Discours du Président - 1 Intro à la séance solennelle 2010_[OK]
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Discours du Président - 1 Intro à la séance solennelle 2010_[OK]

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Séance solennelle 2010 Introduction par Henri Brugère Respectant sa tradition, l’Académie vétérinaire tient aujourd’hui sa séance solennelle bisannuelle. Cette séance est l’occasion de rapprocher pour, un bref instant, les membres des organismes avec lesquels elle est liée : bien évidemment , en tout premier lieu le Ministère chargé de l’Agriculture , mais aussi les représentants des autres académies, ceux des organisations professionnelles et particulièrement ceux de toute la profession vétérinaire. Madame Emmanuelle Soubeyran, vous représentez le Ministre chargé de l’Agriculture, qui est notre président d’honneur, ainsi que le précisent nos statuts. Je vous remercie d’avoir bien voulu nous consacrer un moment pour venir dialoguer avec nous sur l’activité et l’évolution actuelle de notre compagnie et pour que vous puissiez nous exprimer les point forts des options que prend le Ministère à l’égard de la profession vétérinaire. Depuis bientôt 10 ans, l’AVF est en plein renouvellement. Elle s’est donnée comme objectif de quitter l’image de « club fermé », ou de « tour d’ivoire », qu’un argumentaire élitiste ne suffit plus à justifier dans le monde d’aujourd’hui. Ayant adopté la ligne directrice formulée par notre ancien Président, Claude Milhaud, dont les analyses ont toujours été d’une extrême pertinence, que l’Académie doit être « la vitrine de la vétérinaire », notre compagnie a pris comme option de s’ouvrir largement à l’ensemble des domaines dans lesquels interviennent les vétérinaires, et, bien évidemment de s’ouvrir aussi à la société. Ayant commencé par faire sa réforme statutaire qui a été officialisé en 2006, et mis en conformité son règlement intérieur, elle s’est maintenant structurée en sections, au nombre de trois, qui ont une autonomie de fonctionnement, autant sur le choix des thèmes et sur la conduite des travaux que sur les orientations à donner sur les questions d’avenir. Les domaines d’intérêt de l’AVF sont énumérés dans nos statuts. On peut les résumer en disant que tout ce qui concerne l’animal est un motif d’intérêt pour les vétérinaires et donc pour notre académie. Parmi tous ces sujets, certains se placent aux tous premiers plans de l’actualité. Bien évidemment, il est implicite qu’une académie se doive d’être un lieu de réflexion et que lorsqu’elle s’exprime, le contenu de ses messages doit être exempt de toute influence telles que la mode ou des concessions faites à des personnes ou à des groupes partisans de quelque nature que ce soit. 
 
 
 
 
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 Ce qui constitue le substrat de la formation et du domaine d’activité des vétérinaires est un ensemble de disciplines scientifiques. Nos principaux thèmes d’intérêt sont de cette nature et l’Académie se doit de travailler et de s’exprimer en respectant une méthode et un langage conformes à ceux de la démarche scientifique. Les vétérinaires interviennent dans une multiplicité de domaines. Si leur objet de préoccupation majeure est la santé des animaux de production, de loisir et de compagnie (ne sont-ils pas définis comme les « médecins des bêtes »), ils s’occupent aussi des domaines traditionnellement de leur compétence en amont et en aval des productions animales, incluant l’élevage, l’hygiène, la santé publique, la salubrité des denrées. Dans ces domaines on les retrouve autant dans les activités de terrain que dans les laboratoires de recherche ou de diagnostic. L’académie étant ouverte à toutes les activités, on ne sera pas surpris par la diversité des thèmes qui ont alimenté ses travaux : en ce qui concerne les communications, depuis notre précédente séance solennelle, les séances thématiques ont concerné (je citerai surtout les thèmes significatifs de cette diversité) : la cancérologie, la pathologie des abeilles, l’aquaculture et l’halieutique, la surveillance sanitaire de la faune, la biosécurité en aviculture, l’évolution de la production laitière, la protection des vétérinaires au cours de leur exercice, les visites d’élevage dans les principales espèces d’intérêt, de production ou de compagnie, la photopériode et la reproduction, les conséquences de la directive européenne des services sur l’exercice clinique, l’évolution de la filière avicole, la pathologie clinique des carnivores, les maladies parasitaires, les antibiorésistances (avec le cas des Staphylocoques animaux résistants à la méthicilline et le danger qu’ils pourraient représenter pour l’Homme,) la paratuberculose bovine, l’électropathologie en élevage, le traitement des fractures envisagé dans une optique de pathologie comparée, la douleur animale et l’accroissement de sa prise en compte par la société, et la filière porcine. Cette énumération, certes un peu fastidieuse et incomplète, illustre bien, à mon point de vue, combien l’Académie colle maintenant à l’actualité. Lorsqu’elle estime devoir informer son président d’Honneur, et les services qu’il a sous sa direction, ou encore lorsqu’il s’agit d’informer aussi la société, l’Académie fait des rapports et émet des avis. Elle a, en 2009, publié un rapport solidement étayé et accompagné d’un avis sur le thème de la recherche dans les écoles vétérinaires. Ce travail avait été préparé par la section 1 « Recherche et Enseignement », sous la direction de son président Gérard Orth. 
 
