Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, sénéchal d Anjou, du Maine et de Touraine [premier article]. - article ; n°1 ; vol.30, pg 377-424
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Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, du Maine et de Touraine [premier article]. - article ; n°1 ; vol.30, pg 377-424

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1869 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 377-424
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1869
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Gaston Dubois-Guchan
Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, sénéchal
d'Anjou, du Maine et de Touraine [premier article].
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1869, tome 30. pp. 377-424.
Citer ce document / Cite this document :
Dubois-Guchan Gaston. Recherches sur la vie de Guillaume des Roches, sénéchal d'Anjou, du Maine et de Touraine [premier
article]. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1869, tome 30. pp. 377-424.
doi : 10.3406/bec.1869.446262
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1869_num_30_1_4462620"S
RECHERCHES
SUR LA
VIE DE GUILLAUME DES ROCHES
SÉNÉCHAL D' ANJOU, DU MAINE ET DE TOURAINE.
PREMIERE PARTIE.
XIIe SIÈCLE JUSQU'EN 1204. DEPUIS LE MILIEU DU
I.
GUILLAUME DES ROCHES
DEPUIS SA NAISSANCE JUSQU'A SON MARIAGE
1155 à 1160 — 1190.
Sa naissance entre 1155 et 1160. — Son premier mariage avec une femme
nommée Philippe. — II fonde le prieuré du Houx à Jupilles (entre
1187 et 1199). — Son second mariage avec Marguerite, fille de
Robert IV, seigneur de Sablé, et de Clémence de Mayenne (1190). —
Sa femme lui apporte en dot Sablé, Loupelande et la Suze, au Maine;
Précigné, Briolé et Brion, en Anjou.
La date de la naissance de Guillaume des Roches est inconnue.
Sans pouvoir la préciser d'une manière formelle, nous allons, ce
qui n'a pas encore été fait, essayer de l'assigner approximat
ivement.
L'époque connue de son mariage eût pu servir à fixer cette
naissance, mais aucun historien ne nous l'indique. Nous croyons
pourtant devoir rapporter ce mariage à l'année 1190, époque
du départ de Robert de Sablé pour la troisième croisade. Il n'est
pas probable, en effet, que ce seigneur ait laissé sa fille
Marguerite au milieu des embarras de toute sorte suscités à un
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homme, à plus forte raison к une femme, par tous les petits
seigneurs voisins, suivant les mœurs du temps. Le fief de Sablé
avait assez d'importance pour exciter la convoitise d'une foule
de nobles du Maine ; aussi , Robert de Sablé dût-il chercher à
prémunir sa fille contre ces dangers en lui donnant un mari
d'une valeur et d'une expérience éprouvées, qui la pût défendre
et lui servir de protecteur dans toutes les vicissitudes de la vie
féodale. Qu'en conclure? C'est que pour remplir les vues de
Robert, Guillaume des Roches devait être en 1190 un homme
fait, c'est-à-dire âgé d'environ 35 ans. De plus, comme nous le
ferons voir, lors de ce second mariage, il était déjà veuf d'une
première femme nommée Philippe. On peut donc présumer
qu'ayant en 1190 l'âge que nous indiquons, il avait dû naître
entre 1155 et 1160; et l'on remarquera que ce point de départ
lui donnerait, en prenant l'année 1155 pour celle de sa nais
sance, 67 ans lors de sa mort en 1222, durée d'une vie ordinaire.
Ce qui fortifie la présomption que Guillaume des Roches s'est
marié, comme nous le disons, en 1190, c'est le mariage de sa
propre fille Clémence. Car, en 1207, celle-ci était déjà femme
de son premier mari, Thibaud, comte de Blois l. D'après les
mœurs du temps et d'après les canons de l'église , l'âge nubile
des femmes était douze ans. Si donc, nous donnons, en 1207,
douze ans à Clémence, elle serait née en 1195; mais, outre qu'il
est peu probable qu'elle se soit mariée si jeune, la charte de 1207
où elle figure étant une donation , fait supposer qu'elle devait
avoir au moins quatorze ans pour avoir conscience de ses actes ;
considération qui ferait remonter sa naissance à Tannée 1193.
Puis, rien ne prouve que l'année 1207 soit la première de son
mariage. Ce n'est pas tout : Clémence n'était que la fille puînée
de Guillaume, elle avait pour aînée sa sœur Jeanne; elle avait
enfin un frère nommé Robert. En combinant les dates possibles
de ces diverses naissances avec le temps nécessaire pour la
gestation, on arrive bien près de l'année 1190, et, même en ce
cas, faudrait-il supposer que Marguerite accoucha régulièrement
chaque année, ce que rien n'atteste. Il est plus naturel de croire
qu'elle eut ses enfants à des intervalles inégaux, ce qui nous
ramènerait certainement alors à 1190, époque à laquelle
rattachons le mariage de Guillaume des Roches.
