Réflexions sur le Chasséen - article ; n°1 ; vol.55, pg 94-104
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1958 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 94-104
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 125
Langue Français

Extrait

Jacques Audibert
Réflexions sur le Chasséen
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1958, tome 55, N. 1-2. pp. 94-104.
Citer ce document / Cite this document :
Audibert Jacques. Réflexions sur le Chasséen. In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1958, tome 55, N. 1-2. pp. 94-
104.
doi : 10.3406/bspf.1958.3638
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1958_num_55_1_3638Réflexions sur le Chasséen
PAR
Jacques AUDIBERT

II y a quelques années seulement que l'on s'est avisé de rapprocher
des tessons découverts en des lieux souvent fort distants les uns des
autres et qu'on s'est aperçu de leur parenté. Ces tessons étaient ceux
du camp de Chassey, ceux du Campigny, ceux des innombrables grottes
du Gardon pour ne citer que les gisements les plus célèbres, et ils avaient
en commun, notamment, des anses multiforées répondant au nom buco
lique dé « Flûtes de Pan » et une décoration de triangles ou de rectangles
finement incisés. La civilisation chasséenne était retrouvée ou, du moins,
était née.
Très vite les découvertes se multiplièrent et on trouva du Chasséen
partout, non seulement en station de surface ou en grotte, mais encore
dans les dolmens simples, les dolmens à couloir, les caissons non-mégal
ithiques, les hypogées, les tholoi, etc., etc. La multiplicité des manif
estations culturelles de cette « civilisation » semblait finalement si
étrange que tout dernièrement notre ami M. Escalon de Fonton la
qualifiait de « fourretout commode» (I). Voici les réflexions que suggère
un examen objectif de la question.
L'outillage lithique. Si, dans la partie septentrionale de la France et
dans la partie méridionale l'on retrouve la même céramique (à certains
détails près) il n'en est pas de même pour l'outillage lithique « campi-
gnien » au Nord, lamellaire et de tradition tardenoisienne au Sud. L'on
peut objecter que les campigniens ont acquis cette au contact
des gens de la lame. C'est un fait admis, mais on n'a point le droit de
réunir les gisements de ces deux zones sous le même vocable chasséen
et d'en faire une civilisation unitaire, car leurs matériels lithiques sont
foncièrement dissemblables et ne présentent aucun lien commun.
Le gisement célèbre du Campigny a été récemment cité comme exemple
éclatant du contraste qu'il offre avec les gisements méridionaux à
céramique de Chassey (II). On a parlé à son sujet de substratum Campi-
gnien impuissant à définir une civilisation sans le secours de l'élément avec comme corollaire la dénomination de Chasséen pour
l'ensemble et son assimilation, de ce fait, au Chasséen du Midi de la
France.
Il est logique d'admettre cependant que l'outillage lithique représente
le fonds humain traditionnel, fonds sur lequel est venu se plaquer la
céramique de Chassey, adoptée soit parce qu'elle constituait un progrès,
soit pour d'autres raisons qui nous échappent encore. Personne ne
conteste plus en fait que cette céramique ait été adoptée ici par une
ou des populations bien différentes de celles du Midi de la France, mais
communauté de céramique n'entraîne pas forcément communauté de
civilisation et on n'a pas le droit de les réunir ni de les comprendre
dans un même cadre; enfin, plus on s'éloigne du Sud, plus l'écart chro
nologique devient grand et l'on aimerait à ce propos notamment qu'on
n'applique point le terme de chasséen pour certains vases des dolmens
de l'Ouest, terme qui risque de créer la confusion (1).
La céramique. Deux séries sont discernables dans le répertoire cér
amique chasséen :
(*) Note reçue le 24.12.1956, résumée à la séance d'octobre 1957. Etude
rédigée courant 1955.
(1) S. Pigott, dans son étude sur le néolithique occidental en France,.
(l'Anthropologie, t. LXVII, 5-6, 1953, pp. 434-435) semble également
