L agriculture depuis 1949 - Croissance des volumes, chute des prix
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Depuis les années cinquante, la production agricole française n'a cessé de croître tandis que plus des deux tiers des exploitations disparaissaient. Son rythme de croissance a progressivement diminué. Avec l'accélération de la baisse des prix réels à partir de 1973, le revenu brut agricole réel par exploitation a diminué. Les subventions versées aux agriculteurs ont alors fortement progressé, surtout après la réforme de la PAC en 1993. Avec la politique d'allégement des charges et la maîtrise des coûts, le revenu moyen a crû à nouveau et dépassé en 1994 les niveaux atteints vingt ans plus tôt.

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Langue Français

Extrait

N° 430 FÉVRIER 1996
PRIX : 14 F
L’AGRICULTURE DEPUIS 1949
CROISSANCE DES VOLUMES, CHUTE DES PRIX
Jean-Michel Boucarut, Véronique Moyne, Lucien Pllinoa,
Division Agriculture, Insee
une forte augmentation des volumes de pro epuis les années cinquante, la
duction. La croissance de la demande étant
production agricole française n’a beaucoup moins soutenue, les prix réelsD cessé de croître tandis que plus (cf. Pour comprendre ces résultats) de la
production agricole finale ont alors baissédes deux tiers des exploitations dispa
de près de 3 % par an (graphique 2).
raissaient. Son rythme de croissance a L’instauration du marché commun et la mise
progressivement diminué. Avec l’accélé en place de la PAC ont stabilisé les prix à
partir des années soixante et jusqu’au mi ration de la baisse des prix réels à partir
lieu des années soixante dix. La PAC visait
de 1973, le revenu brut agricole réel par à encourager les agriculteurs européens à
exploitation a diminué. Les subventions produire davantage afin d’enrayer le lourd
déficit de l’Europe occidentale dans le sec versées aux agriculteurs ont alors forte-
teur agro-alimentaire. Des Organisations
ment progressé, surtout après la ré- Communes de Marché furent mises en
forme de la PAC en 1993. Avec la politiqplace pour soutenir les prix et ue protéger les
produits européens de la concurrence exté d’allègement des charges et la maîtrise
rieure. De nouveaux débouchés se sont
des coûts, le revenu moyen a crû à nou alors ouverts aux produits français et les
veau et dépassé en 1994 les niveaux prix du marché intérieur se sont déconnec
tés des prix mondiaux.atteints vingt ans plus tôt.
Dès 1974, la chute des prix réels agricoles
a retrouvé son rythme des années cin Depuis la fin de la guerre, le volume de la
quante. Face à des besoins de mieux enproduction agricole finale (cf. Pour com
mieux satisfaits, les prix agricoles n’ont pasprendre ces résultats) a connu un essor
suivi l’accélération générale des prix. Le dé quasi continu même si son rythme de crois
veloppement des excédents pesant sur lesance s’est progressivement ralenti (graphi
coût budgétaire de la PAC, la pression à laque 1). Au milieu des années 70, les
baisse des prix européens, notamment desmauvaises conditions climatiques (la séche
céréales, s’est accentuée. Elle a débouchéresse de 1976 notamment) ont pesé sur le
sur la réforme de la PAC mise en place enniveau global de la production. Les mesures
1993. Celle ci a considérablement réduit lesprises dans le cadre de la Politique Agricole
prix de soutien aux produits des grandesCommune (PAC) pour limiter l’offre de pro
cultures et, dans une moindre mesure, auxduits ont eu des effets notables, en particu
bovins. Les prix réels se sont ensuite stabi lier pour le lait et le bétail, sans toutefois
lisés au niveau de 1993.entraîner une baisse du niveau global de la
production, au moins jusqu’en 1992. Cette
Une croissance des achats liée àbaisse s’est produite après la réforme de la
PAC, mise en place en 1993. Cependant, la l’évolution des prix agricoles
production a pratiquement retrouvé son ni
L’agriculture utilise largement des biensveau record de 1992 dès 1995.
produits par d’autres secteurs d’activité.
Globalement, la v aleur des achats d’alimentsLa chute des prix réels agricoles
pour animaux, d’engrais, de produits phytosa
s’est accélérée après 1973
nitaires et d’autres biens et services acquis
Au cours des années cinquante, la moderni par les agriculteurs atteint près de la moitié
sation des capacités de production a permisde la valeur de la production agricole finale.
Pendant l’année de son cinquantenaire l’INSEE publie une série d’études rétrospectives
INSEE PREMIEREL’évolution, en volume, des consom mis de compenser la baisse des prixA partir de 1973, les prix ont
mations intermédiaires a suivi celle réels agricoles. Ainsi, la valeur ajoutéeentraîné dans leur chute
de la production avec, cependant, en termes réels a diminué depuis 20
le revenu global
des inflexions liées à celles des prix ans, malgré quelques hausses tempo
réels des produits agricoles graphi ( raires (graphique 4).A partir de 1973, l’augmentation de la
que 3). Au cours des années Dans les années soixante dix, la fortevaleur ajoutée en volume n’a plus per
soixante, l’évolution favorable des
prix de leurs produits a permis aux
Hausse du volume de la poducr tion agricole finaleagriculteurs de maintenir un rythme
de croissance élevé de leurs achats.
Alors que la baisse des prix réels
agricoles s’accélérait dès 1973, ils
n’ont vraiment freinéleurs consom
mations intermédiaires (pour dimi
nuer leurs coûts) qu’à la fin des
années soixante-dix. Cette rupture
de comportement se révélait d’au
tant plus nécessaire que les prix
réels des consommations intermé
diaires restaient élevés après le
choc pétrolier. Les gains de produc
tivité ont permis de maintenir ensuite
un rythme de croissance de la
production de l’ordre de 1,5% en
volume.
Une productivité du travail
en forte hausse
Sous le double effet de la croissance
en volume de la production et des
Lecture : Grâce à l’échelle semi-logarithmique, la pente de la courbe indique le taux de croissance du volume de la production
consommations intermédiaires, la agricole finale. Celle-ci a été multipliée par 3 en 40 ans. Cependant, le taux de croissance annuel moyen est passé de plus
de 4 % dans les années 50 à 2 % dans les années 80.valeur ajoutée en volume dégagée
Source : Comptes de l’agriculture, INSEE
par l’activité agricole a connu un fort
développement. Son rythme de crois
sance annuel moyen, de près de 2,5 % Baisse des prix réels de laoduc pr tion agricole
sur l’ensemble de la période, était
même de 3 % avant 1973.
Après la fracture due au choc pétro
lier et aux mauvaises conditions cli
matiques, la croissance a repris
jusqu’au début des années 1990,
puis s’est stabilisée.
Parallèlement, l’emploi agricole a
diminué de manière spectaculaire. Le
volume de travail, mesuré par le nom
bre d’unités de travail annuel (cf. Pour
comprendre ces résultats) représente
aujourd’hui moins d’un tiers de ce qu’il
était au début des années 50.
En quarante ans, la productivité du
travail a progressé en moyenne de
plus de 5 % par an, à la suite des
bouleversements survenus dans les
techniques et les structures de pro
duction. L’agriculture française s’est
ainsi davantage spécialisée vers des
produits haut de gamme comme les
vins de qualité ou nécessitant de
Lecture : L’évolution des prix réels agricoles a connu trois périodes : baisse de 1949 à 1961 (- 3 % par an), stagnation de 1961
gros investissements (céréales, por à 1974, nouvelle baisse (- 3 %) de 1974 à 1995.
cins, volailles). Source : Comptes de l’agriculture, Insee
?`augmentation des prélèvements obli
Evolution du volume et des prix réels des consommations intermédiaires
gatoires et frais financiers, liés aux in
vestissements massifs, a amplifié les
effets négatifs de cette baisse sur le
revenu agricole global (Cf. Pour com
prendre ces résultats). Les subven
tions ont alors fortement progressé,
sans toutefois compenser l’augmenta
tion des charges.
La maîtrise des coûts devenant incon
tournable, la hausse des taux d’intérêt
a conduit les agriculteurs à se désen
detter. Ce mouvement, favorisé par
une politique publique active d’allége
ment des charges, a permis un net re
pli des dépenses en termes réels
depuis 10 ans.
Parallèlement, les subventions ont
joué un rôle croissant dans l’évolution
du revenu global. Le soutien apporté à
l’agriculture est passé de plus en plus
par les subventions au détriment du
soutien des prix. La réforme de la
PAC, effective en 1993, marque un
tournant décisif dans ce domaine. En
Lecture : La croissance du volume des consommations intermédiaires s’est nettement ralentie après 1979 (+ 5 % en menne oy
effet, les

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