La lecture à portée de main
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Publié par | les_archives_du_savoir |
Nombre de lectures | 32 |
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Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 17 Mo |
Extrait
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r/m^SALTIMBANQUES
ET
MARIONNETTESLIBRAIRIE DE MICHEL LÉVY FRÈRES, ÉDITEURS
nu MEME AUTEUR
L'ANGLETERRE
ÉTUDES
SELF-GOVERNMENTSUR LE
Un volume in-8"
Bac-d'Asniùies,— Loignon et ,nie du 12-Clichy. Inipr. Maurice C'«SALTIMBANQUES
ET
MARIONNETTES
DIGRESSIONS ET- RECITSIPRESSIOXS,
AUGUSTE AVRIL
Un peu de chaque chose et rien
tout, à la française.du
Montaigne Chap. xxv.
?oril
PARIS
MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES ÉDITEURS
RUIi VIVIENNE :2 DIS, ET BOULEVARD DES ITALIENS, 13
A LA LIBRAIRIE NOUVIÎLLE
1867
Droits de reproduction et de traduction réservés.mINTRODUCTION
Sterne et Xavier de Maistre ont démontré, celui-là par le
Voyage sentimental^ celui-ci par le Voyage autour de ma
chambre, que les sujets les plus insignifiants apparenceen
peuvent fournir un texte inépuisable d'études et d'observa-
L'humoriste anglais voyagetions. avec un microscope il\
étudie à la loupe les infiniment petits de la vie humaine.
Prenez un homme, et puis un homme; parcourez toute la
série; ayez le regard scrutateur : il en sera comme pour
les feuilles, dont aucune ne ressemble à une autre.
dit Montaigne, estL'homme,, a un être merveilleusement
vain, ondoyant et divers. Pour le moraliste, il autanty a à
étudier dansun pâtreque dansun roi. Xavier de Maistre, pri-
sonnier dans sa chambre, n'ayant horizon qu'unepour tout
lucarne ouverte sur la toiture des maisons voisines, trouve
cependant un monde à explorer et à décrire. Il n'a qu'à
regarder au fond de son cœur.
J'ai fait comme Xavier de Maistre.
Prisonnier, dansnon pas dans ma chambre, mais une
ville de province, j'ai étudié mon gîte. Puissance mer-
veilleuse de la réflexion ! Mon gîte qui m'apparaissait comme
un lieu d'exil, la ville enfumée que j'envisageais
1H INTRODUCTION
geôle, a changé complètementune d'aspect. Mes compa-
gnons de captivité sont devenus des personnages extrême-
ment intéressants.
suis placé au centre de maJe me prison, dans un carre-
passent à peu près tous les locatairesfour où de la ruche
que j'habite. J'ai choisi le- théâtre comme poste d'observa-
les physionomies ettion. Toutes tous les types sont venus
seposer devant mes jumelles. 11 a eu, dansy cette salle trans-
formée en observatoire, double spectacle pour moi, et celui
de la scène n'a pas été le plus intéressant. Lorsque la salle
était vide, lorsque la pièce était ennuyeuse, ou, chose plus
commune, les acteurs étaient insupportables, j'ai
fermé les yeux, je me suis bouché les oreilles, et j'ai laissé
-Toyager mon esprit.
en prendre ton parti, cherH faut lecteur, ce livre n'est
point une œuvre didactique... et cependant tu trouverasy
desseineffleurées (ji3 me sers à d'une expression modeste)
'yaestions les plus abstruses de la"les métaphysique. On
peut être métaphysicien à coups d'in-quarto, ou bien avec
choisisimple alinéa : j'ai lu seconde manière. J'ai con-un
quelques lignes à la politique. Mais sursacré ce terrain, j'ai
des efforts sincères pour parler à la faron des oracles,fait
j'ai visé à être parfaitement inintelligible. Puisse ce pro-et
et ancien passer pour profond!cédé ingénieux Je n'ai
que je parlais au peuple le plus spirituel depas oublié la
sur sa pénétrationterre : j'ai beaucoup compté pour illu-
réticences et mes demi-mots. Ami lecteur,mmer mes tu
peine-, si tu ne mecomprendras sans comprends pas,me
C'est convenu.me devineras.tu
suis principalement occupé do musique. Croiriez-Je me
qui prennent la musique pour unevous qu'il a des gensy
signification? Pour moi, elle a été unsorte d'algèbre sans
languetruchemaîi : elle m'a enseigné la univer-véritabel
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