Rites de fécondité dans les religions préhelléniques - article ; n°1 ; vol.70, pg 120-131
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1946 - Volume 70 - Numéro 1 - Pages 120-131
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Delvoye
Rites de fécondité dans les religions préhelléniques
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 70, 1946. pp. 120-131.
Citer ce document / Cite this document :
Delvoye Charles. Rites de fécondité dans les religions préhelléniques. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 70,
1946. pp. 120-131.
doi : 10.3406/bch.1946.2563
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1946_num_70_1_2563RITES DE FÉCONDITÉ
DANS LES RELIGIONS PRÉHELLÉNIQUES
Les témoignages archéologiques sur lesquels se fonde notre connaissance,
encore si lacuneuse, des religions du monde préhellénique, n'ont pas fini
de défier notre besoin de savoir. Les énigmes qu'ils offrent à notre sagacité
sont appelées à ne recevoir, en dehors du contrôle des textes, qui, pour
nous, demeurent lettre morte, que des solutions précaires, où la subjec
tivité tient inéluctablement une très grande part. Il est donc légitime que,
sans se dissimuler le caractère aventureux des exégèses qu'ils défendent
à leur tour, les chercheurs se proposent, de temps à autre, d'élucider le
mystère de certains documents en les rapprochant d'objets avec lesquels
on n'avait pas eu jusqu'alors l'occasion de les confronter. Dans ce volume
où plusieurs hellénistes belges ont tenu à s'associer à leurs collègues
français pour commémorer le centenaire d'une École à laquelle ils n'oublient
pas qu'ils doivent l'une des parts les plus précieuses de leur formation,
il m'a paru opportun de tenter, à mon tour, un effort de ce genre en un
domaine, où certains Athéniens parmi les plus éminents nous ont ouvert
de séduisantes perspectives par leurs hypothèses originales et fécondes.
L'empreinte de sceau, au sujet de laquelle je voudrais présenter ici
quelques observations, a été découverte, en double exemplaire, à
Zakro(l) (fig. 1), en même temps que celles qui sont rapidement devenues
n° (1) 1, fig. Elle 1 a et été pi. publiée VI, 1. par — ■ D. Depuis, G. Hogarth, elle a été The étudiée Zakro sealings, successivement dans JHS, par XXII, : Georg 19U2, Karo, pp. Allkre- 76-77,
îische Kulislàllen, dans Archiv fur Religionswissenschafl, VII, 1904, p. 143 et p. 144, fig. 23 ;
W. Gaerte, Die Bedeutung der krelisch-minoischen Horns of consecration, ibid., XXI,1922,p. 77,
fig. 7 ; Emil Herkenrath, Mykenische Kullszenen, dans AJA, XLI, 1937, p. 417, n» 14 ; M. P. Nils- RÏTËS DE FÉCONDITÉ DANS LES RELIGIONS PRÉHËLLÉNÎQUËS 121
célèbres dans le monde des spécialistes par ces représentations d'êtres
fantastiques où l'on incline à reconnaître les produits d'imaginations
débridées plutôt que les images de démons composites (1).
A gauche, se dresse un édifice que couronnent deux paires de cornes de
consécration et dans lequel une baie à deux colonnes repose sur un socle
. plus large. Une chapelle d'un type comparable occupe le centre de la
fresque de Cnossos qui nous montre une foule de spectateurs masculins et
féminins assistant à une cérémonie religieuse (2). Les constructions ana
logues érigées à l'Ouest de la cour des Palais de Cnossos et de Mallia
semblent avoir été vouées au culte (3). Et c'est encore d'un bâtiment
de ce genre que des bractées en
or de Mycènes nous conservent
l'image (4).
Vers la droite de notre empreint
e, un enclos, dont la plateforme
inférieure est, elle aussi, ornée de
cornes de consécration, protège
une plante infléchie vers le bas,
que certains auteurs tiennent pour
une fleur de lotus (5), et d'autres,
pour un arbre ou une branche (6). Fig. 1. — Empreinte de sceau de Zakro
(d'après JHS, t. XXII, 1902, p. 77, fig. 1). Un dispositif semblable, avec l'ar
bre sacré enfermé dans un enclos,
figure dans plusieurs scènes empruntées à la vie religieuse du monde
préhellénique (7).
son, Geschichte der griechischen Religion, Munich, Beck, I, 1941, pi. XIII, 2; B. S. A. Al, De man-
nelijíce en de vroawelijke godheid van de boomcultus in de minoische godsdiensî, Amsterdam, Swets
et Zeitlinger, 1942, pp. 18-19, n° 16.
(1) Cf. D. Isaac, fíHfí, CXVIII, 1938, II, pp. 58-63.
(2) Arthur Evans, The Palace of Minos, t. Ill, Londres, 1930, pi. XVI.
