Relations recherche publique/industrie : quelles conditions d efficacité ? - article ; n°1 ; vol.69, pg 57-74
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Revue d'économie industrielle - Année 1994 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 57-74
If economists of technical change dealt with the public research/industry interface, the literature lacks empirical contributions. The present paper is clearly empirical. It investigates the efficiency of the relationship between public research institutions and Industry. It combines two perspectives : the firm looking for solutions to its problems and the public laboratory trying to help in this process. Our empirical work is based on the study of 32 cases of partnership. It suggests that the efficiency of the interface depends on the context (nature of innovations, public research skills needed, duration of relationships, technological strategies of firms) and on the strategies of public research institutions (organizational linkages). To test efficiency conditions of these linkages, four hypothesis are examined and discussed.
Si l'économie du changement technique s'est intéressée aux relations recherche publique/industrie, la littérature manque de travaux empiriques. La présente contribution, résolument empirique, aborde l'efficacité des relations recherche publique/industrie du double point de vue d'une entreprise partenaire qui entend trouver des solutions à ses problèmes et du laboratoire public qui cherche à l'y aider. Le travail repose sur l'étude de 32 cas de partenariats laboratoires publics/entreprises. Il en ressort que l'efficacité des partenariats dépend des situations rencontrées (nature des innovations, des compétences de la recherche publique, horizon temporel des relations, stratégies technologiques des firmes) mais aussi des stratégies de la recherche publique (modes organisationnels). Pour spécifier les conditions d'efficacité de ces relations, quatre hypothèses sont testées et discutées.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Thierry Gonard
Thomas Durand
Relations recherche publique/industrie : quelles conditions
d'efficacité ?
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 69. 3e trimestre 1994. pp. 57-74.
Abstract
If economists of technical change dealt with the public research/industry interface, the literature lacks empirical contributions. The
present paper is clearly empirical. It investigates the efficiency of the relationship between public research institutions and
Industry. It combines two perspectives : the firm looking for solutions to its problems and the public laboratory trying to help in this
process. Our empirical work is based on the study of 32 cases of partnership. It suggests that the efficiency of the interface
depends on the context (nature of innovations, public research skills needed, duration of relationships, technological strategies of
firms) and on the strategies of public research institutions (organizational linkages). To test efficiency conditions of these
linkages, four hypothesis are examined and discussed.
Résumé
Si l'économie du changement technique s'est intéressée aux relations recherche publique/industrie, la littérature manque de
travaux empiriques. La présente contribution, résolument empirique, aborde l'efficacité des relations recherche publique/industrie
du double point de vue d'une entreprise partenaire qui entend trouver des solutions à ses problèmes et du laboratoire public qui
cherche à l'y aider. Le travail repose sur l'étude de 32 cas de partenariats laboratoires publics/entreprises. Il en ressort que
l'efficacité des partenariats dépend des situations rencontrées (nature des innovations, des compétences de la recherche
publique, horizon temporel des relations, stratégies technologiques des firmes) mais aussi des stratégies de la
publique (modes organisationnels). Pour spécifier les conditions d'efficacité de ces relations, quatre hypothèses sont testées et
discutées.
Citer ce document / Cite this document :
Gonard Thierry, Durand Thomas. Relations recherche publique/industrie : quelles conditions d'efficacité ?. In: Revue
d'économie industrielle. Vol. 69. 3e trimestre 1994. pp. 57-74.
doi : 10.3406/rei.1994.1537
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1994_num_69_1_1537GONARD*
Thierry
Chercheur, laboratoire « Stratégie & Technologie »,
École Centrale Paris
Thomas DURAND**
Professeur, Ecole Centrale Paris,
Directeur « Stratégie & Technologie »
RELATIONS
RECHERCHE PUBLIQUE/INDUSTRIE :
QUELLES CONDITIONS D'EFFICACITÉ ?
I. — INTRODUCTION
II est demandé de façon de plus en plus pressante aux laboratoires de recher
che publics d'intensifier leurs efforts pour mettre leurs résultats de recherche
et leurs compétences au service de l'activité économique. L'expérience acquise ces
dernières années en matière d'interface recherche publique/entreprises montre qu'il
convient de rendre plus efficaces ces interactions tant sont nombreux les cas d'échecs
et de frustrations réciproques.
La France alloue en effet annuellement quelque 160 milliards de francs pour
sa recherche et développement ; sur ce total, plus de 60 sont attribués
aux centres de recherche publics (CNRS, CEA, INSERM, INRA... ) et aux
universités.
