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• Philosophie et théologie

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• Publié par: uzohohok
• Nombre de lectures: 58
• Langue: Français

Extrait

U

NE ECOLOGIE HUMAINE

Les feux de l’actualité, crise aidant, ont fait passer à l’arrière-plan les grands débats liés

étroitement à l’écologie et à l’environnement. Le sommet de Copenhague ou le Grenelle de

l’environnement ne font plus la une de nos journaux et pourtant, les enjeux sont toujours là :

on l’a vu récemment avec l’accident de la plate-forme pétrolière du groupe BP.

Malgré ce contexte peu porteur, l’Eglise catholique et plus largement, les religions

chrétiennes, poursuivent leur réflexion et manifestent à travers messages, colloques et

rencontres oecuméniques, le lien entre écologie, éthique et religion. D’aucuns s’étonnent de

cet engagement de notre Eglise et de ses fondements.

Quelques repères

Certes, le mot écologie a fait une entrée récente dans l’actualité ecclésiale ; il ne figure dans

aucun texte de Vatican II. Pour autant, la préoccupation de l’environnement dans le monde

catholique ne date pas d’hier. François d’Assise a été un des premiers chantres de la défense

de la nature, inscrivant ce souci dans une vocation étroitement liée aux fondements du

christianisme.

Plus près de nous, comment ne pas évoquer le Père Teilhard de Chardin qui dans son texte

Une messe sur le monde

déclarait : il existe

une unité et une solidarité entre les créatures

,

car toutes ont le même créateur, toutes sont aimées de lui et sont ordonnées à sa gloire.

Respecter les lois inscrites dans la création et les rapports découlant de la nature des choses

constitue donc un principe de sagesse et un fondement de la morale.

Le philosophe Jean Bastaire a développé depuis des années une approche chrétienne de

l’environnement. Il fut, à cet égard, un pionnier : écrivain très inspiré par la tradition

franciscaine, il appelle à une « conversion écologique ».

Des éclairages récents

Jean-Paul II n’a cessé de rappeler que le souci de respecter et préserver l’intégrité de la

création n’est pas optionnel pour un baptisé, mais un devoir fondamental, une obligation

grave et sans réserve qui fait partie intégrante de la foi. Mais au-delà d’une sauvegarde de la

nature, il nous invite à changer notre regard sur l’univers, à l’exemple de Jésus, à porter sur

lui, au-delà de son utilité,

un regard respectueux et aimant

, plein de gratitude pour sa

beauté foncière et manifeste. En appelant à une « écologie intérieure » qui soutienne

l’« écologie extérieure », Jean-Paul II exhorte à soutenir et encourager la « conversion

écologique » - ce sont ses propres mots - de tous les hommes à une écologie qui soit vraiment

profonde et authentique, intégrale, qu’il appelle l’« écologie spirituelle ».

Le Catéchisme de l’Eglise Catholique, quand il commente le septième commandement de

Dieu

(« tu ne voleras pas »),

écrit : la domination accordée par le Créateur à l'homme sur les

êtres inanimés et les autres vivants n'est pas absolue ; elle est mesurée par le souci de la

qualité de la vie du prochain, y compris des générations à venir ; elle exige

un respect

religieux de l'intégrité de la création.

Le 20 mai 1989, l’assemblée oecuménique de Bâle

proclamait : « aujourd’hui, la conversion

à Dieu signifie s’engager à surmonter :

-

les divisions entre l’humanité et la création dans son ensemble

-

la domination des êtres humains sur la nature

-

les styles de vie et les moyens de production qui violent la nature

-

un individualisme qui viole l’intégrité de la création pour satisfaire des intérêts

privés. »

Depuis longtemps,

Benoît XVI considère que nous avons trop longtemps négligé les trésors

de notre théologie de la création.