Le Concile expliqué aux laïcs innocents
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Il y a quelques années, une bombe explosait devant une synagogue parisienne, faisant des victimes parmi les passants, et le Premier Ministre de l'époque déplorait que, visant des Juifs, l'attentat avait tué « des Français innocents », provoquant la question : « Innocents? Alors, il y avait les coupables? Qui sont ces coupables?» En reprenant l'adjectif « innocent », on a voulu provoquer une interrogation similaire.
Le Concile Vatican II a provoqué dans l’Église d'Occident un bouleversement qui, par beaucoup d'aspects, est catastrophique. Cependant le livre ne pointe pas le doigt vers des coupables personnels. Il n'attribue pas les dérives conciliaires à la malice mais, essentiellement, à la pesanteur d'une pensée de groupe que les Pères Conciliaires n'ont pu maîtriser. ière de la psychologie de groupe 1.5. La pente naturelle du processus de pensée des novateurs 1.5. La pente naturelle du processus d'élaboration de compromis entre « novateurs » et « traditionnels » 2. La chronologie du Concile 3. La Première Session du Concile 3.1. La Constitution Dei Verbum 3.2. Le décret « Christus Dominus » 3.3. Le Décret « Inter Mirifica » sur les moyens de communication sociale 3.4. La Constitution dogmatique Sacrosanctum Concilium sur la sainte Liturgie. 3.5. Le Message des Pères du Concile à tous les hommes 4. La Fin de la Première session 5. Les deuxième, troisième et quatrième session. 5.1. Vision globale 5.2. L'élection de Paul Il y a quelques années, une bombe explosait devant une synagogue parisienne, faisant des victimes parmi les passants, et le Premier Ministre de l'époque déplorait que, visant des Juifs, l'attentat avait tué « des Français innocents », provoquant la question : « Innocents? Alors, il y avait les coupables? Qui sont ces coupables?» En reprenant l'adjectif « innocent », on a voulu provoquer une interrogation similaire.
Le Concile Vatican II a provoqué dans l’Église d'Occident un bouleversement qui, par beaucoup d'aspects, est catastrophique. Cependant le livre ne pointe pas le doigt vers des coupables personnels. Il n'attribue pas les dérives conciliaires à la malice mais, essentiellement, à la pesanteur d'une pensée de groupe que les Pères Conciliaires n'ont pu maîtriser.

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Publié le 05 mars 2013
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Langue Français

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Le Concile Vatican II expliqué aux laïcs innocents Marcel Toussaint Version 1.0 Paris, janvier 2013
Reproduction autorisée
Table des matières Préface1. Le qémarrage qe Vatican II1.1. La Préparation qe Vatican II1.2. Le qanger qe qérive1.3. Jean XXIII : Une lecture biaisée qes leçons qu monqe q'aujourq'hui1.4. Le qémarrage qu Concile, vu à la lumière qe la psychologie qe groupe1.5. La pente naturelle qu processus qe pensée qes novateurs1.5. La pente naturelle qu processus q'élaboration qe compromis entre « novateurs » et « traqitionnels »2. La chronologie qu Concile3. La Première Session qu Concile3.1. La Constitution Dei Verbum3.2. Le qécret « Christus Dominus »3.3. Le Décret « Inter Mirifica » sur les moyens qe communication sociale3.4. La Constitution qogmatiQue Sacrosanctum Concilium sur la sainte Liturgie.3.5. Le Message qes Pères qu Concile à tous les hommes4. La Fin qe la Première session5. Les qeuxième, troisième et Quatrième session.5.1. Vision globale5.2. L'élection qe Paul VI5.3. La qiscussion sur le Schéma « De Ecclesia » et « Lumen Gentium »5.4. La qévotion à la Sainte Vierge et le chapitre 8 qe Lumen Gentium5.5. La Constitution Pastorale Gauqium et Spes5.5.1. Première présentation qe Gauqium et Spes5.5.2. La Constitution pastorale Gauqium et Spes sur l'Église qans le monqe qe ce temps5.5.3. Commentaire5.6 Déclaration Dignitatis Humanae sur la liberté religieuse5.7. Décret Aq Gentes sur l'activité missionnaire qe l'Église (7 qécembre 1965) et Décret Nostra Aetate sur les religions non chrétiennes (28 octobre 1965)5.8. Le qiscours qe Paul VI à l'ONU5.9. Orientalium Ecclesiarum (qécret sur les églises orientales catholiQues, 21/11/64) et Unitatis Reqintegratio (L'Oecuménisme, 21/11/64)5.10. Les qéclarations et qécrets sur l'équcation et la qiscipline5.10.1. Presbyterorum Orqinis5.10.2. Décret Apostolicam Actuositatem sur l'apostolat qes laïcs5.10.3. Décret Perfectae Caritatis sur la vie consacrée5.10.4. La Déclaration Gravissimum Equcationis Momentum6. ConclusionAPPENDICESAppenqice1. Serment anti-moqernisteAppenqice 2. Chronologie qu Concile
