Reprise des fouilles à La Graufesenque (Condatomagos), Campagne 1950 - article ; n°1 ; vol.8, pg 1-13
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Reprise des fouilles à La Graufesenque (Condatomagos), Campagne 1950 - article ; n°1 ; vol.8, pg 1-13

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Gallia - Année 1950 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 1-13
13 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Louis Balsan
Reprise des fouilles à La Graufesenque (Condatomagos),
Campagne 1950
In: Gallia. Tome 8, 1950. pp. 1-13.
Citer ce document / Cite this document :
Balsan Louis. Reprise des fouilles à La Graufesenque (Condatomagos), Campagne 1950. In: Gallia. Tome 8, 1950. pp. 1-13.
doi : 10.3406/galia.1950.1265
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1950_num_8_1_1265REPRISE DES FOUILLES A LA GRAUFESEXQUE
(C0NDAT0MAÙ08), CAMPAGNE 1950
par M. Louis Balsan
Historique des fouilles
Au confluent du Tarn et de la Dourbie, sur la rive gauche de ces deux
rivières en face la ville de Millau, s'étend la plaine (fig. 2) connue, depuis le
moyen-âge, sous le nom de « La Graufesenque » ; elle portait précédemment
celui de « Canhac » x. Les ateliers gallo-romains de fabrication de céramique,
qui au début de l'ère chrétienne se trouvaient à cet emplacement, inondèrent
l'Empire de leur production. De tous temps les débris de poteries, que l'on
rencontre à La Graufesenque, intriguèrent les curieux. D'abord attribués a
l'époque gothique 2 puis aux Anglais 3, ce n'est qu'au début du xixe siècle que
l'origine gallo-romaine de ces vestiges fut soupçonnée.
. En 1830 une inondation de la Dourbie découvrit un « four à poteries »
qui situa en ce point une fabrique; nen ne fut malheureusement conservé
des découvertes faites alors 4. Vers 1862 l'abbé Malzac, propriétaire d'une
partie de la plaine de La Graufesenque, eut l'idée d'effecteur des fouilles sur
son terrain. Ses recherches donnèrent de très intéressants résultats et per
mirent de découvrir de nombreux vases entiers, d'innombrables fragments,
des amphores, des tegulae, une trentaine de monnaies, d'importantes subs
tructions avec colonnes, chapiteaux, etc. 5. Malheureusement aucun compte
rendu détaillé ne fut donné de ces travaux et tout le mobilier découvert est
maintenant perdu.
De 1880 à 1886 l'abbé Gérés entreprit, au nom de la Société des Lettres
de l'Aveyron, de nouvelles fouilles qui ne furent pas moins fructueuses. Elles
(1) J. Artières, Etymologie de Graufesenque, Mém. Soc. Let. Se. Arts Aveyron, t. XVII,
1911, p. 493-496.
(2) A.A. Monteil, Description du département de l'Aveyron, t. I, An X, p. 161.
(3) Anonyme (de Gaujal). Tableau historique du Rouergue..., Rodez, 1819, p. 216.
(4) R.A. de T. (de Tauriac), Esquisse sur Millau et sur sa vallée, Millau, 1844, p. 171.
(5) ***, Notice, P. V. Soc. Let. Se. Arts Aveyron, t. IV, 1864, séance 27 nov. 1862, p. 4. 2 LOUIS BALSAN
révélèrent un mobilier pré-romain: monnaie à légende grecque, monnaies
gauloises, flèche en bronze, fibule, grains de collier du type dolménique, pote
ries grossières, etc. Les objets gallo-romains comprenaient notamment : 20
vases entiers, d'innombrables fragments de vases et de moules, 15 monnaies,
1 poinçon pour moule, 1 étiquette en bronze, des clefs, bagues, etc., enfin 4
graffites, dont deux comptes de potiers, qui furent étudiés par Héron de Vil-
lefosse6. Mais l'abbé Gérés ne laissa que des comptes rendus très sommaires
de ses fouilles7.
— «*»•, légende Oond&oe Période r\r,ode de Gslb en Is profonde Tene Romu
COUDl @©
Fig. 1. — Coupe et plan du chantier de fouilles.
De 1901 à 1906 le chanoine Hermet, aidé plus ou moins sporadiquement
par MM. Jules Artières, A. de Carlshausen et D. Rey, effectua une série de
fouilles en tranchées. Bien que limitées, elles donnèrent un résultat très
important. Le mobilier découvert est maintenant au Musée Fenaille à Rôdez8.
Le chanoine Hermet a étudié, dans son magistral ouvrage « La Graufesenque-
Gondatomago » 9, les vases et les graffites recueillis dans ses tranchées, mal
heureusement il n'a laissé aucun détail sur la stratigraphie de ses fouilles,
sur le four découvert10 et sur les substructions rencontrées.