1. Dom Housseau, t. 6, n° 2643. 379
On connaît peu les premières années de la vie du célèbre séné
chal dont on ne parle pour la première fois que quelques années
avant 1190. Yers cette époque, on le voit paraître dans un acte,
malheureusement sans date , mais antérieur aux dix dernières
années du xne siècle. C'est une donation par laquelle notre
personnage, qui s'y intitule simplement Guillermus de
Rupibus, fait présent à Notre-Dame de la Boissiere , en Anjou,
en perpétuelle aumône , de deux arpents de prés situés : in
lung a insulla , juxta angulum nemoris i. Parmi les
témoins de cette donation, figurent Philippe et Hilaire (Philippa
et Hilaria), femme et belle-mère de Guillaume. D'autres
personnages tels que Pierre Savari, Mathieu de la Jaille,
Geoffroi de Vilaines , de Vilennis , Geoffroi ď Auverse , de
Avernicia 2, Pierre , clerc , Hardouin Maumoine , Malus
Monachus, Raoul, son frère, et plusieurs autres 3. — Cette
pièce est une des plus importantes que nous ayons parcourue ;
elle mentionne un fait que, jusqu'ici, aucun historien, pas même
Ménage, n'avait soupçonné, savoir : un premier mariage de
Guillaume des Roches. C'est bien de lui qu'il s'agit dans l'acte
en question. Car les personnages qu'on y voit figurer se retrou
vent avec le sénéchal à d'autres époques de sa vie, soit Pierre
Savari, assistant avec lui à une fondation que fait le roi Richard
en faveur d'une abbaye 4, soit Mathieu de la Jaille 5 et Geoffroi
ď Auverse 6, témoins des fondations de Guillaume lui-même. Ce
n'est pas tout : l'abbaye de la Boissiere, à qui la donation
1. Les termes vagues dans lesquels cette donation est faite, manqueraient
complètement à la précision que ce genre ďactes demande, si lunga insula
n'était pas le nom particulier d'un lieu dit dont nous avons perdu la trace.
2. Le nom de terre Avernicia qu'on lit ici, est écrit ailleurs Auverucia où
nous croyons voir Auverse (Maine-et-Loire, ar. Baugé, с Noyant) plutôt que
Auvers le Hamon qui, en latin, se dit Alverstis, Alversa, Auveriee, Auversa,
Auversum Hamonis. Cauvin, Gëog. de l'anc. dioc. du Mans, p. 17.
3. Dom Housseau, t. 6, n° 2129.
4. Pierre Savari est nommé avec Guillaume des Roches parmi les témoins
d'une donation que fit aux religieuses des Loges (ordre de Fontevraud), au
diocèse d'Angers, Richard, roi d'Angleterre. Cart, de Fontevraud , t. I, fol.
229 r\
5. Pour Mathieu de la Jaille, voir la donation faite par Guillaume à Mar-
moutier entre 1187 et 1199. Cariul. de Marmouiier, fol. 239 r°.
6. Geoffroi d'Auverse, de Auverucia, est cité dans la confirmation, par
Guillaume des Roches, des largesses de son neveu Baudouin, aux moines de la 380
s'adresse, nous offre une nouvelle garantie de ce que nous
affirmons, la famille des Roches l'ayant comblée de bienfaits.
Sans compter les libéralités que lui fit, en 1203, le propre
neveu de Guillaume, Baudouin des Roches, et que son oncle
confirma l, un Geoffroi des Roches, issu d'un fils de ce Bau
douin lui fit en 1257, nous l'avons dit, un don de 50 sous
de rente annuelle sur le péage des ponts du Lude 2, de plus, à
cette époque, il n'y a dans la famille des Roches de personnage
connu sous le nom de Guillaume que celui qui nous occupe.
Enfin, le début même de la pièce : Posterorum nostrorum
labenti memorie brevi scripto tradimus, forme usuelle des
actes de la seconde moitié du xn° siècle, nous fait, outre tous les
autres motifs, placer la charte en question à cette époque. Ce
sont ces différentes considérations qui nous permettent de tirer
parti de cette pièce défectueuse en ce sens qu'outre qu'elle n'a
point de date, elle ne s'explique pas sur la situation des biens
donnés (ce qui eût pu servir à éclaircir complètement notre
hypothèse), et que le sceau qui eût au moins donné les armes du
bienfaiteur de la Boissiere est perdu ainsi que les lacs qui le
retenaient. La pièce qui suit celle-ci

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