Préface En Novembre 2012, la principauté du Liechtenstein et le Saint-Siège ont achevé les négociations en vue d’un nouveau concordat sur les relations Église-État. La signature de l’accord devait intervenir au début de décembre. Cet accord a fait l'objet d'un débat au parlement de la Principauté lors d’une séance extraordinaire convoquée le 15 novembre 2012. Point principal: mettre fin à la définition de la religion catholique comme Église nationale. Et ouverture de la voie à l’égalité des religions. L’Église catholique abandonne les privilèges liés à son statut de religion d’État. Une nouvelle réglementation doit codifier notamment la question de l’enseignement de la religion dans les écoles ainsi que celle du financement des communautés reconnues. Le gouvernement de la principauté propose l’introduction d’un impôt ecclésiastique pour les religions reconnues. (Source: http://info.catho.be/2012/11/15/le-catholicisme-ne-sera-plus-leglise-nationale-au-liechtenstein/) Ainsi le Liechtenstein s'est vu forcé, après l'Espagne, la Colombie etc... à renoncer, pour se plier aux désirs du Vatican, à conserver la religion catholique comme religion nationale et à modifier sa constitution en conséquence. La question qui se pose est : qui dirige au Vatican ? Parlons un peu du cas du Liechstenstein, puisque c'est le plus récent d'une série malheureusement assez longue. La Principauté de Liechtenstein est un petit pays de 160,5 km², avec une population d'environ 36 000 habitants (Eurostat 2011), très largement catholique. Le 22 décembre 1997, cette tradition catholique fut, du reste, récompensée par le pape Jean-Paul II, qui érigea la ville de Vaduz en archevêché. Cela ne devait pas protéger les habitants de la Principauté des caprices romains. Le dimanche 18 septembre 2012, les 18 000 électeurs du Liechstenstein refusaient de légaliser l'avortement dans la principauté, en votant contre une initiative populaire en ce sens soumise à référendum. La proposition intitulée "aider plutôt que punir" n'a recueilli que 47,7% des suffrages contre 52,3 % de votes défavorables, pour une participation de 60% environ. L'avortement est interdit et passible d'un an de prison dans la Principauté et même lorsqu'il a été pratiqué à l'étranger. Le gouvernement et le parlement du Liechtenstein avaient, comme le Prince, indiqué être opposés au texte proposé au vote le 18 septembre 2012, bien que les pays voisins, la Suisse et l'Autriche, aient autorisé l'avortement et que l'ONU ait demandé plusieurs fois au Liechtenstein d'adopter une telle loi. Déjà en 2011, le prince régent Alois avait indiqué que si les citoyens votaient en faveur de l'avortement, il y mettrait son veto. Cet usage du pouvoir princier avait enclenché un débat sur la pertinence et la légitimité des prérogatives princières. Les opposants parvinrent à obtenir un référendum, qui se tint le 1er juillet 2012. Celui-ci proposait de retirer à la famille régnante le droit de mettre un veto aux décisions prises par référendum (en revanche, elle conserverait le pouvoir de bloquer la législation adoptée par le parlement). Le prince régent indiqua avant le vote que, si la population votait 'oui', il se retirerait de la vie politique : « Il n'est pas question que la maison princière apporte sa caution à une politique qu'elle n'approuve pas ». Le non l'avait emporté avec 76,1 %. On ne peut s'empêcher de s'interroger sur la coïncidence qui veut que le Vatican ait forcé la main de la Principauté si peu de temps après ces votes, pour l'amener à modifier l'article 37 de la constitution qui, pourtant, se contentait de stipuler que : Article 37. 1. La liberté religieuse et de conscience est garantie à chacun. 2. L'Église catholique romaine est l'Église nationale et jouit à ce titre de l'entière protection de l'État ; l'exercice de leur religion et la célébration de leur culte sont garantis aux autres confessions, dans les limites des bonnes mœurs et de l'ordre public. Oui, vraiment, la question se pose : qui diable dirige au Vatican ? Comment l’Église romaine institutionnelle en est-elle arrivée à interdire – car c'est bien de cela qu'il s'agit - à une communauté de chrétiens même aussi réduite que la Principauté du Liechstenstein, qui est presque un club privé, à faire de la religion catholique sa religion officielle ? C'est que le Concile Vatican II a bouleversé l’Église en profondeur.
Ce qu'on voudrait montrer dans ce petit écrit est que ce n'est pas sur le plan de la théologie que ce concile a erré le plus gravement. Sur ce plan, le Saint Esprit qui dirige l’Église a évidemment réussi à éviter tout dérapage excessif et même à faire plus fortement prendre conscience à sa hiérarchie du caractère universel du salut apporté par l’Évangile, ce qui est une très bonne chose. Non, c'est sur le plan de la sociologie que ce concile s'est révélé catastrophique et même remarquablement catastrophique. L'exemple du Liechstenstein qu'on vient de citer montre à quel point la désorientation la plus spectaculaire règne dans les milieux de la haute hiérarchie. L'expérience quotidienne des fidèles montre que cette désorientation sévit avec une virulence aussi grande au niveau des simples prêtres. Quelques exemples. Premier exemple, la messe du dimanche. Pour qui habite la campagne et ne possède pas une voiture, assister à la messe dominicale est devenu impossible. L'église du village n'a plus de desservant. Pendant ce temps, à la ville, les messes sont concélébrées par 3, 4, 6 ou 12 prêtres. Et, dans les monastères voisins, on trouve des dizaines de moines qui célèbrent la messe tout seuls, assistés seulement d'un autre moine. Nos hiérarques s'en moquent. D'ailleurs lorsqu'on parvient à trouver une messe, il semble que tout soit fait pour la rendre insupportable (chants de boy-scouts pour « animer » la cérémonie, commentaires incessants etc...). Autre exemple. L'oncle d'une amie était prêtre. Âgé, retiré à Nice dans un appartement qu'il partageait avec sa sœur – la mère de mon amie, il avait la permission de célébrer la messe à domicile. Eh bien, chaque fois que, lors de ses vacances à Nice, cette amie souhaitait, elle et ses enfants, assister à sa messe en semaine, l'oncle leur infligeait un sermon. Bien entendu, les hommes étant ce qu'ils sont, ce qu'on entendait dans ses sermons était souvent l'argumentation qu'il n'était pas parvenu à faire accepter dans les conversations familiales de la journée. Ni mon amie ni ses enfants n'ont voulu continuer à assister à ce genre de messe. Elle s'est plainte. Sa mère lui a dit qu'elle était trop dure, qu'il fallait comprendre etc. Puis elle s'est rendu compte que sa mère elle-même, qui passait toute l'année avec l'oncle, n'assistait jamais à sa messe. Pour elle aussi, lorsqu'elle était seule avec lui, il faisait un sermon. La « liturgie de la parole, disait-il fait partie intégrante du sacrifice ». Total, il a célébré seul pendant des années, jusqu'à sa mort. A son enterrement, la messe a été concélébrée par une quinzaine de prêtres. C'était abominable. Cependant tout le monde disait : « c'était affreux, mais c'est exactement ce qu'il aurait souhaité». Voilà comment les chrétiens ordinaires, ceux qui ne sont ni évêques ni membre du « presbyterium » ni aumôniers de l'action catholique voient les résultats du « renouvellement liturgique » conciliaire. Mais quittons la France pour un troisième exemple. La communion solennelle et la profession de foi de deux de nos neveux. C'était en Belgique. Une grande cérémonie réunissait plusieurs paroisses et était présidée par le doyen. Les enfants ont récité un « credo » qui a surpris toute l'assistance puis le doyen est monté en chaire. Il était enthousiaste. « Vous rendez-vous compte, a-t-il dit: le credo que ces enfants ont récité, ils l'ont inventé eux-mêmes! ». Les parents de ces enfants ont cessé de pratiquer – on peut penser que c'est pour essayer de conserver la foi. Leurs enfants ont également abandonné tout contact avec l'Église institutionnelle. Un autre exemple, encore en Belgique. Une paroisse située juste à la frontière linguistique. On décide l'abandon du latin. Messe en langue vulgaire, donc mais laquelle? Le français ou le flamand? Les