(3) Cnossos : Palace, II, 2, 1928, p. 803 et sq., fig. 527 et 532. — Mallia '.'Fouilles
exécutées à Mallia. Premier rapport, 1928, pp. 19-20. — Pour ce type de lieux de culte on se repor
tera à J. Charbonneaux, La religion égéenne préhellénique, dans VHisloire générale des religions,
sous la direction de MM. Maxime Gorce et Raoul Mortier, Grèce et Borne, Paris, Quillet, 1944, p. 7.
(4) Georg Karo, Die Schachtgràber von Mijkenai, Munich, 1930-1933, pp. 74-75, noe 242-244
pi. XVIII.
(5) Hogarth, JHS, XXII, pp. 76-77; Evans, Palace, III, p. 136.
(6) Nilsson, The minoan-mycenaean religion, Lund, 1927, pp. 231, 243, 277 ; Gesch. der griech.
Religion, I, p. 253.
p. 229, (7) Nilsson, fig. 71 (bague The en or de Kilia, au religion, Musée de p. Berlin) 145, fig. ; p. 36 230, (bague fig. 72 en (bague ivoire en de or, Phylakopi) au Musée ;
d'Héraklion), fig. 73 (bague en or, au Musée d'Athènes) ; p. 231, fig. 74 (bague en or, trouvée à
Phaistos), fig. 75 (empreinte de sceau de Haghia Triada). СИ. DËLVOYË 122
Devant l'enclos, un homme dont la taille est prise dans une épaisse
ceinture au bourrelet nettement visible, renverse le tronc vers l'arrière,
suivant une attitude fréquente dans le rituel crétois. C'est celle qu'adopté
l'homme semblablemenťvetu qui, sur une empreinte de sceau de Cnossos,
est en adoration devant la statuette de déesse debout sur un socle accosté
de deux lions (1). Nous la retrouvons chez plusieurs processionnaires de
Cnossos, y compris le célèbre porteur de rhyton (2), ainsi que chez une
femme qui, sur une empreinte de sceau de Haghia Triada, lève les deux bras
en face d'un autel décoré d'une guirlande (3). Enfin, le jeune homme en
bronze du Musée de Leyde, qu'il soit orant, membre d'une procession
ou joueur de flûte dans quelque cérémonie sacrée, rejette de même le
torse en arrière (4).
A la partie centrale, vers le haut, on remarque une statuette féminine
à la jupe en cloche. Les idoles de ce type, faites parfois en bronze et, le
plus souvent, en terre-cuite, ont connu, de la fin du Minoen Moyen III au
terme de l'époque mycénienne, une vogue sans cesse croissante, accompa
gnée d'un relâchement dans l'exécution (5). Certaines figurines tenaient
les deux mains sur les seins (6). D'autres, comme celle qui est représentée
sur l'empreinte de sceau de Zakro, les mettaient aux hanches (7).
Cette figurine est disposée obliquement. On a conjecturé que c'était
peut-être par manque de place (8). Mais il suffît de regarder la reproduction
pour comprendre que cette hypothèse ne pourrait être que difficilement
retenue : tout autour de la statuette, le champ est libre et l'on eût été
en mesure de la graver verticalement si on l'eût désiré. C'est donc vraisem
blablement à dessein qu'on l'a inclinée de la sorte et il nous incombe de
rechercher quelle fut l'intention qui dicta ce parti.
Ne s'agirait-il pas d'une statuette se balançant suivant un rite de
(1) Nilsson, Gesch. der griech. Religion, I, pi. 18, 1.
(2) Evans, Palace, II, 2, p. 752, fig. 486 (fragment de rhyton en steatite) ; p. 753, fig. 487
(reliefs en terre-cuite de la «maison des bœufs sacrifiés»); pi. XII (porteur de rhyton); pi.
supplémentaires, XXVI et XXVII (fresques de la procession).
(3) Nilsson, Minoan-mycenaean religion, p. 150, fig. 39.
(4) Evans, Palace, III, p. 462, fig. 322.
(5) Cf. Nilsson, Minoan-myc. religion, pp. 253-271 ; Gesch. der griech. Religion, I, pp. 263-
268; Evans, Palace, IV, 1, pp. 161-163.
(6)II, 1, p. 340, fig. 193, b, с (Cnossos); Monumenli Anlichi, XII, p. 125,
fig. 53 (Phaistos) ; Nilsson, Minoan-myc. religion, p. 255, fig. 78, 3 (Haghia Triada). — Ces
statuettes sont en terre-cuite.
(7) Monumenli Anlichi, XIV, p. 725, fig. 24 (Haghia Triada, terre-cuite) ; The unpublished
objects from the Palaikaslro ežcavations, Annual of the British School at Athens, Supplementary
Papers, I, 1923, p. 122, fig. 103 (bronze).
(8) Herkenrath, AJA> XLI, 1937, p. 417. RÎTES DE FÉCONDITÉ DANS LÉS RELIGIONS PRÉHELLÉNIQUES 123
fécondité bien connu dans dif

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