Le paradoxe de l’homme
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Qui de vous donnera un caillou à son fils quand celui-ci lui demande du pain ? Ou bien, s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? Si donc, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père céleste donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent.
Ce texte n’a pas pour thème principal le sujet qui nous intéresse ce soir. Ce n’est qu’en passant que Jésus nous dit ici quelque chose concernant la nature de l’homme. Le but principal de Jésus dans ce passage, c’est d’enseigner quelque chose sur la prière. Dans le passage qui précède, Jésus a demandé à ses disciples de ne pas juger trop vite leur prochain mais à avoir en même temps du
discernement. Pour éviter les extrêmes d’un esprit hyper-critique ou d’une naïveté sans borne, il nous faut, à nous autres êtres humains excessifs, une sagesse que nous ne trouvons pas en nous-mêmes. C’est dans ce contexte que Jésus donne cet enseignement sur la prière car, finalement, c’est de Dieu seul que nous pouvons recevoir la sagesse pour savoir comment réagir en fonction des circonstances, et c’est cela que nous devons lui demander dans la prière. Voilà pour le contexte dans
lequel Jésus dit ces paroles.

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Publié le 11 octobre 2011
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Langue Français

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Le paradoxe de l’homme Introduction :Imaginez la situation suivante : vous êtes chez vous, un soir, et vous ne savez pas trop quoi faire… Machinalement, vous allumez la télé et faites un peu de zapping sur les chaînes que vous regardez habituellement. A votre grand désespoir, il n’y a ce soir rien qui vous intéresse. Vous vous apprêtez à fermer votre télévision, mais avant cela, sans trop savoir pourquoi, vous passez sur une chaîne bien connue mais que vous ne regardez jamais – c’est en effet une chaîne que vous considérez comme ennuyante et intellectualiste et même lorsqu’elle passe des films, vous avez l’impression que ce sont toujours des vieux films allemand en noir et blanc sous-titré en français… toute ressemblance avec une chaîne existant réellement serait purement fortuite. Sauf que ce soir là, est programmée sur cette chaîne une soirée thématique sur l’ex-RDA. Habituellement, ça ne vous aurait fait ni chaud ni froid, mais comme ça fait quelques semaines qu’on vous rabat les oreilles avec le 20ème anniversaire du chute du mur de Berlin, vous vous dites que ça vaut peut-être la peine de s’y intéresser, surtout que vous n’avez rien d’autres de mieux à faire. Le premier documentaire couvre l’ensemble des années 1940 et explique comment le territoire est de l’Allemagne est passé d’un totalitarisme à l’autre, du nazisme au communisme. Le documentaire est très bien fait, et vous êtes fasciné et dégoûté par l’imagination des personnes aux pouvoirs durant ces années et qui ont essayé de se surpasser dans le raffinement de cet art qui consiste à écraser les autres. Le deuxième documentaire est une enquête sur les pratiques de la Stasi, la police secrète allemande, notamment sur les écoutes téléphoniques et sur les stratégies mises en place pour instaurer un système de délations généralisées. Une fois encore, tant d’ingéniosité pour restreindre les libertés vous fascine et vous révulse. Le troisième documentaire concerne les événements qui ont mené à la chute du mur, et se concentre sur le miracle de Leipzig et sa marche pacifique quelques semaines avant la fin du régime communiste. Cette fois, c’est la douceur et la volonté de ces personnes déterminées qui vous frappe. Perplexe à la fin de cette soirée, vous êtes sur le point de vous coucher, car il est tard. Mais vous avez laissé la télé allumée, et un autre documentaire commence sur un sujet tout à fait différent : il s’agit de la rediffusion d’un reportage sur la musique de celui qui peut être considéré comme le plus grand compositeur de Jazz, à savoir Duke Ellington. Et là encore vous êtes fasciné par la beauté de son œuvre. A la fin de cette soirée, vous ne savez pas trop quoi penser. Mais une question s’impose à vous. Que faut-il penser de l’homme ? Faut-il croire, avec les optimistes, que l’homme est bon au fond de lui-même – même s’il fait parfois de très mauvaises choses, peut-être parce que ce serait la société qui le corrompt ? Ou alors faut-il admettre que l’homme est fondamentalement mauvais ? Mais dans ce cas là, comment expliquer la marche pacifique de Leipzig, et comment expliquer la musique de Duke Ellington ? C’est là le paradoxe anthropologique (ça y est, vous commencez à parler comme Arte), le paradoxe de l’homme. Et c’est sur quoi portera la courte réflexion qui va suivre. Le texte qui est à votre disposition sur les tables nous permet d’extraire la position de Jésus sur cette grande question. Il s’agit d’un extrait d’un discours de Jésus qui se trouve dans la Bible, et j’utiliserai la Bible ici ce soir, tout simplement parce que c’est une soirée organisée par les GBU, les Groupes Bibliques Universitaires dont l’objet est précisément la connaissance de la Bible. Voici ce que déclare Jésus dans notre texte : Qui de vous donnera un caillou à son fils quand celui-ci lui demande du pain ? Ou bien, s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ? Si donc, tout mauvais que vous êtes, vous savez
2009 Pierre-Sovann CHAUNY (www.chaunyps.fr) : ce texte est mis à disposition sous la licence libreCreative Commons-BY-SABY : Paternité.Vous devez citer le nom de l'auteur original. SA : Partage des Conditions Initiales à l'Identique.vous modifiez, transformez ou adaptez cette création, vous n'avez le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un contrat Si identique à celui-ci. En outre, à chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette création. Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l'autorisation du titulaire des droits.
donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père céleste donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent. Ce texte n’a pas pour thème principal le sujet qui nous intéresse ce soir. Ce n’est qu’en passant que Jésus nous dit ici quelque chose concernant la nature de l’homme. Le but principal de Jésus dans ce passage, c’est d’enseigner quelque chose sur la prière. Dans le passage qui précède, Jésus a demandé à ses disciples de ne pas juger trop vite leur prochain mais à avoir en même temps du discernement. Pour éviter les extrêmes d’un esprit hyper-critique ou d’une naïveté sans borne, il nous faut, à nous autres êtres humains excessifs, une sagesse que nous ne trouvons pas en nous-mêmes. C’est dans ce contexte que Jésus donne cet enseignement sur la prière car, finalement, c’est de Dieu seul que nous pouvons recevoir la sagesse pour savoir comment réagir en fonction des circonstances, et c’est cela que nous devons lui demander dans la prière. Voilà pour le contexte dans lequel Jésus dit ces paroles. Maintenant, que dit Jésus en passant sur la nature de l’homme ? Eh bien, il affirme deux choses : (i)Il affirme que l’homme est capable de faire de choses qui sont bonnes en elles-mêmes. Donner du pain à son fils, c’est une bonne chose. Lui donner un poisson, aussi. Jésus, en posant les deux questions rhétoriques de notre texte : «Qui de vous donnera un caillou à son fils quand celui-ci lui demande du pain ? Ou bien, s'il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ?» affirme très nettement que l’homme fait de bonnes choses. Il ne faut pas tomber dans un pessimisme radical. L’homme fait de bonnes choses: il organise des marches pacifiques pour la liberté, il fait de la musique. Mais… (ii)Jésus affirme que ce n’est pas parce que nous faisons de bonnes choses que nous sommes bons. Jésus le dit en passant seulement, mais il le dit très clairement : «Si donc, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfantsEt... » cela est d’autant plus frappant qu’il ne s’adresse pas à n’importe qui : il s’adresse ici à ses disciples, à ceux qui ont tout abandonné pour le suivre, aux tous premiers chrétiens. Et le verdict de Jésus est sans appel : «tout mauvais que vous êtes» ! L’homme est capable de faire certains actes courageux, de faire de bonnes œuvres, de créer de la bonne musique, le meilleur du Jazz– mais ces bonnes choses que l’homme fait à la surface laissent inchangé le fond de son cœur : «tout mauvais que vous êtes». Et dans la bouche de Jésus, une telle affirmation est problématique. Jésus a dit à ces mêmes disciples que si leur justice ne surpassent pas celle des pharisiens, c’est-à-dire les personnes les plus morales de leur époque, alors ils ne rentreront pas dans le royaume des cieux. Et quel est la contrepartie de «ne pas entrer dans le royaume des cieuxSelon Jésus, c’est très clair: il en» ? parle en tout et pour tout à 13 reprises dans les Evangiles, ce qui est beaucoup ; celui qui n’entre pas dans le royaume des cieux est bon pour l’enfer ! C’est une pensée scandaleuse pour notre temps. Mais je vous prie de me prêter votre attention un instant seulement. Il y a une raison à ce que Jésus s’exprime d’une manière si violente. C’est qu’il y a un grand danger. D’après la Bible, la raison pour laquelle Dieu nous a créé, c’est pour que nous reflétions son image, que nous vivions heureux en communion avec lui et que nous servions sa gloire. Mais plutôt que de refléter son image, nous cherchons à nous mettre nous-mêmes en avant, plutôt que de vivre heureux en communion avec lui, nous cherchons le bonheur en dehors de sa présence dans les choses qu’il nous donne mais non en sa personne ; plutôt que de servir sa gloire, nous cherchons à promouvoir nos intérêts propres. Et se rebeller ainsi contre la majesté suprême de Dieu c’est précisément commettre un crime de lèse-majesté. Et puisque Dieu est une personne d’une valeur infinie, les crimes que nous commettons contre lui sont d’une gravité infinie et méritent un châtiment infini. L’alternative est donc la suivante : posséder une justice parfaite et entrer dans le royaume des cieux pourrefléter son image, vivre heureux en communion avec lui et servir sa gloire, ou être bon pour le feu de l’enfer qui représente le châtiment infini que nous mérite le crime de lèse-majesté d’une gravité infinie que nous avons commis à l’égard d’une personne qui a une valeur infinie. Le problème, c’est que, précisément parce que nous sommes mauvais, c’est-à-dire en rébellion d’une manière ou d’une autre contre Dieu, nous ne pouvons pas obtenir cette justice parfaite. Remarquez qu’on peut être en rébellion contre Dieu de deux manières : il y a celle qu’on a en tête, qui consiste à être immoral, ou au moins irréligieux – en vivant d’une manière qui met Dieu