prêtres ont dit : le flamand. Exclusivement le flamand. Chesterton a écrit que lorsqu'on cesse de croire en Dieu, ce n'est pas pour croire en rien, mais en n'importe quoi. Les prêtres français sont passés du catholicisme au marxisme. Les prêtres flamands, du catholicisme au nationalisme flamingant. Ce n'est pas plus malin. Résultat: pendant quelques semaines, les francophones ont assisté à une messe qualifiée de « pirate » sous une grande tente, sur le parvis de leur église. Puis rapidement, cela a été interdit par la police et les gens se sont découragés. Combien pratiquent encore? Dernier exemple : proposez-vous une épreuve simple. Si vous avez un ami agnostique qui désire le baptême, allez trouver votre curé et voyez. Combien de temps, combien d'années de préparation la hiérarchie exigera-t-elle de votre ami avant d'accéder à son désir ? Dans l'année qui a suivi la mort de Jésus, le diacre Philippe a baptisé l'eunuque de la Reine d’Éthiopie en
une après-midi, après une explication de la Bible (un texte du prophète Isaïe) – voir Actes des Apôtres Ch 8, 26-38. Mais aujourd'hui, si votre ami veut se faire baptiser avant 3 ou 4 ou 5 ans, il vaut mieux qu'il s'adresse à un pasteur protestant (et, en prime, le baptême protestant est valide aux yeux de l’Église). La chose la plus décourageante est probablement l'obstination avec laquelle nos hiérarques osent se féliciter en toute occasion « du merveilleux renouvellement dû au Concile Vatican II ». Jean-Paul II sera sans doute canonisé. La foule, paraît-il, l'exigeait à sa mort : « Santo subito ». C'était certainement un homme pieux. Mais aussi un homme volontairement aveugle et drôlement obstiné. Comme Paul VI avant lui, d'ailleurs, et comme Jean XXIII avant ce dernier. Un exemple à donner à nos enfants? Est-ce si sûr ? Entendons-nous. Il n'est pas question ici de critiquer les hommes. Ni les évêques ni les prêtres ni les innombrables laïcs de bonne volonté qui se sont investis à leurs côtés. Il est difficile de trouver une société qui groupe autant de gens estimables, vertueux, charitables, que l’Église catholique. Mais précisément, c'est cela qui fait problème. Comment, avec un personnel aussi remarquable, la barque de Pierre a-t-elle pu faire un aussi sensationnel naufrage ? Que le lecteur ne hausse pas les sourcils : c'est le pape Benoît XVI lui-même qui l'a dit, alors qu'il n'était encore que le cardinal Ratzinger, lors du chemin de croix du vendredi saint 2005 : « Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toute part. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église : en elle aussi, Adam chute toujours de nouveau. Par notre chute, nous te traînons à terre, et Satan s’en réjouit, parce qu’il espère que tu ne pourras plus te relever de cette chute.»(Neuvième station)Entre 1960 et 1970, environ 1500 prêtres français ont démissionné, la plupart sans chercher à s’inscrire dans la procédure réglementaire de « réduction à l’état laïc ». Pour les prêtres ordonnés entre 1965 et 1969, la proportion des départs est de 26,7 %. Globalement dans le monde les ordinations sacerdotales ont, paraît-il, progressé, surtout en Amérique latine et en Afrique, mais dans le monde occidental, la baisse. des vocations est vertigineuse. Ainsi, en France : 992 entrées au Grand Séminaire et 566 ordinations en 1966 ; 135 entrées au Grand Séminaire en 2004 et 90 ordinations. Entre 1965 et 1978, on estime à 13 000 le nombre de prêtres qui ont abandonné les ordres.