La conversion et le baptême de Clovis  - article ; n°91 ; vol.21, pg 161-192
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1935 - Volume 21 - Numéro 91 - Pages 161-192
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Léon Levillain
La conversion et le baptême de Clovis
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 21. N°91, 1935. pp. 161-192.
Citer ce document / Cite this document :
Levillain Léon. La conversion et le baptême de Clovis . In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 21. N°91, 1935. pp.
161-192.
doi : 10.3406/rhef.1935.2738
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1935_num_21_91_2738LA CONVERSION
ET LE BAPTÊME DE CLOVIS
rimportance de l'événement. — Les deux tendances principales de l'éru
dition sur ce sujet. — Derniers travaux parus sur la question, de 1931
à 1933.
.1. Les sources : Lettre contemporaine de saint A vit, sa valeur; lettre
postérieure de saint Nizier fondée sur la tradition de la famille royale
et sur le message de Clovis aux évêques ; Grégoire de Tours, Historia
Frai\corum, II, 28-31, écho de traditions remontant à Clotilde et à
saint Rémi : les objections faites à son récit ne valent pas contre lui.
— Le texte de Jonas de Bobbio, Vita Vedastis, 2, est à écarter.
II. Le baptême a eu lieu à Reims et non à Tours. — II a été célébré à
Noël, non pas en 496, mais en 498 ou 499, la bataille contre les Ala-
mans étant de l'année 497, puisque Clovis est monté sur le trône, non
en 481, mais en 482.
«Conclusion.
La conversion de Clovis au catholicisme est un événement
-qui fait époque dans l'histoire du monde. Ses conséquences
débordent, en effet, les limites du petit royaume franc sur
lequel régnait le fils de Childéric à la fin du ve siècle et se
font sentir à travers les siècles jusqu'à nous.
Le baptême de Clovis a donné naissance au premier état
barbare catholique fondé sur les ruines de l'Empire romain.
L'adhésion du roitelet franc à la foi romaine assura la vic
toire du catholicisme sur le paganisme et sur l'arianisme en
Occident. Elle fit de la France la fille aînée de l'Église et de
ses souverains les rois très chrétiens; elle scella, pour ainsi
dire, l'alliance du trône et de l'autel, et, par là, les destinées
•de l'ancienne monarchie française1. Le jour de Noël où Clo
vis naquit au Christ, naquit aussi l'Église de France. Enfin
la France missionnaire était en germe dans le grand acte du
v* siècle, puisque, sur la page encore blanche des obligations
que créait à Clovis sa nouvelle condition de monarque catho
lique, saint Avit inscrivait le devoir d'offrir, par des ambass
ades appropriées, « les semences de la foi aux nations étran
gères établies encore dans leur ignorance naturelle2. >
1. Souvenons-nous, en effet, que c'est la question religieuse qui a pro
voqué la rupture entre Louis XVI et la Révolution.
2. Avit, Lettre à Clovis : « Unum est quod velimus augeri, ut, quia
Deus gentem vestram per vos ex toto suam faciet, ulterioribus quoque
gentibus, quas in naturali adhuc ignorantia constitutas nulla pravorum
-dogmatum germina corruperunt, de bono thesauro vestri cordis fldei
11 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 162
L'importance de l'événement justifie la persévérance que-
les historiens apportent à scruter les textes pour ne rien lais
ser perdre qui fût utile à la pleine connaissance des faits,
mais aussi pour ne rien accepter qui pût fausser l'exacte pré
sentation de la merveilleuse aventure.
Après une enquête bientôt tricentenaire, on n'est pas arrivé
à s'entendre. Au milieu des opinions multiples et diversif
iées, on distinguait, jusqu'à ces dernières années, deux grands
courants : l'un conduisait à conserver intégralement, au
moins, les trois textes les plus anciens, à en combiner les
données et à maintenir la vieille tradition qui plaçait le bap
tême à Reims, le 25 décembre 4963; l'autre prétendait sépa
rer, dans ces trois textes, les éléments historiques de ceux
qui pouvaient être considérés comme légendaires, et propos
ait pour le lieu et la date du baptême l'une des trois varian
tes : Reims 4964, Reims 498^, Tours 5086. Tel était l'état de
la question avant l'apparition des derniers travaux dont lés.
semina porrigastis. Nec pudeat pigeatque etiam directis in rem legatio-
nibus adstruere partes Dei, qui tantum vestras erexit, quatenus externi.
quique populi paganorum, pro religionis vobis primitus imperio servi-
turi, dum adhuc aliam videntur habere proprietatem, discernant potius
gente quam principe. » Edition Peiper, Alcimi Ecdicii Aviti ... opera,.
dans les Monumenta Germaniae historica, in-4°, Auctores antiquissimi,.
t. VI, p. 76.
