Changements climatiques dans la péninsule arabique durant le Pléistocène supérieur et l Holocène. - article ; n°1 ; vol.18, pg 5-26
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Changements climatiques dans la péninsule arabique durant le Pléistocène supérieur et l'Holocène. - article ; n°1 ; vol.18, pg 5-26

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Description

Paléorient - Année 1992 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 5-26
Si l'évolution paléoclimatique de la péninsule arabique est encore mal connue, deux périodes humides situées respectivement entre 30 000 et 20 000 ans BP et entre 10 000 et 6 000 ans BP ont été souvent décrites sur l'ensemble de la péninsule. Sur le piémont occidental de la montagne d'Oman et en bordure de la mer Rouge sont attestées deux autres phases humides, plus importantes encore. Trois de ces phases humides correspondent, comme au Sahara, à une remontée vers le nord des pluies de mousson liées à un forçage d'insolation, et coïncident avec des interglaciaires. La première se place au stade isotopique 5e, la seconde au stade 5a, suivie d'un assèchement progressif qui entraîne l'élaboration de puissants glacis de piémont; la quatrième est holocène. Il est plus difficile de situer dans le temps et surtout d'interpréter la troisième : sensiblement plus marquée que la dernière, elle pourrait être liée, cette fois, à un glissement vers le sud des pluies tempérées d'hiver.
The paleoclimatic evolution of the Arabian peninsula is not well known so far. Two humid phases, dated respectively 30 kyr to 20 kyr BP and 10 kyr to 6 kyr BP, have often been described. On the western Oman piedmont and on the Red Sea shores, two older and more important humid phases can be traced. Three of these wet periods fit well with a shifting to the north of the monsoon summer rains, as observed in the Sahara, related with an insolation forcing; they correspond with Interglacials. The first wet period can be situated during the isotopic stage 5e, the second one during the stage 5a, followed by a progressive drying up which allowed the elaboration of a huge piedmont glacis; the fourth one is Holocene. It is more difficult to date and to interpret the third one, clearly more important than the last one : it could be related to a shifting to the south of the temperate
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 93
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Paul Sanlaville
Changements climatiques dans la péninsule arabique durant le
Pléistocène supérieur et l'Holocène.
In: Paléorient. 1992, Vol. 18 N°1. pp. 5-26.
Citer ce document / Cite this document :
Sanlaville Paul. Changements climatiques dans la péninsule arabique durant le Pléistocène supérieur et l'Holocène. In:
Paléorient. 1992, Vol. 18 N°1. pp. 5-26.
doi : 10.3406/paleo.1992.4560
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/paleo_0153-9345_1992_num_18_1_4560Abstract
The paleoclimatic evolution of the Arabian peninsula is not well known so far. Two humid phases, dated
respectively 30 kyr to 20 kyr BP and 10 kyr to 6 kyr BP, have often been described. On the western
Oman piedmont and on the Red Sea shores, two older and more important humid phases can be
traced. Three of these wet periods fit well with a shifting to the north of the monsoon summer rains, as
observed in the Sahara, related with an insolation forcing; they correspond with Interglacials. The first
wet period can be situated during the isotopic stage 5e, the second one during the stage 5a, followed by
a progressive drying up which allowed the elaboration of a huge piedmont glacis; the fourth one is
Holocene. It is more difficult to date and to interpret the third one, clearly more important than the last
one : it could be related to a shifting to the south of the temperate
Résumé
Si l'évolution paléoclimatique de la péninsule arabique est encore mal connue, deux périodes humides
situées respectivement entre 30 000 et 20 000 ans BP et entre 10 000 et 6 000 ans BP ont été souvent
décrites sur l'ensemble de la péninsule. Sur le piémont occidental de la montagne d'Oman et en
bordure de la mer Rouge sont attestées deux autres phases humides, plus importantes encore. Trois
de ces phases humides correspondent, comme au Sahara, à une remontée vers le nord des pluies de
mousson liées à un forçage d'insolation, et coïncident avec des interglaciaires. La première se place au
stade isotopique 5e, la seconde au stade 5a, suivie d'un assèchement progressif qui entraîne
l'élaboration de puissants glacis de piémont; la quatrième est holocène. Il est plus difficile de situer dans
le temps et surtout d'interpréter la troisième : sensiblement plus marquée que la dernière, elle pourrait
être liée, cette fois, à un glissement vers le sud des pluies tempérées d'hiver.:
vol. 18/1 - 1992 PALEORIENT,
CHANGEMENTS CLIMATIQUES
DANS LA PÉNINSULE ARABIQUE
DURANT LE PLEISTOCENE SUPÉRIEUR
ET L'HOLOCÈNE (1)
P. SANLAVILLE
RÉSUMÉ. - Si l'évolution paléoclimatique de la péninsule arabique est encore mal connue, deux périodes humides situées re
spectivement entre 30 000 et 20 000 ans BP et entre 10 000 et 6 000 ans BP ont été souvent décrites sur l'ensemble de la péninsule.
Sur le piémont occidental de la montagne d'Oman et en bordure de la mer Rouge sont attestées deux autres phases humides, plus