(Source : Chiron, Paul VI, page 313). Quel énorme gâchis d’énergie, d’intelligences, de vertus. Ceux qui sont partis dans les années 70 n'étaient pas parmi les moins motivés, les moins intelligents, les moins dévoués. Ils sont partis dans le silence. La seule mesure concrète adoptée par la hiérarchie a été la suppression de leurs noms dans l‘« Ordo » des diocèses. Personne ne s’est interrogé vraiment sur les raisons profondes d’une telle hémorragie. On l'a interprétée comme la conséquence de problèmes individuels : affectivité, erreurs sur la vocation, séduction féminine etc. Ce phénomène n’a jamais été perçu comme un phénomène social. Or c'est bien ce qu'il était, et c'est ce que ce petit livre voudrait mettre en lumière. Un phénomène social dû au Concile Vatican II. Notre époque semble s'être donné pour raison d'être la transformation de toute organisation normale en une monstruosité robotisée. Un film documentaire canadien, célèbre dans le monde anglo-saxon, intitulé «The Corporation» (film tiré du livre de Joel Bakan : «The pathological Pursuit of Profit and Power» - Free Press, 2004), explique comment la législation régissant les sociétés industrielles et commerciales s'est constituée: sans réel contrôle de quelconques autorités intellectuelles ou morales mais essentiellement sous la pression de la cupidité d'entrepreneurs influents. Et il montre l'effet qui en a résulté, invinciblement, quasi automatiquement, pour le monde réel. Cet effet, c'est la naissance des grandes compagnies multinationales qui, aujourd'hui, dominent la scène mondiale, avec les conséquences terribles que l'on sait (combien de suicides d'agriculteurs se sont-ils produits aux Indes à cause de la politique cotonnière de Monsanto ? 40 000 ? 50 000, 80 000?). Le point de départ cette la catastrophe, a été la décision (prise en premier aux États-Unis) d'accorder à ces compagnies la personnalité juridique. Or on apprend
dans le documentaire et dans le livre dont il est issu que ces «personnalités juridiques» ont fait l'objet d'une batterie de tests psychiatriques identiques à ceux recommandés par l'Organisation Mondiale de la Santé pour les humains. Et le verdict a été sans appel. C'est un verdict de psychopathie. À la lumière de tous les critères de l'OMS, les grandes compagnies internationales apparaissent comme des psychopathes dangereux qui, s'il étaient humains, seraient internés. Il serait intéressant de soumettre à une batterie de tests identique la machinerie administrative du Vatican. Mais ce qui est plus intéressant c'est de se demander : comment l’Église a-t-elle réussi à se transformer en cette machinerie administrative impersonnelle que nous voyons aujourd'hui ? Comment cela a-t-il pu arriver ? C'est la question à laquelle on a tenté de répondre. Pour cela, on a non seulement lu, le crayon à la main, tous les documents conciliaires, mais on s'est aussi et peut-être surtout attaché à comprendre, à la lecture d'un certain nombre de commentaires, leur histoire, la façon dont ils ont été élaborés. Or en procédant de la sorte, on s'est aperçu qu'il s'était produit dans ce concile un double mouvement : le premier qui, indubitablement sous l'influence du Saint-Esprit, a conduit à des formulations nouvelles et heureuses de certains points de doctrine, et le second, sous l'influence de ce qu'on peut appeler la dynamique de groupe, qui a conduit à introduire dans les relations entre les différentes catégories du clergé et entre l'ensemble du clergé et la foule des fidèles des principes délétères dont nous n'arrêtons pas de subir les conséquences, ce second mouvement étant dû, naturellement, au travail souterrain de ce spécialiste de la transmutation de l'or en plomb qu'est le démon. . C'est le résultat de ce travail que l'on présente dans les pages qui suivent, où, en dépit de commentaires parfois un peu vifs, on n'a pas visé à stigmatiser des personnes, mais plutôt à mettre en relief un processus dont l'ensemble des Pères du Concile ont été, sans doute à leur insu, les victimes, sachant que le premier pas, et le plus indispensable, vers la guérison est l'établissement d'un bon diagnostic.