2009 Pierre-Sovann CHAUNY (www.chaunyps.fr) : ce texte est mis à disposition sous la licence libreCreative Commons-BY-SABY : Paternité.Vous devez citer le nom de l'auteur original. SA : Partage des Conditions Initiales à l'Identique.vous modifiez, transformez ou adaptez cette création, vous n'avez le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un contrat Si identique à celui-ci. En outre, à chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette création. Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l'autorisation du titulaire des droits.
ouvertement au défi. Et puis il y a une manière plus subtile de se rebeller contre Dieu : il s’agit là de vivre d’une manière morale, peut-être même religieuse, pour obtenir de Dieu des bonnes choses de lui. On essaie alors d’entrer dans une relation donnant-donnant avec lui pour profiter non de la présence de Dieu, mais des bonnes choses que nous espérons obtenir de lui. C’est là une autre manière d’être rebelle à Dieu, car il ne nous a pas créés pour cela, et nous l’insultons en nous comportant de cette manière ! Alors, si tous, nous sommes rebelles à Dieu, si tous nous méritons un châtiment infini, est-ce que ça veut dire qu’il n’y a aucun moyen d’échapper à une telle condamnation ? D’après Jésus, ce n’est pas le cas, «car», dit-il «si donc,tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père céleste donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent». Ce que nous devons faire, c’est nous approcher de Dieu et lui demander de bonnes choses. Et la meilleure chose que nous puissions lui demander, c’est de nous soustraire au jugement que nous méritons et de nous restaurer dans la communion avec lui. Mais pour qu’il nous donne cela, il faut que nous soyons déjà dans une relation avec lui dans lequel nous puissions l’appeler Père et il puisse nous appeler ces enfants. Et comment devient-on enfant de Dieu d’après Jésus ? C’est en mettant notre confiance en Jésus, en voyant en lui celui qui a vécu la vie que nous devrions tous vivre et aussi qu’il a souffert la mort que nous devrions tous souffrir. Pourquoi ? Parce que la personne de Jésus telle que la révèle la Bible est non seulement pleinement humaine mais aussi pleinement divine. La conséquence c’est qu’en donnant sa vie à notre place, il peut payer l’ensemble de la dette de ceux qui mettent leur confiance en lui. Notre rébellion n’est plus mise à notre compte – car Jésus en a subi le châtiment; et sa justice nous est donnée pour que nous soyons admis dans la présence de Dieu. C’est ainsi que l’homme, tout mauvais qu’il est, ne sera plus seulement capable de faire de bonnes choses de temps à autres, mais il pourra pleinement accomplir et de manière volontaire ce pourquoi été créé: rendre gloire à son créateur. C’est là où nous mène cette réflexion sur le paradoxe de l’être humain. Tel est le message que Jésus adresse à ceux d’entre vous qui savent qu’ils sont mauvais, même si en surface ils font aussi des bonnes choses: il vous faut demander à Dieu son secours et mettre votre foi, votre confiance, dans la personne et dans l’œuvre de Jésus-Christ. Je vous remercie de votre attention.
2009 Pierre-Sovann CHAUNY (www.chaunyps.fr) : ce texte est mis à disposition sous la licence libreCreative Commons-BY-SABY : Paternité.Vous devez citer le nom de l'auteur original. SA : Partage des Conditions Initiales à l'Identique.vous modifiez, transformez ou adaptez cette création, vous n'avez le droit de distribuer la création qui en résulte que sous un contrat Si identique à celui-ci. En outre, à chaque réutilisation ou distribution, vous devez faire apparaître clairement aux autres les conditions contractuelles de mise à disposition de cette création. Chacune de ces conditions peut être levée si vous obtenez l'autorisation du titulaire des droits.
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