La Justice et la justice dans les citésThèse de Doctorat en Sciences de l'Educationsoutenue le 29 novembre 2002Par Sébastien PEYRA TSous la direction de Bernard CHARLOTEn 1981, aux Minguettes à Vénissieux près de la ville de Lyon, un rodéo mettanten scène des jeunes d'une cité dite sensible défraie la chronique dans les médias. Pour la premièrefois à cette date, les citoyens de notre Pays découvrent une jeunesse qu'ils ne connaissaient pas:nihiliste, anomique et adepte du temps passé à galérer dans les cités de nos banlieues urbaines etpériurbaines.La même année, les pouvoirs publics décident d'agir et de mettre en place des plansde restructuration sociale et urbaine. Il s'agit de restaurer les murs de ces cités vétustes danslesquelles vit une population fragilisée par la précarité, un nombre élevé de mineurs, le chômagedes jeunes et l'organisation de trafics illégaux.En 1990, le Ministère de la Ville est créé avec, à sa tête, le premier Ministre de laVille: Michel Delebarre. A la même époque, François Dubet se rend dans les cités afin de menerune enquête sociologique en interviewant les jeunes qui y vivent. La description qu'il fait de cesjeunes en 1992 dans son ouvrage de référence (La galère: jeunes en survie, Paris, Fayard, 1992)est celle d'êtres anomiques et nihilistes.Les années passent et les jeunes des cités sont de plus en plus reconnus commeétant dangereux par les gens qui ne vivent pas à l'intérieur de ces territoires sur lesquels ...