1. Le démarrage de Vatican II 1.1. La Préparation de Vatican II Le 25 janvier 1959, à Saint-Paul-hors-les murs, le pape Jean XXIII annonçait devant un consistoire de cardinaux son intention de tenir un concile œcuménique. C'était trois mois après son élection (28 octobre 1958). A l'approche de la Pentecôte 1959, le pape se mit à évoquer le futur concile comme « une nouvelle Pentecôte ». Une consultation générale fut organisée auprès des évêques et instituts religieux. La question était de savoir ce que ceux-ci souhaitaient pour le concile. Aucun sujet précis n'était recommandé. Il fut simplement indiqué qu'il ne s'agirait pas, comme pour les conciles précédents, de combattre telle ou telle hérésie, mais de mettre à jour (procéder à un « aggiornamento ») le message évangélique. Les réponses des évêques et des instituts religieux arrivèrent durant l'hiver 1959 et le printemps 1960. Les souhaits étaient largement traditionnels. L'Université de Salamanque, par exemple, réclamait « un nouveau Syllabus des erreurs bibliques, dogmatiques et morales qui prolifèrent », et cette demande était typique de l'attitude d'esprit des pays latins. Un grand nombre de vœux portaient sur la Sainte Vierge, dont on souhaitait voir affirmé le caractère de Médiatrice de toutes les grâces. Cependant la position des épiscopats de l'Europe riche : Allemagne, France, Belgique et Pays-bas en particulier, était plus « progressiste », en ce sens qu'ils souhaitaient une meilleures collaboration avec la société non chrétienne. Les travaux préparatoires du Concile débutèrent le 14 novembre 1960 et durèrent jusqu'au 12 juin 1962. Dix commissions en furent chargées. La plus importante était la Commission Théologique, en charge des question doctrinales, dirigée par le cardinal Ottaviani. Les dix commissions étaient supervisées par une Commission Centrale dirigée par le pape, assisté de trois secrétariats, l'un pour les moyens de communications, le deuxième pour les questions économiques et techniques, et le troisième, celui dont le rôle fut le plus influent, le Secrétariat pour l'unité des chrétiens, présidé par Augustin Bea, s.J., bientôt cardinal. En vingt mois de travaux, la Commission Théologique produisit huit textes: une profession de foi et sept constitutions : Sources de la Révélation, Défense du Dépôt de la Foi, l'Église, la Bienheureuse Vierge Marie, l'État de chasteté et de virginité, le Mariage, la Famille, la Communauté des nations et l'Ordre social. Les textes étaient traditionnels mais avec une certaine ouverture : les Pères de Lubac (s.J.) et Congar (O.P.) étaient consulteurs de la Commission. Cependant Jean XXIII fit quelques déclarations troublantes. Le 3 décembre 1960, il dit : « Primitivement et aussi plus tard, les Conciles avaient pour but de faire la clarté sur un ou plusieurs points de la doctrine catholique qui faisaient l'objet de discussions ou d'interprétations erronées. Aujourd'hui la situation est différente. L'âme se trouve comme envahie d'une joie surnaturelle devant une vraie épiphanie, une Révélation qui ne se limite pas à tel ou tel sujet mais embrasse toute chose, tout bienfait donné au Christianisme. » Et, dans son exhortation apostolique du 23 janvier 1962, il insistait : « Nous pouvons dire à juste titre que nous sommes tous entrés dans une ère nouvelle qui, tout en maintenant dans son intégrité l'héritage sacré transmis par nos pères, annonce un progrès spirituel merveilleux ». Puis, le 1er juillet 1962, dans la lettre encyclique « Agere Poenitentiam », promulguée pour assurer le succès du concile, il écrivait, citant Matthieu 3,1 :Royaume« Faites pénitence, car le des cieux est proche ».Le 13 juillet 1962, sept schémas préparatoires, dont quatre de la Commission Théologique, furent envoyés aux Pères du Concile. Les réactions furent favorable en général, mais il y eut des critiques acerbes. Les cardinaux Suenens (Malines) et Léger (Montréal) en particulier demandèrent au pape de prendre la tête d'un mouvement de réforme en profondeur. Le pape répondit favorablement à cette demande dans son message radiophonique du 11 septembre. Le 28 septembre, on nomma, avec l'accord du pape, 224 experts (periti). Ils furent dispensé du
