Bioclimat et végétation des montagnes du Sahara central et du Sahara occidental - article ; n°1 ; vol.79, pg 55-70
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Revue de géographie alpine - Année 1991 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 55-70
ENG : bioclimate! vegetation! altitudinal zoning! mountain! Sahara
FRE : bioclimats! biogéographie! étages de végétation! régions arides! montagne! Sahara
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Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Jean-Paul Barry
Bioclimat et végétation des montagnes du Sahara central et du
Sahara occidental
In: Revue de géographie alpine. 1991, Tome 79 N°1. pp. 55-70.
Abstract
ENG : bioclimate! vegetation! altitudinal zoning! mountain! Sahara
Résumé
FRE : bioclimats! biogéographie! étages de végétation! régions arides! montagne! Sahara
Citer ce document / Cite this document :
Barry Jean-Paul. Bioclimat et végétation des montagnes du Sahara central et du Sahara occidental. In: Revue de géographie
alpine. 1991, Tome 79 N°1. pp. 55-70.
doi : 10.3406/rga.1991.3586
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1991_num_79_1_3586-SS
Bioclimat et végétation des montagnes du
Sahara central et du Sahara occidental
Résumé : Bioclimat et végé Abstract : Bioclimate and J.P. Barry
tation des montagnes du vegetation in the central and
Sahara central et du Sahara western Sahara mountains. Mots-clés :
occidental. Rainfall and temperature diversity bioclimats,
Les massifs montagneux du in the mountains of the central biogéographie, étages
Sahara occidental et du Sahara and western Sahara and the de végétation, régions
central ne présentent une diversité corresponding succession of arides, montagne, Sahara
ombro-thermique traduite par un vegetation zones can only be
found at high altitudes étagement de la végétation, que Keywords :
s'ils atteignent une altitude (± 1800 m). Initially, rainfall is the bioclimate, vegetation,
fundamental factor. The thermo- notable (± 1800 m). Dans un altitudinal zoning,
premier temps le facteur Mediterranean bioclimate is mountain, Sahara
ombrique est essentiel. Le dominant on nearly all the plains
bioclimat thermoméditerranéen near the mountain ranges, while
règne sur presque toute l'étendue the absence of phanerophytes
des plaines aux alentours des makes it possible to identify a
massifs; l'absence de phané- Saharan eremic zone. Depending
rophytes permet d'identifier une on the relative proportion of
zone érémique saharienne. A floristic elements (Mediterranean,
Saharo-Sindian or Sudano- partir des piémonts et des
premières pentes lui succède une Zambezian), which is related to
zone érémique saharo-méditer- the climatic events of the
ranéenne ou saharo-sahélienne Quaternary, this Saharan eremic
selon la proportion relative des zone gives way to either a Saharo-
Mediterranean eremic or éléments floristiques méditer
ranéen, saharo-sindien (saharo- Sahelian zone on the piemonts
and lower slopes. Chorology thus arabique), soudano-zambézien
qui est en relation avec les prevails over climatology. Above
vicissitudes climatiques du 1700-1800 m, temperature is the
Quaternaire. Le fait chorologique dominant factor. For m<+3°C, a
prime le fait climatique. Dès que meso-Mediterranean bioclimate
l'on atteint 1700-1800 m d'altitude, has made it possible for many
le facteur thermique devient relic Mediterranean species to
déterminant. Pour m<+3°C. le develop, which are evidence of
bioclimat mésoméditerranéen the existence of a humid
Quaternary. In the study area, this s'installe, autorisant le dévelop
pement de bon nombre d'espèces altitudinal level can only be found
méditerranéennes relictes, témoins in the Hoggar and Tassily N'Ajjer.
du Quaternaire humide récent. No successions of vegetation belts
REVUE DE GÉOGRAPHIE ALPINE 1991 №1 can be found in the Mauritanian Cet étage ne s'observe qu'au
Hoggar et au Tassili N'Ajjer. Adrar and the Kediet ej Jill -
L'Adrar de Mauritanie et la despite their proximity to the
Atlantic Ocean - nor in the Kediet ej Jill, malgré la proximité
de l'Océan Atlantique ainsi que Adrar of Iforas whose climate is
l'Adrar des Iforas à climat clearly Sahelian. Only the
nettement sahalien ne présentent chorologic variations can be
pas detagement de la végétation-, used to differentiate between
ce sont des variations chorolo- them.
giques qui les distinguent.
D "evant l'immensité du champ d'études et les multiples difficultés de
la recherche en pays saharien, les plus riches matériaux ne font que
souligner notre ignorance »(Monod — iMéharées 1989 p. 45).
De l'origine des massifs sahariens
Les massifs montagneux n'occupent qu'une infime partie du Sahara.
