La Religion populaire. Prospective historique et anthropologique / Popular Religion. Anthropological and Historical Perspectives - article ; n°1 ; vol.53, pg 121-143
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Description

Archives des sciences sociales des religions - Année 1982 - Volume 53 - Numéro 1 - Pages 121-143
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 18
Langue English
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Vittorio Lanternari
Marie-Louise Letendre
La Religion populaire. Prospective historique et anthropologique
/ Popular Religion. Anthropological and Historical Perspectives
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 53/1, 1982. pp. 121-143.
Citer ce document / Cite this document :
Lanternari Vittorio, Letendre Marie-Louise. La Religion populaire. Prospective historique et anthropologique / Popular Religion.
Anthropological and Historical Perspectives. In: Archives des sciences sociales des religions. N. 53/1, 1982. pp. 121-143.
doi : 10.3406/assr.1982.2245
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1982_num_53_1_2245Sc soc des Rel. 1982 53/1 janvier-mars) 121 -143 Arch
Vittorio LANTERNARI
LA RELIGION POPULAIRE
Prospective historique et anthropologique
The author following pioneering notes on folklore
refuses to dichotomously and dialectically contrast popular with
official religions Each type corresponds to different subordinate
or dominant social strata or cultures This dichotomy often did
not or does not exist as in the cases of traditional societies before
the advent of Christianity and in Oriental societies like India and
Japan where authoritarian religious bodies were originally lacking
On the contrary an opposition between the two did exist in ancient
Greece in Republican and Imperial Rome and in early medieval
and modern Christianity It was always linked to the emergence
of an institutionalized class of priests or to churches that were allied
with economic/political powers Through popular religion the lower
social strata usually respond to the dominant classes but sometimes
the whole society as an ethnic unit and without any class discri
mination participates in the restoration of its traditional religion
in reaction to another culture or religion imposed by oppressive
outside forces e.g. naiivisi or neotraditionalist religions in the Third
World Or yet again as in the Latin American theology of liberation
the people resort to the evangelical and revolutionary content of
Christianity in order to fight against tyrannic power No genera
lization can be validly made outside the specific historical contexts
of popular religions or independently of their complex connections
with the whole socio-historical situation and dynamics
Depuis une dizaine années la religion populaire fait objet de nombreux
travaux et débats dans divers pays et plus spécialement dans ceux de tradition
catholique Folkloristes historiens des religions sociologues psychologues
théologiens experts en ecclesiologie interrogent sur les motivations un vaste
phénomène considéré comme un retour la religion observable ces
dernières années au sein des sociétés industrialisées Phénomène imprévu et
inopiné par rapport idéologie de la modernisation et de la sécularisation qui
dominé au début des années 60 marquées en même temps par le déclin du
sacré Devant le caractère de masse de ce phénomène une question se
pose faut-il le considérer comme une manifestation de la religiosité populaire
et dans ce cas dans quel sens cette dernière doit-elle être comprise et concep-
121 DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS ARCHIVES
tualisée En fait certains auteurs posent une question théorique préalable Ils
se demandent si les discussions autour de la religion populaire impliquent
pas plus ou moins consciemment adoption une catégorie religieuse
unitaire et autonome laquelle serait non seulement invérifiable au plan historique
mais franchement démentie par les faits réels observables si hétérogènes dans
leurs formes et divers dans leurs contextes ils découragent toute tentative de
les regrouper dans un concept unitaire et autonome Il faut rappeler égale
ment que de nombreux auteurs travaillent dans une perspective confessionnelle
que nous écartons et ils ne intéressent aux problèmes de la pasto
rale ceux de orthodoxie et de orthopraxie catholique laissant de côté épais
écheveau de formes et de manifestations que on peut ranger sous étiquette de