serment anti-moderniste, exigé de tous les prêtres depuis Saint Pie X (Voir Annexe 1). Le Concile s'ouvrit le 11 octobre 1962 : 2500 Pères Conciliaires se réunirent à la chapelle Sixtine où Jean XXIII prononça le discours d'ouverture « Gaudet Mater Ecclesia ». Dans ce discours, il prit le contre-pied de tout ce qu'attendaient les membres des commissions pré-conciliaires. Il commença par lancer une charge contre « les prophètes de malheur ». «Il arrive souvent que, dans l'exercice quotidien de Notre Ministère Apostolique, Nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu'enflammés de zèle apostolique, manquent de justesse de raisonnement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés, ils se conduisent comme si l'histoire, qui est maîtresse de vie, n'avait rien à leur apprendre et comme si, du temps des conciles d'autrefois, tout était parfait en ce qui concerne la doctrine chrétienne, les mœurs et la juste liberté de l'Église. Il nous semble nécessaire de dire Notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin». Il dit aussi : «Personne ne peut nier que les nouvelles conditions de vie ont au moins cet avantage d'avoir supprimé d'innombrables obstacles par lesquels autrefois les fils du siècle entravaient la liberté d'action de l'Église » (...) « ...c'est avec espérance et un grand réconfort que Nous le constations: aujourd'hui l'Église, enfin libérée de tous les obstacles profanes d'autrefois peut, depuis cette basilique vaticane, comme d'un second Cénacle, faire entendre par vous sa voix pleine de majesté et de gravité » Et encore : « L'Église n'a jamais cessé de s'opposer aux erreurs. Elle les a même souvent condamnées, et très sévèrement. Mais aujourd'hui, l’Épouse du Christ préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que brandir les armes de la sévérité. Elle estime que, plutôt que de condamner, elle répond mieux aux besoins de notre époque en mettant davantage en valeur les richesses de sa doctrine. Certes, il ne manque pas de doctrines et d'opinions fausses, de dangers dont il faut se mettre en garde et que l'on doit écarter. Mais tout cela est si manifestement opposé aux principes d'honnêteté et porte des fruits si amers qu'aujourd'hui les homme semblent commencer à les condamner d'eux-mêmes... » Il explicitait enfin la mission du Concile en ces termes : « Il faut que cette doctrine certaine et immuable qui doit être respectée fidèlement (la doctrine chrétienne) soit approfondie et présentée de la façon qui répond aux exigences de notre époque. En effet, autre est le dépôt lui-même de la foi, c'est à dire les vérité contenues dans notre vénérable doctrine et autre est la forme sous laquelle ces vérités sont énoncées en leur conservant toutefois le même sens et la même portée. » Et, plus loin: « Vénérables frères, voilà ce que se propose le deuxième concile œcuménique du Vatican. En unissant les force majeures de l'Église et en travaillant à ce que l'annonce du salut soit accueillie favorablement par les hommes il prépare en quelque sorte et il aplanit la voie menant à l'unité du genre humain, fondement nécessaire pour faire que la cité terrestre soit à l'image de la cité céleste. » Et de conclure : « Le Concile qui vient de s'ouvrir est comme une aurore resplendissante qui se lève sur l'Église .(...).On peut donc dire que le Ciel et la terre s'unissent pour célébrer le Concile: les saints, pour protéger ses travaux, les fidèles, pour continuer à prier avec ferveur; et vous tous, pour vous mettre à l’œuvre avec ardeur, en obéissant aux inspirations de l'Esprit-Saint, afin que vos travaux répondent pleinement aux vœux et aux besoins des divers peuples... » Le 13 octobre, il fallait élire les membres des commissions chargées de mettre au point les
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