Revue de l'histoire des religions - Année 1972 - Volume 181 - Numéro 2 - Pages 157-186L'affaire du divorce, dont les conséquences devaient peser jusqu'à nos jours dans l'histoire politique et religieuse de l'Europe, engagea dans la phase décisive de la controverse tous les humanistes italiens versés en hébreu. Les épisodes ici retracés, survenus dans les années 1530-1531, font éclater en Italie même parmi doctes et prélats les premières dissensions politiques et doctrinales qui sont déjà pour l'essentiel celles de la Réforme. Georges de Venise fut l'un des protagonistes les plus importants de cette querelle. Son milieu est aussi peu connu que le rôle qu'il joua en Italie du Nord et auprès du pape Clément VII. En attendant la découverte des nombreux textes écrits par le Vénitien et son entourage, l'on a tenté d'en reconstituer les thèses essentielles et les mobiles probables. L'historien des religions verra dans l'attitude de Georges de Venise, défenseur de points de vue audacieux par souci exclusif d'unité, le témoignage que l'on ne prévoyait guère entre la solution choisie par les réformés allemands et l'obédience à Rome une troisième voie spécifique et composite : l'anglicanisme. 30 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.