religion populaire aussi bien que les problèmes interprétation historique et
anthropologique qui en découlent
PROBL MES TH ORIQUES ET THODOLOGIQUES
Religion populaire et religion officielle
Une première observation impose propos de la religion populaire Cette
expression lexicale de sens et de justification historique et sémantique que
si on renonce lui attribuer une signification autonome et auto-déterminée sans
rapport avec le lien étroit et cohérent qui la rattache au concept logiquement
différent complémentaire et dialectiquement opposé de religion officielle
Ce est certes pas dans toutes les civilisations religieuses ni tout moment du
développement de chacune entre elles que trouve une religion populaire
existant comme telle distincte de la religion officielle apparition une dicho
tomie ou diversification qui peut devenir affrontement plus ou moins polémique
entre deux moments dialectiques au sein une civilisation religieuse déterminée
peut être mise en rapport avec ce processus général du développement religieux
que Max Weber dans une perspective sociologique découvrait dans le passage
une phase charismatique la phase de bureaucratisation et institutiona-
lisation Alors que la première de ces phases est caractérisée par la participation
spontanée les valeurs mystiques et le sens communautaire dans la deuxième
ce sont le conformisme adhésion passive des masses et la poussée des intérêts
élitistes et institutionnels qui dominent Si on ajoute ce processus général les
tendances de plus en plus affirmées exclusivisme typiques de certaines religions
politiques par exemple la religion de la polis dans la Grèce ancienne ou la
religion Etat dans la Rome antique et du monothéisme judéo-chrétien on peut
alors comprendre pourquoi opposition entre les religions populaires et la religion
officielle se manifeste dans certaines civilisations et pas dans autres
Dans ancienne civilisation grecque les religions mystères de caractère
initiatique etsalvifique dont le culte comportait une intense charge émotionnelle
et avait été adopté par les classes populaires opposaient implicitement la reli
gion olympienne des aristocrates et des prêtres dont témoignent les poèmes
homériques fruits une culture de cour Nous sommes là en présence un
cas où des religions populaires opposaient une religion officielle Cela em
pêche ailleurs pas que des connexions et des interférences se produisent entre
ces deux strates religieuses dans la structure polythéiste commune aux panthéons
122 LA RELIGION POPULAIRE
respectifs dans la mythologie etc De même une opposition de strates et de
moments religieux pu se produire dans antique civilisation de la Rome
républicaine Un exemple est fourni par le cas du culte de Jupiter eneste
expression une religiosité antique tradition rurale dont les traits mythiques
et rituels étaient jugés compromettants et donc refusés par le culte officiel rendu
Rome au même dieu En fait le culte officiel répondait des exigences et des
attentes propres une classe sacerdotale représentative une religion Etat qui
se référait des valeurs politiques liées expansionnisme territorial de la répu
blique un culte qui visait célébrer par la mythologie et le rituel la puissance
et la grandeur du dieu de Etat unitaire romain par opposition certains traits
mythologiques archaïques ceux du culte eneste considérés par comparaison
comme humiliants et indignes une divinité Etat Un autre cas bien connu
illustre opposition inconciliable entre la religion populaire et la religion officielle
dans la Rome républicaine celui du senatusconsultum de 186 av J.-C contre
les Bacchanales Ce culte religieux origine orientale célébré par les couches
populaires était jugé scandaleux et dangereux par les représentants des classes
dominantes Il en va pas autrement dans le judaïsme où côté de la
religion monothéiste représentée et imposée par la classe sacerdotale fidèle au
principe unité et identité nationale marquée par le monothéisme mosaïque
fleurissaient les cultes dits idolâtres est-à-dire polythéistes origine agraire
propres des classes populaires est contre eux est dirigée la polémique vive
et durable du monothéisme officiel dont sont imprégnés un bout autre les
livres de Ancien Testament
Les exemples cités montrent en général dans les religions anciennes
le moment populaire reflète une phase archaïque et agraire laquelle précède
au sein de chaque civilisation concernée les développements et les transfor
mations aboutissant la

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