 
 
 
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 Ce rapport a fait un tableau d’une grande exactitude, et donc sans complaisance, sur l’état actuel de la recherche dans les ENV. Il en a analysé les causes, et bien évidemment il a abouti aussi à proposer des solutions. Les principaux constats de base sont que la recherche vétérinaire n'est pas reconnue ni organisée en France en tant que telle, et que si de la recherche vétérinaire est effectivement réalisée dans diverses structures publiques ou privées, aucune instance n'est chargée de la définition et du suivi de ses objectifs. Dans le cas particulier des Écoles, la recherche n'exprime pas, actuellement, tout son potentiel, du fait d’un déficit de ressources humaines (insuffisance du nombre de chercheurs statutaires, de post-doctorants), et de ressources matérielles (déficit en équipements lourds, vétusté des locaux de certaines Écoles). A côté de ces déficits structurels s’ajoutent des motifs plus lourds tenant à la politique de l’organisme public dont dépendent la plupart des unités mixtes de recherche de nos Ecoles, l’INRA, qui n’est pas intéressé par les thématiques concernant les animaux de compagnie et de loisirs, pourtant les plus appropriées à conduire une recherche clinique et à nourrir des travaux de pathologie comparée ainsi que l’ont fait nos collègues de la section clinique Francis Desbrosse et Eric Guaguère à l’occasion de séances communes avec l’Académie Nationale de Médecine. Ayant rappelé le principe que la qualité d’un enseignement supérieur, que ce soit dans les Universités ou dans les Grandes Écoles, est fortement influencée par le niveau de la recherche menée dans ces établissements, le rapport de l’AVF a proposé des mesures, certes hardies, mais découlant logiquement de l’exposé des motifs. Il a été exprimé, entre autres propositions - que soit créé un Conseil supérieur de la recherche vétérinaire, placé sous la tutelle de trois ministères, ceux qui sont chargés respectivement de la recherche, de la santé et de l'agriculture ; ce conseil aurait pour missions de définir la politique scientifique d'une recherche vétérinaire répondant aux besoins et aux attentes de la Nation; - découlant de cette première proposition, a été ajouté celle que les quatre Écoles vétérinaires soient placées sous la cotutelle du Ministère chargé de la recherche et du Ministère chargé de l'agriculture. Dans la suite des réflexions qui ont conduit à ce rapport, quelques évènements récents induits par de légitimes nécessités d’évolution des établissement de l’enseignement supérieur agricole ont provoqué une vive émotion chez la plupart de nos collègues. Il s’agit de la disparition du mot « vétérinaire » du nom de deux de nos écoles de province. Ces modifications, certes approuvées, par les instances dirigeantes des établissements, surviennent dix ans après la disparition du mot vétérinaire de la désignation des laboratoires nationaux spécialisés, dont le nom de 
 
 
 
 
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 « CNEVA », Centre National des Etudes Vétérinaires et Alimentaires indiquait clairement les objectifs. Les observateurs de ces changements ont vu, et qui ne saurait leur donner tort, une évolution tendant à vouloir minimiser l’importance de nos activités en faisant disparaître le mot « vétérinaire » des institutions publiques et pourquoi pas, ensuite, de certaines branches d’activité professionnelle. Ce serait bien un paradoxe, alors qu’en 2011 le monde entier va célébrer le 250 è anniversaire de la création de la première école et du métier de vétérinaire, que la France soit le seul pays où ce terme devienne tabou. Tous les pays du monde ont des Universités dans lesquelles se trouvent des facultés vétérinaires qui affichent, sans honte aucune, leur domaine d’activité. En France, le regroupement d’établissements agronomiques et vétérinaires a été réalisé pour constituer de grands campus plus lisibles depuis l’extérieur de nos frontières nationales. Ces nouveaux établissements répondront probablement à la demande de lisibilité, mais la médecine vétérinaire française risque de disparaître du panorama international. Pour cette raison la conjonction des souhaits exprimés d’une structuration spécifique de la recherche, jointe à la menace de disparition du mot et de la culture vétérinaires, seront inéluctablement des facteurs de mobilisation des esprits dans les années à venir, et pour cette raison, il serait opportun de trouver des solutions qui soient favorables au développement de nos institutions plutôt qu’à leur involution programmée. Faire disparaître le mot vétérinaire quand cela ar
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