3. Les derniers représentants de cette opinion étaient : Hans von
Schubert, Die Unterwerfung der Alamannen unter die Franken (Stras
bourg, 1884); — Staat und Kirche in den arianischen Koenigreichen und
im Reiche Chlodwigs (Munich-Berlin, 1912) ; — Geschichte der christli-
chen Kirche im Frùhmittelalter (Tiibingen, 1917-1921); — Godefroid
Kurth, Clovis (3e édition, Bruxelles, 1923) ; — Études franques (Paris-
Bruxelles, 1919), t. II, p. 207-296; — Léon Levillain, le Baptême de Clo
vis, dans la Bibliothèque de l'École des chartes, t. LXVII (1906), p. 472-
488; — compte rendu des Études franques de Kurth, ibidem, t. LXXX
(1919), p. 249-264. — Les travaux de Dom Henri Leclercq, Clovis, dans
le Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie, t. III2 (1913) ; de
l'abbé E. Vacandard, le Lieu du baptême de Clovis, dans la Revue du
clergé français, t. LXXVI (1913), p. 143-156 ; et de Chr. Pfister, le Baptême
de Clovis, dans la Revue hebdomadaire, 1916, p. 281-292, ne sont pas des
travaux de première main et dépendent des précédents.
4. Albert Hauck, Kirchengeschichte Deutschlands, t. I (Leipzig, 1904)».
p. 110-120, 595-599.
5. Wilhelm Levison, Zur Geschichte des Frankenkoenigs Chlodowech,.
dans les Bonner Jahrbùcher, t. CIII (Bonn, 1908), p. 42-86). — Cf. du
même, Monumenta Germaniae historica, in-4°, Scriptores rerum Mero-
oingicarum, t. VII (1919), p. 103 et suiv.
6. Bruno Krusch, préface à son édition de Jonas, Vita Vedastis epis-
copi, dans les Monumenta Germaniae historica, in-8°, Scriptores rerum
Germanicarum (Hanovre, 1905), p. 301-308. — La thèse de cet érudit a
été défendue par E. R. Vaucelle, la Collégiale de Saint-Martin de Tours-
(Paris, 1908), p. 411-423. LA CONVERSION ET LE BAPTÊME DE CLOVIS 163
auteurs, de 1931 à 1933, ont remis à l'étude la valeur res
pective des sources7.
Aussi bien c'est, en nous aidant de ces récents travaux,
que, par une discussion des textes, nous tenterons de résou
dre les trois grandes questions qui se posent à l'occasion de
la conversion et du baptême de Clovis :
La de Clovis est-elle le résultat du vœu de Clo
vis sur le champ de bataille, ou celui d'un pèlerinage du roi
au tombeau de saint Martin, ou du vœu et du pèleri
nage ?
En quelle ville le baptême fut-il célébré ?
A date ?
I
Un seul de nos documents est contemporain du baptême :
c'est la lettre de félicitations et d'exhortations que saint Avit,
évêque de Vienne, adresse au roi, en réponse à un message
de Clovis, quelques jours seulement après la cérémonie à
laquelle il n'a pas assisté8. Il n'est pas douteux que le prélat
peut tenir une partie de ce qu'il sait de la missive même du
roi ou du porteur du message royal. Mais vouloir que pres
que chaque phrase de la lettre d'Avit ne soit qu'un écho du
contenu de ce message, pour transformer le témoignage de
l'évêque en celui du roi et donner plus de poids à un docu
ment dont l'autorité est déjà si haute, c'est exagérer une
idée juste. Et prétendre, en conséquence, voir dans cette lettre
épiscopale un document diplomatique, l'œuvre d'un homme
7. A. Stracke, S. J., Over bekeering- en doopsel von Chlodovech (An
vers, 1931, in-8°, 265 p.). La thèse de cet auteur a été approuvée par
J. Laenen, dans son compte rendu de la Revue d'histoire ecclésiastique
(de Louvain), t. XXVIII (1932), p. 854-857. — Bruno Krusch, Chlodo-
vechs Taufe in Tours 507 und die Légende Gregors von Tours (Reims
496), dans le Neues Archiv der Gesellschaft fur aeltere deutsche Ges-
chichtskunde, t. XLIX (1932), p. 457-469. — Wolfram von den Steinen,
Chlodowigs Uebergang zum Christentum. Eine quellenkritische Studie,

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