Situés entre 18° et 26° de latitude nord, ils sont curieusement répartis
de part et d'autre du méridien de Greenwich (Capot-Rey, 1953)-
A l'Ouest, un seul sommet isolé, la Kediet ej Jill (917 m) (au nord
d'Atar) et un vaste plateau gréseux (de 400-500 m d'altitude), l'Adrar
mauritanien que prolonge, vers le sud-est au-delà du Sahara, le ïagant
et l'Assaba (au nord de l'Azaouad). Dans l'Adrar mauritanien, deux
sommets culminent, l'un Zerga (715 m), l'autre Tiniaggouri (815 m),
au-dessus de la passe d'Amogjâr. A l'est, autour du massif du Hoggar
dont la partie centrale. l'Atakor. héberge le plus haut sommet saharien.
Adrar
Mauritanien
Figure 2 :
Coupe des Massifs lAZAOUAD TIMETRINE montagneux du Sahara
occidental et du
central.
BIOCLIMAT ET VEGETATION DES MONTAGNES DU SAHARA... - J.P. BARRY :
le mont Tahat (2918 m). A l'est de ce massif le Tassili N'Ajjer, vaste
plateau gréseux, atteignant dans sa partie méridionale au-dessus de
l'Akba Edjefane 1900 m d'altitude; au sud, l'Adrar des Iforas n'excédant
pas 800 m d'altitude.
Plus éloignés aux limites du Sahel, deux grands massifs, l'Aïr (Mont Figure 1 :
Bagzane 2020 m) et le Tibesti (Emi Koussi 3415 m). Carte de situation de la
coupe des Massifs
montagneux du Sahara
Comment ces massifs constitués soit de roches cristallophylliennes ou central et du Sahara
magmatiques, soit de roches sédimentaires. se sont-ils organisés au occidental.
OCEAN
ATLANTIQUE
Adrar des Iforas Hoggar AMADROR Tassili N'Ajjer
Ad. Adjelohb
REVUE DE GEOGRAPHIE ALPINE 1991 N1 cours du temps ? (Fabre, 1976; Toupet et Pitte, 1977; Birot, Capot-Rey,
Dresch, 1955; Menchikoff, 1951; Le Page, 1983).
Le noyau de consolidation de l'Afrique (Capot-Rey, 1953, P- 100) est
représenté par une masse précambrienne débutant vers 2600 millions
d'années (=Ma) qui se stabilise vers 1700 Ma, après avoir connu diverses
phases orogéniques — Cycle suggarien (2500 Ma), cycle pharusien
(1700 Ma) — créatrices de chaînes précambriennes (les Saharides).
Celles-ci arasées, pénéplanées — «un fameux coup de rabot !» (Monod,
1989 p. 27) — constituent le socle métamorphisé, granitisé de la dorsale
Réguibat et de la dorsale de Man ou Eburnéenne. A la périphérie, de
nouvelles orogenèses pan-africaines calédono-hercynienne se
manifestent entre 850 Ma et 360 Ma, amenant sur le socle, une
sédimentation essentiellement détritique subhorizontale de mers peu
profondes. Néanmoins on note, épars, des dépôts continentaux
glaciaires protéozoïques (Ez Zergua en Mauritanie 630-620 Ma) alors
que le pôle Sud se promenait par là. Ainsi jusqu'au Dévonien (360 Ma)
s'organisent les formations gréseuses de l'Adrar et des Tassilis.
Les éléments déterminants des structures actuelles sont déjà en place :
d'une part des reliefs anciens fort émoussés, d'autre part des dépôts
essentiellement gréseux des plateaux sahariens.
C'est au Permo-Carbonifère (230-250 Ma) que la mer se retire. «Le Sahara
abandonné par les flots se chauffe au soleih (Monod, 1989 p. 201).
Un autre cycle d'érosion abrase les effets de la tectonique hercynienne
qui avait fait apparaître d'iportants dômes. C'est au cours du Secondaire
qu'apparaissent certains accidents mineurs (cratères d'explosion...)
d'âge incertain créant au Sahara occidental, en plein socle cristallin, des
accidents spectaculaires (Tenoumer, Guelb er Richât en Mauritanie).
Une dernière transgression, fin Secondaire-début Tertiaire (50-70 Ma)
intéresse essentiellement les piémonts des massifs sahariens.
Au cours du Tertiaire, divers phénomènes volcaniques qui ont débuté
au Miocène (25 Ma) et perduré au cours du Quarternaire,
apparaissent, créant les reliefs actuels. L'Atakor, au Hoggar, n'est-il pas
une table de basalte! C'est à ce volcanisme récent que l'on doit l'aspect
fantastique des paysages notamment les fameux pitons de phonolite,
les grands cônes du Tibesti. -Ces accumulations de laves constituent un
paysage étrange, chaotique, impressi

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