De Nietzsche à Nicolas Sarkozy, Variations sur la racaille…

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De Nietzsche à Nicolas Sarkozy, Variations sur la racaille…

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• Philosophie et théologie

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• Publié par: apyhiqyl
• Nombre de lectures: 194
• Langue: Français

Extrait

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De Nietzsche à Nicolas Sarkozy,

Variations sur la racaille…

Profitant d’un voyage pour rejoindre mon cher Jules Verne à Amiens, je me suis replongé

dans la lecture d’un ouvrage qui initialement m’avait laissé perplexe quant à sa portée

philosophique. Précisons cependant que je n’avais que 18 ans, et que je passais la philosophie

au Bac… Je n’avais pas encore compris à cette époque toute la richesse d’un texte qui

aujourd’hui peut pourtant nous éclairer sous un autre angle des propos tenus par un homme

qui ne cesse de faire l’actualité ces derniers temps…

Pourquoi Nicolas Sarkozy a-t-il employé ce terme de « racaille » … ?

Dans

Ainsi parlait Zarathoustra

(1883), Nietzsche (1844-1900) nous offre un récit qui, dans

un chapitre de la seconde partie de son ouvrage, est intitulé :

« De la racaille »…

Différentes

traductions de l’allemand vers le français sont possibles, la première parle de

« canaille »

(Gallimard, 1963), la seconde, donc, de

« racaille »

(10/18, 1985). Ayant ainsi fait quelques

recherches complémentaires, j’ai bien remarqué qu’

a priori

la traduction la plus fidèle et

littérale de Nietzsche renvoie plus vers

« racaille »

que vers

« canaille »…

(ouf ! c’est aussi le

nom de mon chien !!!).

Au-delà de cette traduction aussi évocatrice pour nous aujourd’hui, quelle ne fut pas ma

surprise de voir à quel point le contenu et la profondeur des propos tenus par Zarathoustra ne

sont pas sans rappeler la provocation portée par Nicolas Sarkozy en 2005…

Ce dernier se serait-il inspiré du philosophe allemand pour donner à ses propos une dimension

qui va bien au-delà de notre propre conscience… ?

Il n’y a là qu’un pas à franchir et auquel je vais procéder allégrement… !

Son chapitre (page 90 ; édition 10/18, 1985), commence ainsi :

« La vie est une fontaine de

joie ; mais là où la racaille vient boire, tous les puits sont empoisonnés.

» Juste en suivant,

notre philosophe déclare :

« Je suis favorable à tout ce qui est propre ; mais je n’aime pas

voir les gueules grimaçantes et la soif des gens impurs. »

Cela ne vous rappelle-t-il pas

l’expression de Nicolas Sarkozy :

« Nous allons nettoyer tout cela au karcher ! » ?

(accessoirement,

faut-il

rappeler

que

« karcher »

est

d’origine

allemande,

comme

Nietzsche…). Poursuivant sa réflexion, Nietzsche pose une question existentielle :

« Quoi ?

La vie elle-même aurait-elle besoin de la racaille ? »

La réponse nous semble ainsi apportée depuis quelques années par Nicolas Sarkozy lui-

même : Non ! À moins que l’on puisse entre temps la nettoyer avec un karcher (matériel que

ne connaissait pas ce pauvre Nietzsche, car cela aurait fondamentalement révolutionné sa

philosophie, qui rappelons-le est essentiellement… nihiliste !).

L’ironie de la relecture de ce passage de Nietzsche est riche actuellement d’enseignements,

notamment lorsque quelques lignes plus loin, Zarathoustra déclare :

« Et j’ai tourné le dos aux

gouvernants quand j’ai vu ce qu’ils appellent aujourd’hui gouverner : trafiquer et

marchander le pouvoir – avec la racaille ! ».