Les missions premières de la recherche publique fondamentale sont la product
ion et la diffusion de connaissances ainsi que la formation. Par ailleurs, certains
organismes finalisés (CEA, CNES, CNET...) ont pour objectif prioritaire l'abou-
(*) Thierry GONARD est chercheur au laboratoire « Stratégie & Technologie ». Ses recherches por
tent sur l'évaluation des politiques publiques de recherche et le management de l'innovation tech
nologique. Sa thèse, soutenue en juin 1992, traite de l'efficacité des relations recherche
publique/industrie.
(**) Thomas DURAND est professeur à l'École Centrale Paris où il dirige le laboratoire « Stratégie
& Technologie ». Ses recherches et publications portent sur la stratégie d'entreprise, le manage
ment de la technologie et de l'innovation ainsi que sur les politiques publiques de recherche.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 69, 3e trimestre 1994 57 tissement de développements technologiques d'intérêt général : l'énergie nucléaire,
l'espace, les télécommunications... Il est progressivement apparu aux décideurs
publics qu'un investissement aussi important dans la science et dans certaines filières
technologiques devait d'une façon ou d'une autre contribuer à la compétitivité
économique du nombre le plus large possible d'entreprises.
Des efforts multiples ont été déployés dans ce sens depuis la fin des années 70.
Ainsi, des actions ont été entreprises pour permettre aux 1 1 milliards de francs
alloués annuellement au CNRS de contribuer non seulement au rayonnement scien
tifique et culturel de la France mais aussi à son développement économique.
Tout d'abord utilisée, l'expression valorisation de la recherche publique laissait
à tort supposer qu'il existait un gisement de résultats de recherche en attente
d'exploitation. La réalité de la recherche publique étant plutôt celle d'un potent
iel de compétences accumulées que les entreprises peuvent mobiliser à leur ser
vice, l'expression transfert de technologie a donc pris le relais. Toutefois celle-ci
décrit encore assez mal la nature des mécanismes complexes qui conditionnent l'eff
icacité des relations existant entre un laboratoire public de recherche et une
entreprise.
En la matière, le « chain link model » de S.S. Kline et N. Rosenberg (1986) const
itue, à nos yeux, une référence essentielle. En mettant l'accent sur les nombreux
liens et bouclages existant entre la recherche et l'innovation, les auteurs soulignent
d'abord la complexité du processus d'innovation.
Les divers effets de rétroaction illustrent ensuite combien la cible d'un projet
de R&D est mobile et incertaine, nécessitant donc une redéfinition dynamique des
objectifs du développement. Entre autres implications, cette idée conduit à suggé
rer d'adapter corollairement les démarches d'évaluation à la spécificité des pro
jets et de leurs résultats.
Enfin, Kline et Rosenberg décrivent le rôle de la recherche dans le processus
d'innovation : la recherche contribue à l'acquisition et au développement d'une
base des connaissances et de compétences susceptibles d'être mobilisées pour résou
dre les problèmes rencontrés tout au long du processus de et de
maturation de l'innovation.
À la lumière de ce modèle, nous éclairerons dans la deuxième partie de cet arti
cle notre problématique en précisant la perspective que nous adoptons et ce que
nous entendons par efficacité des relations recherche publique/industrie. Nous pré
senterons ensuite dans la troisième partie les principaux résultats de notre travail
conduit au sein du CNRS et du CEA sur 32 cas de partenariats industriels. Enfin,
dans la quatrième partie, nous testerons des hypothèses sur les conditions d'effi
cacité de ces relations.
II. — LA PROBLÉMATIQUE
1. Les relations recherche publique/industrie : une mise en perspective
Deux grandes visions émanent de la littérature sur les relations recherche publi
que/industrie : l'une que l'on pourrait qualifier de négative, l'autre indéniable-
58 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 69, 3e trimestre 1994 plus positive. Appartiennent au premier courant les contributions de U. Schi- ment
mank (1988), I. Feller (1990) et C. Kaysen (1986) ou encore E. Mansfied (1991),
qui perpétuent l'image linéaire du processus de l'innovation. La seconde vision,
plus positive, est notamment développée par R.D. Varin et D.S. Kukich (1985),
D. Blumenthal (1986), R. Van Dierdonck et K. Debackere (1988), W.E. Mac Mull
an et K. Melnick (1988) ou K. Pavitt (1991). Pour eux, l'efficacité des relations
recherche publique/industrie ne se situe pas seulement dans l'utilisation des « résul
tats » des recherches mais plutôt dans le recours possible aux compétences ainsi
développées. Soulignons que D. Blumenthal, R. Van Dierdonck, K. Debackere
et B. Engelen (1990), W.E. Mac Mullan et K. Melnick défendent l'idée que les
relations développées par la recherche publique avec les entreprises ne sont pas
incompatibles avec la mission de production de connaissances scientifiques. Les
travaux de Centrale Management au CNRS (1990) aboutisse

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