Tous ces travaux Malzac-Cérès-Hermet n'ayant intéressé qu'une infime
partie de la plaine, une reprise des recherches paraissait utile. Encouragés
(6) Bull. Soc. Ant. Fr., 1882, p. 296 et 1884. p. 83; Mém. Soc. Let. Se. Arts Aveyron, t. XIII.
1886, p. 199.
(7) Abbé Ceres, « G. R. de fouilles à La Graufesenque », Mém. Soc. Let. Se. Arts Aveyron,
t. XIII, 1886, p. 198 et t. XIV, 1893, p. 23.
(8) M. Jules Artières a cependant conservé quelques pièces, dont un graffite.
(9) Paris, Leroux, 1934, 2 volumes.
(10) Dr E. Lacroix, Condatomac, Millau 1905, p. 8. REPRISE DES FOUILLES A LA GRAUFESENQUE H
par 'MM. A. Grenier, A. Aymard et P.-M. Duval, aidés par M. P. Fournier,
directeur de la VIIIe circonscription historique,' grâce à une subvention du
Ministère de l'Education Nationale, nous avons pu, avec M. Alexandre Alben-
que, proviseur au Lycée Foch à Rodez, auteur de « Ylnventaire de l'archéo
logie gallo-romaine du département de l'Aveyron » et des « Rutènes » u,
reprendre l'étude du gisement.
Pour la campagne 1950 une tranchée de sondage (fig. 3) fut ouverte
dans la parcelle n° 309, feuille I, section P, du plan cadastral de la com
mune de Millau, en un point situé à 60 m. au S.-S.O. de la ferme de La Grau-
fesenque appartenant à M. Miquel (fig. 2). Cet emplacement fut choisi en
raison de sa position centrale entre les sondages d'Hermet à l'est et de Malzac-
Gérès à l'ouest. Les travaux commencés le 18 août furent arrêtés, en tant que
fouilles, Je 8 septembre; les terrassements de remise en état du terrain se
poursuivirent jusqu'au 23 septembre. Les fouilles furent effectuées par déca
page progressif du terrain jusqu'au sol vierge, en conservant, autant que
possible, toute la superposition des substructions. En fin de travaux la tran
chée mesurait 11 m. de longueur dans l'axe O.S., 9m,75 de largeur dans le
sens E.O. et 2m,50 de profondeur moyenne. Un sondage fut poussé dans le
sol stérile, vers le centre des fouilles (L du plan) jusqu'à une profondeur de
4 m.; le niveau hydrostatique, correspondant sans doute à celui de la Dourbie,
fut rencontré à 3m,80.
Les couches archéologiques
Nous rencontrâmes successivement les couches suivantes :
1) couche formée de terre végétale (argile et sable), ne renfermant que
ques très rares tessons de poterie. Epaisseur lm;
2) couche gallo-romaine épaisse de 0m,85;
3) couche d'alluvions (graviers plus ou moins gros) très irrégulière,
quant par place, épaisse au maximum de 0m25. Elle était accompa
gnée d'une couche mince d'une terre rougeâtre dont un échantillon est à
l'analyse;
4) couche de la Tène, discontinue, répartie en sortes de plaques, ou foyers,
plus ou moins étendus; épaisseur maximum : 0m50.
Du nord au sud ces couches allaient en augmentant légèrement d'épais
seur.
(11) Rodez, Carrère, 1947, et 1948, chez l'auteur. LOUIS BALSAN 4
5) Au-dessous de la couche de la Tène le terrain était formé d'une terre plus
argileuse, absolument stérile; le sondage ne fut pas poussé au delà de
4 mètres.
Pour conserver la chronologie historique nous décrirons d'abord la cou
che inférieure de la Tène, ensuite l'étage gallo-romain.
1) Couche de la Tène. — La couche inférieure se présentait très discon
tinue et le mobilier, consistant surtout en amphores et en vases, les uns et
les autres toujours brisés, était réparti en ^ taches » ou «foyers» souvent
bien délimités. Sur l'ensemble de la surface fouillée (95 me.) nous rencon
trâmes 8 groupements de ce genre (fig. 1 : A, B, G, D, E, F, G, H). Le plus
septentrional « A » (fig. 4) ne renfermait pas moins de 12 amphores. Le plus
oriental « G » nous a donné, au milieu d'une épaisse couche de» cendres,
2 bracelets en bronze (simples anneaux ouverts). Dans le foyer occidental « E />
nous recueillîmes un objet en bronze, recourbé, percé de 2 trous et un grand
galet plat, formant cuvette, sorte de godet avec traces violacées de couleur (?;.
Ces 8 foyers, principalement ceux du sud, renfermaient de nombreux osse
ments d'animaux (mouton, sanglier, cochon, bœuf, etc.) et une grande quant
ité de vases d'offrande : ce sont d'abord des coupes et des plats de style
campanien, puis des vases indigènes souvent très grossiers, parfois ornés de
dessins géométriques, enfin des poteries d'importation.
Une sorte de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents