusti Thuani histo-
riarum sui tempori*... (Londres, Samuel Buckley, 1738, 7 vol. in-fol.),
tome IV, pp. 39-42|. plus original. L'un et l'autre ont été utilisés par Se
cousse.
1 Ce chevalier fut envoyé en 1577 à Constantinople comme ambas
sadeur du duc de Toscane. Sur les paroles qu'on lui prête, ν. Β. Dal Pozzo,
op. cit., p. 144 et de Vertot, op. cit., p. 149.
2 Voici un exemple: Le 22 avril 1581. le Grand Maître et le Conseil
condamnent « ad carcereui turris per {sic-) unum annum » fr. Antoine Marie
Chiaia et Marc Antoine Angarano, " qui in Albergia (Linguae Italiaej
ad invicem rixati sunt », et infligent la peine de la septaine à fr. César
Ferrer et fr. François Carretto pour la même cause: le même jour, fr. Vin
cent da Ponte est puni de deux mois de prison pour avoir blessé à, Na
ples François de Palma: le même jour encore, fr. Loup Delgado ayant
été convaincu d'avoir, dans une rixe, arraché d'un coup de dents à
fr. " Francisons Lupus » un morceau d'oreille, « condemnaverunt dictum
de Delgado ad faciendum quarantenam et quod singulis diebus veueris
habeat disciplinam » |Arch. de Malte, fonds de l'Ordre, de Saint Jean.
rerj. n" On (« liher conciliorimi, -> ann. 157'7-löSl), non folioté |.
?> Les Chevaliers de l'Ordre étaient, d'après leur origine, partagés
en huit « Langues ■> : Provence, Auvergne, France, Italie, Aragon, Ang
leterre, Castillo et Portugal. Allemagne. Pour la plupart des autres DE JEAN LEVESQUE DE LA CASSIÈRE 77
Une autre cause contribua beaucoup aussi à éloigner l'Ordre de
son ancien esprit: la course, que La Valette n'avait voulu per
mettre, fut tolérée par son successeur Pierre de Monte et de nom
breux chevaliers la pratiquèrent: les Romégas, les Saint Aubin l se
rendirent célèbres dans toute la Méditerranée par leurs chasses heu
reuses qui permirent à ces corsaires de se faire élever à Malte de
fastueuses demeures. Les liens d'obéissance et de pauvreté se relâ
chant, le troisième vœu ne tarda pas d'être oublié aussi et des
rmeurs peu édifiantes s'introduisirent dans l'Ordre.
Jean Levesque de La Cassière, élu Crand Maître le 27 jan
vier 1572 2, se préoccupa, de faire rentrer dans la règle les mauv
ais religieux, mais son zèle se montra plus louable qu'heureux
et peu de gouvernements furent traversés par autant de révoltes
que le sien. Pour achever les édifices commencés à La Valette par
son prédécesseur et eu construire d'autres !, il dut puiser sans re
tenue au Covnni un Trésor et frapper de lourdes redevances les bé
néfices de l'Ordre : en d'autres temps, celui-ci, eût supporté ces char
ges sans murmures: il n'eu fut pas ainsi sous La Cassière. Mais
plus ([lie son administration, les tentatives qu'il lit pour restaurer
son autorité magistrale et rétablir l'ancienne discipline soulevèrent
le mécontentement. lion, religieux et d'âme droite, La Cassière man
quait par malheur de la modération et du tact nécessaires pour
termes spéciaux à l'Ordre de .Malte (pii pourraient arrêter le lecteur, nous
le renvoyons au. titre XIX. des Statuts (Dr. la, signification dm termes)
dont il trouvera wna traduction commode au toni e VI de l'ouvrage cité
de l'abbé de V'ertot, p. 2HH.
1 On trouvera des renseignements très curieux sur Romégas et Saint-
Aubin dans les (Euvrrs de Jiva/ntóme {(-ά. Lalanne, pubi, par la Soc, c/,' Hist,
de France), tome V", p. ·2'ό'.> à 2o6. Brantôme était allé en. course avec
Romégas.
2 Sur l'histoire du Magistère de La Cassière, on ne peut guère con
sulter (pie B. Dal Pozzo, op. cit., p. 45 à 210.
3 La Cassière termina le palais des (Grands Maîtres; il construisit
la Châtellenie, l'Hôpital et l'Eglise conventuelle de Saint-Jean. 78 LA DÉPOSITION ET LA MORT
mener à bien ses projets de réforme : ses partisans comme ses en
nemis s'entendent pour nous le dépeindre absolu dans ses idées,
brutal dans le commandement l. Des moyens plus doux eussent peut-
être réussi où une trop grande rigueur échoua. Loin de se raffer
mir, en effet, l'autorité du Grand Maître alla s'affaiblissant 2 et, au
début de 1581, neuf ans après son élection, La Cassière

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