abonder dans ce sens. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 95
■ — Une série inornée (80 % à 90 %).
— Une série ornée (10 à 20 %) (2).
Cette dernière série caractériserait le chasséen ancien (dit aussi Chas
séen I A) [III].
Le chasséen récent (dit Chasséen IB) lui, ne possède que la première.
(1 % de décoration cependant signalé par le même auteur).
C'est dire que la série inornée, pour sa part, couvrirait ces deux
périodes et que donc, en l'absence de certains fossiles directeurs, dans
un gisement pauvre, on peut faire une erreur d'attribution, et si le
chasséen a duré plusieurs siècles l'erreur va ainsi s'étager. D'autre part,
sur la seule foi de vases carénés à pâte fine et portant anses perforées
on parle de chasséens constructeurs de dolmens à couloir ou de tholoi en
Bretagne, dans les Charentes, etc.. Or, dans le département de l'Hérault,
pour ne parler que de celui-ci, il y a une grande quantité de ces do
lmens à couloir répartis, comme en Bretagne, dans la région côtière et
ces dolmens ne renferment pas de poterie de Chassey. Voilà un fait qui
doit d'autant plus inciter à la réflexion que les stations chasséennes
abondent ici. On peut s'étonner que les chasséens aient construit de
telles sépultures ici et pas ailleurs.
Que ces aient été vidées et réutilisées ne nous paraît pas
une objection valable, on en connaît plus de 50 à ce jour et il n'en est
pas une qui ait livré, oublié dans un recoin, un seul dépôt avec vase et
outillage typique. Comme il est de règle en pareil cas, l'on se réfère à
des menus objets, une lame ici, un tesson caréné là (et encore combien
rares) tous objets inutilisables car faisant partie du stock de maintes
civilisations et donc pas forcément chasséens (3).
Ces dolmens à couloir, répartis en deux colonies autour de la Médi
terranée (colonie languedocienne et provençale), datent en réalité du
chalcolithique (au sens d'Age du Cuivre) attribution que ne contredisent
point les conclusions auxquelles on est arrivé en Espagne et en Sardai-
gne. Sur la foi de tels éléments on a voulu également attribuer aux
chasséens les hypogées arlésiens (IV) (et par extension ceux du Gard),
or quels sont les éléments qui justifieraient cette attribution pour les
hypogées d'Arles?
Bounias. Une écuelle hémisphérique avec bouton unique perforé et
fond cupule avec quatre dépressions dessinant grossièrement une croix.
La Source. Flèche et perçoirs sur lames (donc chasséens).
Amaud-Castellet. Flèche sur lame, bouton perforé, grande cuillère
ovoïde et divers tessons non précisés.
Il est nécessaire ici d'ouvrir une parenthèse assez longue pour pré
senter un point de vue différent sur la question et expliquer pourquoi
nous ne croyons point aux chasséens constructeurs de ces hypogées,
puis pourquoi nous ne les croyons pas plus constructeurs des autres
types de sépultures signalés plus haut. Cette parenthèse a déjà fait
l'objet d'une première note dans le présent bulletin (V) et sera bientôt
suivie seconde plus développée et corrigée (VI). En voici la
substance :
Nous avions été frappé en étudiant les séries céramiques exposées
dans les Musées de Nîmes et de Montpellier voici quatre ans déjà, par
la présence de poteries fines, très bien cuites, tantôt inornées, tantôt
présentant une décoration de cannelures diversement disposées mais
toujours absolument dissemblables de celles des champs d'Urnes, et
portant des anses unies ou biforées. Le tout évoquant assez, pour les
exemplaires inornés évidemment, la céramique non décorée de Chassey.
L'on peut souvent s'y tromper et l'on s'y est trompé (Fig. 1). Très vite
nous avons pu l'individualiser et démontrer qu'elle était toujours
associée à un outillage de cuivre pur dont les éléments sont : hachette
(2) Proportion d'après J. Arnal, variables d'ailleurs selon ses publi
cations.
(3) Nous sommes en mesure de prouver cette assertion avec plus de
vingt exemples pris uniquement dans nos propres trava

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