importantes encore. Trois de ces phases humides correspondent, comme au Sahara, à une remontée vers le nord des pluies de
mousson liées à un forçage d'insolation, et coïncident avec des interglaciaires. La première se place au stade isotopique 5e, la
seconde au stade 5a, suivie d'un assèchement progressif qui entraîne l'élaboration de puissants glacis de piémont; la quatrième
est holocène. Il est plus difficile de situer dans le temps et surtout d'interpréter la troisième sensiblement plus marquée que la
dernière, elle pourrait être liée, cette fois, à un glissement vers le sud des pluies tempérées d'hiver.
ABSTRACT. — The pale o climatic evolution of the Arabian peninsula is not well known so far. Two humid phases, dated respectively
30 kyr to 20 kyr BP and 10 kyr to 6 kyr BP, have often been described. On the western Oman piedmont and on the Red Sea
shores, two older and more important humid phases can be traced. Three of these wet periods fit well with a shifting to the north
of the monsoon summer rains, as observed in the Sahara, related with an insolation forcing; they correspond with Interglacials.
The first wet period can be situated during the isotopic stage 5e, the second one during the stage 5a, followed by a progressive
drying up which allowed the elaboration of a huge piedmont glacis; the fourth one is Holocene. It is more difficult to date and
to interpret the third one, clearly more important than the last one : it could be related to a shifting to the south of the temperate
winter rains.
Depuis, un certain nombre d'autres travaux ont été I. INTRODUCTION
effectués et publiés. Mais il s'agit le plus souvent
d'études ponctuelles, certes appuyées sur des data
tions, mais pas suffisamment replacées dans un On connaît bien maintenant les changements
contexte régional ni vues dans le cadre d'une interglobaux qui ont affecté le Sahara, et notamment sa
prétation paléoclimatique générale. Notre propos, marge méridionale, depuis le Pleistocene supérieur.
ici, est de tenter de dresser un bilan général de nos Bien qu'encore réduites et dispersées, les données
connaissances et de voir si l'on peut corréler les concernant la péninsule arabique permettent cepen
oscillations climatiques de la péninsule arabique dant d'indiquer les changements majeurs qu'a
avec celles que l'on connaît au Sahara. connus cette région au Pleistocene supérieur et à
Г Holocène. Sans doute n'est-il pas inutile de rappeler d'a
bord brièvement quelles sont les conditions géograSi quelques observations ont été faites il y a
déjà longtemps (dès la deuxième moitié du XIXe phiques actuelles de la péninsule arabique. Cette
région appartient à la grande diagonale aride du siècle), c'est à McClure (2) que l'on doit nos pre
Vieux Monde. La plus partie de la péninsule mières connaissances précises, grâce à son étude sur
reçoit des précipitations moyennes annuelles inféla région du lac Mundafan dans le Rub al-Khali, par
rieures à 100 mm (fig. 1) et les zones internes les laquelle il a démontré l'existence de deux épisodes
plus déprimées, le Rub al-Khali par exemple, sont humides, au Pleistocene supérieur et à Г Holocène.
même au-dessous de l'isohyète de 50 mm : à la
station d'el-Aflag, en bordure nord du Rub al-Khali, (1) Cette recherche a été effectuée dans le cadre du Pr
ogramme de Corrélation Géologique Internationale (PIGC 252) sur il ne tombe, en moyenne, que 30 mm d'eau par an,
« les déserts : passé, présent, futur ». L'auteur tient par ailleurs à et le chiffre est encore plus faible à Médine exprimer toute sa reconnaissance à Mmes Nicole PETIT-MAIRE (24 mm), située pourtant à 672 m d'altitude. L'irréet Martine ROSSIGNOL-STRICK pour le soin avec lequel elles gularité interannuelle est très forte : les extrêmes ont bien voulu revoir cet article.
(2) McCLURE, 1976. annuels vont de 29 mm à 138 mm à el-Aflag et de |
I
|
1
2 mm à 89 mm à Médine pour une moyenne an
nuelle de 39,2 mm(3); Sharjah, qui reçoit en
moyenne moins de 100 mm, a vu s'abattre
109,2 mm en 24 heures, en mars 1989. Les précipi
tations augmentent en général avec l'altitude : c'est
grâce à elle que l'Assir, le Yémen et l'Oman reçoi
vent des précipitations notables, qui peuvent avoisi-
ner même les 1 000 mm sur les sommets du Yémen.
Les se produisent essentiellement de
décembre à avril, liées à la circulation cyclonique
tempérée, mais dans le sud de la péninsule et surtout
en montagne (Yémen, Hadramaout, Oman), les
pluies d'été l'emportent (maximum pluviométrique
de mars à août à Sanaa), apportées par le régime de
mousson. Par ailleurs, si l'été est partout très chaud,
l'hiver peut être froid en altitude et dans l'intérieur,
en raison de l'extrême sécheresse de l'air (minimum
absolu de - 6°7 en janvier à Taif, à 1 395 m d'al
titude). Du fait de la faiblesse des précipitations et
de la forte évapotranspiration, la péninsule arabique
< 100 mm f; ■; 100-200 200-500 est totalement privée d'écoulement permanent.
Illllllllll 500-1000 |H>1000 L'abaissement général du relief d'ouest en est
s'explique par la position de la plaque arabique
entre, d'une part, le rift de la mer Rouge, qui a
FIG. 1. - Précipitations moyennes annuelles dans la entraîné un soulèvement

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